Nintendo : de la Super NES au GameCube

On va faire un résumé de chez résumé. Dans la première partie du dossier, on a vu l’ascension de Nintendo jusqu’à son apogée dans les années 80. Qui dit apogée, dit indubitablement descente. Et voilà, c’est deuxième partie, nous contera la prise de pouvoir du géant Sony et la survivance de Nintendo. Chose vite dite car le compère Mario n’est pas du tout en situation financière difficile. Oh, que non!


La domination continue

… et l’attaque est sévère :

Les fans de la compagnie de notre ami moustachu ont longtemps attendu la sortie de la Super Famicom. Ils ont bavé devant les images de la Megadrive et ont surtout ravalé leur fierté face aux commentaires des pro-Sega, mais ont tenu le coup. La Nes se vend toujours aussi bien malgré l’offensive de Sega, durant ces 2 années d’attente la machine s’est écoulée à plus de 16 millions d’exemplaires. En 1990, il était temps que Nintendo mette sa 16 bit sur le marché car certains éditeurs commençaient à regarder ailleurs et à sortir d’abord leurs jeux sur Megadrive.

On pouvait s’en douter la sortie de la Super Famicom est un gros carton au Japon. Les pro-Nintendo impatients d’avoir la bête entre leurs mains s’arrachent la console. Tout le stock est écoulé en 3 jours, soit plus de 300 000 unités ! L’année suivante la 16 bit sort au USA sous le nom de Super NES et sous un look différent qui est d’un goût … discutable. Une boite carrée, mastoc avec des cartouches encore plus carrées et mastoc, le tout nous donne un ensemble que je qualifierais de moche (chacun ses goûts). La machine se vend également très bien mais les ventes restent comparables à celles de la Megadrive et Nintendo ne réussi pas à rattraper son retard sur le marché des 16 bits. Les 2 adversaires, aux coudes à coudes, sortent chacun de leur côté des gros jeux qui deviendront des hits. D’un côté on peut jouer à Actraiser ou encore au sublimissime Super Ghouls’N Ghost qui montre les possibilités graphiques de la console et de l’autre, Sega met dans les étalages son atout : Sonic, the Hedgehog. Une mascotte toute désignée pour montrer les particularités de la Megadrive qui est une console possédant un processeur aussi rapide que Sonic. La guerre est ouverte et le hérisson bleu garde l’avantage sur ce continent nord américain jusqu’en 1992 avec 55% des parts de marché.

Super Ghouls'n Ghost

Les derniers servis sont toujours les Européens, la Super Nintendo n’arrive chez nous quand avril, mai 1992 et le terrain est déjà sérieusement conquis par la Megadrive. Cette dernière, déjà bien installée depuis plus d’un an, possède une logithèque très fournie qui manque bien évidemment à la Super Nintendo. Monsieur Yamauchi cherche donc des titres forts qui pourraient mettre Sega hors course et il dégotte la perle rare avec Street Fighter II. Ce jeu, sorti depuis peu en arcade, fait un énorme tabac et déplace les foules par milliers et partout dans le monde. Yamauchi réussi à conclure un marché pour que le jeu sorte en exclusivité sur sa console 16 bit. Une exclusivité de courte durée certes, mais suffisante pour déchaîner la masse populaire. Dès sa sortie au Japon, c’est la ruée vers les magasins, le jeu se vend à un million d’exemplaire en une seule journée ! De plus Yamauchi a eu le bonne idée de créer un pack Super Famicom + Street Fighter II, autant dire que les ventes de la Super Famicom s’envolent également.

Pack Street Fighter II

Quand le jeu arrive en Amérique, on retrouve le même phénomène et la Megadrive ne devient plus qu’un souvenir. Autrefois leader du marché des 16 bit sur ce continent, Sega se retrouve désormais relégué au second rang et loin derrière Nintendo. Les ventes de ce Beat Them Up ne sont pas la seule cause de ce revirement de situation. Cette même année 92 voit apparaître des monstres made in Nintendo, il s’agit du chef d’œuvre Zelda 3 et de l’inventif Super Mario Kart. C’est du jamais vu ! L’un propose une aventure immense et enchanteresse tandis que l’autre préfigure un nouveau genre, celui des courses de Kart totalement délirantes. Quand ces jeux arrivent en Europe, l’histoire se répète et tous les yeux sont rivés sur la Super Nintendo. On ne parle plus que d’elle et Sega l’a en travers de la gorge d’autant plus que Nintendo l’a battu sur son propre terrain, celui des adaptations d’arcade.

Super mario kart Zelda 3

Au final, durant l’année 1993 les choses redeviennent comme auparavant, Nintendo est de nouveau le leader incontesté des jeux vidéos sur console, avec plus de 80% des parts de marché. Comparativement la Megadrive est quasi-inexistante au Japon, dans ce pays Nintendo contrôle plus de 90% du marché, aux Etats Unis les choses sont identiques et en Europe ? La situation est moins nette, Nintendo est arrivé avec beaucoup de retard et Sega défend avec acharnement son dernier bastion. L’Angleterre reste aux mains de Sega, la Megadrive étant légèrement dominante par rapport à la Super Nintendo. En France c’est kif-kif bourricot mais dans la situation inverse. Globalement Nintendo est quand même leader en Europe mais Sega n’est pas si loin derrière.

Pour ceux qui douteraient de la suprématie de Nintendo, nous allons annoncer quelques chiffres. A partir de 1991, Nintendo devient la première compagnie japonaise en chiffre d’affaire loin devant Sega et Sony. Nintendo rafle plus de ¾ des bénéfices engrangés dans les secteurs des jeux vidéos. Ne reste plus que des miettes pour les autres.

Super mario kartSuper mario kartZelda 3Zelda 3

Anecdotes :

En 1993 fleurissent des filiales de Nintendo en Europe : en Espagne, au Royaume-Uni, aux Pays Bas et en France.En 1994, le Président Howard Lincoln devient le président de Nintendo of America et cette même année voit apparaître le dernier jeu NES : Wario’s Wood.En 1995, Nintendo fête la milliardième cartouche vendue tout support confondu.