Nintendo : de la Super NES au GameCube

On va faire un résumé de chez résumé. Dans la première partie du dossier, on a vu l’ascension de Nintendo jusqu’à son apogée dans les années 80. Qui dit apogée, dit indubitablement descente. Et voilà, c’est deuxième partie, nous contera la prise de pouvoir du géant Sony et la survivance de Nintendo. Chose vite dite car le compère Mario n’est pas du tout en situation financière difficile. Oh, que non!


La Gameboy, la planche de salut ?

Le compte est bon !

De l’avis de tous, le périphérique 64DD est un véritable échec mais qu’en est-il vraiment de la console N64 ? Beaucoup pensent également que Nintendo a essuyé un cuisant échec à cause de cette console face à la dominante Playstation. Aux regards des jeux sortis sur les deux consoles on voit nettement que la PSone a eu les ferveurs des éditeurs. Ensuite en comparant les ventes de jeux et de consoles on voit que cette fois-ci, c’est le public qui plébiscite la console de Sony, et très largement. Le constat semble simple : victoire de Sony par K.O. ! Oui mais quand on tient compte des bénéfices des 2 sociétés, la victoire est moins nette. Sony en a engrangé environ 4 milliards € durant la période Playstation alors que Nintendo, sur une période plus courte correspondant à la vie de la N64, a amassé plus de 3 milliards €. Alors que Sony a vendu 5 fois plus de jeux que Nintendo, il n’a gagné que 1,33 fois plus de bénéfices.Nbre de jeux éditésconsoles venduesjeux vendusSony

7300

100 millions

950 millionsNintendo

200

30 millions

200 millions

Comment est-ce possible ? Durant les premiers instants de la 32 bits, Sony ne gagne pas d’argent, la section jeux-vidéos est même en déficit car elle doit rembourser tout ce qui a été dépensé dans sa campagne de pub très agressive, soit plus de 130 millions €. Ensuite les 3 milliards € de bénéfices de Nintendo tiennent compte des recettes reçues grâce au succès de la Gameboy. Et quel succès ! Certains pensent que Nintendo a réussi à se maintenir à flot grâce à elle. Quant est-il vraiment ?

Petite mais maousse costaux :

Plus vielle que la Super Nintendo et pourtant toujours en course vers la fin des années 90, la Gameboy a su se renouveler au bon moment. Vers le milieu des années 90, les ventes de Gameboy commencent à s’essouffler. Pour redonner de la vigueur au marché, Gunpei Yokoi sort en 1996 la Gameboy Pocket, 30 % plus petite que la Gameboy normale et avec un écran plus grand. Le succès est encore au rendez-vous et la petite portable enterre encore plus ses concurrentes. En 1998, la Gameboy passe enfin à la couleur avec le Gameboy Color. La rétro-compatibilité avec les anciens jeux Gameboy assure la renommée de la petite dernière. En contre partie, la console n’a pas des qualités extraordinaires mais qu’à cela ne tienne, elle a des jeux … comment peut on dire ? … attrayants.

Les différents coloris

Le véritable coup de génie de Nintendo est de posséder la licence de Pocket Monster qui deviendra par contraction Pokémon. Le jeu déclenche un énorme raz de marée déchaînant les plus petits. Les ventes sont fabuleuses et dépassent même les meilleurs scores des jeux Playstation. Dès le départ, la razzia est telle que Pocket Monster se vend 2 fois plus que Final Fantasy VII. Le succès ne se dément pas tout au long des années 90 et quand on regarde les chiffres de ventes des années 2000, on comprend l’ampleur du phénomène.TitresEditeursC.A.SupportsPokemon YellowNintendo124 M€GameboyPokemon BlueNintendo87 M€GameboyPokemon RedNintendo85 M€GameboyPokemon StadiumNintendo76 M€N64Gran Turismo 2Sony63 M€PSoneFIFA 2001Electronic Arts44 M€PSoneQui veut gagner des millions?Eidos43 M€PSonePokemon PinballNintendo36 M€GameboyLes SimsElectronic Arts36 M€Multi-supportDriver 2Infogrammes27 M€PSoneZelda - Majora’s MaskNintendo27 M€N64WWF Smackdown 2THQ25 M€PSoneDiablo 2Havas interactive25 M€PCF1 Championship Season 2000Electronic Arts24 M€Multi-supportAges of Empire IIMicrosoft23 M€PCPokemon SnapNintendo23 M€N64Perfect DarkNintendo22 M€N64Tomb raider 4Eidos22 M€multi-supportToy Story 2Disney Interactive21 M€Multi-supportWWF SmackdownTHQ21 M€PSone

Les 4 premières places sont occupées par Nintendo avec son jeu phare : Pokémon, 3 jeux sur Gameboy et un sur N64. En tout, Nintendo place 8 jeux dans le top 20 des ventes dont la moitié sur N64. Cette console qui est pourtant en fin de vie, en cette année 2000, réalise de bons scores. La plupart de l’argent rapportée provient des jeux Pokémon sur Gameboy mais les autres productions de la firme sur N64 se défendent pas mal. Zelda et Perfect Dark sont plutôt bien placés et si on continue le classement, le prochain jeu Nintendo est Donkey Kong 64 qui arrive 28ième avec 16 millions €. Comme quoi la N64 n’est peut-être pas l’échec que tous le monde pense. Bien sûr au regard de ce tableau, on voit que c’est la Gameboy qui domine mais une bonne partie des bénéfices de la société viennent des éditions sur N64.

Les pitites bébètes

En fait durant la période de la console 64, Nintendo n’aura jamais gagné autant d’argent. Les ventes de cette console n’ont pas été aussi catastrophiques que beaucoup l’imaginent. La N64 a bien marché de l’autre côté de l’atlantique chez nos amis Ricains. Elle faisait même par moment jeu égal avec la PSone. De part le monde, elle s’est tout de même écoulée à plus de 30 millions d’unités et il s’est vendu presque 220 millions de jeux. Les chiffres sont bien sûr en baisse par rapport à la période Super Nes (presque 50 millions de consoles et 380 millions de jeux) mais les jeux Nintendo se sont aussi bien vendus. On peut expliquer ce constat par le fait que les gros titres sur Gameboy et N64 sont justement des jeux de la firme. Le manque d’éditeurs sur la console de salon 64 bits aura indirectement favorisé la popularité des softs créés par Nintendo lui même et le phénomène Pokémon a complètement occulté les autres jeux sur la portable. Si on compare les bénéfices perçus lors de la période de la Super Nes à ceux de la période Nintendo 64, on voit qu’ils ont augmentés de 50% passant de 2 milliards à 3 milliards €.

La console N64 n’est sûrement pas un échec pour Nintendo puisqu’elle lui a permis d’amasser un gros pactole, mais elle est peut-être une déception du point de vue des joueurs qui auraient aimé plus de titres pour dépenser leurs brouzoufs. Quant à la Gameboy, petite par la taille mais grosse machine à sous, elle aura permis d’engranger encore plus de bénéfices mais ce n’est pas elle qui maintenait le navire à flot puisqu’il ne coulait pas.

N64 et GBC

Anecdotes :

Le succès de la Gameboy a pour conséquence inattendue la réalisation d’électrocardiographes à destination de Madagascar pour lutter contre le paludisme. Des consoles d’occasion sont recyclées a cet effet et cela est possible grâce à la forte diffusion des cartouches de la machine. Le coût de fabrication de ces électrocardiographes est donc baissé jusqu’à environ 30€.

Vengeance, première partie. Au mois de septembre 1997, pendant sa déclaration publique, Squaresoft annonçait qu’il ne développerait pas de jeux sur N64 car selon ses dires, pour les consoles dernière génération le support cartouche est obsolète. Yamauchi, ayant apprécié la remarque, surenchérie et interdit tout développement de Squaresoft sur le support cartouche de la Gameboy.