Streets of Rage

Plus que de simples beat them all, les Streets of Rage ont bouleversé le genre malgré quelques adaptations méconnues. Découvrez cette série ainsi que son univers musical et son expérience face à la censure.


Les adaptations de la série

Les Adaptations Game Gear et Master System

Après le succès retentissant au Japon et en Occident de la série« Bare Knuckle - Street of Rage », Sega a vite compris que lespossesseurs de Game Gear et de Master System seraient séduis pas la sortiede la série sur ces consoles. Les deux machines possèdent chacuneune adaptation de Bare Knuckle 1 et 2, le troisième n’ayant jamais vule jour sur celles-ci. En revanche, la qualité de ces adaptations nefait pas toujours honneur à la mythique série de la firme au hérissonbleu.


Bare Knuckle Game Gear

Le premier épisode reprend les mêmes ingrédientsque la version Genesis, c’est à dire une ville à feu et àsang et des super flics pour éliminer la racaille. Premièresurprise la musique d’introduction est massacrée; il est impossible defaire la même chose avec un processeur 8 bits qu’avec un de 16. On enarrive parfois à se demander si c’est le même compositeur quis’est chargé de ces versions. De nombreux défauts viennent s’ajouterà ces moutures 8 bits qui sont par conséquent inconnues carlargement inférieures aux originales.

Dans cette version Adam Hunter a totalementdisparu de la trame principale et seuls Axel et Blazesont jouables. Les héros ont les même enchainement que dans lejeu original et le coup arrière est aussi présent. Petite maladresseà ce niveau, les ennemis sont assez difficiles à garder en mainet échappent souvent aux prises que vous leur infligez. En revanche lemanque flagrant de diversité nuit au plaisir de jeu, on se retrouvecomme des brutes à taper sur un seul bouton … ce qui est assez paradoxal dans la mesure où la série Bare Knucke cherchait avant tout à se différencier des beat them all « classiques ».

Le gros point noir de cette version c’est bien sûr l’arrangementdes niveaux. Contrairement à Bare Knuckle sur Megadrive, cette conversionne comporte que 5 niveaux au lieu de 8. La durée de vie du jeu s’entrouve donc amputée d’un tiers. De surcroît, la maniabilitéest loin d’être parfaite et on se retrouve souvent coincé entredeux ennemis sans pouvoir rien faire … sauf attendre de perdre une vie. Lamentable.De plus la taille de l’écran Game Gear n’arrange pas les choses, lessprites sont minuscules et les personnages sont mal animés. Bref cetteadaptation tire vers le fond la mythique série des Bare Knuckle. Deséléments indispensables au Gameplay ont été rétirés,par exemple le soutien armé de la police n’existe plus et la quasiimpossibilité de jouer à deux enlève beaucoup àcette épisode Game Gear.

Les boss ont aussi été modifiés, par exemple le « cracheurde flamme » est beaucoup plus facile à battre que dans laversion Megadrive. Ou bien encore la plupart des ennemis sont beaucoup plusrapides que dans l’original ce qui pose un problème car il est difficile deles frapper. En fait il manque le charme de l’original pour que ce jeu soitréussi. Sans être un navet il n’en demeure pas moins un jeu médiocre,préférez lui le 2, largement mieux réalisé.Enfin, malgré ce constat il ne faut point oublier que dans les années90 ce type de jeu exploitait presque à fond les capacités dela Game Gear et que la console portable de Sega commençait à ressentirles effets du temps.


Bare Knuckle Master System

On attend de pied ferme cette conversion du premier épisode de lasérie. L’introduction reste fidèle à celle de la version16 bits et nous avons enfin la possibilité de jouer avec Adam Hunter.Le menu reste par contre aussi pauvre que l’adaptation Game Gear. Les spritesdes personnages et des ennemis sont de bonne facture, grands et suffisammentdétaillés. On appréciera les petites mimiques de chaquehéros. Et là il ne reste plus beaucoup de différences avecla version 16 bits. Les niveaux sont bien réalisés et les animationssont correctes. Le gameplay é été retravailléet il est beaucoup moins pénible que dans la version Game Gear.

On notera aussi la réapparition de la Police.L’ambiance du jeu ainsi que les différents niveaux ont aussi étérespectés. On retrouve avec plaisir tous les ennemis et différentsboss qui ont fait le succès de la version Megadrive. Le plus sympareste le stage de l’élévateur où il devient extrêmementfacile d’envoyer balader les ennemis.

Axel et Blaze n’ont pas changé : ils restent eux aussi conformes àla version d’origine avec leurs coups et enchaînements respectifs. On a autant de plaisir de jeu avec chacun des trois héros.Les coups et enchaînements sortent facilement et malgré quelquespetites imperfections au niveau des prises, l’ensemble reste correct. Onsera aussi interessé par quelques changements comme l’intelligence artificielle des ennemisun poil améliorée, ce qui les rend moins crétins etcorse un peu plus le jeu. Enfin, le dernier niveau est toujours aussi difficileavec des successions de boss plus coriaces les uns que les autres. Les changementsdu gameplay avec la mouture 16 bits s’arrêtent la. Cette adaptation respectel’oeuvre originale et c’est tant mieux. Rien à dire de plus, un jeucorrect.


Bare Knuckle II Game Gear

Le deuxième épisode démarre sur une notemoins négative que son prédécesseur. Nous avons le droità une intro spécialement réalisée pour l’éditionGame Gear.Nous sommes en 1993, 1 an aprés la sortiede l’édition 16 Bit. Une nouvelle fois le jeu fait mauvaise impressionpuisque « Max » le catcheur est absent de la liste des personnages. Nous sommes confrontés une fois de plus à un remaniement completdu jeu. Dès le début quelque chose surprend : oui la maniabilitéest enfin au rendez-vous, ce n’est pas faramineux mais c’est jouable. Cettefois ci les coups spéciaux sont présents puisque chaque personnagepossède un coup circulaire et un enchaînement destructeur.

Néanmoins l’architecture des niveaux a étémodifée. Les graphistes ont eu la bonne idée de transformertotalement le niveau du parc d’attractions pour en faire quelque chose de plusglauque et horrifique. Ce passage est d’ailleurs l’un des meilleurs du jeux.Le boss « Zamza » a laissé sa place à une sortede bestiole sortie d’une maison hantée qui vous tir un laserextrêmement puissant. Le stage de la plage à quant àlui définitivement disparu pour laisser la vedette à celui ducargo. L’usine à été raccourcie mais les boss sont belset bien là.

Le jeu réussit à nous faire revivre une partiede l’émotion vécue sur la Megadrive grâce à unlevel design qui tient la route et à une maniabilité correctemême si encore une fois la durée de vie n’est pas au rendez-vousà cause des niveaux en moins et de la disparition de Max. On peut quandmême saluer l’effort de Sega qui a essayé de produirecette fois-ci une adaptation de qualité en proposant un certain nombrede nouveautés tout en ne dénaturant pas le jeu original. Onremarquera que Mister X garde son cigare dans toutes les versions ce qui n’étaitpas le cas pour le jeu original. L’adaptation sur la console portable n’apas fait les frais de la censure et reste correcte dans l’ensemble contrairementau premier volet cette mouture. Un jeu à essayer pour redécouvrirla série.


Bare Knuckle II Master System

Bizarrement le numéro 2 est un véritable raté. Aprèsla réussite de la conversion du premier épisode on étaiten droit d’attendre la même qualité pour le second.Malheureusement il n’en est rien ! Premièrement Maxn’est toujours pas présent dans ce jeu. Les possesseurs de Master Systemou Game Gear n’auront donc jamais le plaisir de jouer avec ce barbare. Grosseerreur de la part de Sega car c’est un personnage très fun àjouer et vraiment orienté corps à corps. De plus il n’apparaîtque dans l’épisode 2.

Qu’on se le dise, ce jeu est une daube. La jouabilité et affreuse, on ne peut rienfaire. Il s’est transformé en « Survival Horror » tellementon est sans défense face aux ennemis. Les niveaux sont une véritablehonte : c’est une sorte de mélange entre le 3 et le 1 avec un peu du2 par ci par là. Bref une horreur. Le design est par ailleurs une véritablehonte, c’est vide et moche. Le jeu n’exploite absolument pas les possibilitésgraphiques offertes par la Master System. D’ailleurs cela se ressent sur l’architecturegénérale du jeu, c’est pauvre, très pauvre.

Parlons de la jouabilité. Les coups spéciaux sont inutilescar la présence de deux boutons oblige le joueur à des manipulationsplus ou moins compliquées pour sortir un coup spécial pas toujoursaussi efficace que ce que l’on désire. Même les ennemis ne sontpas au top : on aurait espéré une meilleure intelligence artificielle vu la date de sortie dujeu mais non … hormis être des machines à tuer ils sont toujoursaussi stupides. Certains coups leur seront toujours fatals même si laplupart du temps c’est le joueur qui s’en prend plein la figure. L’uniquepoint positif c’est l’apparition de barres de vie pour les ennemis. En brefil est difficile de qualifier ce jeu, daube ultime ou adaptation bacléepar manque de temps ? Abandon de Sega des systèmes 8 bits ?