Nintendo : des cartes à jouer au Game Boy

Ah! Nintendo, un grand nom dans l’univers du jeu vidéo. Certains l’adulent, d’autres l’ignorent et quelques uns ne l’apprécient guère! Mais voilà, sans cette société, les jeux vidéos n’auraient peut-être pas l’engouement qu’on leur connaît. Cette première partie vous conte comment Nintendo, une petite fabrique japonaise, a réussi à être gravir les échelons et devenir ainsi le leader incontesté du marché des consoles dans les années 80.


Le lancement de la bête

Un départ fulgurant

La Famicom est lancée avec le jeu Donkey Kong en fin d’année au Japon et remporte un succès extraordinaire, plus de 500 000 machinessont vendues en seulement 2 mois. Son prix de départ est de 100$, plus que Monsieur Yamauchi n’aurait voulu mais toujours largementinférieur à celui de ces concurrentes. Ce chiffre de 500 000 machines s’explique en partie par la réticence que les Japonais font preuve envers les produitsoccidentaux, il en résulte que les géants américains tels que Atari, Coleco et Mattel sont très peu ou quasiment pas implantés au Japon.L’autre raison est simple : la Famicom écrase la concurrence car elle est 2 fois moins chères et plus performantes que ces rivales.

Un grave problème va pourtant noircir ce tableau presque idyllique. Beaucoup de joueurs se plaignent que certains jeux bloquent aux mêmesendroits. Le personnel de Uemura réalise plusieurs tests et identifie la déficience d’un composant électronique interne à la console. Ilfaut donc rappeler toutes les machines défectueuses et les remplacer par des neuves et ce, avant les fêtes de fin d’année. Cette opérationcoûte de l’argent à Nintendo mais lui confère en contre-partie l’image d’une entreprise sérieuse et surtout honnête envers ses clients.

L’année suivante en 1984 donc, Nintendo se lance à l’assaut du marché américain, dans un cadre malheureusement peu propice. L’industriedu jeu vidéo commence un déclin qui la mènera vers son premier crash. A partir de cette année, elle voit pour la première fois son chiffred’affaire diminué très rapidement. En 83, il était encore de 3,2 milliard de dollars, en 84 il chute à 2 milliard et continue à descendrepour atteindre en 86, 100 million de dollars. Les causes de ce crash sont diverses, la crise économique y est pour beaucoup, la politiquemarketing très agressive venant du monde de la micro-informatique et aussi le nombre grandissant de jeux de qualité médiocre n’ont faitqu’enfoncer le clou. Les joueurs sont perdus devant la majorité de titres sans intérêt, les grands éditeurs de jeux les ont déçus et ilsont perdus confiance en eux. Atari en fait les frais et est contraint de diviser par 10 le prix de ses logiciels, Mattel et Coleco s’ensortent encore plus mal car ils ont déserté l’univers de jeu vidéo.

Un jeu qui a forcément obtenu le Label qualité Nintendo

Nintendo ne veut pas faire la même erreur que ces concurrents et crée le Label qualité Nintendo : Seal of Quality pour redonner confianceau joueur. Tout jeu sortant sur sa nouvelle console, renommée au passage NES (Nintendo Entertainment System), sera obligatoirement testépar la firme et rejeté s’il n’est pas de qualité suffisante. Hiroshi impose une autre condition pour l’obtention de ce label, il faut quel’éditeur s’engage à ne pas adapter le jeu sur un autre support qui n’est pas de marque Nintendo. De cette manière, Hiroshi contrôle leparc de ses logiciels et réduit toutes concurrences à néant.

En fin d’année 1984, Nintendo n’a toujours pas réussi à sortir sa console aux Etats-Unis. La cause est due à un désaccord entre Atariet Nintendo. Pour investir le marcher américain la firme nippone fait appel à Atari pour qu’il distribue la NES aux Etats-Unis. Pendant lespour-parlers, Coleco organise une démonstration d’Adam, son dernier micro-ordinateur. Il est totalement compatible avec les anciens jeuxde la Colecovision dont Donkey Kong. Lors de la démonstration ce jeu est bien évidemment utilisé et Atari ne voit pas cela d’un très bonœil. A quoi bon distribuer une console Nintendo si on retrouve les produits de cette même firme chez un concurrent ? Finalement Atari refusede distribuer la NES aux Etats-Unis et c’est donc Nintendo lui-même qui s’en chargera. Le marché des jeux vidéo n’étant pas très favorableet les revendeurs sont plutôt sceptiques quant au lancement d’une nouvelle console. Avant de sortir la NES sur tout le territoire américain, untest est effectué en fin d’année 1985 avant les fêtes de noël dans la ville de New-York. Pour insiter les commerçants à mettre dans leurs rayons la NES, Nintendo s’engage à racheter toutes les consoles non vendues. Encore un gros risque de la part de Yamauchi et qui portera heureusement ses fruits. La machine se vend à environ 100 000 exemplairesen quelques semaines. Fort de ce succès, la console est lancée sur tout le territoire dès le début d’année 1986. Le succès ne se démentpas et les ventes de la NES écrasent littéralement la concurrence. Boosté par la supériorité de sa console, Nintendo par à la conquêtede l’Europe la même année. Le lancement est soutenu par des hits tels que Excitebike, Super Mario Bros et The Legend of Zelda qui ont faitleurs preuves aux U.S.A. et aux Japon. Bien évidemment l’engouement des joueurs envers la NES est au rendez-vous mais moins que précédemmentet à cause d’un concurrent qui se montre de plus en plus présent : Sega. La Master System est bien accueillie en Europe et freine légèrementles ventes de la NES.

La Nintendo Entertainment System : NES

En fin d’année 86, la NES est maintenant implanté dans le monde entier. Nintendo est le leader incontesté du marché du jeuxélectroniques, 90 % des ventes de jeux ou de consoles reviennent à un produit Nintendo. La 8 bit de la firme nippone aura une vie bien remplieet bien longue de plus de 10 ans et se sera vendue à presque 70 millions de copies.