Nintendo : des cartes à jouer au Game Boy

La reine des portables

Une victoire écrasante

La petite portable de Nintendo n’est pas la seule sur le marcher, environ au même moment sort la Lynx d’Atari qui est nettement pluspuissante. Ensuite Sega, le principal adversaire du géant à la casquette rouge organise une contre attaque et met en vente en 1990 laGame Gear qui surpasse encore une fois la Gameboy. En 1992, Nec quant à lui a construit la PC Engine GT souvent surnommée la Rolls desportables. La petite portable de Nintendo fait bien pâle figure devant ses adversaires pourtant elle aurait toutes les faveurs du publics.

La Gameboy est la première de ces 4 portables à sortir au Japon et aux Etats-Unis, mais victime de son succès, le lancement en Europeest retardé et la Lynx prend sa place de première arrivée sur les lieux. Au niveau technique, elle est la moins bien lotie de toutes.Elle est la seule à avoir un écran LCD noir et blanc qui n’offre pas une très bonne visibilité. Elle a également le hardware le moinsdéveloppé, mais son architecture autorise pas mal de délires à l’écran comme des distorsions ou des zooms. Le rendu sonore est digned’une console de salon 8 bit. D’ailleurs la portable est construite pour ressembler le plus possible à la NES et permettre ainsi desadaptations plus faciles. Ces caractéristiques limités lui procurent 2 choses essentielles, une grande autonomie largement supérieureà ses concurrentes entre 15 et 20 heures (et plus si on baisse le son) et un prix de vente très bas entre 700 et 1000 F (110 et 150 €)si on l’achète avec ou sans jeu. Le prix de ses jeu est d’ailleurs peu élevé car il oscille entre 200 et 300 F ( 30 et 45 € ).

La première concurrente de la Gameboy est la Lynx. Malgré ses atouts, cette dernière se révèlera inoffensive car son lancement nebénéficie pas de la même promotion que ses consœurs. Elle a tout pour plaire, un écran LCD couleur rétro-éclairé de très bonnelisibilité, un processeur 16 bit et un hardware spécialement conçu pour des effets spéciaux comme des rotations ou l’utilisation dela 3D. Malheureusement Atari n’a pas le soutient de grande compagnie de création, seules quelques éditeurs américains se lancent dansl’aventure. Au départ, il n’y avait que 2 éditeurs qui développaient pour la Lynx, Atari et Epix, les 2 constructeurs de la console enfait. Sur ce point la Gameboy avait une longueur d’avance car environ 15 éditeurs lui étaient déjà fidèles dont les célèbres Bandaï,Capcom, Konami, SNK et Sunsoft. Il est donc évident que les sorties de jeux ne vont pas se faire à la même allure et que la ludothèqueamoindrie de la Lynx deviendra son principal défaut.

La prochaine portable à entrer dans la danse est celle produite par le seul vrai adversaire de Nintendo, il s’agit de la GameGear de Sega. Elle est située entre la petite Gameboy et l’énorme Lynx. D’un côté elle bénéficie de la notoriété de Sega et donc deséditeurs qui lui sont fidèles. Sa ludothèque se remplie donc assez vite. De l’autre côté elle a des caractéristiques proches du félin.Elle a un écran LCD couleur rétro-éclairé, une prise en main horizontale comme la Lynx, une puissance qui lui est comparable mais undeçà inférieure et une taille du même acabit. En revanche elle consomme moins d’énergie et est également moins chère. Lors de sasortie elle coûtait environ 1000, 1400 F (150, 210 €). Autre atout en faveur de la Game Gear, elle a exactement les mêmes caractéristiquesque la Master System et les jeux de sa grande sœur sont donc entièrement compatibles. Pour se faire il faut acheter un adaptateur spécialqui augmente le prix de la console et retire un peu plus le côté portable de la machine.

La dernière machine fait passer les autres portables pour des antiquités. La PC Engine GT est ni plus ni moins une PC Engine portable !Il n’y a pas besoin d’adaptateur, les cartes de la PC Engine s’insèrent directement dans la portable. Autant dire qu’elle est un monstrede puissance, elle comprend 2 processeurs 8 bit et un coprocesseur graphique 16 bit. Son écran LCD couleurs rétro-éclairé est celui quioffre la meilleur qualité d’image et de loin. Sa résolution est au moins 2 fois supérieure à celles de ses concurrentes, son écran estprotégé derrière une vitre pour éviter les rayures et encastré derrière des pare-soleil. Mais tout cela conduit à de gros défauts. Sonautonomie est la plus faible, elle atteint difficilement 2 heures et son prix est exorbitant, il approche les 2 500 F ( 380 € ).Un petit tableau récapitulatifGameboyLynxGame GearPC Engine GTProcesseurZ80 8bits 2,2MHz65C02 8bits 3,6MHz, 16bits 16MHzZ80A 8bits à 3,58MHz2 Hu6280 8bits 7MHzchips 16 bitsRAM16Ko64Ko24Ko64KoROM16 à 512Ko128Ko à 1Mo128Ko à 1Mo64Ko à 1MoRésolution160 x 144160 x 102160 x 144256 x 212 ou 320 x 212Couleurs4 couleurs parmi 416 parmi 409632 parmi 409664 parmi 512Sprites40 sprites de 8 x 8128 sprites, la taille est programmable64 sprites 8 x 864 sprites de 16 x 16Ecran6,3 cm9 cm8,3 cm6,5cmAudio4 voies stéréo en PCM4 voies mono3 voies stéréo, 1 canal de bruit6 voies en FM stéréoPoids394g510g370g435gPrix de lancement700 à 1000F(110 à 150€)1400 à 1700F(210 à 260 €)1000 à 1400F(150 à 210€)2500F(380€)Prix des jeux200 à 300F(30 à 45€)300 à 350F(45 à 50€)250 à 350F(25 à 45 €)300 à 400F(45 à 60€)

Le constat est facile, la Gameboy est techniquement largement inférieure à ses concurrentes pourtant elle est la plus populaire. La clef du succès tient dans le fait que c’est la seule console réellement portable, c’est à dire qu’elle a des dimensions réduites qui lui permettent de se faufiler partout, aussi bien dans un sac que dans une poche (grosse quand même). Son autonomie est également un très sérieux atout. Alors que ses concurrents s’épuisent en quelques heures et oblige le joueur à acheter un adaptateur secteur, retirant tout le côté portable, les batteries de la Gameboy ont une durée d’une vingtaine d’heures environ. Elle est aussi la portable la moins chère et s’offre donc à toutes les bourses. Elle bénéficie également de la notoriété de Nintendo et a toutes les faveurs des grands éditeurs. Sa ludothèque se remplit rapidement notamment avec les adaptations des succès de la NES puis de la Super NES. La pauvre Lynx ne peut lutter avec le peu de jeux qu’elle possède, quant à la PC Engine GT handicapé par son prix, elle est délaissée par le public et victime de la baisse d’intérêt des éditeurs sur les consoles Nec. La Game Gear seule concurrente possède une ludothèque conséquente mais reste tout de même désavantagée par sa taille et son autonomie.