La Megadrive / Genesis

La Megadrive fut sans aucun doute le plus grand succès de Sega. Découvrez dans ce dossier l’histoire de cette formidable machine, ses meilleurs jeux et les nombreuses variantes de la console.


La grande guerre

Sega Versus Nintendo : Round 2 … fight !

Désormais portée par le succès de sa mascotte, la Megadrive est devenue la meilleure console dumarché, donnant subitement à la NES un coup de vieux, la rendant même absolument ringarde et obsolèteaux yeux d’une partie du public.

Mais Sega n’a pas vraiment eu le temps de savourer sa victoire car quelques mois plus tard, Nintendo déciderad’exporter en dehors du Japon sa Super Nintendo (La Super Famicom était déjà sortie depuisquelques mois au Japon). Comparé à la Megadrive, la SNES est un poil plus performante que sa rivaleavec notamment une palette de couleurs théoriquement plus importante et un jeu d’instruction nomméMode 7 permettant d’effectuer des zooms et rotations de sprites en hardware. Par contre son processeur central est bienplus limité et nettement plus complexe à programmer que la Megadrive.

Si Nintendo redevient un redoutable concurrent, Sega ne se laissera pas pour autant abattre et contrairement aux 2premières années d’existence de la Megadrive où l’immense majorité des jeuxétaient développés par Sega, de nombreux éditeurs tiers viendront enrichir la logithèquede la console.

La compagnie ne s’endormira pas sur ses lauriers pour autant et continuera à éditer sous sa marquede nombreux et excellents jeux tels que Ecco the Dolphin, ou encore la série des Streets of Rage (Bare Knuckle au japon).Puis un an après la sortie de Sonic The Hedgehog, la Sonic Team récidiva avec Sonic The Hedgehog 2, qui,une fois n’est pas coutume, sortit à la même date dans le monde entier. A l’instar du premier volet, lafirme mit le paquet pour promouvoir son jeu; le lancement de Sonic 2 restant à ce jour comme l’une des plus grossesopérations marketing jamais menées par Sega.

On retrouve les mêmes éléments qui font la qualité du premier épisode, mais cette suitene se contente pas de tout reprendre de son aîné, elle est nettement améliorée. Les graphismes sontnettement plus fins, les niveaux plus vastes et mieux architecturés, la vitesse encore plus présente et lamaniabilité atteint désormais la perfection. Autre innovation importante dans le domaine de la plateforme,Sonic 2 introduit un mode 2 joueurs simultané, en coopération sur le même écran ou bien encompétition sur un écran splitté, du jamais vu sur une console de salon. Le fameux mode 2 joueurs

Bien que réussir à afficher 2 fois le même niveau simultanément est une prouesse technique,le résultat ne fut pas brillant et vaudra à Sega certaines critiques. Ce qui n’empêchera pas lejeu de se vendre comme des petits pains et de prouver que la Megadrive est encore très loin d’avoir montrétout ce dont elle est capable

Noël 1992 : Sega prends l’avantage sur Nintendo

Contrairement aux pronostics des spécialistes, la Super Nintendo rencontre les plus grandes difficultéspour s’imposer. La machine n’étant pas si performante que prévue et sa logithèqueplutôt peu garnie bien que de très bonne qualité ne réussit pas à déchaînerles passions, contrairement à la Megadrive. Depuis la sortie de Sonic, le succès la machine n’afait que s’amplifier, permettant à Sega de prendre la tête du marché fin 1992, au nez et àla barbe de son rival. Ainsi durant les 3 années que durera l’age d’or de la Megadrive, le rythme dessorties était effréné, plusieurs dizaines de nouveautés étaient disponibles dans lesmagasins chaque mois, nettement plus que sur la SNES. Dans le lot, certains éditeurs tels que Technosoft(la série des Thunderforce), Namco ( Splatterhouse), Disney Interactive (Mickey mania, World of illusion, Alladin)ou encore Electronic Arts et ses nombreux jeux de sport brillent par la qualité de leur production alors qued’autres comme Flying Edge se démarquent par la médiocrité et le peu d’innovation de lamajorité de leurs titres.

L’arme de la Megadrive : le prix des jeux

Bien que les jeux Megadrive soient parfois inférieurs graphiquement à ce qui se fait sur SNES,leur prix était inférieur de 40 à 60%. La principale cause de cette différencevient des royalties perçues par Sega sur les ventes de cartouches, bien moins importantes que ce que Nintendopouvait exiger. Cette politique fit le bonheur d’éditeurs au budget trop limité pour sortir leurproduction sur SNES, comme des joueurs peu fortunés. Malheureusement dans le lot des sorties, de nombreux jeux neseront pas inoubliables et certains n’ont franchement pas volé leur place dans le panthéon des bousesintergalactiques.

A mesure que le succès de la 16bits de Sega se confirme, des éditeurs auparavant chasse gardée deNintendo adapteront certains de leurs titres sur les 2 plateformes. Ce fut notamment le cas de Capcom, qui sortira quelquesannées tard plusieurs très bonnes adaptations de Street Fighter 2 ou d’Acclaim qui apporta à la Megadriveson jeu d’arcade phare : Mortal Kombat.

Malgré les critiques le plus souvent injustifiées, la Megadrive n’aura pas à rougir de sapalette de couleurs limitées comparée à la SNES qui est certes capable d’afficher théoriqument256 couleurs mais dont la mémoire vive nettement trop réduite rend quasiment impossible l’utilisation de cette possibilité.

Match quasiment nul

Il est bien difficile de dire qui de Sega ou de Nintendo a remporté le match des consoles 16bits. Au final, si en termes de ventes de cartouches ou de consoles Nintendo l’emporte assez largement au japon, le match est bien plus serré en Amérique et encore plus en Europe (il n’y a que l’Angleterre qui ait réellement boudé Nintendo). Grâce à son savoir faire dans le domaine de l’arcade, Sega a largement rattrapé son retard au point que dieu seul sait qui a remporté ce duel.

Au delà de la guerre commerciale: la guerre de la cour de recré

Chaque console ayant ses avantages et inconvénients, il semble de nos jours ridicule et inutile de déterminerlaquelle est meilleure. Pourtant à l’époque, une véritable guerre des tranchéséclatat entre les pro-Nintendo et les adeptes du hérisson bleu. Durantcette période, chaque communauté avait ses propres magazines, les rayons « Sega »et « Nintendo » étaient parfaitement séparés dans les magasins et touteoccasion était bonne pour critiquer le conçurent sur les points faibles de sa machine de prédilection.Les débats des cours de récréation au sujet de la prétendue supériorité de laSNES étaient monnaie courante et largement entretenus par une partie de la presse spécialisée quiavait largement choisi son camp. Ce que l’on peut dire, c’est que la SNES a séduit un public certesplus large mais pas toujours passionné par les jeux vidéo et qui joue au jeu vidéo simplement poursuivre un phénomène de mode. A l’opposé de ça, les « Segamaniacs » comme on les appelaient à l’époque étaient très souvent d’authentiques adeptes de la console voire des salles d’arcade.

De nos jours encore, les stigmates de cette rivalité restent visibles dans le monde du jeu vidéo. Depuisce conflit, le fossé entre les Hardcore Gamers et le reste du public ne s’est jamais refermé trèslongtemps

Après la période dorée de 1991 à 1993, les ennuis commencèrent pour Sega l’annéesuivante