La Megadrive / Genesis

La Megadrive fut sans aucun doute le plus grand succès de Sega. Découvrez dans ce dossier l’histoire de cette formidable machine, ses meilleurs jeux et les nombreuses variantes de la console.


La révolution Sonic

En 1990 la Megadrive est de loin la console la plus performante du marché. Pourtant les critiques deviennent deplus en plus fortes a propos de sa logithèque qui ne fait pas honneur aux performances de la console en dehors des jeux d’arcade.Profitant de cette faiblesse, la NES, pourtant devenue techniquement obsolète réussit toujours à semaintenir grâce notamment au nombre considérable de jeux disponibles et à son personnage phare, j’ainommé Mario le plombier italien. Sega se devait de réagir pour conforter sa position et ne pas perdre de terrainlorsque la Super Famicom sortirait. Ce qu’il fallait c’était une Killer App capable de séduire le jeunepublic qui reste encore scotché sur la NES.

A la moitié des années 1990, le PDG de Sega, Hayao Nakayama décida de lancer un concours interne visant a créer cefameux jeu révolutionnaire dont la Megadrive avait besoin. Plusieurs équipes de développement se mirentau travail pour soumettre leur création à la direction du groupe.

Les exigences étaient multiples : la future vitrine de Sega devait être attrayante pour tous les publics,des plus petits aux plus grands mais aussi démontrer les performances de la Megadrive, ce que aucun titreprécèdent n’a pu faire. L'une des premières images de Sonic

De son coté, Sega Of America proposa comme candidats les deux personnages déjantés que sont Toe Jam et Earl.Cette proposition fut très vite rejetée par la direction nippone qui jugea que ces personnages étaient trop« Américains » et n’avaient aucune chance a l’export. Il furent néanmoins leshéros de plusieurs jeux quelques années plus tard.

Le choix final se porta sur une équipe de développement japonaise connue sous le nom de AM8,dirigée par Shinobu Toyoda. Cette équipe deviendra la Sonic Team peu de temps après. Plusieurs personnages furentimaginés, tels qu’un lapin, un panda et de nombreux autres animaux, mais ce fut le personnage créépar Maoto Oshima qui fut retenu.C’est ainsi que naquit Sonic The Hedgehog.

Le choix d’un hérisson bleu s’explique par plusieurs raisons :Sega ayant un logo de couleur bleue, il était donc logique que Sonic reprenne cette couleur qui s’opposeau rouge de Nintendo. Quant à savoir pourquoi avoir choisi un hérisson pour incarner l’animal leplus rapide de la console, la Sonic team explique ce choix de cette manière : Les piques sur le dos duhérisson lui donnant un aspect « cool » et racé, c’était l’animalidéal pour symboliser la vitesse et la puissance de la console.

C’est ainsi que le 23 juin 1991, après un peu plus d’un an de développement, Sonic TheHedgehog est dévoilé. Au japon comme aux États unis, l’image du hérisson bleu futplacardée sur tous les murs et dans tous les medias grâce à un très gros investissementmarketing. Il faut dire que Sega jouait réellement son avenir à ce moment là, la sortie de lafuture machine de Nintendo étant imminente, seul un succès total était envisageable. Si Sonicavait été un échec ou même un succès partiel, la concurrence aurait eu laporte grande ouverte pour s’engouffrer sur le marché.La cartouche de Sonic en version japonaise

Un véritable coup de génie

Plus qu’un simple jeu, Sonic The Hedgehog est une véritable révolution pour son époque.Premièrement, la qualité graphique comme sonore dépasse de très loin tout ce qui se faisaitauparavant, reléguant tout ce qui se faisait sur les consoles 8bits mais aussi les précédents jeuxMegadrive au rang de jeux de seconde zone. Mais au delà de l’aspect graphique, le jeu marque un tournant dansl’histoire de Sega grâce à l’association d’une rapidité jamais vue et d’unemaniabilité instinctive. Pour comprendre les raisons d’un tel succès, il faut se replacer dans lecontexte de l’époque : durant les années 80, les jeux de plateforme étaient dans leur immensemajorité très difficiles et leur maniabilité délicate. Je vais prendre l’exempled’un autre jeu Sega, Wonderboy.

L’un des principaux points noirs de ce jeu est que le moindre contact avec un ennemi entraîne une mortinstantanée. Ce fait oblige le joueur à avancer très lentement pour ne pas tomber dans unpiège et plus on avance dans le jeu, plus le danger est grand et seuls les véritables experts peuvent sepermettre d’aller jusqu’au bout du jeu. A la longue ça en devient plus que frustrant pour un joueurinexpérimenté. A l’opposé de cette situation, Sonic se distingua par son systèmed’anneaux à ramasser, appelés « rings » dans le jeu. Tant que Sonicpossède au moins un anneau, le contact avec un ennemi ou des pointes ne lui sera pas mortel, seul les anneauxrécoltés seront perdus. Il n’y a que dans les rares cas ou l’on ne dispose d’aucun« ring » que l’on est vraiment en danger. L’autre élément qui fit le succèsde Sonicest bien évidement sa vitesse inégalée pour l’époque. Pour la premièrefois les capacités techniques de la Megadrive sont exploitées au mieux, et aucun ralentissement n’està déplorer malgré la richesse des niveaux. On aurait pu craindre que la maniabilité nepâtisse de la vitesse, et qu’il soit très difficile d’éviter les ennemis, mais il n’enest rien car une fois le premier « ring » en poche, il est possible de foncer à toute alluresans trop se soucier du danger.

Avec de telles qualités, Sonic ne pouvait que devenir un hit. Ce fut le cas au delà des espéranceset les ventes de la Megadrive se sont envolées à une vitesse fulgurante lorsque le jeu fut vendu en bundleavec la machine à la place du vieillissant Altered Beast. Rien que pour l’Amérique, ce ne furentpas moins de 2,3 millions de consoles qui se sont vendues. L’Europe ne fut pas en reste et le succès duhérisson supersonique conforta encore plus la Megadrive sur ce continent. Au Japon par contre, Sonicn’a pas eu le même succès qu’en occident, la Megadrive n’étant pas trèsbien implanté la bas et le public japonais préférant en général des jeux pluscomplexes tels que les RPG.

Sega, c’est vraiment plus fort que toi

Au total, plus de 4 millions d’exemplaires de ce premier volet furent vendus dans le monde, apportantà Sega de juteuses rentrées d’argent. Très rapidement la marque flaira le filon etcommercialisa une large gamme de produits dérivés aux couleurs de sa mascotte qui vont des pelucheset figurines aux vêtements, en passant par les comics et les dessins animés. La folie Sonic étaiten marche et tout ce qui portait l’image du hérisson était assuré de se vendre. En plusd’avoir réussit ce formidable coup marketing, Sega obtient la confiance de nombreux éditeurs tiersqui pour certains n’ont pas hésité à claquer la porte de Nintendo dés que leurcontrat le permettait, dégoûtés par la politique commerciale très dure de ce dernier. Ladémonstration de force de la Sonic Team a très certainement montré la voie à suivre car àpartir de 1991 la qualité comme la quantité des sorties Megadrive va aller en s’améliorant.

Plus qu’un jeu, une légende

S’il fallait ne retenir qu’un seul jeu Megadrive, quasiment tous ceux qui ont connu cette machine choisiraientSonic sans hésiter. C’est dire la formidable popularité de ce héros qui est indissociablede la Megadrive. Encore de nos jours la saga collectionne les succès, pourtant même les épisodesrécents sur Dreamcast ou Game Boy Advance reprennent beaucoup de ce premier volet qui reste toujours aussiplaisant à jouer malgré son age avancé. Sega a su corriger absolument tous les défautsde sa machine en un seul jeu et après cette sortie, la Megadrive est incontestablement la meilleure console dumarché.