1987-1989 L'Amiga comble son retard

1987 - 1989 : L’Amiga comble son retard

En Octobre 1987, Irving Gould laisse les rênes de Commodoreà Max Toy. Quand il prend le poste de Présidentde Commodore Toy dispose de la réputation d’avoir orchestré l’essorde ITT Xtra Business où il officiait depuis deux ans. Dans sa premièredéclaration, il déclare avoir pour volonté de créerde nouvelles alliances stratégiques entre Commodore et d’autres acteurs.Reste qu’il aura les mains liés par Irving Gould, seule personne àqui il doit rendre des comptes et qui conserve en réalité le réelcontrôle de l’entreprise.

La même année, un an après Jay Miner, uneautre figure du monde Amiga, RJ Mical, s’en va et rejoint Epyx chez qui il participeraà la conception de la console portable Lynx, rachetée par Atari,avant de participer à l’expérience 3DO dans les années 90.

amigaLe PC-10, ici équipéd’un second lecteur de disquette. Commodore ne parviendra jamais às’imposer dans le domaine des PC

Durant son règne d’un peu plus d’un an, les choses nebougeront guère en vérité. Le principal événementest le lancement de la première gamme de PC estampillés du C=,les PC-10 et PC-20. Tous deux sont baséssur un processeur Siemens 8088@8Mhz avec 512 ou 640Ko de RAM, le PC-20 ne sedémarquant que par la présence d’un disque dur, d’abord de 20Mo.Ne se démarquant pas franchement d’une concurrence déjàféroce,les PC Commodore ne parviendront jamais à perceret les ventes resteront anodines. Sans doute faut-il y voir, outreune volonté de se faire sa place dans la grande « famille » PC,la volonté de Commodore de récupérer ce qu’il peut surle marché américain. Ce sera en vain, même si Commodoresortira régulièrement de nouveaux compatibles jusqu’en 1992.

En Avril 1988 est dévoilé dans un magazine allemandl’existence jusque là maintenue secrète du C65.Ce nouveau système 8 bit devait embarquer un lecteur de disquette 3,5 »et un affichage proche de celui de l’Amiga… Embarras de Commodore qui n’accepterade ne le dévoiler qu’en 1991. La machine ne sera jamais commercialisée.

Mais 1988 est aussi l’année où l’Amigaprend l’ascendant sur le ST. L’Amiga 500, désormais àpeine plus cher que son concurrent d’Atari, est devenu l’objet de désirde bien des fans d’ordinateurs. Petit à petit, des jeux exploitant mieuxla machine font leur apparition et l’écart technique réel entreles deux machines commence à se faire sentir. L’Amiga domine déjàassez nettement les marchés allemand et surtout anglais, où ildraine les anciens fans de C64, de Spectrum et d’Amstrad. Avec un dirigeantsolide en la présence de David Pleasance, CommodoreUK sera de loin la filiale la plus efficace.

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Fat Agnus (à gauche) est la principale nouveauté de l’ECS. Denise(à droite, un Denise OCS) subit quelques évolutions

La tendance se poursuit d’ailleurs en 1989, qui marque en janvierle cap du million de machines vendues et la premièreréelle évolution de la gamme depuis son lancement enl’apparition du chipset ECS (Enhanced Chip Set)qui équipera les Amiga 500 et 2000 produits à partir de ce moment.Le principal apport de l’ECS reste Fat Agnus qui se substitueà Agnus. La limitation de la Chip à 512Ko passe à 1Mo,ce qui n’est pas trop tôt. Denise, le chip graphique subit aussi une évolution,avec un mode EHB amélioré et surtout de nouvelles résolutionsdisponibles ce qui fait que certains l’appelleront par le surnom un peu ridiculede Super Denise, afin de le distinguer de celui présentdans l’OCS. En soit, l’ECS n’est certainement pas une révolution. Ilfaut dire que la volonté de maintenir les coûts bas ont fait queles budgets de recherche sont loin d’égaler ceux de la premièremoitié des années 80 et que Commodore s’est déjàendormi. Plus une mise à jour qu’autre chose en somme.

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Shadow of the Beast,un des plus beaux jeux de l’époque, est emblématique dansle monde Amiga.

1989 est aussi l’année d’un jeu, véritable prouessetechnique et qui aura un impact réel sur les ventes de l’Amiga. Car Shadowof the Beast, développé par Psygnosis,est véritablement un tour de force et est très probablement lejeu le plus beau de son époque… à défaut d’êtrele plus jouable. 128 couleurs à l’écran, 13 niveaux de scrollinget des musiques atmosphériques magistrales, SOTB reste l’emblémepour les Amigaïstes de la supériorité de leur machine surtoutes les autres, et surtout sur le ST. Evidemment, la pitoyable conversiondu jeu sur ST près d’un an après la sortie sur Amiga (sur lequelsort alors le second opus) ne manque pas de provoquer les railleries.

Outre des versions plus soignées, les jeux commencentà sortir d’abord sur Amiga, alors qu’auparavant les versions ST se faisaientplus précoces. Là encore, cette tendance se confirmera dans lesannées à venir.

Crédits pour les images :- http://www.amiga-hardware.com- http://www.old-computers.com