1982-1983 L'apogée
1982 - 1983 : L’apogée
VIC-30, c’est la première appellationqu’on a donné à la nouvelle machine de Commodore. Nom qui ne seratoutefois pas conservée, probablement à cause de cette réputationde jouet qui aura été tout au long de sa carrière le stigmatedu VIC-20. A moins que la stratégie marketing de Commodoren’ait voulue d’emblée faire de cette machine le continuateur d’un sigrand succès, avant de le renommer. Au final, la machine, présentéeen Janvier 1982 au CES d’Hiver de Chicago pour être lancée en Septembre,sera nommée C64. Examinons en les caractéristiquestechniques.Le C64;void(0);)Cliquez sur l’image pour l’agrandirCPUMOS 6510@1MhzRAM64KoROM20Ko (MS BASIC)Graphismes320x200 en 16 couleurs, scrolling câblé avec possibilité de zoom, 8 sprites affichables en 24x21 (câblés)SonSID 3 voies sur 8 octavesAnnée1982Prix au lancementenv. 5000FF
Première constatation, la machine est pour l’époquetrès puissante et les 5000FF qu’elle vaut sont plus que justifiés.Le 6510 est une évolution du 6502, nettement plus puissante, et l’architecturegraphique reprend celle des VIC, en ajoutant un scrolling et 8 sprites câblés.Le chip sonore, le fameux SID, conçu par un RobertYannes qui avait déjà travaillé sur le VIC, estd’une qualité exceptionnelle et le son restitué par le C64 resterale meilleur toutes plates-formes confondues jusqu’à l’arrivéedes machines 16/32 bits. C’est d’ailleurs la première fois qu’un chipstrictement dédié au son est intégré dans ordinateurde ce type. Aujourd’hui encore, bien des passionnés recherchent les fameuxfichiers au format SID. Par défaut la machine dispose d’un lecteur decassettes mais on peut lui adjoindre le célèbre lecteur de disquette5,25 » 1541. Par la suite un lecteur de disquettes 3,5 »offrant une capacité de 880Ko par disquette sera disponible mais relativementpeu vendu car très cher. Le C64 conserve l’esthétique du VIC-20avec un clavier mécanique de bonne qualité. Deux défautsse distinguent cependant : l’alimentation externe d’assez grosse taille et surtoutla lenteur des lecteurs de disquettes, ceux-ci étant branchésen série. Reste néanmoins que le C64 offre des performances au-dessusde ses concurrents directs.
Le lancement du C64 a été minutieusement préparé.Ainsi Commodore a préparé d’importants stocks de machines afind’assouvir le marché, suspendant temporairement pour cela la productionde la plupart des machines (sauf le VIC). A cela s’ajoute la campagne de publicitéla plus ambitieuse et la plus coûteuse de toute l’histoire de la firme,appuyant le fait que le C64 est l’héritier du VIC. C’est d’ailleurs ainsique s’adresse Tramiel aux grands distributeurs tels que Toy’s R Usou Target, promettant par ailleurs qu’une logithèque aussi vasteque variée était en préparation. Les campagnes de publicitédans la presse seront agressives et percutantes, et un slogan marquera : « It’snot how little it costs, it’s how much you get » (difficilement traduisible,plus ou moins « ce n’est pas le peu qu’il coûte qui compte, c’esttout ce que vous pouvez en faire »). A cela s’ajoute lors du lancementune reprise de 100$ pour toute console ou ordinateur en cas d’achat d’un C64.Ce qu’on a parfois qualifié de Blitzkrieg publicitaire dans les médiasaméricains porte plus que largement ses fruits et assurément,tout le génie marketing du patron de Commodore éclate au grandjour.
Car le C64 se vend de manière incroyable malgréun grand nombre de machines défectueuses dans les premières livraisons,problème auquel Commodore répond par une politique d’échangeimmédiat. En fin 1982, les ventes mensuelles du C64 dépassentcelles de l’Apple pour s’établir dès Mars 1983 à unrythme de plus de 25 000 machines par mois. Bien entendue, cela attireles développeurs et les jeux sortent à foison. Les capacitésde la machine en font un bon compagnon pour les PME et pour les étudiants.La machine connaîtra diverses évolutions, qu’on verra plus loinet restera jusqu’en 1987 la machine Commodore qui se vend le mieux et la productionne sera arrêtée qu’en 1990. Au final, le C64 est l’ordinateurfamilial qui s’est le mieux vendu dans le monde, avec 17 à 23 millionsd’unités écoulées. Le papa du C64, ShirazShivji, quittera Commodore par la suite et participera à lacréation de l’Atari ST.
L’année 1983 reste la meilleure annéede l’entreprise jusqu’à sa fermeture. Avec une croissance de44.7%, l’année fiscale s’achève sur un chiffre d’affaire de 680millions de dollars (souvenez qu’en fin 75, Commodore ne pèse que 60millions de dollars!). Commodore dispose désormais d’usines en Europeet au Japon, occupe la première position sur le créneau des ordinateursà moins de 1000$ avec près de 45% de parts de marché etsur le créneau de l’éducation (65% des écoles canadiennessont équipées de machines Commodore).
Evidemment le C64 n’explique pas tout. Il faut remarquer queCommodore a alors une gamme de machines lui permettant de se positionner defaçon compétitive sur la plupart des marchés : le VIC-20pour l’entrée de gamme, les PET pour la bureautique, le C64 pour le moyende gamme personnel et le SuperPET pour la recherche. Les analystes considèrentle succès de Commodore comme venant de sa capacité d’adaptationet de son offre variée et compétitive.
Quand à la R&D (recherche et développement),ce ne sont pas moins de 37 millions de dollars qui lui sont allouée en1983 ce qui permettra de réelles avancées techniques. Ainsi, leSX-64, présenté en 1983 est le premier ordinateur portableavec écran couleur. Basé sur un C64, la machine présenteun écran 5 » de belle qualité ainsi que deux lecteurs de disquette5.25 ».
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