Castlevania : Playstation, 3D, aventure et RPG

La seconde partie du dossier sur la légendaire série des Castlevania. Retrouvez le combat de la dynastie des Belmont sur les supports 32 bits et ultérieurs!


Conclusion

CONCLUSION

Castlevania

Au final, que retenir de ce dossier? D’abord que Castlevaniaest une série déjà bien ancienne puisqu’elle débutaen 1986 et qu’elle mit en scène un des affrontements les plus longs del’histoire du jeu vidéo. Commençant au XI°s. (Lament ofInnocence) et continuant au XXI°s. (Aria of Sorrow), ce combats’étend aussi sur une bonne vingtaine d’épisodes, ne se suivantpas chronologiquement. Malgré cela, l’univers de Castlevania reste assezcohérent, sans contradictions flagrantes. Cela mérite d’êtreévoqué même s’il est vrai que c’est plus facile dans cetype de jeux que pour une série de jeux de rôle par exemple.

Etrangement, malgré les nombreuses adaptations, la sérieest longtemps restée liée à Nintendo dans l’esprit desEuropéens. Il faut dire que les versions Amiga et C64 sont restéesrelativement discrètes, que Castlevania Chronicles sur X-68000n’est jamais sorti du Japon et que Chi no Rondo était difficilementaccessible en Europe. Parallèlement à cela, Castlevania,Castlevania 2 et Castlevania 4, tous sur consoles Nintendo,ont connu un très gros succès et le partenariat entre Konami etNintendo était à son apogée. Ce partenariat peut peut-êtreexpliquer le fait que les consoles Sega n’ait pas eu droit à un Castlevaniaavant Castlevania Bloodlines sur Megadrive.

Jusqu’au milieu des années 90, la série a relativementpeu évolué, Konami se contentant de faire des ajouts améliorantle gameplay. Seule l’expérimental Simon’s Quest explore déjàles sentiers du RPG, mais cela n’a pas de suite. Le bond technique des consoles32 bits induit par des processeurs nettement plus puissants et la généralisationdu support CD et de cartouches de grosse taille change énormémentle paysage du jeu vidéo. L’érosion de la puissance de Nintendova encourager Konami a mettre plus en avant les autres plates-formes et àchercher à renouveler sa série phare. Et je crois que Symphonyof the Night symbolise parfaitement cette volonté de changement.Cette transition, malgré l’excellence du jeu sur Playstation ne se faitcependant pas sans difficulté, et on peut dire qu’en fait elle n’estpas terminée. La série semble finalement quelque peu hésiterentre deux courants :

  1. Le courant Symphony of the Night, le plus proche des Castlevaniad’ancienne génération, toujours en 2D mais avec un gameplaylargement enrichi par des éléments de RPG savamment incorporés.Ces jeux sont particulièrement adaptés aux consoles portablescomme le démontrent les épisodes sur Gameboy Advance et particuilèrementAria of Sorrow.
  2. Le courant 3D, dont Konami a visiblement la préférence pourles consoles de salon, ce qui est à la fois logique et réalisteen terme de marketing, même si cela peut désoler bien des fans.Mais cet énorme changement, qui oblige à revoir les basesmême d’une série vieille maintenant de plus de 15 ans ne sefait pas sans difficulté. L’échec des deux épisodessur Nintendo 64 (empiré par un cafouillage stratégique : ilest probable que Legacy of Darkness aurait été bienmieux accueilli si Castlevania 64 n’était jamais sorti)et l’essai avorté sur Dreamcast le démontrent bien. Faut-ild’ailleurs voir dans Castlevania Chronicles sur Playstation unevolonté de revenir aux sources? Lament of Innocence démontrenéanmoins la volonté de Konami d’achever la transition. Mêmesi le jeu semble loin d’être parfait, surtout à cause d’unlevel design très perfectible, les choses ont progressé.

Quoi qu’il en soit, la série n’a jamais démentie son statutde série culte, les épisodes sur la Gameboy Advance sont d’unexcellent niveau et s’enchainent en progressant qualitativement. Il resteà espérer que la saga reprenne du poil de la bête surconsoles de salon et que Konami parvienne enfin à faire un Castlevaniaen 3D digne de ce nom.

CastlevaniaCastlevaniaA gauche, Vampire Killer sur MSX. A droite, Symphony of the Night sur Playstation. Que de changements!

Pour finir, parmi cette pléthore de titres, lesquels choisir? Chacunaura évidemment ses préférences. Pour ma part, si jene devais en citer que trois, je dirai :- Chi no Rondo (PC Engine) : un Castlevania très classiqueavec une réalisation hors pair et une excellente jouabilité- Symphony of the Night (Playstation) : pas un choix trèsoriginal, vu que c’est le préféré de la plupart des gens.Mais sur le coup, la majorité a raison : les apports du RPG rendentle jeu méconnaissable et techniquement, on ne peut lui faire aucunreproches- Aria of Sorrow (Gameboy Advance) : le dernier épisode surGBA est très proche de Symphony of the Night. Pas d’une immenseoriginalité donc, mais très très bien construit.