Splatterhouse est un jeu vidéo Xbox 360 publié par Namco Bandai Gamesen 2010 .

  • 2010
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Splatterhouse

4/5 — Exceptionnel ! par

Splatterhouse 2010, dernier opus en date de l’ancienne franchise ayant fait les beaux jours de la pc engine et de la megadrive il y a maintenant des siècles a fait lors de son retour l’effet d’une bombe … SUR PERSONNE D’AUTRE QUE MOI.

Oui honnètement on ne peut pas dire que le jeu ait eu les honneurs de la critique et du public bien que nombre de petits viscelards y aient aussi discrètement trouvé leur compte, certains sites allant jusqu’à couler le soft avant que le testeur ne confesse à demi mots l’avoir traversé avec grand plaisir, entre autre à cause de ses excés gores.

Je vais pas vous mentir, moi j’ai complètement jouis d’un bout à l’autre et c’est encore un des rares jeux dans ma ludothèque que je me sois fais dans strictement toutes ses difficultés en débloquant tout ce qui se trouvait sur mon passage et cela en seulement quelques jours de jeu quasi ininterrompu … à croire que le bon dieu à créé ce jeu rien que pour moi.

**Splatterhouse 2010 KEZAKO ?: **

Ouais reprenons notre sérieux 5 minutes. Enfin pas trop quand même. Pour ceux qui n’auraient pas joué aux épisodes précédents … ben qu’est-c’que vous attendez pour le faire ?

A une époque où les survival horror n’existaient pas la franchise splatterhouse, side-scroller assez simpliste dans sa forme (au départ) est apparue avec pour caractéristique principale une atmosphère horrifique et une violence graphique hors du commun.

Prenez un jeu comme Kung-Fu sur nes ou Vigilante sur arcade et mixez le avec Evil Dead … vous obtiendrez Splatterhouse. Répugnant au possible le soft vous place dans la peau de Rick un étudiant qui avec sa nana aura le malheur de se rendre dans le manoir du Docteur West (allusion directe à Lovecraft) où par malheur la virée rigolote pour se filer les chocotes tournera au cauchemar suprème.

Attaqués par une floppés de monstre Rick est mortellement blessé et sa copine Jennifer capturée et emmenée au fin fond des ténèbres les plus gluantes et maléfiques. Par chance, alors qu’il agonise, Rick met la main sur un curieux masque rituel, le « terror mask », animé par un esprit diabolique qui lui promet monts et merveilles (et surtout de panser ses blessures et de l’aider a sauver sa nana) s’il l’enfile (rien de fallacieux là dedans).

Rick l’enfile et chose promise chose due, ses blessures sont guéries, mais le masque refuse de s’enlever et change son corps en celui d’une sorte de Hulk surpuissant dotés de pouvoirs surnaturels particulièrement crades. Le duo de choc constitué de Rick et du masque diabolique terriblement cynique, moqueur et cruel animera ensuite cette aventure horrifique déployant sans complexes les intestins de tous les malheureux qui s’y trouve, Rick y compris.

Cette base scénaristique que l’on trouvait déjà dans les opus précédents est ici rebooté avec un profond respect du matériau d’origine et plutôt qu’une suite ce cru 2010 se veut une remise au gout du jour de l’aventure Splatterhouse.

Bien sur on n’évite pas de nombreux écarts par rapport à l’original, mais non seulement ces derniers sont bienvenus, le soft offre en plus la trilogie initiale en bonus pour qui voudrait soit la redécouvrir, soit ENFIN SE LA FAIRE dans des conditions décentes (deux des trois opus étant de plus assez rares).

En somme, c’est reparti pour un tour, que ce soit avec la version moderne ou en retrogaming officiel. Cette simple déclaration devrait déjà vous convaincre de l’immense générosité de ce titre qui vous en filera pour votre argent.

LE REBOOT:

Le reboot en lui même est un beat’em all somme toute assez classique dans son exécution, proche d’un Conan ou d’un Wolverine plutot que de God of War, vous enchaînerez les combats bourrins à force d’enchaînements aux effets divers et de furies dévastatrices. Un système d’expérience permettra de plus de débloquer de nombreux coups délirants, enrichissant profondément un gameplay qui, au départ, paraîtra quelque peu limités pour certains.

Evidemment on reste dans le massacre de boutons pressés à outrance dans une action répétitive à souhait, mais pour qui est volontier client de beat them all bien violents et exutoires (genre moi) ça n’a rien d’un problème.

La violence excessive des affrontements a, pour qui possède un sens de l’humour suffisement tordu ou revisionne régulièrement les Evil Dead en se bidonnant (genre moi encore une fois) un vrai potentiel jubilatoire que ne partage pas tous les softs du genre. En effet outre les démembrements de vos adversaires, vous pourrez aussi allègrement vous servir de leur corps et de leurs différentes parties comme d’armes, mais les concepteurs, carrément fou furieux, poussent de plus le vice à autoriser au joueur d’être lui-même démembré (mais ses membres repoussent) et d’utiliser ses propres morceaux comme arme contondante.

Délirantes au possible ces actions sont accompagnées d’armes bien senties, du hachoir à la planche cloutée en passant par l’inévitable tronçonneuse et le fusil à pompe … ramassé d’ailleurs sur le corps mort de Ash de Evil Dead dans l’un des stages (si c’est pas une référence assumée ça) … foire à la décapitation et aux rondelles d’ennemis les effets de ces accessoires dignes de l’arsenal de Jason Voorhees (auquel le héros fait systématiquement penser) ne manqueront pas de faire gicler le sang dans tous les sens.

Et cela ben, c’est très bien évidemment … mais je ne dis pas ça par pure vice sadique.

DU SANG DU SANG DU SANG:

En effet le sang est au coeur du jeu, plus ça saigne plus vous vous régénérerez et remplirez votre barre de furie vous permettant de changer Rick un bref instant en une abomination invincible couvertes de pointes. Pouvoirs de régénération de vie ou coups spéciaux ravageurs exploitent également ce sang dont votre masque est avide donc tous les prétextes sont bons pour qu’il y en ai toujours plus. Au rayon des actions qui vous en fourniront un max se trouvent les « finish » que l’on pourra exécuter sur les ennemis les plus amochés, déclenchant alors une séquence en « quick time events » (QTE) où vous devrez exécuter la bonne séquence de bouton pour parvenir à la fin de l’animation d’éxécution … certaines étant particulièrement répugnante, comme celle qui consiste à arracher les intestins d’un ennemi au travers de son … fondement …

Trop répétitives et interrompant le rythme d’une action autrement effrenée, ces animations possèdent les avantages tant d’être toujours drôles (même quand on les connait par coeur) et jouissives (surtout quand on les fout dans la tronche d’un ennemi ayant donné du fil à retordre) qu’un bon moyen de sortir quelques secondes de situations nerveuses partant en vrille qu’on réattaquera donc sur le pied de guerre et potentiellement avec de quoi lancer quelques pouvoirs de sang.

LE RESTE:

Maintenant venons en quand même à la technique, à ce qui marche et ne marche pas et tout le tralalère.

Esthétiquement le jeu n’est pas un cador mais personnellement j’apprécie son look BD et ses choix plastiques bien gore. Une atmosphère de cauchemar que tous n’apprécieront pas mais qui possède un charme indéniable.

Coté bande son si les punchs de Rick claquent comme des pains de cartoon, les craquements d’os, hurlements de démons et sons de giclée de sang sont pour leur part du plus bel effet et plongent le joueur dans l’horreur des combats.

Petit bémol pour la musique, systématiquement excellente voir brillante (une des rares dont j’écoute les pistes pour le plaisir et très régulièrement au quotidien) avec ses morceaux d’ambiance très « cinéma d’horreur des 80’s » et ses pistes métal géniales.

Bémol pourquoi ? Ben parce que systématiquement elle se trouve trop basse ou change au gré des furies de Rick soulignant plutôt mal l’action … mais bon, n’exagérons rien, ça va …

Le scénario rondement mené sombre rapidement dans les lovecrafteries ouvertes, références aux grands anciens, à Cthulhu et tout l’bouzin en pagaille dans une recette parfaite où Rick et le Masque se confrontent d’ailleurs tous les deux en permanence, enchaînant de nombreuses répliques cultissimes. Trouvant un équilibre subtile entre humour débridé et horreur qui tache, ça marche et on voudrait bien d’une suite (ces dernières existant heureusement déjà en rétro-gaming, une suite à cet épisode 2010 étant sans doute peu probable).

Niveau gameplay nous en avons déjà parlé, mais pour approfondir, évoquons une caméra pas forcément toujours commode (on a vu nettement pire) ainsi que quelques rares phases de plateforme vue de profil en référence aux anciens épisodes … et là AIE … le gameplay beat-them-all ne suit plus. Si ces segments du jeu sont peu nombreux et partent d’une bonne intention, leur exécution, par contre, ne brille pas par sa finition, tout particulièrement dés que des sauts sont impliqués. Par chance ces séquences s’améliorent au fur et à mesure qu’on en trouve dans le jeu, mais elles laissent un arrière goût de clin d’oeil pas vraiment réussi, dommage. Ceci mis à part, dans ses phases « classiques » de beat them all 3D le gameplay fonctionne tout à fait bien, alors que demande le peuple.

Pour finir, question rejouabilité, outre les pouvoirs à débloquer qu’une ou deux parties complètes nécessiteront pour tous les acquérir (on les conserve en redémarrant l’aventure) notons la présence de nombreux secrets dont les plus alléchants sont des photos coquines de la belle Jenifer, photo dont les morceaux sont éparpillées un peu partout dans les niveaux. Si en plus d’être un taré fan de gore vous être un pervers lubrique (ça va souvent ensemble) … comme c’est mon cas (encore une fois) vous apprécierez ce petit bonus pour ado frustré, somme toute mignon et qui motive plus que les traditionnels artworks que d’autres softs proposent. Un mode survie est également disponible. Quelque peu anecdotique il propose aussi son lot de secrets et comblera la faim, tant de ceux qui estimeraient que les massacres du jeu lui même n’allaient pas assez loin que des chasseurs de gamerscore.

Puis enfin, comme nous le signalions au début de ce test, la cerise sur le gateau c’est bien sur la présence des trois opus d’origine auxquel on reprochera uniquement d’être présenté en fenétré plutôt qu’avec des graphismes lissés en fullscreen (snif). Si vous n’appréciez pas l’excellent reboot vous pouvez donc toujours vous reporter sur les originaux, le tout sans même quitter la galette de jeu … si c’est pas beau ça.

LE DEFAUT DU JEU:

S’il y a bien une chose que même les tarés n’apprécieront cependant pas du tout, en particulier face aux passages les plus difficiles du jeu, ce sont les chargements souvent très long dont il souffre. Difficile d’ailleurs de comprendre ce qui les justifie à coté de la pléthore de jeux actuels qui semblent recharger après un game over instantanément ou presque. Mourrez dans Splatterhouse et vous aurez le temps de partir aux toilettes ou de filer au frigo vous chercher une bière. Dommage … personnellement je n’en ai pas ressenti une frustration profonde, mais je ne m’explique pas la chose et la regrette néanmoins … ben oui hein, le jeu pouvait pas être parfait à mes yeux non plus, pourtant il est pas passé loin.

Conclusion:

Une aventure gore, pleine d’action et de combos de malades, totalement délirante avec un duo de héros excellent et de nombreuses références au cinéma et à la littérature d’horreur, une bande son qui déchire sa mère (grave), des secrets qui feront dresser les poils (et pas que) aux geeks, et la trilogie original en contenu bonus … Splatterhouse 2010 est l’archétype du reboot réussi et généreux, entaché uniquement par une technique pas au summum de ce que les plateformes actuelles peuvent proposer et de temps de chargement longuets. A l’heure où les reboots se multiplient et celui annoncé de Devil May Cry semblait donner dans le n’importe quoi, où Castlevania préfère négliger ses acquis pour se renouveler (et à mon sens n’y réussi pas vraiment) et Tomb Raider se marie avec Silent Hill (mais ça c’est très bien) voilà un soft qui a su se rafraîchir avec élégance et sans renier ses bases et en conservant son atmosphère tout en la poussant dans des directions très cool (Lovecraft, dont l’oeuvre était déjà discrètement cité dans les opus précédent, mais qui se dévoile ici entièrement pour le bonheur des fans).

Splatterhouse saura donc faire plaisir tant aux fans de la série qu’aux joueurs cherchant un beat em all bien défoulant et pas prise de tête. Plus gore et moins chiant qu’un Mad World, Splatterhouse fait mouche, mais pour public bourrin et averti (qui en vaut donc 2, alors Namco ne devrait pas s’inquiéter des nombres de ventes, les multiplier par 2 et plancher sur une suite).

Moi J’ADORE !

Splatterhouse