Splatterhouse est un jeu vidéo Xbox 360 publié par Namco Bandai Gamesen 2010 .

  • 2010
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Splatterhouse

3.5/5 — Très bien par

Rick et son masque sont de retour en 2010, pour un retour aux sources de la série. La confiture a-t-elle pris encore une fois ?

Rick Voorheez

Sorti en 1988, le premier volet de la série Splatterhouse, l’un des tout premiers jeux gores, a véritablement laissé son empreinte sanglante dans le genre beat them all. La raison de ce succès ? Un personnage ultra charismatique (bien que totalement repompé physiquement sur le fameux tueur de Vendredi 13, Jason), Rick Voorheez, un gameplay béton et une ambiance ultra malsaine.

Le scénario se résume à ceci : la copine de Rick s’est fait enlever par un infâme professeur fou, et vous devez la sauver avant qu’elle ne serve de sacrifice. Pour cela, Rick pactise avec un masque aztèque ressemblant étrangement à un masque de hockey, lui conférant d’incroyables pouvoirs…

Bref, déjà à l’époque on se foutait du scénar, donc c’est pas maintenant que l’on va faire des reproches, d’autant que l’épisode de 2010 reprend la même trame que le premier ; un total retour aux sources.

La peur, 23 ans après

Sans être terrifiant, Splatterhouse premier du nom bénéficiait quand même d’un ambiance glauque pas rassurante, avec des monstres qui ne ressemblaient à rien (dans le bon sens du terme) et une difficulté corsée à souhait. À défaut d’être terrifié, le joueur était oppressé. Plus de 20 plus tard (ou seulement 18 depuis le 3e épisode), qu’en est-il ?

Pour cela il faut parler des graphismes. Alors qu’à l’époque le jeu bénéficiait d’une patte « réaliste », celui de 2010 a opté pour un style cel-shading, encore un peu à la mode mais qui, hélas, « gaminise » légèrement le trait des personnages. On aime ou on aime pas, mais il est vrai que d’un coup, on se sent davantage entraîné dans une bande dessinée que dans un film d’horreur. Maintenant, l’aspect ultra gore du logiciel original étant conservé, voire amélioré, pour l’occasion, avec la difficulté toujours présente (du moins en mode normal), vous n’aurez aucun mal à vous mettre dans le bain.

Façon God of War ?

Avec le succès des GoW, Bayonnetta, etc., on pouvait s’attendre à ce que Splatterhouse reprenne les bases de ceux-ci, et c’est clairement le cas. Vous incarnez donc Rick à la troisième personne, en vue de dos, avec caméra libre. Vous disposez d’une liste de coups qui s’agrandira au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu, via des sortes de points d’expérience que vous récolterez bien sûr en massacrant des monstres. Ces points d’XP vous permettront de débloquer de nouvelles combinaisons de coups, mais aussi d’améliorer votre barre de santé, de furie, et la résistance de vos armes. La furie (ou mode Berserk) étant le fameux mode où Rick se transforme en immense machine à tuer pendant quelques secondes ; bref du classique. Comme je l’ai dit plus haut, il vous sera aussi possible de vous équiper d’armes, comme dans les anciens Splatterhouse, ces dernières allant du traditionnel morceau de tuyau à la batte couverte de piques, en passant par la tronçonneuse et même le fusil à pompe.

Petite nouveauté de l’épisode, il sera possible de rendre de la vie à son personnage en suçant le sang de ses ennemis, via une petite commande (Lt+B pour la Xbox) qui, en plus, vous coûtera une portion de votre barre de furie. Plutôt une bonne idée au vu de la difficulté du titre, et qui apporte un petit côté tactique sympathique. De plus, il vous sera possible de réaliser des finish moves sur les ennemis préalablement assommés, marqués d’une surbrillance rouge. Ces finish, ou fatalités, s’exécuteront à l’aide du bien connu QTE, très simple de réalisation.

Vous l’aurez compris, ça gicle dans tous les sens et le jeu ne brille pas par son originalité ni l’innovation de son gameplay, reprenant quelques bases ayant fait le succès d’un GoW à la sauce arcade et métal-hurlant (niveau sonore) pure bien kitchs. Et je dirais, vu l’orientation du titre, que c’est ce qui fait son charme, série Z oblige.

L’étincelle de vie sous le masque poussiéreux…

À ce stade du test, vous me direz « mais pourquoi 7/10 ? » Pourquoi autant de clémence pour un jeu aussi classique, presque lambda. Eh bien, tout simplement parce que Splatterhouse a ce petit quelque chose qui le distingue d’autres titres ultra classiques. D’abord, tout le long du jeu vous aurez droit à quelques passages en défilement horizontal (avec en arrière-plan une musique délicieusement rétro) comme au bon vieux temps, qui délaisseront un peu le côté bourrinage du logiciel en privilégiant l’aspect plate-forme. Un vrai bol d’air frais entre deux génocides. Il y a aussi la mise en scène, car même si, graphiquement, le jeu ne rayonne pas, certains level designs sont bluffants ; certains angles de caméra (fixes à certains moments) dans les couloirs étroits vous feront clairement penser à un vieil épisode de Resident Evil. Enfin il y a les boss, très nombreux et charismatiques bien que totalement muets, et qui arriveront à vous donner du fil à retordre.

Bien que le jeu soit vide de scénar, vous ne pourrez vous lasser des différentes répliques du masque bavard et cynique qui, tel un « fidèle compagnon de voyage », commentera en direct vos tueries, vous montrera à quel point il vous apprécie et vous soutiendra dans votre quête… (ironie). Ajoutez à cela le grand méchant de l’histoire, le docteur West, parfaitement doublé, dont vous pourrez débloquer les chapitres du journal (lu à haute voix) en finissant les niveaux. Autres bonus importants : le mode arène, qui vous confrontera à une armée de monstres dans un mode Survival (comme GoW), et LE plus important, les photos de la petite amie de Rick (Jenny), qui sont pour la plupart… osées.

En bref, Splatterhouse a tout du jeu fun, arcade, qui fera aller aux anges bon nombre de joueurs, fans ou non de la série originale. Gore, bourrin, un peu bâclé techniquement mais disposant d’une vraie âme sans doute par son côté kitch complètement assumé, d’un aspect fidèle à ses origines tout en innovant sur certains points (en bien ou en mal, selon vos goûts), il arrivera sans mal à vous faire oublier votre âme de poète le temps d’une partie.

Splatterhouse