Red Faction est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2001 .

  • 2001
  • First Person Shooter (FPS)

Test du jeu vidéo Red Faction

4/5 — Exceptionnel ! par

Développé par Volition, édité par THQ sur PlayStation 2, PC, NGage, 2001.

Alors que « Red Faction 3 : Guérilla » est sorti il y a peu sur PS3, que « Red Faction 4 » est attendu pour 2012, et que « Red Faction 2 » a été cité par mon magazine favori de l’époque comme meilleur FPS de la PlayStation 2, la seule référence faite à la série de Volition sur Emu Nova se trouve dans le lexique, sous le mot Terraforming. Va falloir combler ce manque.

Red Faction est un FPS, jeu de tir à la première personne. Je précise d’emblée n’avoir qu’une petite expérience de ce type de jeu, puisque j’ai essentiellement joué à « Perfect Dark » sur la 64 et « Doom » sur la PSX. Je ne ferai donc que peu de comparaisons avec les titres concurrents.

HASTA LA REVOLUTION !

Le fil conducteur de la série est le soulèvement de petites gens opprimées par de cruels tyrans.

Dans ce premier volet, l’action se déroule au XXIIe siècle sur Mars, planète dont les gisements miniers sont exploités par la toute puissante firme Ultor, qui a réduit en quasi esclavage les mineurs qu’elle a fait venir de la Terre à grand renfort de propagande. Ceux-ci se retrouvent condamnés à concasser sans arrêt des parois rocheuses, dans des conditions de vie épouvantables. Qui plus est, une peste mystérieuse foudroie les malheureux ouvriers. Loin de la protection des autorités terrestres, les mineurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour se libérer du joug de leurs employeurs.

C’est alors qu’une certaine Eos commence à faire circuler des tracts incitant les mineurs à la révolte. Elle a en secret formé une milice, la Red Faction, qui attend le moment opportun pour passer à l’action.

Parker est un jeune homme brillant qui s’est retrouvé pris dans cet enfer. Alors qu’il assiste à l’assassinat gratuit de l’un de ses amis, il s’empare d’une arme et tue son meurtrier, déclenchant une émeute dans la mine. Il est temps pour la Red Faction de prendre les armes. La révolution est en marche…

Vous incarnez Parker et devez essayer de le garder en vie, ce qui ne sera pas une mince affaire. Ne sachant trop que faire, il sera heureusement guidé par Hendrix, un officier d’Ultor expert en systèmes informatiques, et par Eos, qui va requérir son aide dans sa lutte pour faire tomber les tyrans et trouver un remède à la peste. Le scénario n’est donc pas figé, le destin de Parker est à écrire.

Bien que notre héros fasse de facto partie de la Red Faction (sans trop l’avoir demandé), il ne recevra que rarement de l’aide physique. L’aventure se joue à un seul joueur, et on peut déplorer une trop rare collaboration entre ses collègues et lui. La plupart des mineurs qu’il va rencontrer sont en effet morts, mourants ou en instance de décès. Dommage, quelques passages où les rebelles se battraient côte à côte auraient pu être intéressants, comme dans « The Thing », jeu de même support auquel Red Faction emprunte beaucoup en termes de gameplay et de graphismes.

ÇA VA PÉTER !

Si le mode histoire se joue uniquement en solo, il est d’une rare qualité pour un FPS.

Le scénario est particulièrement travaillé, prenant, plein de rebondissements. Il existe sur PS2 peu de doom-like aussi fouillés. Même les protagonistes ont une certaine personnalité, bien que celle-ci soit plus développée dans le manuel (excellent) qu’au cours de l’aventure.

Le jeu n’est pas trop linéaire, le gameplay est varié. Parker devra évoluer dans des mines, des grottes, des immeubles ou des bureaux, nager dans des lacs souterrains…

Certains passages sont plutôt bourrins (il faudra rentrer dedans en déployant toute sa puissance de feu), d’autres sont plus subtils, où il s’agira d’avancer à couvert, caché derrière la lunette de son sniper. Red Faction comporte même des missions d’infiltration, puisque Parker devra se déguiser en employé d’Ultor et en médecin pour retrouver certaines personnes, armé uniquement d’un pistolet doté d’un silencieux et d’un seul chargeur. Il sera possible de planquer des cadavres si l’usage de la force s’est avéré nécessaire. Malheureusement, cette fonctionnalité intéressante a priori ne sert quasiment à rien, aucun passage ne s’y prêtant véritablement. C’est plus un gadget quoi.

L’arsenal à disposition est varié et se compose d’une quinzaine d’armes, allant du bâton à impulsions électriques au lance-roquettes à fusion en passant par les classiques fusils à pompe, mitraillettes, lance-flammes, grenades et fusils sniper. Il y a de quoi faire mais pour tout dire, je reste un petit peu sur ma faim. C’est vrai quoi, on est sur Mars dans le futur, et la plupart des armes proposées existent déjà de nos jours. Seule l’arme électromagnétique est un peu originale : elle envoie un rayon laser mortel si puissant qu’il peut transpercer les murs. Assez frugal en comparaison d’un « Perfect Dark » et sa quantité de joujoux disponibles.

La majorité des armes sont dotées d’une utilisation secondaire : tir en rafale, silencieux pour le flingue standard, zoom pour le sniper, visée infrarouge pour l’arme électro, retardement pour les grenades… que du très classique aussi.

Là où on rentre dans l’original et le très intéressant, c’est lorsqu’on évoque le procédé du terraforming, une fonctionnalité permise grâce au moteur Geo-Mod. Le terraforming est (dixit le lexique) « un effet déformant le décor en temps réel ». Cela signifie que le décor portera les stigmates des déflagrations (impacts des balles, cratères causés par les roquettes, colonnes détruites).

Le Geo-Mod permet de pimenter le gameplay : il sera possible de détruire certains murs pour accéder à des pièces secrètes, trouver des raccourcis, se ménager un abri… et ça ajoute une dose de fun et de réalisme. De nombreux éléments du décor sont destructibles (vitres, murs, véhicules) mais pas tous (notamment les portes blindées, les conduits…) afin d’encadrer un peu la progression. La gestion de l’effritement du décor est très bien rendue (les bris de glaces, les pans de murs).

Bien sûr, l’utilisation du Geo-Mod a ses limites : tout ne peut être détruit, creuser un trou sous une table ne va pas la faire tomber dedans, et puis au final ça ne révolutionne pas fondamentalement le gameplay. Mais la fonctionnalité reste appréciable, surtout que rares sont les jeux faisant appel à cette technologie.

Un autre élément qui fait le charme de Red Faction est la possibilité de piloter plusieurs véhicules au cours de l’aventure : extracteur (permet de creuser une galerie dans une mine), sous-marin, jeep, chasseur Aesir et véhicule blindé. La plupart d’entre eux sont équipés d’armes, et le jeu prévoit bien sûr des phases de combat acharné où Parker devra à la fois piloter et dézinguer à tout va. Une réussite. Notre héros pourra également s’emparer de tourelles, sortes de mitrailleuses sur pied, pour mettre leur race aux gardes d’Ultor.

Le mode solo est long, très long même (à condition de ne pas jouer en facile et de tracer comme un bourrin), et assez difficile. Le jeu possède 4 niveaux de difficulté, et dès le second niveau (intermédiaire), il faut vraiment cravacher pour progresser, surtout vers la fin du jeu et l’apparition d’une escouade de mercenaires, plus résistants et meilleurs tireurs que le service de sécurité d’Ultor. Bien qu’il soit possible de sauvegarder n’importe quand, il faut parfois s’y reprendre à 5 ou 6 fois pour franchir une zone.

L’Intelligence Artificielle est de bonne facture, l’attitude des ennemis est plutôt réaliste et dynamique : tantôt têtes brûlées, ils vous insultent et vous promettent une mort certaine, ou tantôt lâches, ils détalent comme des lapins en vous suppliant de leur laisser la vie sauve.

Outre les gardes et les mineurs, on rencontre certains figurants comme des techniciens, des médecins et des infirmières. À part les médecins qui, je vous le donne en mille, peuvent vous soigner, les autres personnages secondaires ne servent pas à grand-chose. Il y a même un côté malsain à inciter le joueur à tuer des techniciens désarmés, car ceux-ci portent parfois une capsule médicale.

Le jeu est agréable à pratiquer, les options vous permettent de paramétrer la configuration du pad, le mode de visée est par défaut semi-automatique. Le seul petit bémol au niveau de la maniabilité concerne l’escalade et, encore pire, la descente à l’aide d’échelles. Sinon, on notera la présence de fréquents temps de chargement lorsqu’on passe d’une zone à une autre. Mais bon, rien de bien grave.

Les graphismes sont soignés et assez détaillés en intérieur, un peu moins dans les mines ou les canyons. Les personnages sont bien modélisés et le doublage est de qualité. Dans la version française, c’est le doubleur de Matt Damon qui prête sa voix à Parker. Les musiques de fond sont assez parcimonieuses, mais se font entendre à des passages clés. Le tout procure une jolie ambiance qui rappelle fortement celle de Total Recall.

UN MODE MULTI MINIMALISTE

En plus du mode solo que je viens de détailler, le jeu possède un mode entraînement où Orion, l’un des responsables de la Red Faction, vous apprend à utiliser les commandes et vous détaille un peu l’environnement de jeu. Ce n’est pas du luxe, car les autres modes commencent sans temps mort.

Enfin, Red Faction peut naturellement se jouer en mode multijoueur. Dire que ce mode est bâclé serait excessif, alors disons qu’il est réduit à la portion congrue. Sur la version PS2, il consiste exclusivement à combattre des simulants et/ou un ami lors de très classiques deathmatches. Et les options se révèlent très limitées : on a bien le choix du nombre de simulants, de l’arène, de la durée du match et du nombre de tués maximum, mais ni des armes disponibles ni des simulants à affronter. De toute façon, ceux-ci ont tous les mêmes caractéristiques ; on est loin des sims personnalisés de « Perfect Dark ». Que c’est dommage !! Ce mode apparaît du coup bien fade. On peut certes choisir qui incarner, un mineur ou bien Parker portant la tenue de son choix, mais quel intérêt dans une vue à la première personne !!

Bref, ce mode a le mérite d’exister (son absence aurait été inexcusable) mais ce n’est pas un FPS sur lequel on va passer beaucoup de temps en multi. Reste l’apport du Geo-Mod, qui permet de tout faire péter et de trouver des armes secrètes.

RÉSUMÉ

Red Faction s’avère un excellent FPS pour la PS2.

On appréciera particulièrement son mode solo long et doté d’un scénario riche, dans une belle ambiance à la Total Recall, la capacité de piloter plusieurs types d’engins, et bien sûr le Geo-Mod.

On déplorera un mode multi trop minimaliste. Quel dommage que des petites options toutes simples ne puissent pas être paramétrées (choix des armes et des sims, avoir des sims aux capacités différenciées).

Solo 9/10

Multi 6,5/10

Red Faction 8/10

Red Faction