Nous débutons le jeu par une cinématique qui claque. Nous assistons au sacrifice d’une jeune femme, cela permettra la résurrection de Dracula. Au loin, nous entendons le tonnerre qui gronde et les cloches d’une église qui résonnent. Le tout est conté par une voix-off en allemand, qui donnerait presque la chair de poule. Mais nous sommes des grands et nous n’avons point peur, car ce n’est pas la première fois que nous voyons ce genre de scène. Depuis la nuit des temps notre famille combat tous ceux qui sont fidèles au prince des ténèbres. Tel est le destin des Belmont, ils lutteront encore et toujours pour renvoyer les vampires d’où ils viennent. Notre cher comte ne le sait que trop bien, tant de fois il a combattu les membres de notre famille et tant de fois il est reparti humilié. Malheureusement l’immortalité le sert bien. Le temps n’est pour lui qu’un paramètre, il sait qu’il recouvrera coûte que coûte ses forces et qu’il pourra retrouver sa Transylvanie natale.
Pour assurer son avènement, il envoie ses troupes dévaster le pays et surtout rechercher les membres de la famille. Evidemment Maria et sa sœur Annette, l’épouse de Richter Belmont se font capturer. Sans plus attendre, armé de son mythique fouet, il monte sur son attelage et part au triple galop vers le château du seigneur du mal. A ce moment, nous prenons à peine les commandes en mains que nous voilà assailli par un boss. La faucheuse est déjà à nos trousses mais elle n’est pas là pour nous tuer, seulement nous tester. Après cette mise en jambe nous entrons dans le cœur de l’action, au milieu d’une ville en proie aux flammes. Nous ressentons immédiatement les bonnes sensations que nous avons tant appréciées dans les précédents Castlevania. Les niveaux sont architecturés de la même manière que dans les anciens épisodes, c’est à dire qu’ils sont un enchevêtrement de paliers, d’escaliers et de pièges (des pics le plus souvent). Avec joie, nous retrouvons l’ambiance gothique qui est la griffe de la série.
Le support CD-ROM est très bien exploité, les musiques sont superbes. Elles sont magnifiquement orchestrées. Certains thèmes de Super Castlevania IV sont repris et arrangés soit d’une manière plus rapide et avec plus de punch, soit avec une pincée de rock. Franchement, il y a des riffs de guitare qui pètent le feu. La capacité mémoire du CD-ROM est également mise au service des graphismes. Dracula X est certes comme tous les autres Castlevania 2D mais il apporte beaucoup d’originalité aussi. Il n’y a pas un seul endroit qui ressemble à un autre, aucun pan de décor n’est réutilisé ultérieurement. Les ennemis aussi sont nombreux et ils sont souvent spécifiques à un niveau. Cet opus apporte un aspect de recherche car chaque level contient 2 sorties qui mènent chacune à un stage différent. En plus, il y a 5 personnages à délivrer dont Maria qui devient jouable par la suite.
Nous voyons bien que du côté technique, le jeu est parfait, il n’y a pas de reproche à faire. Qu’en est-il du gameplay ? Richter est toujours armé de son fouet et d’armes spéciales comme les haches ou l’eau bénite. Petite nouveauté : quand la jauge de cœur devient verte, en appuyant sur Select, vous déclenchez une énorme attaque, qui généralement dévaste tout l’écran. Les attaques spéciales ont été améliorées mais malheureusement le fouet a perdu de sa flexibilité, nous ne pouvons plus l’envoyer dans tous les sens comme dans Super Castlevania IV. Pour ceux qui sont habitués à la rigidité du fouet des versions NES et Gameboy, ils ne seront que très peu déçus. La partie n’en sera que plus dure et le principal est que la maniabilité reste fidèle à la série. Le jeu offre tellement de bons moments, que nous oublions vite ce défaut.
En cours de partie, nous pouvons délivrer Maria et ensuite jouer avec elle. Son maniement est totalement différent de celui de Richter. Elle n’a pas de fouet mais lance de petits oiseaux devant elle, et surtout elle peut tirer tout en marchant. Alors le jeu devient plus bourrin, il suffit généralement de se contenter d’appuyer sur le bouton de tir et on progresse facilement. Et en plus, elle a un double saut. Du coup le jeu devient facile avec Maria alors qu’il est très difficile avec Richter. Pour avancer, nous préférerons donc nous mettre dans la peau de la fille, au détriment d’un gameplay plus fidèle à l’esprit de la série. Mais bon, le jeu est quand même extraordinaire avec la petite dame. En fait, la force du soft vient de sa mise en scène. Chaque niveau apporte son lot de nouveaux ennemis qui nous surprend la première fois.
Pour conclure, il n’y a qu’un mot à dire : GÉNIAL. Vous aimez les Castlevania, alors vous aller adorer Dracula X. Vous n’aimez pas les Castlevania, vous changerez d’avis après y avoir joué… à moins que vous soyez sourd, là ça change un peu la donne. Les musiques sont tellement belles qu’il ne faut pas se priver de les mettre sur la chaîne Hi-Fi.