Le premier épisode de Rayman date de 1995, du début de l’ère 32 bits. Il proposait un magnifique jeu de plates-formes tout en 2 dimensions. L’équipe française à l’origine du développement avait teinté l’aventure de quelques touches d’humour fort appréciables. En plus de ravir les yeux, Rayman offrait des parties très amusantes et distrayantes. Qu’en est-il de ce deuxième épisode ? Ubi Soft a-t-il réussi le passage vers la 3D ?
Précédemment, Mr Dark avait semé la zizanie en enlevant le Grand Protoon, grand horloger de l’univers. En brisant ainsi l’harmonie de la planète, il plongea dans le chaos le pays autrefois si doux de Rayman. Ce dernier n’écoutant que son courage, en fait étant le seul héros disponible dans les parages, partit remettre de l’ordre. Pour se défendre, notre super bonhomme, qui ne possède pourtant ni bras ni jambes, reste très agile avec ses mains. Il distribue des pains à qui veut en prendre, escalade des plates-formes, vole temporairement en faisant l’hélicoptère (avec la touffe qu’il a sur la tête) et a encore bien d’autres aptitudes à montrer.
Dans ce deuxième titre, Rayman se balade dans un jeu de plates-formes, tout en 3D désormais, et retrouve ses différents mouvements. Cette fois, le monde est envahi par les pirates qui réduisent en esclavage les peuples autochtones. Ainsi, l’aventure débute dans les cales d’un navire volant, où les corsaires torturent les prisonniers. Rayman, enfermé avec son pote Globox, désespère de sortir, car il a perdu ses pouvoirs. Heureusement, son meilleur ami les a dénichés et apportés. Avec ceux-ci Rayman s’échappe, mais se sépare malencontreusement de son copain lors de leur fuite.
Arrivé au sol, l’histoire commence réellement. Ce jeu de plates-formes bien qu’en 3D ne se construit pas comme Super Mario 64 ou Banjo Kazooie. En effet dans ces titres, chaque niveau peut être parcouru plusieurs fois dans tous les sens et il donne une grande liberté d’action. Les stages composés d’une dizaine de missions disposent d’une grande surface, où le joueur ne doit pas chercher à atteindre la sortie (puisqu’il n’y en a pas) mais plutôt à remplir un objectif précis. Au contraire, ce deuxième volet de Rayman ressemble plus à un traditionnel jeu de plates-formes 2D comme autrefois. Les niveaux comprennent une entrée, une sortie et le chemin pour l’atteindre est prédéfini (quasiment unique à chaque fois). Généralement, Rayman doit suivre un couloir semé d’embûches et de pièges en tout genre. Pêle-mêle, sur la route on rencontre des plans d’eau infestés de piranhas, des rivières de lave, des précipices sans fond, etc., du classique. Dans son périple, notre brave gars fera face à des énigmes qui demanderont de l’adresse pour les résoudre. Elles ne nécessitent guère de réflexion, car le but consiste principalement à allumer un interrupteur. Quelquefois au détour d’une baraque, un pirate surgira et tentera d’éclater notre gentil bonhomme sans bras. Un combat relativement facile s’engage à coup de boules de feu. En peu de temps Rayman terrassera l’ennemi, parce que d’une part les méchants sont loin d’être féroces, et d’autre part la maniabilité est bien pensée. Elle reprend le système de verrouillage sur l’adversaire apparu dans Zelda. De cette manière, on ne quitte jamais des yeux l’autre combattant. A vrai dire, nous ne sommes jamais gênés par la maniabilité optimum. Elle procure un grand plaisir et on apprécie les balades dans ce monde magique pourtant hanté par des créatures malfaisantes.
Graphismes :
Ce titre bien que très linéaire demeure très plaisant car il égaie nos petites pupilles. Ses graphismes de toute beauté ravissent nos yeux. L’Expansion Pack réalise de gros exploits. Les décors en 3D n’ont sans doute jamais été aussi fins et lisses sur Nintendo 64. Le flou inhérent à la console a complètement disparu. Vraiment étonnant ! A titre de comparaison, ce deuxième opus de Rayman apporte la même claque visuelle que celle envoyée par les somptueux paysages du premier volet. Tellement colorés, les jeux font presque penser à des dessins animés.
Son :
D’un point de vue musical, ce Great Escape n’étonne pas autant que l’ensemble graphique. Les musiques très discrètes forment un fond sonore sympathique, mais qui passe inaperçu l’essentiel du temps. D’un côté cet arrière-plan sonore ne motive pas vraiment le joueur (il ne le démotive pas pour autant), et d’un autre côté il ne l’énerve pas. Il tend même à le plonger dans un univers doux et délicat. Les bruitages ont une importance plus grande et apportent une touche d’humour, en se calquant sur les clichés des cartoons. Ensuite les dialogues parfois ridicules, notamment avec le peureux Globox, amplifient encore l’humour qui se dégage de cette cartouche.
Animation :
Aussi réussie que les graphismes, l’animation est aussi souple et lisse. Le personnage se dirige à la perfection et l’ensemble de ses mouvements s’enchaînent tout naturellement. D’accord Rayman n’a pas de jambes, ni de bras, alors on pourrait penser qu’il n’y a pas grand mal à animer tout ça. Cependant, n’oubliez pas la finesse des décors ni la souplesse des déplacements des caméras. De plus, les caméras vous obéissent et se placent où vous le désirez. Donc, pas d’angles morts. Vraiment du bon travail de la part des développeurs !
Durée de vie :
L’aventure proposée n’est pas très difficile, pourtant elle retiendra longtemps quiconque s’y plongera. Le joueur progressera aisément et ne restera jamais bloqué longtemps. Les indications assez explicites aideront ceux qui n’avancent plus. Ainsi, personne ne s’ennuiera, car on découvrira toujours de nouveaux endroits plus séduisants les uns que les autres. Bien que l’on progresse rapidement, le jeu ne se termine pas en un clin d’œil, car le nombre de niveaux et leur longueur suffisent amplement à créer une épopée de taille.
Après toutes ces louanges, annonçons quand même le seul reproche que l’on peut faire. Rayman 2 manque d’action et d’ennemis (les adversaires rencontrés se comptent sur les doigts de la main). Pour compenser, les scénaristes ont inclu des phases de courses spéciales. Par exemple, des passages ne peuvent être franchis qu’après avoir monté un cheval extrêmement original. En effet, notre bonhomme devra dompter un missile à tête-chercheuse sur pattes. A d’autres endroits, il volera carrément sur un missile… Au final, Great Escape est très orienté plates-formes et entrecoupé de levels particuliers pour raviver l’intérêt.