_Olympus no Tatakai : Ai no Densetsu
Développé par Infinity Ward, édité en Europe par Nintendo en 1991.
Édité au Japon en 1988 par Imagineer, et aux États-Unis par Brøderbund la même année._
Synopsis
L’histoire se passe à la période antique (l’Antiquité, quoi), dans la Grèce du même nom. C’est une terre et une époque de légendes, de mythes (enfin, à notre époque c’est devenu des légendes et des mythes, à ce moment-là ils ne devaient pas les considérer autrement que comme de vulgaires faits divers…).
Vous incarnez Orphée. Vous aimez Hélène. Vous vivez tous les deux à Elis. La mer est bleue, le soleil brille, les olives poussent et les criquets font du bruit. Peace and love et moussaka pour tout le monde.
Le malheur frappe insidieusement à votre porte sous l’apparence d’un serpent (tiens, un serpent avec des mains ?), lequel enfonce un jour ses crocs venimeux dans la chair délicate de votre douce et tendre.
Au lieu de se contenter de décéder sous l’action du poison, Hélène se métamorphose en statue. Ce serpent devait avoir des calculs rénaux pour causer pareil effet !
Vous pleurez, vous êtes malheureux, votre vie n’a plus de sens, plus de sel, plus de piment… mais ça fera bien dans le jardin, cette statue. A quelque chose malheur est bon. Pour égayer les barbecues du dimanche, peut-être.
Or, Aphrodite, accorte déesse de l’amour et de la fécondité, aux lèvres pulpeuses et aux mamelles pleines (je m’égare !), vous prend en pitié, et vous révèle sur l’oreiller (je suis toujours égaré…) que l’âme de votre Hélène adorée se trouve… aux Enfers ! Domaine du dieu Hadès, qui apparemment s’est entiché de votre fiancée et se trouve fort satisfait de la situation en l’état.
Un peu de bla bla (mais ça ne vous dispense pas de tout lire, chenapans !)
Je précise ici que les Enfers dans la Grèce antique n’ont pas du tout la même connotation négative que nous attribuons aujourd’hui à ce mot ; en effet les Enfers sont le séjour de l’au-delà pour tout le monde et accueillent aussi bien les gentils que les méchants, les répartissant sur plusieurs niveaux en fonction de leur vie passée.
Les Parisiens seront contents d’apprendre que le niveau qui accueille les âmes les plus vertueuses se nomme les Champs Elysées (si, si, c’est de là que vient le nom de la plus belle avenue du monde), les crapules et autres assassins se retrouvant au niveau le plus bas, dénommé Tartare (M’en fous ! J’continuerai à en mettre sur mes merguez ! Bad boy powaaaaaa !).
De plus, les légendes grecques nous apprennent que les interactions entre humains et divinités sont monnaie courante (combien d’hommes et de femmes ne se sont-ils / elles pas fait(e)s mettre le grappin dessus par un dieu ou une déesse qui les trouvait à leur goût ? De plusieurs de ces unions sont d’ailleurs nés des demi-dieux, ou héros, tel Hercule, par exemple).
Bon, j’arrête ici, mais je pourrais continuer longtemps, vu mon intérêt pour cette période de l’Histoire.
The road to hell
Vous acceptez difficilement cette situation nouvelle, mais… que pouvez-vous donc faire contre un dieu ? Hein ? Je vous le demande…
Mais l’amour se révèle être le plus fort, et vous décidez in fine de relever le défi, et de prendre la direction des Enfers pour en ramener votre dulcinée, et tant pis pour Hadès. Heureusement, d’autres divinités pourraient bien vous venir en aide, amusés qu’ils sont, ces grands enfants, d’observer les tribulations d’un humain qui ose s’opposer à la volonté de l’un des leurs.
En effet, quelque part au sein de chacune des huit régions que vous devrez explorer avant de parvenir au Tartare, est situé un temple avec une divinité différente. Celles-ci vous apporteront leur aide et pourront vous faire cadeau d’objets précieux.
Bestiaire, autochtones et olives
Au niveau des ennemis, la difficulté est bien élevée par endroits. Les adversaires ont la fâcheuse tendance à se précipiter vers vous (chauve-souris, serpents, scorpions, et d’autres moins identifiables), et ils vous laissent peu de répit. D’autant que sans l’arme la mieux appropriée, vous risquez de devoir les éviter plutôt que les affronter (au début vous possédez une simple massue, et il est par exemple impossible de toucher les ennemis qui rampent au sol).
Des boss sont rencontrés dans chaque région, qui nécessitent d’avoir de bonnes défenses. Plus vous avancerez, plus difficiles les affrontements seront.
Mais vous battre ne suffira pas ; en effet, et c’est un des multiples aspects de ce jeu varié, vous devez impérativement rencontrer et parler à la multitude de personnages qui peuplent le jeu. Beaucoup vous donneront des indications quant à l’existence et la localisation d’objets, ou d’autres personnages importants.
Disséminés dans toutes les étapes du jeu se trouvent des passages menant le plus souvent à une pièce où se trouve quelqu’un. Certains autres vous permettront de passer d’une région à la suivante. Il est possible de revenir sur ses pas.
Battle of Olympus est donc bien aussi un jeu de recherche et d’exploration, pas aussi poussé qu’un RPG évidemment, mais ce n’est pas un classique action / plates-formes, qu’on se le dise.
Parmi les objets dont vous aurez besoin, les olives vous serviront de monnaie pour acquérir des objets, les peaux de salamandre vous permettront d’obtenir quelque chose de très utile de la sorcière qui vit en Crète.
Au niveau de l’équipement, vous devrez dénicher plusieurs épées afin d’augmenter votre force offensive, ainsi que le bâton de fenouil qui vous laissera jouer aux pyromanes lorsque vous aurez localisé Prométhée (une autre figure mythique, il est celui qui aurait dérobé le feu aux dieux pour l’apporter aux hommes. Sa récompense fut d’être enchaîné à un flanc de montagne, avec pour seule compagnie un aigle qui lui dévorait le foie, qui sans cesse se reconstituait. On savait rire chez les dieux grecs, par Zeus !).
Il y a aussi un ocarina (Zelda n’a rien inventé) pour invoquer Poséidon, le dieu des mers, les sandales citées plus haut pour marcher au plafond, deux boucliers différents ou encore le bracelet de puissance qui autorise l’utilisation, entre autres, de l’épée des dieux, la plus puissante du jeu mais qui consomme de la force.
Réalisation technique
Graphismes : le sprite d’Orphée est bien défini, suffisamment détaillé, et bien animé. La décomposition de ses mouvements est plus élaborée que celle de certains ennemis (je pense aux serpents, par exemple), notamment lorsqu’il porte un coup avec son arme.
Les décors sont très colorés ; l’Arcadie offre de très jolis dégradés vert-jaune pour la végétation avec des éléments tracés au cordeau (nombreuses lignes verticales et horizontales figurant des rondins de bois). L’Argolide, niveau de cavernes, présente des teintes plus brun-rouges, tandis que l’Attique (où se trouve notamment Athènes) possède plein de bâtisses blanches.
Pour ergoter, mentionnons que certains intérieurs de bâtiments sont un peu sommaires dans leurs lignes architecturales (on est quand même en Grèce dans l’Antiquité, celle qui nous a laissé l’Acropole pour ne citer que celle-ci).
Chaque niveau possède un caractère propre, conféré par son ‘thème’ (forêt, grottes, montagne, labyrinthe, ville, …) et ses couleurs. On est vraiment gâté visuellement, et c’est un plaisir non feint que d’explorer le jeu, en se demandant à quoi la prochaine étape pourra bien ressembler. Bien qu’on n’ait droit qu’à très peu de variété durant un même niveau.
Musiques et sons : les musiques sont en règle générale très accrocheuses, entraînantes, rythmées. Le premier niveau nous offre des airs de clavecin synthétisés, tandis que le second a un thème plus martial, avec un rythme de tambour assez insistant, mais aussi une espèce de pouêt-pouêt qui ponctue l’air de temps en temps.
Elles se font parfois un brin envahissantes, mais on pardonne de bon cœur tant elles sont plaisantes à écouter.
Les temples des dieux sont illustrés musicalement par la Toccata de Bach.
Les différents bruitages sont de bonne facture et remplissent bien leur rôle.
Maniabilité et animation : Orphée, malgré une certaine raideur dans son maniement (n’est pas Mega Man qui veut), possède une très bonne jouabilité : il répond bien aux injonctions, et on notera notamment la possibilité de marcher la tête en bas sur le haut de l’écran, grâce aux sandales d’Hermès. Il est facile de prendre le pli de cette fonctionnalité surprenante et fort bien vue. Je l’ai découverte par hasard en jouant sans avoir lu tout le mode d’emploi, et je me suis demandé quelques secondes ce qui pouvait bien se passer ! J’adore.
On observe une forte inertie lors des sauts. Il n’est pas possible de changer radicalement de direction lors d’un saut comme Mario peut le faire. Et des sauts il y en aura beaucoup.
Aussi, emprunter les escaliers se fait lentement, allez savoir pourquoi. De la même façon, il y a un léger délai entre le moment où l’on appuie sur B et le coup d’épée.
Pour finir, signalons la présence occasionnelle de clignotements, ainsi qu’une fonction mot de passe fort énervante (sur la cartouche originale) vu le nombre élevé de caractères, et surtout la confusion facile à faire entre minuscule et majuscule ; pour peu que vous notiez mal ne fut-ce qu’une lettre, et votre mot de passe est caduque.
En bref
The Battle of Olympus est un excellent jeu qui mélange habilement action, plates-formes et exploration, d’une manière telle qu’on ne s’ennuie pas, étant constamment confronté à des situations requérant telle approche plutôt que telle autre.
Bénéficiant d’une réalisation vraiment bonne, que ce soit aux plan visuel, sonore ou de la jouabilité, dotée en outre d’un scénario plaisant et d’une difficulté progressive, vous aurez compris que nous avons ici un petit bijou.
Verdict : 9/10