Shadowgate est un jeu vidéo NES publié par Kemcoen 1991 .

  • 1991
  • Réflexion

Test du jeu vidéo Shadowgate

3/5 — Très bien par

Shadowgate est un des plus gros succès d’un style peu courant sur la NES, l’aventure-énigme à la Myst (point & click).

Il est édité par Kemco qui réalisa deux autre jeux du même style, mais dans un univers différent, « Uninvited » et « Déjà Vu », eux aussi sur NES.

Shadowgate se joue à la première personne.

Vous disposez en bas d’une barre d’outils pour manipuler votre personnage et les objets, pour bouger, sauvegarder, et faire défiler la liste d’objet qui se trouve à droite.

En plus de bouger, 8 actions sont possibles (voir, prendre, ouvrir, fermer, utiliser, taper, jeter un objet, parler).

1 - L’histoire :


Un seigneur sorcier, Lord Warlock, veut réveiller le Behemoth pour s’associer à la bête et détruire tous ceux qui ne voudront pas se soumettre.

En tant que dernier de la lignée des rois, une prophétie vous proclame seul capable de le battre.

Aussi, votre druide, Lakmir, grâce à un sort, vous envoie aux portes de Shadowgate, le château de Lord Warlock.

Le sort est certes pratique pour gagner du temps, mais le confort laisse à désirer.

Vous vous réveillez devant la porte de Shadowgate et après avoir retrouvé vos esprits, le jeu commence.

La porte est surmontée d’un crâne, et après vous être juré de tuer Lord Warlock, votre première action sera bien sûr de rentrer dans le château et là, une paire d’yeux symbolisant le seigneur sorcier vous accueille en se moquant de vous et vous annonce que ce château sera votre tombe, encourageant.

Le hall d’entrée de Shadowgate vous propose deux portes, toutes les deux fermées à clef bien sûr : la couleur est annoncée, première pièce, deux problèmes.

2 - La réalisation technique


Soyons honnête, malgré le fait d’être sur NES, les premières impressions côté technique donnent de suite envie d’éteindre le jeu.

2.1 Les graphismes


Les graphismes sont plutôt moches, même pour une NES, et mis à part les yeux de Lord Warlock, il n’y a eu aucune animation (y en aura pas beaucoup plus).

Il faut dire que les capacités de la NES sont très limitées en terme de graphisme, surtout au niveau des couleurs affichables simultanément.

Le choix de n’utiliser qu’un quart de l’écran pour la vue, et surtout de montrer les pièces entières sur un seul angle n’aide pas beaucoup la console.

On a une image statique de 16 couleurs maximum par salle, un petit angle de vue, et une vision en perspective qui n’arrange rien à la beauté du graphisme, bien au contraire. Du coup, Shadowgate se retrouve avec beaucoup de couloirs étroits et de placards à balai, plus adaptés aux capacités de la NES, ce qui pour un château digne de ce nom fait un peu misérable.

2.2 La jouabilité


Le style point & click, qui est plutôt fait pour se jouer à la souris, peut très bien se faire au pad, mais il en résulte une lourdeur dans le maniement du pointeur (représenté ici par une main) qui peut vite prendre la tête. Heureusement, Shadowgate est un jeu de réflexion et pas du tout d’action, donc on a le temps, ce qui compense.

2.3 Les musiques


Les musiques sont bien, mais là encore, si le choix d’avoir une musique différente par pièce peut sembler judicieux pour donner une ambiance bien adaptée à chacune, il ressort un manque de continuité et une répétitivité des thèmes qui saoule vite, car les morceaux sont trop courts.

2.4 La traduction


Shadowgate a été traduit par l’éditeur, et même si quelques unes sont hors sujet (chambre pour balai par exemple), l’ensemble est bon, ce qui est agréable.

3 - Le jeu


Malgré toutes ces tares, ceux qui aiment les énigmes, se laisseront prendre.

3.1 Les énigmes


En effet, l’ingrédient essentiel est là : de bonnes énigmes dans un bon environnement.

Il y en a pour tous les goûts, du genre sphinx, culture Buffy ou logique.

Et surtout, il n’y en a pas du style, « utiliser le pixel marron clair sur la commode comme poignée pour ouvrir la porte cachée qui se trouve deux étages plus haut ».

Non, ici, les énigmes sont de vraies énigmes, et seul votre cerveau freine votre avancée.

Ajoutez à cela une « pseudo » limite de temps due au fait que vous possédez un nombre de torche limité pour finir le jeu : sans torche, vous mourrez.

De plus, une minute avant que la torche ne s’éteigne, une musique stridente viendra vous aider à vous concentrer histoire d’aller plus vite vers la mort.

3.2 La mort


La mort, vous la verrez souvent car ce château regorge de pièges qui eux aussi contribuent à l’ambiance.

Entre le plancher qui s’ouvre, le lance-flamme caché au fond du couloir, le chien derrière la porte, les piscines de lave et autres surprises, vous avez largement le choix pour la façon de crever.

Non content de vous faire souvent mourir, le maître du jeu rajoutera souvent son petit commentaire du style « ce qu’il reste de toi ne suffirait pas à nourrir un canari », ou « les alligators semblent apprécier ta présence ».

3.3 Les personnages


Rassurez vous, la mort ne sera pas le seul personnage que vous rencontrerez. Comme tout château qui se respecte, Shadowgate abrite bon nombre de convives.

Ainsi, morts-vivants, momies, trolls, dragons, loups-garous et autres, demanderont à votre côté Buffy de chercher ce qui pourrait vous aider à vous débarrasser de ces amis quelque peu encombrants.

3.4 Les décors


Côté décors, Shadowgate propose une quarantaine de pièces, ce qui est un peu juste, mais permet un décor assez varié, et une bonne répartition des énigmes. On regrettera cependant l’unique vue par pièce qui enlève un peu de plaisir à l’exploration, et diminue la taille du château.

3.5 La durée de vie et la fin du jeu


La durée de vie d’un jeu de ce style est malheureusement courte.

Il faut environ 5 à 10 heures pour en voir le bout la première fois.

L’intérêt de le refaire avant une bonne dizaine d’années est assez proche de zéro, car sans se prendre la tête, il doit falloir environ 1h30.

Quant à le faire juste pour voir la fin, n’y pensez pas, elle est très décevante, voire pitoyable.

La fin n’est qu’une simple image et quelques écrans de texte assez bidon.

M’enfin, on joue à Shadowgate pour ses énigmes, pas pour sa fin.

4 - La conclusion


Vous l’aurez sûrement comprit, si l’histoire de Shadowgate n’est pas très originale, il souffre surtout du côté de la réalisation technique, mais l’essentiel est là.

Ce qui est d’autant plus dommage car souvent, c’est l’inverse pour ce genre de jeu.

Du coup, seuls les adeptes du genre devraient vraiment y trouver leur compte.

Shadowgate