Sorti en 1986 au Japon, Kid Icarus a été l’un des premiers jeux NES à sortir en Europe.
Rien ne va plus sur l’Olympe : Athena la déesse de l’amour et de la bonté a été enlevée par la méchante Medusa, qui sans aucun doute lui jalousait la chevelure… Bon il faut avouer que se peigner quand on a des serpents à la place des cheveux, c’est pas évident… ça mord ces bestioles… oui, bon en fait, Medusa en a surtout profité pour prendre le pouvoir et semer haine et destruction au pays des anges. Mais qui va bien pouvoir remettre un peu d’ordre dans tout ça? Surprise, c’est vous bien entendu, enfin Pit, un Ange qui s’est rebellé contre Medusa et qui porte un nom que même mon poisson rouge ne voudrait pas (enfin, si j’en avais un)…
Le jeu se subdivise en 4 niveaux totalement différents. Si le second niveau (la surface terrestre) reste très conventionnel dans le style plates-formes, il n’en n’est pas tout à fait de même pour le premier (l’Enfer) et le troisième (le ciel), qui sont dans un style plates-formes vertical : on débute en bas et on grimpe de plates-formes en plates-formes de façon à atteindre la sortie, qui est au point le plus élevé. On note que, dans ces niveaux, quand on essaye de sortir de l’écran par la gauche et qu’il n’y a pas de mur pour vous bloquer, Pit se retrouve à droite (et vice-versa). Cette caractéristique sera largement exploitée tout au long de ces parties du jeu. Les trois premiers niveaux sont chacun subdivisés en quatre sections, la dernière étant un labyrinthe dans lequel il faudra trouver son chemin vers un boss plus ou moins coriace. Ainsi, on retrouvera Cerbère (un classique du jeu-vidéo décidément) à la fin du premier niveau alors que Pandore conclut le second. Chaque boss tué permettra à Pit de récupérer un artefact qui lui sera utile lors de sa confrontation avec Medusa. Ces labyrinthes, assez vastes sont également fort complexes et retrouver son chemin dans de tels dédales est assez compliqué… Heureusement, on peut y trouver une carte qui se remplira progressivement, si vous avez pris soin d’acheter un crayon à un marchand (nous y reviendrons plus tard). Le quatrième et dernier niveau, qui se déroule en Olympe (ou au Paradis comme on veut ;) ) est un piètre shoot’em up, assez court d’ailleurs… A croire que les concepteurs du jeu n’ont pas eu le temps ou l’inspiration de le compléter.
Evidemment, les niveaux plates-formes sont parsemés de monstres qui ne vont certainement pas vous faciliter la tâche. Suffisamment variés tant dans leur apparence que dans leurs mouvements, ils arrivent généralement par vagues, le nombre de celles-ci étant limité. Le joueur s’aperçoit en fait bien vite qu’il vaut mieux les attendre à un endroit lui donnant une liberté de mouvements suffisante afin de les dégommer un par un jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. D’autant que chaque ennemi tué libère un coeur, qui est la monnaie du pays des Anges. En fonction de la puissance de l’ennemi, on récoltera un petit coeur, la moitié d’un gros coeur (qui vaut cinq petits), ou un gros coeur complet (qui naturellement équivaut à dix petits coeurs). Ces coeurs, vous pourrez les dépenser dans l’achat d’objets utiles disponibles chez les quelques marchands qui parsèment le jeu. Parmi ceux-ci, la bouteille qui permet à Pit de récupérer automatiquement une partie de sa vie quand il est sur le point de mourir, le tonneau qui permet de transporter plus d’une seule bouteille, la plume qui permet de se rattraper en cas de chute dans le vide… Ces objets étant à un prix prohibitif, on comprend tout l’intérêt de dégommer les adversaires avec patience plutôt que de se précipiter. Le choix chez les marchands est donc un choix difficile, d’autant qu’il n’est possible de n’acheter qu’un objet et qu’une fois ceci fait (ou qu’on sorte de l’établissement), la boutique est définitivement fermée, sauf dans les labyrinthes concluant les niveaux. A noter que certains marchands sont plus chers que d’autres, cela se reconnaît à leur façon de vous parler.
De temps à autre, également, vous pourrez vous emparer d’une lyre transformant temporairement les ennemis en marteaux tombant lentement du ciel. Outre le fait que cela les neutralise, il faudra les prendre car ils seront utiles dans les labyrinthes. On peut en effet trouver dans celles-ci des statues qui ne sont autres que des héros pétrifiés par Medusa. En les frappant avec un marteau, on libère le héros qui, soucieux de montrer sa gratitude, se joindra à vous durant le combat contre le prochain boss. Ils se montreront d’ailleurs d’une grande aide contre les gros bills, du moins si vous en avez assez car ils meurent dès qu’il se font toucher.
On rencontre également dans le jeu des salles accessibles par des portes et qui contiennent diverses épreuves apportant un peu plus de variété à un jeu qui, comme avez déjà pu le constater, n’en manque pas. La plus fréquente est une salle remplie de monstres bizarres rapportant chacun un gros coeur une fois abattu. S’ils sont nombreux, on remarque facilement qu’ils suivent toujours la même trajectoire, si bien qu’il n’est pas difficile de s’en débarrasser. Autre possibilité, une salle remplie de jarres, chacune renfermant un bonus (marteau ou gros coeur) sauf une, qui contient un fantôme. Il s’agit donc d’essayer de deviner où se trouve le fantôme et de dégommer la jarre le contenant en dernier, si bien que l’ectoplasme est alors remplacé par un bonus beaucoup plus intéressant (bouteille, plume…). Si vous dégommez la jarre maudite avant les autres, alors vous êtes poussé vers la sortie, sans rien gagner. Troisième alternative, un sage qui vous mettra à l’épreuve en vous attaquant avec de nombreux miroirs. Si vous survivez à l’épreuve, vous aurez le choix entre trois artefacts des plus utiles : l’arc (qui augmente considérablement votre portée de tir), la flèche de feu ou deux cristaux qui graviteront autour de vous, offrant une protection efficace contre les ennemis. Ces artefacts ne seront cependant actifs que si vous avez un certain nombre de points… Enfin, il est possible de tomber sur un sage bienveillant vous donnant une nouvelle flèche plus puissante.
Quelques mots tout de même au sujet du dernier niveau, un court shoot’em up se concluant naturellement par la confrontation avec Medusa. Si cela était une bonne idée, on ne peut que déplorer la faible qualité de cette phase : les mouvements sont lents, peu précis et le niveau ne présente un intérêt que très limité… Dommage de conclure le jeu ainsi.
Graphismes : Les décor sont assez pauvres et les couleurs ont tendance à baver. La couleur du ciel du second niveau est à vomir. Les sprites sont pour leur part très corrects. Le jeu a donc visuellement assez mal vieilli.
Animation : aucun soucis de ce côté. Le jeu alterne scrolling vertical et horizontal selon les phases de jeu avec fluidité et au final l’action est assez rapide.
Sons : les musiques sont agréables et les bruitages corrects. Chaque niveau à sa propre musique, sauf les forteresses qui ont toujours la même.
Jouabilité : le héros répond bien aux commandes qui sont très simples. On est d’abord gêné par une légère inertie qui rend les sauts sur les plates-formes étroites un peu plus périlleux.
Intérêt : sans aucun doute la variété de l’action est elle le point fort du jeu, celle-ci lui apportant beaucoup de richesse. Les forteresses sont nettement plus difficiles que le reste, ce qui augmente une durée de vie acceptable.
Au final
Kid Icarus est un jeu très attachant qui ne paye pas vraiment de mine au début. Mais sa grande variété le rend très agréable à jouer. On regrette vraiment le shoot du quatrième niveau qui gâche un peu l’ensemble et conclue le jeu sur une note un peu amère. Mais pour ce qui le précède, Kid Icarus vaut le coup qu’on s’y attarde.