_Nommé à l’origine « Teenage Mutant Ninja Turtles ».
Développé et édité par Konami, paru en France en août 1990._
Bon, ça y est, je me jette à l’eau : voici mon premier test. Et le jeu testé n’est autre… que mon premier jeu jamais acheté (exception faite de Tetris qui était livré avec le Game Boy). Permettez-moi de verser ici une larme, l’émotion m’étreint…
Histoire des Tortues Ninja
Pour celles et ceux d’entre vous qui ne sont pas familières/ers avec cette bande de chéloniens mutants légèrement allumés et complètement accros aux pizzas en tous genres, un peu d’histoire (en sachant que celle-ci varie selon qu’on parle du comics américain ou de la série TV qui en a découlé ; je me base sur le comics, paru pour la première fois en 1984). Les quatre héros étaient à l’origine d’authentiques tortues tout ce qu’il y a de plus ordinaire qui, à l’occasion d’un accident de la circulation, furent exposées à une substance mutagène et subirent ainsi une mutation qui fit d’elles les humanoïdes que nous connaissons. Une autre créature, un rat jadis propriété d’un maître ninja nommé Hamato Yoshi, se trouva lui aussi soumis à l’action de ladite substance, et muta également.
Du nom de Splinter celui-ci, outre qu’il donna à chacune le nom d’un peintre italien de la Renaissance, enseigna aux tortues les différentes techniques ninjutsu qu’il avait apprises de son maître, assassiné par un certain Oroku Saki, frère d’un ancien rival de Yoshi et qui deviendra l’ennemi mortel des quatre tortues, sous le nom (plus américain…) de Shredder !!! Tremblez, misérables créatures !!!!
À noter que Shredder est allié à Krang, seigneur de la guerre extraterrestre démantibulé (seule sa tête demeure, insérée dans un « exo-suit ») originaire de la Dimension X, et est secondé par ses deux âmes damnées Be-bop et Rocksteady, parfaits prototypes du lieutenant crétin. Leur repaire se nomme le Technodrome, une forteresse mobile issue elle aussi de la Dimension X.
Trame du jeu
Le scénario du jeu qui nous intéresse ici est plus que rabâché : April O’Neill, séduisante journaliste amie des tortues et seul lien entre elles et nous autres humains, a été enlevée par Shredder (lequel nous démontre par la même occasion avoir fort bon goût) et nos quatre justiciers masqués se précipitent à son secours comme un seul homme. Pardon, comme une seule tortue… Rien de foncièrement nouveau, même en 1990.
Avant de commencer à jouer il faut sélectionner une tortue. On a donc le choix entre quatre protagonistes. Leonardo est armé d’un sabre katana, Donatello de son bâton bo, Michelangelo utilise ses nunchakus et Raphael ses deux poignards saï.
Si les quatre se font capturer, le jeu est fini ; April ne présentera plus jamais les infos, Splinter devra s’occuper en faisant des rébus et des mots-croisés et il y aura de la soupe de tortues pendant quelque temps à la cantine du Foot Clan.
Le jeu se compose de cinq niveaux, dont l’ordre peut être choisi à l’écran de sélection. On commence par une alternance égouts/rue, puis on repasse dans les égouts ; s’ensuit une virée sur l’autoroute, puis une visite à la décharge municipale (très humide…) pour terminer avec le Technodrome.
Notez la présence, dans les premiers niveaux, de niveaux bonus cachés (mais pas tant que ça, d’ailleurs la preuve : je les ai trouvés !!!) permettant de regagner son énergie vitale en participant à différents petits jeux. Durant la partie proprement dite, des morceaux de pizza plus ou moins gros apparaissent lorsqu’on bat un adversaire, et permettent de reprendre des forces.
Jouabilité
Les commandes sont simples : la croix multidirectionnelle, outre le déplacement du curseur dans les menus, permet de diriger la tortue à droite ou à gauche ou de la faire s’accroupir (vers le bas). Les boutons A et B se partagent les fonctions saut et attaque (qu’il est possible de permuter dans le menu de sélection). Notez qu’appuyer sur le bouton attaque en position accroupie fait effectuer à la tortue un lancer de shuriken. Lors d’un saut, elle donnera un coup de pied sauté.
Start permet de faire une pause pour aller aux toilettes (par exemple) et Select n’est pas utilisé.
La tortue répond bien aux injonctions, malgré qu’une certaine raideur se fasse ressentir. Ça doit être la carapace… Il est en outre possible de diriger le saut.
Les ennemis
Les adversaires dans les premiers niveaux (un à trois) ne sont pas très variés ; il s’agit principalement de soldats du Foot Clan (qu’on retrouve dans chaque niveau, mieux vaut s’habituer à eux), plus quelques Mousers (une espèce de bec monté sur pattes) et autres petits machins volants, ainsi que les Shell Crushers, grosses boules à éviter en sautant par-dessus. On n’oubliera pas les Foot Soldiers montés sur moto dans les scènes de rue, s’annonçant au moyen de pétarades.
Le quatrième niveau se passant en majorité sur/sous l’eau, on aura là affaire à des poissons pas cools et autres boules ( ?) flottantes non-identifiées…
Enfin, le Technodrome se fend (en plus des Foot Soldiers) de plusieurs Rodneys – des espèces de marteaux-piqueurs qui tirent au laser- et de Spine Stretchers (« élongateurs » de colonnes vertébrales), entre autres… tout un programme !
Les boss
Avec cinq niveaux, vous aurez compris qu’il y a cinq méchants-pas-beaux qui vous attendent à la fin de chacun d’eux pour vous mettre la pâtée.
Les deux premiers sont gardés respectivement par Be-bop et Rocksteady. Ils ne présentent vraiment pas de difficultés.
Le troisième boss est Queen-Bee, qui n’est vraiment pas dangereux non plus pour peu que vous sachiez sauter au bon moment (croyez-moi, vous saurez).
Shredder, qui clôture le quatrième niveau, est lui plus ardu lorsqu’il s’agit d’éviter ses coups. Enfin, Krang est le gardien du Technodrome, et n’est pas trop difficile non plus.
En gros, vous n’aurez pas trop de problèmes pour libérer votre belle journaliste en combinaison jaune ;o)
Graphismes et sons
Les graphismes sont plutôt beaux pour l’époque (1990 quand même ! A peine un an après Super Mario Land). Les sprites sont gros (ce qui induit d’ailleurs des clignotements de temps à autre, mais sans que l’action en pâtisse) et détaillés.
À chaque fois qu’un niveau est complété, vous avez droit à une image fixe légendée d’un petit texte en anglais (du genre : « Oh, no ! They’ve escaped by car ! »). Une fois le jeu battu, rien de très excitant, hélas : un texte défile, le générique lui succède et se clôture par Krang qui ricane (horrible rire synthétique, le malheureux alien doit avoir pris froid, ou bien il s’est chopé le cancer de la gorge… qu’il n’a d’ailleurs plus). Pas de séquences animées.
Les bruits de coups (portés ou reçus) sont plaisants sans être transcendants. Toutefois, pour un jeu Game Boy, il y a de bons bruitages, tels ceux qui accompagnent les éclairs électriques du Technodrome (bien stridents !) ou encore le bruit du shuriken qui heurte – et par la même occasion décapite - un parcmètre.
Les musiques se laissent écouter agréablement ; elles sont suffisamment rythmées et pour la plupart mettent bien dans l’ambiance, plutôt fun il faut bien le dire, du jeu. Vu le peu de difficultés, c’est bien d’un jeu défouloir dont il s’agit, et il ne sera vraiment pas de mise de stresser ou de s’énerver devant un passage particulièrement stressant. Rien à voir avec la version NES, bien ardue, elle.
En résumé…
Bon, soyons clair : ce jeu est trop facile. Et vu qu’il n’y a que cinq niveaux, il se termine très rapidement. Konami n’a pas poussé le bouchon jusqu’à proposer une option sauvegarde ou mots de passe, et c’est très bien comme ça ! Vous n’en aurez pas besoin…
Il reste que TMHT : Fall of the Foot Clan est un jeu amusant et pas prise de tête, aux graphismes beaux et détaillés, même si les décors de fond ne sont pas toujours très fouillés. Je lui mets 7 sur 10 puisqu’il est trop facile, et donc trop court. Mais ce n’est pas un mauvais jeu, qu’on se le dise.