C’est fou ce que ce jeu a connu de déclinaisons ! Il faut dire que les jumeaux Lee sont les acteurs d’un jeu révolutionnaire qui a ni plus ni moins posé les bases du beat’m all. Des bases frustes, certes, d’autant plus lors de ce portage.
DEUX GARCONS, UNE FILLE, TROIS POSSIBILITES (et quelques gangsters)
Marian, la belle blonde un peu niaise, a été enlevée par les sbires du redoutable… Machine Gun Willy ? Bah ça en jette moins que dans la version originale, manquerait plus que le parrain de la pègre soit Abobo aussi, non mais ho !
Bref, les frères Lee, experts en arts martiaux et pétage de gueule, partent la délivrer. Bon, y’en a un on sait pourquoi : c’est sa fiancée, s’il ne la délivre pas il va devoir dormir sur sa béquille. Mais l’autre ? Il tient la chandelle ?
SANS LES MAINS, SANS LES PIEDS, SANS LES DENTS
Je ne sais pas si l’original est long (j’ai commencé avec le deuxième épisode) mais en tout cas cette version est plutôt courte, elle, puisqu’elle ne comprend que quatre stages.
Vous commencerez dans les ruelles sordides pour terminer dans un palais lugubre, en passant par la montagne et la forêt. Les ennemis sont toujours les mêmes (voleurs, prostituées et bastonneurs de rues) et les boss pas beaucoup plus variés puisque vous affronterez par deux fois Abobo.
Le but est donc d’avancer en ligne droite (quoique vous puissiez zigzaguer sur une bonne partie de l’écran puisque le décor est doté d’une certaine profondeur de champ) en évitant les trous et les pièges et en éliminant toute menace.
De base, A sert à donner un coup de poing, B un coup de pied. Vous pouvez néanmoins varier les plaisirs, de la sorte :
saut (avec coup de pied au passage) : A plus B
projection : A quand vous êtes collé à l’ennemi
coup de genou : ben en gros c’est comme la projection, ça dépend juste de la distance par rapport à l’adversaire.
Mais un bon fracasseur de mâchoires n’est rien sans de bons outils. Aussi les décors mettent gracieusement à votre disposition divers moyens de faire beaucoup, beaucoup plus mal à vos assaillants : caisses, barils, rochers, battes, bombes ou couteaux, il suffit d’appuyer sur A pour ramasser l’objet.
Notez enfin que vous êtes limités à trois vies par partie et une dizaine de barres d’énergie par vie. A aucun moment le jeu ne vous demande de choisir la difficulté ou toute autre option.
TOUT PETIT DRAGOUNET
Alors je le redis, j’ai commencé par le second épisode et sur NES, c’est peut-être comme commencer un repas par le dessert : le reste est moins bon. En tout cas j’avoue avoir été déçu par cet ancêtre pour le moins rugueux.
Sur le plan visuel et sonore, c’est pourtant une réussite : les décors sont assez variés et plutôt bien réalisés, les héros et ennemis se reconnaissent au premier coup d’œil, les animations passent le contrôle technique et les thèmes propres à la saga reviennent rapidement en mémoire.
Le problème vient surtout du gameplay. Déjà parce que depuis sa sortie, on a vu un très grand nombre de beat’m all bien plus diversifiés et jouissifs que celui-ci. Mais même en se replaçant dans le contexte de l’époque où, je le rappelle, la première guerre du Golfe n’avait pas encore éclaté, on se retrouve quand même devant une maniabilité poussive et des coups d’une portée ridicule.
Du coup la difficulté est assez importante, et vous vous boufferez les c… euh, les ongles plus d’une fois rien que face à Abobo.
Mais malgré cela le jeu est très court. Les quatre niveaux se traversent bien vite et on ne compte pas plus d’une quinzaine d’ennemis dans le dernier…
A voir donc, si ces défauts sont propres à la version Game Boy ou si l’original était déjà comme ça, mais en tout cas pour moi ça ne passe pas.