Dans cet épisode sur Game Boy, on retourne aux sources de l’aventure. En 1576, Christopher Belmont, le grand-père de Simon, doit affronter les hordes assoiffées de sang du comte Dracula. Celui-ci se terre dans son château et il va donc falloir le chercher dans son repaire. Avant de l’abattre, Christopher devra traverser 4 niveaux. Le premier se déroule en extérieur dans un cimetière, le suivant le transporte dans les profondeurs de la terre et les 2 derniers montrent les entrailles du château.
Aspect technique :
Les décors respectent l’ambiance des Castlevania, c’est-à-dire qu’ils sont lugubres avec un petit côté médiéval. Par moments ils sont un peu vides et peu détaillés, le parfait exemple est le niveau 3. Ici, on n’a pas le droit à des décors de fond, on doit se contenter de simples murs avec des pointes partout. Mais l’action est tellement intense qu’on stresse comme un malade et qu’on n’a pas trop le temps de faire attention aux graphismes.
Les ennemis ne sont pas très variés, vous retrouvez souvent les mêmes d’un niveau à l’autre. Par contre, ils sont bien dessinés et représentent bien le bestiaire fidèle à Dracula. Le manque d’ennemis est sûrement dû aux choix de Konami. Le jeu est plus orienté plates-formes que les autres Castlevania ; en effet, beaucoup d’endroits sont dénués d’ennemis et seule la maîtrise du saut est nécessaire.
Lors de vos balades en milieu hostile, vous aurez la joie d’entendre des musiques très entraînantes et pas énervantes pour un sou. Elles vous scotcheront sur votre écran et vous ne verrez pas le temps passer.
Gameplay :
Christopher ne possède que son fouet mythique et ne peut lancer d’armes secondaires. Le fouet a 3 niveaux de puissance : quand il augmente d’un level, il s’agrandit et devient plus fort. À son maximum, le fouet tire une boule d’énergie ; cet effet est bien pratique et compense le manque d’armes à distance. Mais il faut faire attention à ne pas se faire toucher par quiconque, sinon le fouet perd un level de puissance. Le jeu en devient très difficile. En plus, pour ne pas arranger le portrait, la maniabilité laisse à désirer. Le personnage est assez lent et il a un léger temps de réaction avant d’exécuter une action. Ce n’est pas si catastrophique car on s’y habitue au bout d’un certain temps (assez long quand même). Il est également regrettable de ne pouvoir utiliser le fouet quand Christopher monte ou descend à une corde. Pour corser l’affaire, le saut du personnage est vraiment court ; de ce fait certains passages de plate-forme sont assez hard.
Peut-être un peu décevant :
Le premier Castlevania sur Game Boy a quelques problèmes pour convaincre ; les graphismes sont assez pauvres, l’animation un peu lente et la jouabilité laisse à désirer. Mais les musiques sont excellentes et l’atmosphère sinistre de la série est respectée. Globalement, le jeu risque de ne pas plaire à beaucoup de personnes. Pour apprécier ce jeu il faut se replacer en 1989, pour l’époque les graphismes sont superbes et les sprites n’ont pas à rougir de leur taille.
Je me souviens de la première fois que j’ai essayé ce jeu. Je suis tout de suite tombé sous le charme, j’ai reçu une grosse claque en pleine poire. Il ne faut pas oublier qu’en ce temps-là, les gros hits de la plate-forme étaient Super Mario Land et Batman. Des jeux très prenants, mais avec des sprites minuscules et des graphismes qui ne peuvent rivaliser face à ceux de Castlevania.
Aparté :
En lisant les commentaires ci-dessous, j’ai relevé un passage fort intéressant. En effet, Angus nous dit :
« Torture ? Mais voici un mot bien en rapport avec l’ambiance oh ! délicieusement glauque que l’on trouve habituellement dans les jeux de cette série. Et si Konami avait voulu nous faire partager la souffrance et les angoisses de Christopher ? Mais c’est bien sûr ! Castlevania : The Adventure, un jeu incompris au concept pourtant révolutionnaire : l’interactivité ! On partage complètement les difficultés de Christopher à avancer dans le jeu ; mieux : NOUS SOMMES CHRISTOPHER !!! Quel brio, quelle maestria, bravo ! »
Eh bien je trouve qu’il n’a pas tout à fait tort. Bien évidemment, il dit cela sur le ton de l’humour, mais il a résumé le sentiment que m’a procuré ce jeu. Il s’agit du premier Castlevania auquel j’ai pu jouer. Je le répète. Dès les premières secondes, je suis tombé sous le charme de cette ambiance glauque et lugubre. Que dire de la rigidité du personnage, de sa lourdeur ? Qu’elles renforcent cette sensation oppressante et qu’elles rendent cet opus ô combien difficile, mais ô combien jouissif. Le personnage n’en devient que plus humain et l’on souffre avec lui. Une difficulté que je n’ai jamais retrouvée dans les volets suivants. A regret.