La folie Quake connue par nombre d’entre nous ravageait tous les PC de l’époque, mais n’atteignait aucune console, jusqu’au 8 décembre 2000, date à laquelle ID Software sort Quake 3 Arena sur Dreamcast. Ses premiers pas en dehors de l’univers PC sont-ils réussis ?
Faisons simple : Quake 3 Arena est un Quake-like (oui oui, j’irai me pendre après le test). Autrement dit on a un bon paquet d’armes et, avec, on tue tout ce qui bouge, en évitant de se faire tuer, pour faire le plus gros score, le tout dans une ambiance très futuriste. Simple mais efficace. Le jeu en lui-même est à peu de choses près le même que sur PC, c’est-à-dire superbement réalisé. Les graphismes sont de toute beauté et dignes de la Dreamcast, et encore plus beaux si l’on a une VGA box. Les maps sont aussi très belles, et variées (de l’usine toxique désaffectée aux sous-rues d’une ville digne du cinquième élément, il y a à peu près tout, même si à force elles sont répétitives). On notera aussi la présence de cartes exclusives à la Dreamcast, ce qui est sympa de la part d’ID Software et renouvelle un peu l’intérêt du jeu auprès des fans de la série. Les personnages et les armes sont soignés, et ont de belles textures. Mais passons l’éloge graphique, dont le mérite revient plus à la Dreamcast elle-même. D’ailleurs en parlant d’elle, du côté sonore c’est assez moyen. Les musiques répétitives font mal à la tête à force de jouer, mais les bruitages sont quant à eux bien réalisés.
Comme dit plus haut, le principe du jeu est simple : tuer tout ce qui bouge (comprenez par là que le mode scénario se résume à ça, et qu’à part une superbe cinématique au début du jeu, il n’y a rien d’autre que le carnage). Pour cela, vous avez à disposition un bon stock d’armes, allant de la simple mitrailleuse au triple lance-roquette explosive, en passant par le plasma gun, le tout pour tuer des ennemis assez « banals », puisqu’ils s’agit ni plus ni moins d’autres humains emprisonnés dans l’arène comme vous, à l’IA un peu trop faiblarde pour le mode de difficulté « normal ». Ça va saigner donc. Si par malheur vous êtes abattu, vous réapparaissez a votre point de respawn (là où vous avez débuté la partie) et perdez toutes vos armes. Rassurez-vous, elles flottent à 1 mètre du sol un peu partout dans la map, et vous pouvez récupérer celles de vos ennemis fraîchement abattus. Les munitions se récupèrent aux mêmes endroits, en ramassant à nouveau l’arme à recharger. Vous trouverez aussi des gilets pare-balles et des pilules de drogue qui vous rendront vos points de vie. Si vous avez la version PC du jeu, c’est exactement pareil.
Le seul point faible du jeu est sa maniabilité : si vous n’avez pas la chance d’avoir un clavier Dreamcast et une souris Dreamcast, ne l’achetez pas. Jouer à la manette relève quasiment de l’impossible (joystick répondant mal, touches trop sensibles, mouvements de caméra trop rapides et imprécis, j’en passe et des meilleures) et, après plusieurs heures de jeu intensif, je n’y arrive toujours pas correctement. Un énorme défaut qui pénalise tout le jeu, et c’est bien dommage. :/
Maintenant, attaquons le dernier gros morceau : le multijoueur. En local, pas de souci : si vous avez 4 manettes vous pourrez jouer à 4, et si vous avez 2 claviers et 2 souris vous pourrez jouer à 2 et y passer un bon après-midi. Le multijoueur est toujours agréable dans les FPS. Mais LE point fort du jeu, c’est le mode online. Assez révolutionnaire sur console à l’époque : SEGA proposait en standard un modem dans sa Dreamcast, et Quake 3 Arena n’hésite pas à s’en servir. Pouvoir jouer avec ses amis sans bouger de chez soi, le rêve. Seulement, de nos jours, le serveur est hors service, donc pas de jeu en ligne possible. (Et de toute façon, avec l’ADSL de nos jours, l’idée de payer pour une connexion par modem paraît idiote.) La faute à la chute prématurée de la Dreamcast sans doute. Pour ce qui est du multijoueur en soi, on a les classiques modes d’un FPS : capture du drapeau, deathmatch tous contre tous et deathmatch en équipe. De quoi s’amuser pendant de longues heures. :)
En conclusion, je dirais que si le jeu a été bien adapté sur la Dreamcast, un sans-faute du côté technique, sa jouabilité est tout simplement dégueulasse et rend le jeu quasi injouable. Le seul moyen de contrecarrer cela est de débourser une vingtaine d’€uros dans une souris et un clavier Dreamcast, et finalement c’est cher payé pour un jeu dont le mode online est hors service, et sur lequel jouer seul présente peu d’intérêt.