The Warriors est un jeu vidéo Xbox publié par Take Twoen 2005 .

  • 2005
  • Beat them all

Test du jeu vidéo The Warriors

3.5/5 — Très bien par

Voilà un jeu sur lequel il y a fort à dire, surtout parce qu’il s’agit d’un jeu ne disposant pas vraiment de tests permettant de s’en faire une idée un peu précise sur le net … allez savoir pourquoi.

Certains diront qu’il s’agit d’un chef d’oeuvre, d’autres ne se priveront pas d’envoyer ce « truc » bizarre à la case poubelle en criant à la bouse intergalactique, mais je crois que dés la boite du jeu le public est divisé avec d’un coté ceux qui adorent et de l’autre ceux qui trouvent tout ça très nul. Et pour cause, avec sa pochette poster du film dont il est tiré, le jeu donne explicitement dans le kitsch rétro brutal comme si Rockstar nous avait ouvert une fenètre vers les années 70-80 (ça croustille).

Les fans de GTA VICE CITY comprendront sans doute le charme que cela peut avoir même si évidemment ici nous n’avons pas à faire à une ambiance « miami vice » mais bien à un univers qui fleure bon final fight et autre streets of rage.

Alors « THE WARRIORS » c’est quoi ?

Le gang des Warriors répond à l’appel de Cyrus, le chef visionnaire et allumé des Riffs, qui a lancé un appel aux gangs de New York pour s’unir sous sa bannière et dominer la ville à la tête d’une monstrueuse mafia forte de 60 000 hommes (pour seulement 20 000 flics dans toute la ville).

Cyrus est abbatu devant la foule (digne de Jules César … avec quand meme sa patte perso), flingué par Luther, le chef nihiliste et psychotique des Rogues qui profitera ensuite du chaos et du vent de panique pour faire accuser les Warriors et leur chef Cleon du meurtre de Cyrus.

Cleon doit immédiatement faire face à une horde furieuse et tombe rapidement sous les assauts de ses adversaires en surnombre. Les autres Warriors fuient mais privés de leur chef ils doivent s’unir derrière son successeur, Swan qui ne fait pas l’unanimité en tant que leader.

La rumeur de la responsabilité des Warriors dans le meurtre de Cyrus fait rapidement le tour de la ville alors que le gang tente de rentrer à son QG en se serrant les coudes pour faire face aux innombrables autres gangs lancés à leur poursuite dans une traque sans relache.

C’est là le scénario du film … mais pour sa part le jeu se permet de faire un flashback juste après la présentation de la mort de Cyrus pour proposer au joueur de se faire aux personnage qu’il va mener dans l’aventure palpitante du film un peu plus tard.

Nous avons donc droit à un rébarbatif mais pourtant chiadé « tutorial » qui plonge parfaitement dans l’ambiance, puis tout un mini scénario d’introduction qui voit les warriors faire face à leur gang rival « les destroyers » mené par le brutal Virgil, mais aussi participer à des concours de tags, affronter divers gangs plus ou moins coriaces le tout dans une ambiance fun mais qui n’efface pas une suite de stages un peu vide de sens …

Si le gameplay est varié, que la présence de nombreux ennemis se révèle tout bonnement jouissive et l’aide d’une IA correct très appréciable, la première partie du jeu (avant le meurtre de Cyrus) consiste essentiellement à courir dans des stages en bastonnant tout ce qui bouge, en braquant des magasins, des autoradios et en pétant des têtes.

Il y a une véritable sensation de liberté qui se dégage de tous ces stages où on se voit laché dans des zones entièrement libre où il nous est demandé de remplir divers objectifs et de nous rendre de-ci de-là pour faire avancer le schmilblick.

Cependant, il résulte de cette mise en liberté de joueur hargneux un chaos abusif, gratuit et assez creux.

Courir dans les rues en cassant des figures et en bondissant par dessus des grilles procure une sensation qui en fera délirer certains de joie alors que d’autres trouveront sans doute cela terriblement chiant.

Tout (et un peu n’importe quoi) niveau gameplay:

Rockstar sort pourtant le grand jeu et tente de varier les plaisirs au maximum … les actions telles que le crochetage, le vol d’autoradio, le racket, enlever des menottes ou résister à leur mise en place, la réalisation de tags, s’effectuent via des mini-jeux pas mal pensés (mais auxquels il faut parfois un petit temps d’adaptation).

Tout cela ne suffit pourtant pas à vraiment amener une réelle variété et à donner du rythme à ce gros bloubiboulga de gameplay, sans compter les possibilités d’actions furtives qui ne se révèlent efficace et utiles que dans les stages où on nous les impose et peut etre UN autre stage vers la fin du jeu où sans cela le niveau de difficulté est véritablement trop élevé.

Evoquons aussi les stages de course poursuite souvent frustrants et n’accordant aucun droit a l’erreur… qu’ils adoptent une perspective frontale façon « le roi lion » sur snes et megadrive ou une vue de profil (le bon vieux temps du scrolling horizontal), ces passages sont plus l’occasion de dégainer une mise en scène cinématographique classieuse qu’un gameplay interessant puisqu’il se limitera au choix à maintenir la gachette de course et le joystick dans une direction en effectuant des sauts et des attaques aux bons moments (la touche à presser apparait alors à l’écran), soit des séquences où il vous faudra marteler la touche indiquée pour simuler le fait que HEHO, COURIR çA FATIGUE.

Rien de bien palpitant donc…mais disons que c’est rigolo (et c’est encore peut etre les seules séquences qui parviennent à vraiment ponctuer le récit de façon très différente du reste).

Rockstar propose donc en masse mais se perd un peu dans le vaste catalogue de ses idées. Après c’est à prendre ou à laisser selon les goûts de chacun, perso j’ai adoré mais vu c’que j’kiff en jeux vidéos, y a rien de très étonnant à cela et je n’fais pas de mon cas une généralité (c’est sans doute prétentieu à dire mais j’le dis quand même nananère … z’avez qu’à jeter un oeil à certains de mes autres tests si vous n’êtes pas d’accord … rohlala comme j’me fais d’la pub).

Quand le jeu rattrape le film les problèmes qui se posaient avant se métamorphosent en un autre problème qui paraitra, à n’en pas douter, plus digeste à beaucoup de joueurs.

Le jeu colle trop au film et si pour ceux qui l’ont vu, cela sera un immense plaisir (comme le plaisir de se taper les jeux du seigneur des anneaux après avoir ingurgité la saga ciné), pour les fans de liberté et de celle proposée jusque là dans l’jeu, la tension retombera sans doute un peu.

Si l’action est dense et prenante, l’aventure tripante et éprouvante avec des passages bien dur tant scénaristiquement que vidéo ludiquement on constatera rapidement que dés notre plongée au coeur du film, les cinématiques diverses auront tendance à énormément se rallonger et la variété des actions possible à s’amoindrir… ben ouais, plus de temps à perdre à racketer des civils, tabasser des zozos, entrer par effraction dans des magasins etc…

Le scénario est aussi un peu court … normal un film ça n’fait qu’1H30 … le jeu ne brodera pas autour du matériau d’origine, faisant d’ailleurs preuve d’un respect fanatique très appréciable mais qui encore une fois limite sans doute des possibilités que Rockstar s’était pourtant offertes dans la première partie du jeu.

Enfin bref, c’est plus qu’étrange, en résulte un jeu très hétérogène mais vraiment pas dégueux qui (cerise sur le gateau) se joue à 2 en coop.

LES MOINS:

Maintenant venons en aux gros points noirs si vous l’voulez bien !

Alors déjà justement, le mode coop. Bien qu’excellent et accrocheur, se voit doté d’une caméra conçue exprès pour donner le vertige aux joueurs, c’est d’autant plus regrettable qu’elle est plutôt audacieuse et ingénieuse.

Pour cause, quand les joueurs se séparent l’écran se split pour suivre l’action et quand ils se rejoignent l’écran redevient 1 pour bien filmer les scènes de carnage généralisé.

Le défaut (outre les manipulations un peu lourdingue de la caméra) c’est ce switch maladroit entre 2 modes de vision … y a d’quoi choper la migraine quand le jeu n’arrive plus à se décider entre splitscreen et écran complet, surtout quand les deux personnages sont clairement très proches et qu’il est incompréhensible que le jeu ai envi de splitter, mais qu’il se prend tout de même à faire des crises d’épilepsie et à se poser des questions sur le meilleur mode à adopter.

Bon, une fois qu’on y est fait, ça va, mais ça reste globalement désagréable … disons que c’est pour la bonne cause.

La commande d’ordre aux persos controllés par IA est plutot mal foutue et très mal placée sur le pad (un clique sur le joystick de mouvement + une selection d’ordre avec le second).

Quand on voit la mauvaise utilisation des touches du pad on se demande pourquoi les dévellopeurs n’ont pas foutu cette action AILLEURS puisque là on se retrouve parfois (dans le stress du combat) à lancer du « follow me » etc… dans l’vide en se prenant des pains des flics … j’vous dis pas l’ambiance.

D’ailleurs en parlant de commandes mal foutues, le comble avec ce jeu c’est son système de combo et de furie spectral … on ne se sert pas des furies et on fait pas mal nimp de façon systématique pour les combos, préférant varier avec les chopes et les attaques spéciales qu’entre les boutons d’attaque pour créer des enchainements vraiment variés.

Vos meilleurs potes seront « la pression sur deux boutons » pour effectuer l’attaque puissante, courir pour vous jeter dans l’tas et faire des chopes à vos adversaires.

Le système de chope très inventif, permettant entre autre des chopes à 2 est un vrai régal, dommage qu’on ne puisse en dire autant du système de combo donc … grmbl GRRRRRr dans un beat’em all !!! c’est vraiment un comble !!!

Les combats à 2 joueurs sont parfois trop confus à cause d’un friendly fire qui amène souvent à coller des patates dans son pote, c’est à la fois drole et stupide parce qu’autant il est souvent necessaire de combattre cotes à cotes, autant cela mènera souvent à parasiter le combat et briser des attaques avec des mandales mal placées.

Il fait tout l’temps nuit (comme dans le film) si dans la nuit de poursuite cela est justifié, ça l’est beaucoup moins dans toute la première partie avant le meeting avec Cyrus, un peu de lumière au départ aurait de plus permis de donner plus de présence à la partie du jeu qui reprend le film … un petit effet de contraste auquel les gars de Rockstar n’ont malheureusement pas songé, dommage, seul la conclusion amènera un peu d’air frais (comme dans le film gnagnagna).

Puis pour finir avec les mauvais aspects.

C’est MOCHE, TRES MOCHE … voilà, c’est dit.

Je n’parle pas de l’esthétique 70’s que vous trouverez peut etre ringarde mais qui a une sacré personnalité, je parle de ces graphismes dégueulasses qui font penser à de la psx boosté, sans doute pour permettre certains trucs … mais bon, … BERK MOCHE.

LES PLUS:

Venons en au positif outre ce qui a déjà été dit plus haut.

La bande son est tout simplement géniale, il n’y a qu’à regarder l’intro (reproduction très fidèle quoi qu’un peu modifiée de celle du film) qui présente les warriors de façon radicale et expéditive avec un montage et des parti pris visuels tenant de l’hypnose. L’ambiance se pose spontanément sur fond de rock bien classe.

Rockstar a l’habitude de chiader les bandes sons (même si y en aura toujours pour chier sur celle de San Andreas … genre moi), The Warriors ne fait pas exception à la règle, les musiques ont été traitées avec amour et ça fait immensément plaisir. Les voix digit claquent également bien et les sons en tout genre ont le peps nécessaire (parfois même un peu trop je trouve) pour contribuer à l’excellente ambiance très brutale, je regrette cependant que tous les Warriors aient tendance a grogner un peu de la même façon quand ils frappent … même le petit Rembrandt, le newb du groupe avec sa voix fluette par ailleurs … «bizor bizor !!» (comme on dit par ici).

Le soin apporté à la reconstitution non seulement du film mais aussi de son ambiance et de son univers est tout simplement admirable (il faut voir comme les dévellopeurs ont bien jonglé avec le monde du film pour proposer leur part de l’aventure en conservant beaucoup de cohérence avec l’histoire originale).

M’enfin les adaptations réussies commencent à être nombreuses (Golden Eye, Spiderman, DBZ Budokai, Le Seigneur des Anneaux) on n’pouvait pas en dire autant y a encore quelques années.

Je tiens aussi à saluer le soin apporté au packaging et à la notice pétée d’illustrations superbes, on change pas une équipe qui gagne (je hais ce proverbe).

Le mode BASTON est hilarant (ruez vous sur le mode Battle Royale jouissif à pleurer de rire), perso je n’en attendais rien de particulier, ben j’ai bien eu tort tant il poursuit bien l’aventure.

La présentation, les bonus et unlockables divers sont très agréables, tout est fait pour pousser l’immersion et le fun au max et ça fonctionne très bien. A coté du scénario principal proposant la lutte des Warriors contre les Destroyers puis le scénario du film, on trouvera des missions « flashback » très nombreuses et riches, présentant la naissance de la bande des Warriors ainsi que des « missions libres » dans le secteur du gang permettant de débloquer divers items. On note aussi la présence d’un punchin’ball et d’autres interractions sympa dans le QG des Warriors pour s’entrainer, discuter, etc etc…

Une autre grande qualité du jeu réside dans ses animations très souples qui permettent un peu de passer outre les graphismes trés laids et apportent une touche de sérieux et de soin à un ensemble qui ne flatte pas les yeux.

CONCLUSION:

Nan mais faut pas déduire du fait que mon paragraphe sur « les moins » soit plus gros que celui sur « les plus » que le jeu n’en vaut pas la peine, d’ailleurs j’avais évoqué de bons aspects dés la présentation du titre. Ce qu’il y a essentiellement à retenir concernant « The Warriors » c’est qu’il s’agit d’un audacieux revival du beat’em all (comme il y en a régulièrement mais sans que jamais aucun n’instaure une vraie formule définitive au genre … c’est curieux d’ailleurs).

Jouissif pour les castagneurs en herbe qui n’ont pas peur qu’un jeu se répète tant qu’il amène sa dose d’adrenaline, il fera à n’en pas douter chier les autres.

L’aspect « scandaleux » cher à Rockstar surpasse sans peine dans le jeu celui qu’on trouve dans le film (il pourraient un peu se tenir la bride ces gars, donner dans le gratuit c’est marrant mais très souvent inutile).

Le jeu ne dégage pas l’impression d’un manque de finition, mais celle d’un traitement maladroit, d’une assez mauvaise exploitation d’un très fort potentiel et d’un manque de soin d’un point de vu graphique (assez courant chez Rockstar qui n’aime pas montrer ses personnages et décors de trop prés).

M’enfin si cela ne vous gène pas franchement, jetez vous dessus avec un ami, vous risquez de passer un sacré bon moment qui vous procurera sans doute de nombreuses heures de délire intense et matez donc le film (que personnellement je ne connaissais pas du tout avant de découvrir le jeu et que j’ai adoré).

Je colle donc un gros 7 sur « The Warriors » une note ni trop bonne, ni trop mauvaise pour un jeu polémique tant concernant son propos que son gameplay mal abouti.

Un bon morceau de fun tout de même (à savoir consommer sans modération).

The Warriors