The Chronicles of Riddick : Escape from Butcher Bay est un jeu vidéo Xbox publié par Vivendi Universalen 2004 .

  • 2004
  • First Person Shooter (FPS)

Test du jeu vidéo The Chronicles of Riddick : Escape from Butcher Bay

4.5/5 — Exceptionnel ! par

The Chronicles of Riddick : Escape from Butcher Bay est un first person shooter développé par Starbreeze (le studio derrière The Darkness) et édité par Vivendi Universal. Il est sorti sur X-Box le 27 août 2004 et eut droit à une version Director’s cut sur PC quelques mois plus tard.

PRÉSENTATION

Le jeu nous permet de suivre les péripéties de Richard B. Riddick, personnage bien connu des fans de Vin Diesel, qui est apparu au cinéma dans le film Pitch Black, puis revint dans Les Chroniques de Riddick, sorti au cinéma durant la même période que celle où Escape From Butcher Bay arrivait en boutiques. Mais ce jeu n’est pas une bête adaptation, et se situe chronologiquement avant les deux longs-métrages, nous permettant de faire connaissance avec Riddick alors que ce dernier n’est pas encore tout à fait celui que l’on voit à l’écran. Ce jeu permet donc de créer un triptyque avec les films, et se pose comme la base de l’univers que développent les longs-métrages. On suit donc Riddick tout au long de son aventure pour s’échapper de la prison de Butcher Bay, réputée comme étant justement celle dont on ne peut s’échapper, prison dans laquelle il a été amené par Johns, le chasseur de primes que l’on peut apercevoir dans Pitch Black. Après une première séquence, permettant de se familiariser au mieux avec les commandes du jeu, ce dernier nous offre une séquence d’introduction à la Half-life, où Riddick est conduit vers la cellule où il est censé passer le reste de ses jours. Seulement, le grand baraqué ne l’entend pas de cette oreille et va tout tenter pour s’échapper.

UN FPS ? OUI, MAIS PAS SEULEMENT…

A partir de cet instant Riddick peut se balader dans la prison de Butcher Bay, pour discuter avec les autres prisonniers et se voir confier des quêtes, qui lui permettront de débloquer des armes ou encore des paquets de cigarettes, ceux-ci étant les objets à collecter dans le jeu, permettant de débloquer des illustrations ou encore des story-boards. Mais là où Escape from Butcher Bay innove et se différencie des autres FPS, c’est par son système de combat. En effet Riddick, gros bourrin de son état, peut étaler ses ennemis avec ses seuls poings grâce à un système de combat à mains nues, qui permet pas mal de subtilités comme des blocages, des contres, sans parler des coups habituels que sont les crochets, les uppercuts et tout le reste (un peu comme dans « Breakdown » de Namco, mais en bien fait cette fois). Mais ce ne sont pas les seules armes dont Riddick puisse se servir au corps-à-corps, ce dernier débloquant rapidement des shivs (ou « couteaux », qui comprennent aussi bien de simples bouts de verre reconvertis que des tournevis affûtés à l’extrême) ou encore des gourdins (là, pas besoin d’explication j’espère). De plus, ce système offre beaucoup de possibilités qui permettent de transformer le jeu en véritable Dark Project. Je m’explique : Riddick peut arriver derrière un garde et le prendre en otage, lui faisant alors subir une mort silencieuse - un peu plus difficile à gérer car nécessitant un bourrinage de la touche - ou bien une mort rapide et facile - mais qui alertera les gardes à proximité car la victime hurlera comme un cochon qu’on égorge. Ajoutez à tout cela le fait que lorsque Riddick est accroupi, si l’écran devient bleu, cela signifie qu’il est invisible aux yeux de ses ennemis, et vous commencerez à comprendre pourquoi Escape from Butcher Bay est bien loin d’un FPS lambda. Détail amusant : Riddick peut, en étant suffisamment proche d’un ennemi armé, et par une pression sur la gâchette droite au moment approprié, retourner son arme contre lui et lui faire exploser la cervelle. Tout bonnement JOUISSIF ! Le jeu propose d’ailleurs parfois des passages d’infiltration forcée, les armes ne pouvant être débloquée que lorsque Riddick aura entré sa signature ADN dans l’ordinateur de la prison, les différentes armes des gardiens bénéficiant d’un blocage ADN qui vous envoie une décharge électrique si votre signature n’est pas reconnue. En bref, le jeu possède une finesse qui se fait bien rare dans les FPS de nos jours…

LES PHASES D’ACTION

Bien que Escape from Butcher Bay fasse la part belle à l’infiltration, il n’en reste pas moins un jeu de tir avec des phases d’action bien bourrines qui, même si elles se font plus rares que dans les autres jeux du même genre, ont le mérite de donner au joueur la dose d’adrénaline qu’il est en droit d’attendre de tout FPS. Lors de certaines phases, Riddick aura accès à un certain nombre d’armes qui restent somme toute très classiques : un pistolet, une mitraillette, un fusil à pompe et bien sûr, des grenades. Le jeu donne accès, plus tard, à d’autres armes, mais je ne vais pas gâcher votre plaisir. Le décompte des munitions s’affichant sur l’arme, il est également bon de signaler que le jeu ne possède aucune interface proprement dite, sauf des « carrés » de vie qui apparaissent lorsque notre héros est blessé, et qui peuvent être régénérés par le biais de machines nanomed (la séquence de régénération de ces carrés peut faire frissonner, le héros se faisant enfoncer trois aiguilles dans le cou). Ces machines peuvent d’ailleurs être rechargées via des « cartouches » nanomed, et d’autres engins plus loin dans le jeu permettront à Riddick d’augmenter son nombre de carrés de vie.

BUTCHER BAY : SA BOUFFE, SES PRISONNIERS ET HEU… SES SURPRISES

Dans ce paragraphe, nous allons surtout traiter des prisonniers de Butcher Bay. Ces derniers vous confieront souvent des quêtes, comme récupérer un objet volé, ou bien encore tuer quelqu’un de spécifique dans un lieu où les caméras ne verront rien. Certaines de ces quêtes seront optionnelles et vous permettront d’avoir accès à plus de Ud’s (la monnaie du jeu) ou bien encore à des armes ou à des paquets de cigarettes (où le traditionnel « Fumer tue » est remplacé par quelque chose du style « Do not feed the children »). Mais d’autres quêtes seront bien sûr obligatoires pour permettre à Riddick de continuer son chemin vers la sortie de Butcher Bay. Or, la prison possède son lot de surprises et ralentira très souvent Riddick dans sa fuite, comme le passage où l’on doit dézinguer du cannibale pour trouver la sortie, alors que notre lampe-torche est en train de crever à petit feu. Néanmoins il est à préciser que les prisonniers sont extrêmement bien travaillés, et tous possèdent une personnalité propre qui permet de les identifier immédiatement - je pense notamment à Rust et à Pink (pas la chanteuse bien sûr). Qui plus est, certaines des quêtes confiées sont plutôt rudes à exécuter, et vous ralentiront si vous souhaitez toutes les finir avant la fin du jeu.

GRAPHISMES

Le point fort de Escape from Butcher Bay, avec son gameplay bien sûr. C’est bien simple, les graphismes sont parmi les meilleurs jamais observés sur la console aux côtés de ceux de Halo 2, Ninja Gaiden et Fable. Pour vous faire une idée du rendu du jeu, pensez à Doom 3 (version X-Box), le jeu lui étant bizarrement similaire graphiquement, avec une utilisation à outrance du normal mapping, qui était à l’époque une des techniques graphiques les plus répandues. Cela permet de profiter de graphismes magnifiques, qui ont certes vieilli aujourd’hui, mais restent très agréable à l’œil, le jeu possédant une animation sans faille, que ce soit au niveau des ennemis ou bien des différents prisonniers que comptent les murs de Butcher Bay. De plus, je n’ai jamais décelé de ralentissements en ce qui concerne le jeu lui-même. Le seul bémol concernant les graphismes sont dans les cinématiques en temps réel, de qualité extrêmement inégale, laissant parfois apparaître des personnages assez pixellisés. Un bon point donc pour les graphismes.

MANIABILITÉ

Le jeu possède une maniabilité simple et peu différente de celles des autres FPS de la console. Le stick gauche permet de faire avancer Riddick ou de lui faire faire des pas de côté, un clic dessus le faisant s’accroupir, le stick droit contrôlant la vue et actionnant la vision nocturne (déblocable plus tard dans le jeu) avec un clic dessus. La gâchette gauche permet de bloquer un coup, de prendre un ennemi en otage ou encore de mettre un coup de crosse avec une arme, la gâchette droite servant à mettre un coup de poing, à soumettre un ennemi à une mort violente ou bien encore à faire feu avec une arme. Le bouton A sert à sauter, le bouton Y à faire défiler les armes et le bouton B à recharger son arme. La touche Blanche sert à allumer la lampe torche de l’arme sélectionnée et la touche noire à activer un zoom, qui permet de voir les choses de plus près. La touche X, que j’ai gardée pour la fin, permet de parler à un prisonnier, de mettre fin à la vie d’un adversaire de manière silencieuse (après l’avoir pris en otage bien sûr), de grimper sur des caisses (Riddick apparaît en vue à la troisième personne durant ces passages-là) ou bien encore d’activer tous les boutons et les portes ou autres éléments qui apparaissent dans le jeu. Voilà pour la maniabilité, qui ne pose aucun problème majeur. Ah oui, j’allais oublier la croix directionnelle : elle sert à regarder au-delà du coin d’un mur ou par-dessus une caisse, pour voir si un garde arrive, et permet bien souvent d’éviter de se faire trucider inutilement en permettant de jauger la situation avant de foncer.

« SHOW YOURSELF OR I WILL SHOW YOU SOME HELL »

Le jeu se démarque principalement par ses voix, car Riddick est entièrement doublé par Vin Diesel, qui possède une voix caverneuse (en VO bien sûr) collant à merveille au personnage et à son statut d’antihéros, qui n’en reste pas moins charismatique.

Mais ce n’est pas tout car le jeu reprend les voix de Johns, qui a lui aussi doublé son personnage en intégralité. De plus, il s’autorise la présence du rappeur Xzibit, qui lui aussi assure le doublage intégral de son personnage (Abbot), modélisé selon son apparence et présent durant une certaine partie du jeu (vous verrez). En bref, le jeu possède un très bon casting de voix, qui est un de ses (nombreux) points forts. Les bruitages ne sont, quant à eux, pas non plus en reste et permettent d’apprécier au mieux chaque recoin de cette prison puante. Vous allez peut-être dire que je suis sadique, mais les bruitages lors des exécutions sont extrêmement bien foutus, et le bruit de la lame venant s’enfoncer dans la chair d’un garde qui ne vous a pas vu venir a quelque chose de réellement jouissif. Un petit mot pour parler des musiques, qui sont rares et apparaissent uniquement lors des phases de combat. Elles sont de bonne qualité et permettent de bien apprécier l’action. Voilà, c’est tout.

« VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE DIESEL ? »

L’intérêt du titre est simple : si vous aimez les FPS possédant une véritable ambiance qui prend aux tripes et que vous vous moquez des modes multijoueur, ce jeu devrait vous intéresser. Si, en plus, vous êtes fan des films (que j’ai vus après avoir fini le jeu LOL), alors il n’y a plus aucune raison de vous retenir plus longtemps, le jeu possède un intérêt suffisant pour que vous puissiez vous plonger corps et âme dans cet établissement pénitentiaire crade et malsain, rarement vu dans un jeu vidéo (sauf peut-être dans The Suffering). En ce qui concerne la durée de vie, le jeu se termine la première fois dans les 12h, mais sans avoir fait aucune quête annexe et en ayant trouvé seulement 25% des paquets de cigarettes, certains étant difficilement dénichables sans s’attarder un peu. De plus, le jeu possède trois niveaux de difficulté allant de normal à très difficile. Donc si vous avez aimé (ce qui est mon cas, ayant fini le jeu 5 fois), vous recommencerez. Mais ne vous faites pas d’illusions, car ayant terminé le jeu tant de fois, je n’ai jamais réussi à finir toutes les quêtes annexes, certaines étant très dures. De plus, le jeu possédant un système de cartes des plus m..diques (un défaut récurrent dans les jeux Starbreeze), vous ne serez pas aidés.

CONCLUSION

The Chronicles of Riddick : Escape from Butcher Bay est un excellent FPS, sûrement le meilleur sur X-Box (à mes yeux il l’est). Se posant comme base au triptyque Riddick, expliquant comment ce dernier devient peu à peu celui qui dirigera tous les mondes, le jeu se démarque de toutes les adaptations de films merdiques qui furent faites à l’époque (Minority Report et d’autres), pour s’incruster réellement dans son univers (celui des films mais aussi des livres) et ne pas en être un parent pauvre, mais bel et bien une pierre angulaire. Proposant de très bons graphismes, un système de jeu réellement original et un héros charismatique au possible, ce jeu est un incontournable sur la première X-Box qui eut, à l’époque, un succès relatif, cela étant dû à un certain nombre d’ab**tis qui n’avaient que « Halo » sur les lèvres lorsque le jeu est sorti. Depuis, le mal a été quelque peu réparé, notamment grâce à certains sites internet (que je ne citerai pas) qui ont su rendre justice à ce monument de la précédente génération de consoles. Que vous soyez fan de Vin Diesel, de Riddick ou même de FPS en général, vous vous devez de jouer à ce jeu.

The Chronicles of Riddick : Escape from Butcher Bay