Sudeki est un jeu vidéo Xbox publié par Microsoften 2004 .

  • 2004
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Sudeki

4/5 — Exceptionnel ! par

Sudeki est un jeu développé par Climax et édité par Microsoft. Le jeu sortit en 2004 en France et avait été attendu comme une exclusivité Xbox de taille, comme tout bon jeu de rôle qui se respecte. Les développeurs du jeu connaissent bien la console car ils avaient déjà à leur actif les Moto GP sur la Bobox et, plus loin de nous dans le temps, ils ont également développé sur les versions PSX de Diablo et Warcraft.

Maintenant nous pouvons démarrer.

DES DIEUX ET DEMI-DIEUX

Apparu du néant, Tetsu, héritier du royaume d’Omnion, reçut un cadeau fort séduisant. Du monde de Sudeki il était le seul maître ; mais seul il se sentait dans son royaume céleste. Se scindant en deux, il fit naître un autre enfant divin. Mais celui-ci n’eut de son frère que les plus vils instincts. Durant un temps, ils se partagèrent le monde, faisant fi de leurs différences. Mais le mauvais (Heigou) devint de plus en plus puissant et déchaîna la guerre. Il gagna et chassa son frère du royaume céleste, l’exilant sur Terre.

Affaibli, celui-ci se mit en quête d’alliés ; un homme-félin et trois héros humains, les seuls qui ne fléchirent point. Ils combattirent Heigou avec hargne et le forcèrent à rendre les armes. Ils le vainquirent mais ce dernier, dans un ultime geste, scinda le monde de Sudeki en deux et divisa ses sujets.

Plongé dans un profond sommeil, Heigou ne fut plus une menace pour quiconque. Mille ans ont passé depuis cette bataille et le monde a retrouvé la paix.

C’est là que le jeu commence ; vous incarnez Tal, un soldat de l’armée d’Illumina, ville située dans le monde de Haskilia. Votre père, le général, met sur vos épaules une pression énorme, car vous êtes en guerre avec le monde d’Akloria, qui envoie ses soldats pour foutre la merde.

Bien qu’étant seul au départ, vous aurez vite une équipe de quatre personnages composée outre Tal de Ailish, la princesse d’Illumina pour qui le héros a un petit faible, Buki, une espèce de femme-chat et enfin, d’Elco, le scientifique à l’air faible mais loin de l’être, avec toutes les pétoires dont il disposera tout au long du jeu. Voilà pour les personnages, sachez juste que ce ne sont pas les seuls qui pourront rejoindre votre équipe et qu’il y en aura d’autres, mais je ne vais pas spolier.

« TU TE CROIS CHANCEUX ? STATISTIQUEMENT TU AS PEU DE CHANCE DE T’EN SORTIR !! »

Le gameplay de Sudeki se différencie peu des autres action-RPG, hormis quelques points que j’éclaircirai plus loin.

Avec votre équipe vous parcourez donc le monde en allant de ville en donjon, en augmentant les caractéristiques de vos personnages pour leur permettre de devenir un peu plus meurtriers à chaque fois. D’ailleurs vous êtes libre de décider de l’évolution de vos personnages, car en montant de niveau vous gagnerez des points (sous forme de gemmes) que vous pourrez attribuer à telle ou telle caractéristique de vos héros.

Il est également intéressant de noter que le jeu ne propose pas de boutique d’armes ou d’armures, comme dans la majeure partie des action-RPG. Vos armes, vous les trouverez en général sur votre chemin ; certaines demanderont de finir une quête annexe pour être obtenues. Quant à vos armures, je vous laisse la surprise, mais sachez juste que Tetsu n’est pas mort et vous apparaîtra à plusieurs reprises…

Les deux catégories peuvent être améliorées chez le forgeron, qui les ensorcèlera avec des runes pour les rendre plus puissantes. Il y a des runes comme « lame acérée », qui augmente le potentiel destructeur de votre arme, ou bien encore « bouclier offensif », qui vous permet de causer des dommages à l’ennemi quand celui-ci vous touche.

Chacun de vos héros possède une aptitude particulière que les autres n’ont pas, ce qui fait que certains passages ne peuvent être franchis qu’avec un personnage bien spécifique.

Tal peut pousser des blocs bien lourds, Buki peut grimper aux murs grâce à ses « griffes », Ailish peut dissiper la magie qui entoure certains objets pour les rendre visibles ou les faire disparaître. Quant à Elco, mon personnage préféré, il dispose d’un jet-pack lui permettant de passer d’une plate-forme à l’autre avec la plus grande facilité.

En ce qui concerne les objets, on peut les acheter dans la boutique de « Camo » (une espèce d’homme-canard) pour ensuite les attribuer à la croix directionnelle, ce qui est bien pratique lors des combats.

« VOUS MOURREZ PAR MON ÉPÉE ICI OU AILLEURS !!

Le jeu propose des nouveautés bienvenues, qui le rendent unique et participent à en faire un bon action-RPG.

Premièrement, même si c’est pas vraiment une nouveauté, le jeu fait un usage limite abusif du double scénario. Comprenez par là que certaines fois, vos personnages se sépareront en deux groupes ou bien qu’un de vos personnages quittera l’équipe. Vous suivrez donc également son chemin et, dans certains donjons, vous alternerez entre les deux équipes. Vous ne pourrez cependant pas le réaliser comme vous le souhaitez, cela étant imposé.

Deuxièmement, le menu lors des combats. Effectivement, le jeu ne se met pas en pause lorsque vous y rentrez, mais il ralentit le temps autour de vous, ce qui veut dire que vous devez vous dépêcher de choisir votre attaque spéciale ou l’objet que vous souhaitez utiliser, sinon vous vous prendrez un gros coup d’épée dans la gueule. Le jeu propose d’ailleurs le même effet quand vous choisissez d’exécuter une attaque spéciale, vous laissant le temps de vous placer face à vos ennemis et montrant bien la zone d’action de l’attaque.

Troisième et dernière nouveauté, les combats en eux-mêmes. Quand vous incarnez Tal ou Buki, le jeu ressemble à un beat ‘em all classique, quoi que proposant un système d’enchaînements pas mal foutu. Par contre, quand vous incarnez Ailish ou Elco, le jeu passe en vue à la première personne façon FPS et vous permet de dézinguer de l’ennemi bien plus facilement, les pétoires d’Elco et les bâtons magiques d’Ailish étant nombreux et leurs effets variés : on a le flingue qui tire un coup très puissant mais qui met du temps à se recharger, ou bien celui qui va ralentir les ennemis ou encore les empoisonner. Comme vous pouvez passer d’une arme à l’autre avec le Bouton X, le jeu devient alors très rapide.

Voili voilou pour les nouveautés de Sudeki, assez peu nombreuses mais relativement innovantes.

GRAPHISMES

Les graphismes de Sudeki sont beaux, c’est un fait, et contribuent énormément à l’ambiance du jeu. Cependant ce dernier n’est pas aussi beau que certains poids-lourds de la console, comme Fable ou bien encore Ninja Gaiden. Cela reste néanmoins à relativiser car les deux jeux précités sont bien différents, le premier appartenant à la même catégorie mais le personnage étant seul à se battre, le second étant quant à lui un beat ‘em all. On voit cependant que l’on est sur Xbox et pas sur PS2, car les graphismes sont vraiment pas mal. L’animation des personnages ne pose pas de problème, malgré une certaine lourdeur dans les mouvements de Tal et de Buki durant les combats. C’est sûrement voulu je pense. Pour ce qui est des ralentissements, c’est simple : il n’y en a aucun, et la caméra pose rarement problème car elle peut être dirigé par le stick de droite. Le jeu reste donc fluide, et propose de plus des effets graphiques magnifiques lors des différentes attaques spéciales et coups divins. Un bon point.

MUSIQUE ET BRUITAGES

Le jeu propose des musiques sympathiques mais loin d’être inoubliables. Celles en ville ou bien dans la campagne d’Illumina sont reposantes, celle de combat est stimulante, mais aucune n’arrive à égaler les tueries musicales auxquelles nous ont habitués les Japonais sur d’autres supports. Le résultat reste néanmoins plus que convenable.

Les bruitages, eux, par contre, sont vraiment bien foutus. Entre les bruits de pas, de foule, ainsi bien sûr que ceux des différentes armes et, surtout, celui de l’ennemi qui se répand en chairs éparses, tous ont vraiment bénéficié d’un soin particulier.

Pour ce qui est des voix, le jeu dispose d’un doublage français intégral - chose assez rare pour être signalée - qui est vraiment bien réalisé. Bien que les voix rappelleront quelque chose à tous (les doubleurs n’en sont pas à leur coup d’essai), elles correspondent bien aux personnages demandés et n’ont pas de décalages.

MANIABILITÉ

Le jeu possède plusieurs types de maniabilités. Dans les villes, on se dirige avec le stick de gauche et on fait tourner la caméra avec le stick de droite, le bouton A servant à interagir avec l’environnement et la gâchette L à passer en vue subjective pour mieux scruter les alentours. Pour le combat, avec Tal ou Buki, A sert aux attaques faibles et X aux attaques puissantes, la combinaison des deux permettant des enchaînements destructeurs. La gâchette R sert à se mettre en garde et à esquiver, le bouton Y ouvrant le menu. Pour ce qui est d’Elco et de Ailish, on fait feu avec la gâchette R, les sticks de gauche et de droite dirigeant les déplacements et la vue comme dans un FPS normal. On change d’arme avec X et on ouvre le menu avec Y.

Les boutons Noir et Blanc servent comme dans KOTOR, à switcher de personnage, en ville comme dans les batailles.

INTÉRÊT ET DURÉE DE VIE

L’intérêt du jeu est très simple : si vous possédez une Xbox et que vous avez déjà fini Jade Empire, alors Sudeki pourra vous intéresser. Profitant d’un bon scénario, le jeu repompe quelques idées aux ténors du genre et en implémente de nouvelles, qui sont bien vues, il faut le reconnaître.

Bien qu’il soit aussi disponible sur PC, je peux vous dire que ce style de jeu est bien plus agréable avec une manette, car j’ai fini les deux versions.

La durée de vie, elle, se situe aux alentours de 20h. Je sais, c’est peu, mais sachez qu’il y a pas mal de quêtes annexes et que le jeu est EXTRÊMEMENT difficile lors de certains passages. En finissant tout à 100%, vous en aurez pour environ 25h, les armes ultimes étant assez compliquées à obtenir.

« CRÈVE HEIGOU, CRÈVE !!! »

Sudeki est un action-RPG bien sympathique, proposant un scénario sortant un peu de l’ordinaire, des bons graphismes ainsi qu’un excellent système de combats. Malheureusement il pèche un peu par sa difficulté et sa durée de vie, qui le rendent insupportable à certains endroits, comme la forteresse Aklorienne. Mais il y a aussi d’autres points noirs, comme l’absence de coopération, qui aurait pu en faire un hit incontournable de la console.

Ne boudons pas notre plaisir néanmoins, car la Xbox ayant été, avec la Gamecube, la console la moins fournie en jeux de rôle de la précédente génération de consoles, ce Sudeki sera accueilli à bras ouverts par les joueurs.

Verdict : 8

Sudeki