Serious Sam… Bien que cette série ne soit finalement pas si ancienne, je trouve qu’elle représente à elle seule un genre si peu représenté, le « FPS qui ne se prend pas au sérieux ». Alors que l’immense majorité des shooters nous proposent d’incarner des héros sombres et torturés, dans des environnements bien souvent apocalyptiques, Serious Sam nous invite à nous glisser dans le t-shirt - trop petit - d’un héros dont la capacité à se poser des questions existentielles est inversement proportionnelle à son aptitude à défourailler absolument tout ce qui bouge à l’écran, le tout dans des environnements de carte postale. Bienvenue dans un monde où la loi du « moi vois, moi tue » est la seule en vigueur !!!!
Bien que très classique dans sa forme (trousse de soins, armure…), Serious Sam prend le joueur habitué des Halo et Half-Life à contre-pied, dès les premiers instants de jeu : là où les autres FPS jouent de plus en plus la carte du réalisme, notre ami Sam préfère balader son arsenal dans un univers hyper-coloré, voire flashy. Graphiquement, on aime ou on déteste, mais je trouve que ce décalage entre esthétique de bisounours et équarrissage de monstres en tout genre fait son petit effet. Néanmoins, on peut pester contre le manque de détails dans les environnements, chaque niveau s’apparentant plus à un enchaînement d’arènes meurtrières qu’à la traversée d’un monde cohérent, mais en y réfléchissant bien, qu’y a-t-il de cohérent dans le monde de Serious Sam ?
Une fois la surprise esthétique passée, on se retrouve finalement face à un FPS « à l’ancienne », bien plus proche de Doom que de Halo. On avance, on dézingue, on ramasse une pétoire plus puissante que la précédente, on avance, on dézingue, et ainsi de suite, puis les choses s’enchaînent très vite : hop ! une armure ; oh ! un lance-roquette, ça tombe bien, le monstre qui se dresse face à moi doit faire dans les 30 mètres de haut !!!! Tiens, j’entends un type hurler au loin, mais le son de ses cris se rapproche… oooh des kamikazes, une bonne vingtaine à vue de nez, pas le temps de compter ; la musique passe de « musique d’ascenseur » paisible, à gros rock qui tache, et c’est parti !!! Ça crie, ça explose dans tous les sens, vite se retourner car d’autres arrivent derrière, puis… plus rien ; la musique redevient douce, une porte s’ouvre, arène suivante.
Un mot au sujet de la maniabilité, de très bonne facture pour un FPS console : il manque peut-être une commande permettant de faire demi-tour sur soi-même, car lorsque la meute d’ennemis débarque… Autre détail : il est nécessaire de connaître parfaitement l’ordre de ses armes, car leur choix n’est pas des plus simple ; passer du lance-roquette au pistolet nécessite plusieurs manips. Malgré tout rien de bien méchant, on prend vite le pli.
Vous l’aurez compris, Serious Sam est ultra-répétitif, mais le plaisir procuré par ce joyeux capharnaüm prend le dessus et, pour peu que l’on adhère au style si particulier, il devient très difficile de lâcher le pad une fois qu’on est lancé. L’arsenal dévastateur de Sam, les répliques débiles (avec en prime la voix française de Bruce Willis), l’humour bien gras, le bestiaire délirant y sont pour beaucoup. Si vous êtes fan d’Eternal Sonata, passez votre chemin, par contre, si vous êtes comme moi amateur d’humour à 2 balles et de violence gratuite (dans les jeux bien sûr), alors foncez !!!
Doté d’une durée de vie solo plus que correcte pour un FPS (8 à 12h selon la difficulté), Serious Sam se rejoue sans problème, on prend un réel plaisir à refaire une petite partie de temps en temps, et à faire découvrir le soft aux potes fans de Counter Strike. De plus, un mode multijoueur est de la partie, en écran partagé ou liaison multi-console. Pas de Xbox live, mais vu que le service a été désactivé le 15 avril 2010, rien de bien grave…
Fun, défoulant, drôle, prenant, Serious Sam réunit à mes yeux tout ce qu’on peut demander à un jeu vidéo, pour nous donner du plaisir rapidement et sans prise de tête, à condition bien sur d’adhérer au style.