Jet Set Radio Future est un jeu vidéo Xbox publié par Segaen 2002 .

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Test du jeu vidéo Jet Set Radio Future

5/5 — Parfait ! par

Jet Set Radio Future est un jeu développé par Smilebit, le créateur de Panzer Dragoon Orta, et édité par Sega. Il est sorti en 2002 dans nos belles contrées et faisait partie des premiers softs de la Xbox, au même titre que Halo ou bien encore Azurik : Rise of Perathia. Ceci explique le succès moindre par rapport à son glorieux aîné (la Xbox n’a jamais été un grand succès en Europe, du moins jusqu’à l’arrivée de la 360), qui fut un des jeux phares de la Dreamcast et permit à cette dernière de s’imposer comme LA console des gamers. Si vous souhaitez en savoir plus sur Jet Set Radio, je vous renvoie au très bon test qui en a été fait dans la section Dreamcast. Maintenant nous pouvons commencer.

« DANS LA RUE IL N’Y A PAS DE RÉPIT ET IL N’Y EN AURA JAMAIS »

Jet Set Radio Future se déroule dans une ville de Tokyo où tout est dirigé par un seul homme, à savoir Monsieur Rokkaku Gouji. Ce dernier dirige une multinationale importante mais a aussi la police et la mairie à sa botte. Cela permet à ce cher monsieur de vous en mettre plein la gueule quand il le souhaite, car il n’aime pas les jeunes ni ceux qui ne sont pas de son côté et, étant donné que dans le jeu vous faites partie de ces deux catégories, vous le trouverez souvent sur votre route.

Mais il y en a qui ne baissent pas les bras devant cet état de fait, et l’un d’eux n’est nul autre que le DJ Professor K (qui a changé de couleur de cheveux depuis le premier épisode), qui tient la radio pirate Jet Set Radio et qui va vous guider à travers ce Tokyo aux mœurs bien étranges…

« FLY, LIKE A BUTTERFLY… »

Dans Jet Set Radio Future vous incarnez Yoyo, un jeune Rollerman qui souhaite rentrer dans le gang le plus groovy de Tokyo, à savoir les GG’s. Vous allez donc rencontrer les deux seuls membres actifs - du moins pour l’instant - du gang, Gum et Corn, que les fans du premier épisode reconnaîtront. Après un petit test qui fera office de tutoriel au sein de la base des GG’s, vous serez accepté dans le gang et devrez partir en vadrouille dans Tokyo faire ce que vous savez faire le mieux, à savoir aller vite et taguer.

Car le principe de Jet Set Radio Future ne diffère guère de celui de son (glorieux) aîné : en roulant avec vos rollers, vous devez recouvrir les graffitis des gangs adverses dans divers quartiers de Tokyo, afin de leur lancer un défi qui vous permettra de les affronter dans une course ou un challenge « tag à mort », où vous devrez leur peindre le dos pour les éliminer une bonne fois pour toutes.

Néanmoins, le jeu propose un certain nombre de nouveautés bien senties par rapport à son prédécesseur, qui ont dû pas mal diviser la communauté des fans à l’époque…

ALORS, QUOI DE NEUF ?

Première chose qui change et pas des moindres : le système de tags. Dans le premier épisode le joueur devait, pour taguer un mur ou une surface quelconque, entrer une série de manipulations au stick analogique, qui faisaient perdre un temps fou et nous obligeaient à recommencer à la moindre erreur. Dans cet épisode, ce système a été écarté au profit d’un autre, bien plus simple, qui vous impose juste d’appuyer sur la touche R pour taguer, la plupart des tags (les M, L et XL) étant composés de plusieurs petites icônes, qui requerront chacune une bombe de peinture. En gros, les tags sont divisés en plusieurs surfaces à peindre individuellement, le nombre de ces surfaces dépendant de la taille du tag, tailles qui vont de SS (SuperSmall) à XL (Xtra Large). Bien que ce système fera grincer des dents ceux qui ont adoré Jet Set Radio, je l’ai pour ma part préféré car je ne sais plus le nombre de fois où j’ai foiré mon tag dans le premier épisode à cause d’un flic qui m’est tombé sur la gueule au moment ou je taguais, me forçant à tout recommencer.

Deuxième chose qui change : le système de boost. Rappelez-vous dans le premier volet : il fallait appuyer sur R pour bénéficier d’une accélération temporaire fort brève. Dans Jet Set Radio Future, ce système a disparu au profit d’un boost bien plus puissant et durant plus longtemps mais qui, en contrepartie, vous coûtera 10 bombes de peinture pour y avoir recours. Bombes que vous devrez toujours ramasser dans les niveaux.

Troisième chose qui change : la carte et l’agencement des niveaux. Dans Jet Set Radio Future, la progression ressemble grossièrement à celle d’un GTA-like, et ce par bien des aspects. Je m’explique : au centre de la carte vous avez le « garage » (qui ne ressemble pas du tout à un garage mais bon…) des GG’s, à partir duquel on peut accéder à un certain nombre de niveaux (Shibuya Terminal, Rokkaku Daï-Heights), eux-mêmes également reliés à d’autres niveaux tels le quartier des gratte-ciel. Ce tout constitue la carte, mais il est bon de préciser que contrairement à JSR, rien ne vous empêche de vous balader dans les niveaux comme bon vous semblera (pour débloquer des graffitis souls, permettant d’avoir plus de graffitis ou des cassettes mystères) et de les parcourir dans l’ordre qu’il vous plaira, certains devant être débloqués par le biais du scénario et n’étant donc accessibles que tardivement dans le jeu.

Voilà pour les nouveautés les plus flagrantes, mais il y en a d’autres, comme le système de figures qui permet de ne pas perdre de vitesse en grindant (glisser sur des barres ou des poteaux) ou bien encore le reverse (la « marche arrière ») qui est beaucoup plus facile à exécuter que dans le 1er JSR.

RIDE WITH YOUR SOUL, BABY

Ici, il sera question des riders de Jet Set Radio Future.

Constitué au départ de trois riders, votre gang s’agrandira au fur et à mesure et vous retrouverez même certains personnages du premier opus, comme Combo (le gros Black avec sa chaîne stéréo) ou encore Beat (le héros de JSR). Néanmoins, tous ces personnages déjà rencontrés ont été complètement relookés, afin de mieux coller au nouveau design du jeu. On obtient au final un casting de 24 riders, tous assez différents les uns des autres et possédant des caractéristiques bien distinctes.

Celles-ci sont divisées en 7 catégories :

  • Stamina (la taille de la barre de vie)

  • G-Stamina (aucune idée de ce que ça peut être)

  • Spray (le nombre de bombes de peinture transportables)

  • Graffiti (la vitesse à laquelle vous taguez)

  • Accélération (la vitesse à laquelle vous roulez)

  • Cornering (la capacité à prendre plus facilement les angles)

  • Grind (la vitesse à laquelle vous grindez et la facilité pour faire des figures en grindant)

Les riders que vous incarnerez durant le jeu sont vraiment différents et ont tous un look d’enfer, qui vous permettra de choisir votre préféré et ce, malgré leurs caractéristiques respectives. Ma préférence va à Jazz (une fille aux cheveux courts portant une écharpe flottant au vent) et à Beat, avec son gros casque de baladeur.

DES GANGS À NE PLUS SAVOIR QU’EN FAIRE !!

Effectivement, là ou JSR ne proposait que trois gangs de riders, à savoir les Poison Jam, les Noise Tanks et les Love Shockers, Jet Set Radio Future double ce nombre !! Aux trois gangs déjà précités - entièrement relookés - le jeu ajoute les Rapid 99 (qui ressemblent un peu aux Love Shockers), les Doom Riders (genre motards avec blousons de cuir et casques) et les Immortals (des espèces de momies sur roulettes).

Chacun de ces gangs possède sa personnalité ainsi que sa propre gamme de figures !! Mais c’est pas tout ; car comme dans le premier JSR, une fois un certain niveau atteint dans l’histoire, mais aussi et surtout après les avoir vaincus, vous pouvez recruter un des membre du gang battu !!!

Néanmoins cela nécessitera, dans Jet Set Radio Future, d’accomplir des objectifs bien précis dans un niveau donné, pour pouvoir ensuite faire apparaître le membre de gang adverse qui souhaite rejoindre votre groupe dans un autre niveau. C’est dans ce dernier que vous devrez accepter leur défi et le gagner pour pouvoir les enrôler dans votre gang.

Cependant, et parce que les gangs ne font pas tout, la police est également de retour dans cet épisode. La bien nommée « police de Rokkaku » vous mettra des bâtons dans les roues (de rollers) aussi souvent que possible, en créant une arène fermé dans le niveau en cours où vous devrez vous débarrasser d’eux, en leur rentrant dedans d’abord puis en leur peignant le dos. Qui plus est la police a un nouveau chef, un dénommé Hayashi, dont on ne peut pas dire grand-chose si ce n’est qu’il souffre d’un manque flagrant de charisme par rapport à celui de JSR, qui était une espèce d’Elvis mal rasé. Sachez néanmoins que plus vous avancerez dans l’histoire, plus la police sortira l’artillerie lourde pour vous arrêter. Par « artillerie lourde » j’entends des tanks, des hélicoptères ainsi que des robots, sortant plus d’un manga qu’autre chose.

C’est tout pour les différents gangs.

C’EST TOUJOURS MEILLEUR À PLUSIEURS

Une introduction de paragraphe merdique pour résumer ce dont je vais traiter ici : le mode multijoueur de Jet Set Radio Future. Certains l’ont demandé après le premier JSR (j’ai lu vos commentaires, eh oui), ils ont été exaucés, car Jet Set Radio Future contient un mode VS jouable jusqu’à 4 qui permet, au choix, de jouer en chacun pour soi ou bien en équipe. Le mode VS contient cinq modes :

  • Raid sur la ville. C’est une course qui permet aux joueurs de s’affronter sur un tracé tiré du jeu solo. Le joueur qui finit devant gagne.

  • Ball Hog. Ce mode, qui trouve tout son potentiel en étant joué en équipe, demande aux joueurs de tenir une balle pendant tout un tour sans la faire tomber pour gagner. Cependant, on peut faire une passe à son coéquipier pour maximiser ses chances et éviter de perdre la balle, l’adversaire pouvant la récupérer en nous rentrant dedans.

  • Drapeau. Ce mode requiert qu’on récupère un certain nombre de drapeaux sur la map. Le joueur ayant le plus de drapeaux à la fin de l’épreuve gagne.

  • Guerre des grafs. Un certain nombre de tags sont répartis sur la carte. Le joueur qui en a peint le plus à la fin du temps imparti gagne. Comprenez par là que vous devrez dans un premier temps ramasser des bombes de peinture ; ensuite il vous faudra réaliser plus de graffitis que vos adversaires.

  • Tag à mort. À jouer en ‘tous contre tous’. Vous devez peindre le dos de vos adversaires pour leur faire baisser la barre de vie et ainsi les disqualifier. Le dernier joueur debout gagne l’épreuve.

Voilà pour les modes multijoueur de Jet Set Radio Future qui, bien que peu nombreux, sont suffisamment variés pour permettre à tout le monde de s’amuser. Si certains sont déçus de ne pas avoir vu de coopération au programme, c’est sûrement voulu pour que le jeu reste fluide.

UN CEL-SHADING MAÎTRISÉ À LA PERFECTION…

…Et c’est peu de le dire. Effectivement Sega, qui avait inventé cette révolution graphique avec le premier Jet Set Radio, prouve une fois de plus sa maîtrise incontestable de cette technique, ainsi que de la Xbox, alors tout juste sortie et proposant un hardware dont toutes les finesses étaient encore à trouver. Il faut rappeler qu’à cette époque, Jet Set Radio Future était le premier jeu Sega sur la Bobox, Panzer Dragoon Orta n’ayant même pas encore été annoncé.

Néanmoins le jeu s’en sort très bien et propose le meilleur cel-shading que j’ai pu voir jusqu’à aujourd’hui, et pourtant j’ai fini Okami. En outre la taille des maps, énormes, ainsi que les nombreux effets pyrotechniques qui parsèment le jeu assurent à eux seuls le spectacle. Qui plus est les cartes sont pleines de citoyens tokyoïtes vaquant à leurs occupations, donnant une véritable vie à cette cité, aussi bien de jour comme de nuit.

L’animation des différents personnages est exemplaire et le jeu possède très peu de ralentissements. Les seuls qui existent apparaissent quand l’écran est surchargé d’effets pyrotechniques et de personnages. Bref, autant dire qu’ils sont quasiment inexistants. Les graphismes du jeu contribuent grandement à son ambiance, mais c’est sans parler des musiques…

« FLY, LIKE A BUTTERFLY (BIS) »

Bon titre pour parler des musiques de Jet Set Radio Future, car c’est justement le titre de mon morceau préféré du jeu. Savant mélange de rap (!) et d’électro, elles collent parfaitement à l’ambiance du jeu et vous donneront envie d’aligner tags et tricks à la vitesse de la lumière. Certaines sont des morceaux remixés du premier jeu, d’autres sont complètement inédites.

Vous pourrez donc retrouver des morceaux comme « Sweet Soul Brother » ou bien encore « Let Mom Sleep » sous un nouveau jour, ce qui leur permet de mieux coller au rythme du jeu. De plus, il est à noter que vous pouvez toujours changer les musiques pour les écouter dans votre planque grâce à Roboy, la mascotte du groupe qui est en fait un… robot !! Ce dernier vous permet en effet d’accéder aux morceaux comme un juke-box, la musique choisie devenant celle de votre « garage ».

UNE MANIABILITÉ AUX PETITS OIGNONS…

…Car c’est vrai qu’elle est loin d’être compliquée. On dirige le personnage avec le stick analogique gauche, on le fait sauter avec A et on le met en reverse avec la touche Y. En ce qui concerne le tag, seule la touche R est concernée et permet de « bomber » la surface voulue (ça peut être un mur, un plafond ou le sol). La touche B permet d’activer le boost et la touche X, en étant en l’air ou en grindant, de réaliser des figures. La caméra, elle, se replace derrière le personnage avec la gâchette L, qui sert aussi à verrouiller un ennemi quand le curseur apparaît, le stick analogique droit permettant de regarder les alentours en vue subjective.

Ah, j’ai failli oublier mais un clic sur le stick analogique gauche permet de mettre le personnage en grind, mais sur le sol. Oui je sais, ça paraît bizarre mais je n’ai pas trouvé de meilleur moyen de l’exprimer.

Voilà pour la maniabilité, qui ne posera que très peu de problèmes.

« DES DÉFAUTS ? HUMMM PEUT-ÊTRE… »

Parmi le peu de défauts que possède le jeu, il y en a bien deux qui méritent d’être signalés.

Le premier, c’est une caméra pas toujours très bien foutue et qui vous laissera souvent l’obligation d’agir à l’aveuglette, notamment dans les passages étroits. Un bon conseil : ne vous mettez pas dos à un mur.

Le second défaut est, selon moi, une évidente facilité, un peu trop même, dans les premiers niveaux. Enfin bon c’est peut-être aussi parce que j’ai fini le jeu plusieurs fois… Sinon c’est tout.

TOUJOURS PLUS DE JET SET RADIO !!!!!

L’intérêt du jeu est multiple et ce, sur bien des plans.

Primo, si vous avez aimé le premier Jet Set Radio vous adorerez Future. Je peux vous le garantir car j’ai fini le 1er sur Dreamcast à l’époque, et j’ai acheté la Xbox spécifiquement pour le second, que je n’ai pas revendu depuis.

Deuzio, vous aimez les jeux avec un vrai cachet esthétique et une ambiance « groovy » ? Alors vous adorerez ce jeu, qui est toujours le seul sur le marché (avec son prédécesseur bien sûr) dans son style. De plus, il possède un éditeur de tags relativement complet qui permet de créer ses tags personnalisés, pour ensuite les faire taguer par ses personnages dans le jeu. Qui plus est, les graffiti souls vous permettent l’accès à de nouveaux tags.

Le jeu possède de plus grandes maps que son prédécesseur, plus de niveaux (certains devront être faits plusieurs fois), plus de personnages, plus de secrets, bref plus de tout. Les concepteurs du jeu auraient même pu l’appeler « Jet Set Radio Plus » que ça ne m’aurait pas surpris.

Pour ce qui est de la durée de vie, la première fois comptez entre 15h et 20h de jeu. Si vous souhaitez débloquer tous les graffitis souls et les cassettes mystérieuses ainsi que les insignes « Jet » (qui vous imposent un certain nombre d’objectifs par niveau), là comptez facile entre 20 et 25h de jeu, car certains de ces graffitis sont TRÈS difficiles à obtenir ; et je parle même pas des insignes.

Qui plus est il y a maintenant un mode multijoueur, qui peut prolonger la durée de vie jusqu’à… pfouu ! Je saurais même pas dire combien de temps.

POUR FINIR…

…Parce que toutes les bonnes choses ont une fin, je me contenterai de dire que Jet Set Radio Future est une tuerie ainsi qu’un incontournable de la première Xbox. Sega pousse ici le cel-shading à son paroxysme pour offrir au joueur une expérience qu’il n’est pas près d’oublier. Malgré la disparition du système de tags du premier épisode, ce qui en ennuiera quelques-uns, cet opus offre un excellent système de jeu ainsi que des lieux inoubliables (Sky Dinosaurian Square) pour vous permettre de grinder et de taguer tous ce qui passe. Proposant de très bonnes musiques, une bonne maniabilité ainsi que toujours plus de choses comme le mode multi et un nombre conséquent de riders à déverrouiller (certains sont chauds à avoir), le jeu vous propulse dans son univers à la vitesse d’un Concorde, pour ne vous laisser qu’un sourire radieux sur les lèvres au moment où vous éteignez la console. Sega offre donc à la Xbox un de ses jeux majeurs dès sa naissance. C’est peut-être cela qui explique son insuccès (la Xbox ne s’étant bien vendue qu’aux États-Unis, je le rappelle) auprès des gamers, insuccès qui je l’espère sera à moitié réparé avec ce test…

Jet Set Radio Future