Pour mon dixième test dans le Projet Veda (eh oui déjà !!), je tiens à traiter d’un jeu unique pour moi et qui a été (à l’époque) un de mes plus gros coups de cœur sur la Bobox de Microsoft : Jade Empire. Ce jeu fut développé par Bioware, bien connu pour ses séries Baldur’s Gate, Knights of the Old Republic et - plus proche de nous dans le temps - Mass Effect. Séries qui furent toutes des succès sans précédents auprès des joueurs de RPG de tous poils. Dans le cas de Jade Empire, le succès ne fut qu’à moitié au rendez-vous, et il reste inconnu pour beaucoup, sauf pour les fans exacerbés de Bioware (j’en fais partie !). Le jeu sortit en 2005 dans nos belles contrées et fut édité par Microsoft.
BIENVENUE DANS L’EMPIRE DE JADE…
…où l’action du jeu prend place. Créé à même le néant par la volonté du grand Dragon et béni depuis son avènement, il se dresse au cœur du monde civilisé tel une oasis de culture dans un océan de barbarie.
Dirigé depuis des siècles par la dynastie des Sun, le royaume vivait en paix depuis fort longtemps. Néanmoins un jour, il y a près de 30 ans, la nature se rebella et fit entrer l’empire dans ce qui fut appelé par les habitants la « grande sècheresse ». Cette période sombre précipita l’Empire de Jade dans le chaos et le laissa exsangue, les populations se rebellant et commençant à se tourner vers celui qui les dirigeait : l’empereur Sun Haï. Grâce à l’intervention de celui-ci, la « grande sècheresse » - qui avait duré près de dix ans - prit fin et l’empire revint à sa quiétude habituelle, après avoir frôlé l’extinction. Néanmoins, personne ne sut vraiment ce qu’avait fait l’empereur pour que ça s’arrête.
C’est près de vingt ans après que vous, le héros, allez évoluer et combattre. Au début du jeu, vous êtes un élève de l’école de combat de Maître Li, près du village des Deux-Fleuves, éloigné du regard de l’empire car situé à l’autre bout du pays. En ce lieu vous avez appris à discipliner votre corps et votre esprit, mais ce dernier est rempli de questions car vous n’avez jamais connu vos parents - c’est votre maître qui vous a amené ici il y a bien longtemps. Qui plus est, vous « ressentez » certaines choses, qui vous font penser qu’une fois votre formation achevée - ce qui sera bientôt le cas - de nombreuses épreuves vous attendront ainsi que de nombreuses rencontres.
Voilà pour le début du scénario, qui est bien étoffé en plus de réserver, comme dans la plupart des productions Bioware, un bon paquet de rebondissements.
« CHOOSE YOUR FIGHTER… »
…car le jeu vous laisse le choix de votre personnage en début de partie. Vous avez donc 6 combattants bien distincts disponibles. Si certains regretteront de ne pouvoir créer eux-même leur personnage, comme dans Knights of the Old Republic, le jeu vous permet néanmoins de personnaliser leurs caractéristiques. Vous aurez donc le choix entre trois femmes et trois hommes :
Jen Zi la radieuse. Type de personnage : rapide
Ling l’érudite. Type de personnage : magicienne
Wu fleur de lotus. Type de personnage : équilibré
Ming le furieux. Type de personnage : rapide
Tigre Shen. Type de personnage : fort
Lu le prodige. Type de personnage : équilibré
Le type de personnage (au nombre de quatre) influe sur les caractéristiques de ce dernier, bien qu’elles soient personnalisables, comme je l’ai déjà évoqué. Mais il influe également sur les styles de combat disponibles au début de l’aventure.
A vous de voir donc, mais si vous n’aimez pas les noms sachez que vous pouvez renommer votre personnage juste après l’avoir choisi.
Pour ce qui est des caractéristiques des personnages, le jeu en possède trois types, à savoir Corps (qui détermine la taille de votre barre de vie), Esprit (qui détermine la taille de votre barre de Chi) et Raison (qui détermine votre niveau de concentration).
La combinaison de certaines de ces caractéristiques permettra la création de 3 autres, à savoir Charme, Persuasion et Intimidation.
« THIS IS KUNG-FU FIGHTIIINNNGGG !! »
Car Jade Empire est un action-RPG, à savoir que le jeu est en temps réel et non plus en semi-temps réel comme dans Baldur’s Gate. Eh oui mes amis, sachez-le : le système de combat qui a fait toute la gloire de Knights of the Old Republic a ici presque disparu (on verra néanmoins plus loin que tout n’a pas été mis à la poubelle) pour faire place à un système bien plus fluide. Vous combattez donc vos ennemis en temps réel, avec tout ce qui va de pair dans un action-RPG, à savoir des esquives, des magies ainsi que des attaques de zone et, bien sûr, des armes. Néanmoins le jeu ne délaisse en aucun cas le côté RPG de la chose, avec augmentations de niveaux mais, malheureusement, il n’y a aucune possibilité d’équiper des armures ni n’importe quelle pièce d’équipement standard (casque, jambières, etc.).
Cependant, le jeu propose suffisamment de styles de combat pour pallier ces petits manques à gagner.
« CHOOSE YOUR FIGHTING STYLE !! »
Décidément, faudrait vraiment que je travaille mes introductions de paragraphes. Enfin bon, dans celui-ci nous allons traiter des différents styles de combat que le héros pourra apprendre durant le jeu. Ils sont classés en 5 catégories bien distinctes, et seront améliorables par la suite grâce à des points que vous gagnerez en montant de niveau. Les 5 catégories sont :
Arts martiaux. Ce sont les plus polyvalents et tous infligent des dégâts, mais chacun possède sa vitesse d’exécution ainsi qu’un potentiel de destruction propre.
Styles magiques. Ce sont les seuls styles qui, en plus des dégâts provoqués, peuvent altérer durablement l’état d’un ennemi grâce à des trucs du style Immolation ou bien encore Pétrification. Néanmoins, ces styles consommeront de votre barre de Chi pour fonctionner.
Styles armés. De loin mes préférés, car ils vous permettent de manier différents types d’armes (épée, bâton ou bien encore un fusil !!). Toutefois ces styles vident votre barre de concentration à vitesse grand V, ce qui fait qu’ils doivent être utilisés avec prudence.
Styles de transformation. Ceux-ci utilisent votre Chi et vous permettent de vous transformer en crapaud géant, ou encore en démon de flammes. Ils vous confèrent une puissance d’attaque phénoménale ainsi que certaines capacités que vous ne pourriez avoir en temps normal.
Pour finir, il y a les styles de soutien. Bien que ne provoquant aucun dégât physique, ils servent par exemple à voler du Chi à l’adversaire, ou bien encore à ralentir ses mouvements pour vous laisser le tabasser plus facilement.
Voilà pour les différents styles de combats que vous pourrez maîtriser. Cependant il y a deux choses à signaler. Primo certains ennemis seront insensibles à certains, comme par exemple les esprits, insensibles aux styles armés. Deuxio, et c’est là que ça devient marrant, les styles peuvent être affectés à la croix directionnelle pour vous permettre de switcher plus rapidement entre eux. Cela ne nécessite pas de passer par un menu mais peut se faire en plein combat, ce qui rend ces derniers encore plus fluides. Pour finir, sachez qu’il y a plus de 50 styles de combat à apprendre dans le monde de Jade Empire. Certains vous seront enseignés à un niveau de l’histoire, et d’autres seront bien plus difficiles à obtenir car nécessitant de finir une quête secondaire pour être débloqués.
« CHOOSE YOUR ALLY »
Décidément plus le test avance, plus mes introductions sont nulles. J’aurais peut-être dû signaler que j’étais fan de Street Fighter. Vos alliés dans Jade Empire sont différents de ceux que vous pouviez avoir dans Knights of the Old Republic, et ce en deux points. D’abord, contrairement aux précédents jeux de Bioware, cette fois vous ne pouvez avoir qu’un seul partenaire à vos côtés durant les nombreux combats qui parsèment le jeu. Eh oui je sais, c’est peu, mais cela était sûrement nécessaire pour conserver le jeu fluide.
Ensuite, certains de vos alliés vous aideront en tant que soutien, mais ne prendront pas part aux combats. Je m’explique : vous avez parmi eux un maître de Drunken Boxing - « Cool » vous dites-vous - mais ce dernier ne vous enseignera pas son style de combat. Durant les échauffourées, il restera assis et vous distribuera des bouteilles de vin, grâce auquel vous vous enivrerez et utiliserez la boxe de l’ivrogne. Cependant vous serez seul en combat et il ne vous guérira pas, donc faites attention.
Néanmoins, le jeu propose plus de partenaires qui agiront de manière létale qu’en soutien.
D’ailleurs vos « camarades » sont au nombre de 8 mais ce chiffre est à relativiser : à l’époque où le jeu est sorti, Bioware a proposé une version collector du jeu qui comprenait pas mal de bonus, dont 3 alliés supplémentaires, je crois, ainsi que d’autres styles de combat. Cependant, n’ayant joué et fini le jeu que sur la version dite « normale », je ne saurais vous dire qui sont les partenaires bonus ni même s’ils agissent en soutien ou de manière létale.
DU YIN ET DU YANG NE DÉCOULE QUE LE DESTIN…
Ici il sera question des autres particularités du système de jeu. Rappelez-vous, plus haut j’ai fait mention de certaines caractéristiques provenant du premier Knights of the Old Republic. En lisant « yin et yang » vous avez dû vous en douter : le système d’alignement bien/mal du jeu précité reprend ici du service pour le plus grand plaisir de tous. Vous pourrez donc décider de vous conduire comme le sauveur des pauvres et des démunis, ou bien tout simplement de les envoyer se faire voir pour servir des intérêts plus, disons… personnels. Sachez que comme dans Knights of the Old Republic, ce système aura des répercussions sur votre réputation mais aussi sur la façon dont vous verront vos compagnons, qui apprécieront ou pas votre alignement. Malheureusement, le système n’ayant pas bénéficié des améliorations de The Sith Lords, il est impossible d’emmener avec vous vos alliés du côté obscur, euhhh… de les forcer à faire le mal je veux dire.
Cependant le jeu ne repompe pas tout sur KOTOR et se permet d’introduire un élément nouveau, à savoir l’amulette du dragon. Cette amulette, que vous débloquerez peu de temps après le début du jeu, est étroitement liée au destin de votre personnage (n’insistez pas, je ne spolierai pas) et tient même une place importante dans l’histoire. C’est pour cela que seul le héros pourra s’en servir et qu’elle ne sera accessible à aucun de vos alliés. Sur cette amulette peuvent venir s’encastrer des cristaux, vous autorisant à « booster » les caractéristiques de votre personnage qui se débarrassera ainsi plus facilement de ses adversaires. La plupart des cristaux augmentent une caractéristique, souvent au détriment d’une autre qui voit sa puissance diminuer. Mais plus loin dans le jeu certains cristaux vous permettront d’augmenter deux voire trois de vos caractéristiques, sans perte pour une autre.
Pour ce qui reste des nouveautés, le jeu étant un action-RPG, il comporte des raccourcis autorisant à se soigner en plein combat ainsi que des « frappes de Chi » qui augmentent la force de vos coups. Ces deux techniques sont très pratiques mais occasionnent une consommation de votre Chi.
En ce qui concerne la jauge de concentration, elle ne sert pas seulement à utiliser les armes, mais également à rentrer en mode « concentration ». Ce mode possède une grande importance lors des combats, car il fait ralentir le temps pour vos ennemis mais pas pour vous (en transformant l’image en noir et blanc pour un effet bien stylé). Vous pouvez dès lors tout à loisir tabasser vos ennemis sans leur laisser une seule chance de riposter. Couplé à un style de combat comme « Démon Blanc », ça peut vite retourner la situation en votre faveur.
Le mode concentration est aussi valable hors combat et vous permet de courir plus vite dans les villages et les zones de combat.
L’EMPIRE DE JADE EST UN ENDROIT MAGIQUE…
C’est ce que vous direz vous aussi après quelques heures passées dans cet univers. Car bien que les graphismes soient le point faible du jeu et de loin, ce qui est un défaut récurrent dans les jeux tournant sur le moteur de jeu de Bioware sur la Bobox (KOTOR 1 et 2 sont loin d’être les plus beaux jeux de la console), il découle du monde de Jade un onirisme que j’ai rarement vu dans un jeu, sauf peut-être dans Okami et Zelda : Majora’s Mask ainsi que Wind Waker. Le jeu possède un univers enchanteur qui expose de très beaux paysages ainsi que certains lieux de toute beauté, comme le sanctuaire dans les nuages ainsi que la cité impériale. Tous les sprites sont également recouverts d’une espèce d’effet de « scintillement » (désolé, incapable de l’exprimer autrement) qui corrobore le côté onirique de la chose. Les animations, bien que dépassées graphiquement, sont très bien et le mouvement des lèvres suit bien les paroles. Mais là où le jeu frappe fort par rapport à KOTOR 1 et 2, c’est qu’il n’y a AUCUN ralentissement à l’appel, ni dans les phases d’exploration ni dans les combats.
Tout au plus il y a quelque bugs de collision une fois de temps en temps, mais rien qui fasse planter le jeu de quelque manière que ce soit.
L’ONIRISME SE FAIT AUSSI EN MUSIQUE…
…et c’est pas les fans de Zelda ou Final Fantasy qui me contrediront. Les musiques de Jade Empire sont très bien intégrées au jeu et font parfaitement ressortir l’ambiance voulue. Contribuant vraiment à faire du soft ce qu’il est, à savoir un périple onirique dans une Chine ancienne légèrement transfigurée, elles sont bien faites mais, parce qu’il y a toujours un « mais », les musiques des combats sont juste un ton en dessous. Non pas qu’elles soient mauvaises, loin de là, mais elles sont juste moins bonnes que les autres.
Pour ce qui est des bruitages, ils sont très bons, les bruits de coups et de lames ressortant assez bien et permettant de savoir immédiatement si vous avez touché votre ennemi.
Pour ce qui est des voix, le jeu dispose d’un doublage en français intégral qui est vraiment bien réalisé.
ÊTRE UN GRAND GUERRIER C’EST FACILE…
…surtout grâce à la maniabilité « fingers in the nose » de Jade Empire. Il y a néanmoins deux types de commandes : celles de combat et celles d’exploration.
Pour les commandes de combat, la touche A sert à l’attaque normale, X permettant d’asséner à l’ennemi un coup puissant - qui mettra plus longtemps à sortir car devant être chargé au préalable (il est à noter que la combinaison des deux touches lancera une attaque de zone, bien utile si vous êtes encerclé). La touche Y permet de se mettre en mode concentration (j’ai déjà expliqué plus haut à quoi ça servait) et B à parer ou à éviter, selon qu’on laisse le stick en place ou qu’on le dirige d’un côté ou d’un autre. Sachez juste que des saltos sont possibles. La touche blanche, quant à elle, active les soins de Chi, tandis que la noire contrôle les frappes de Chi. Bon tout le monde suit ? (On se réveille au fond de la classe !!)
Parce que c’est pas fini : les deux gâchettes vont vous permettre de changer de cible et la croix directionnelle de switcher de style de combat. Le stick de gauche servira à diriger le personnage et le stick droit à déplacer la caméra. Ouf !!
Pour ce qui est des commandes d’exploration, y en aura pour moins longtemps : la touche A permet de parler, prendre, enfin bon… interagir avec l’environnement, tandis que X sera employée pour manipuler la mini-carte. Les autres touches servent à la même chose qu’en mode combat (changer de cible etc.).
INTÉRÊT ET DURÉE DE VIE
L’intérêt du jeu est très simple. Si vous aimez les action-RPG, foncez et vous ne serez pas déçu. Si vous êtes fan des jeux de Bioware, vous pouvez également foncer car Jade Empire ne renie pas sa filiation avec les autres jeux de la firme, et propose un concept original et rafraîchissant.
Concernant la durée de vie, la première fois comptez environ 40 h, avec quelques quêtes annexes ainsi que ¾ des styles de combat. Pour ce qui est de les avoir tous, là, c’est une autre histoire, certains étant ardus à obtenir sans un minimum de recherche et d’allers-retours entre les différentes villes. De plus la quête principale est vraiment riche en surprises et ce, tout au long du jeu.
« JE SUIS DANS UN MONDE MERDIQUE !! »
Cette citation, tirée de Full Metal Jacket, illustre parfaitement ce que vous ressentirez en éteignant la console après une partie de Jade Empire. Bien que permettant moins de choses que KOTOR, il possède une véritable âme bien retranscrite par ses graphismes qui, bien qu’assez moyens, participent à son onirisme à plein tube. Le système de combat, très complet, ainsi que ses musiques finiront de vous convaincre que ce jeu est un HIT comme tous les jeux Bioware, qui signe une de ses seules franchises maison (Baldur’s Gate, c’est Donjons & Dragons et KOTOR, c’est Star Wars, dois-je vous le rappeler). D’ailleurs ça se voit que c’est pas un jeu à licence, car les développeurs se sont lâchés. Les action-RPG ne se bousculant pas au portillon de la Xbox, Jade Empire reste l’empereur de ce style de jeu sur la console.
Un conseil cependant : achetez la version collector…