Dark Project : Deadly Shadows est un jeu vidéo Xbox publié par Eidosen 2004 .

  • 2004
  • Aventure

Test du jeu vidéo Dark Project : Deadly Shadows

4/5 — Exceptionnel ! par

Dark Project : Deadly Shadows est un jeu Xbox sorti en 2004. Bien qu’il n’en porte pas le nom (en France), il fait partie des Thief, série d’infiltration hautement reconnue dans le monde du PC (le titre original est Thief : The Deadly Shadows). Bien que les deux volets originaux aient été développés par Looking Glass Studios, ce n’est pas le cas ici, car la société avait déjà déposé le bilan depuis quelques années lors de la parution de ce volet. Ce jeu-ci a donc été développé par Ion Storm, studio connu car ayant mis au jour Deus Ex : Invisible War, et qui se trouve être aussi la société de Warren Spector, le génial créateur du premier Deus Ex. Le jeu est édité par Eidos.

PRÉSENTATION

Le jeu nous met dans la peau de Garrett, maître cambrioleur et héros des précédents Thief. Le jeu commence alors que votre recéleur, Perry-sans-pitié, entend parler d’un certain Seigneur Julian, censé venir ce soir faire un tour à l’auberge de la ville. Ce « seigneur » aurait sur lui un paquet de grande valeur, ce qui explique que vous vous sentiez obligé de le lui dérober. Vous vous rendez donc à l’auberge pour votre première mission, qui fait office de tutoriel vraiment bien foutu. Une fois le précieux bien volé, un mot à l’intérieur vous apprend qu’une opale de grande valeur est cachée dans la demeure du petit seigneur. Vous voilà donc parti pour votre deuxième mission. Une fois ceci fait, vous vous retrouvez pris dans un conflit d’intérêts entre trois factions, les marteleurs, les païens et les gardiens, à propos d’une prophétie pas très nette mais dont vous êtes visiblement l’élément central. Voilà pour le début du scénario, pas mauvais du tout.

GAMEPLAY

Dark Project : Deadly Shadows est un jeu d’infiltration en 3D proposant deux types de caméra : 1ère personne (comme dans les autres volets de la série) et 3ème personne (une des petites nouveautés). La vue à la 3ème personne est rudement pratique car proposant un bien meilleur angle de vision, mais cela ne reste que mon avis. Vous devez donc effectuer des cambriolages aux quatre coins de la ville, avec toujours pour objectif de dérober un objet de grande valeur.

Le jeu reprend le système de « gemme » mis en place dans les précédents épisodes, et repris par la suite dans la série Splinter Cell. En clair, plus la « gemme » en bas de l’écran est foncée, moins les ennemis peuvent vous repérer. Sinon, on retrouve tout l’armement de Garrett qui va bien, à savoir la matraque, la dague, et bien sûr l’arc avec ses flèches à eau (pour éteindre les torches sur votre passage), à mousse (pour étouffer les bruits de vos pas), à bruit (pour détourner l’attention d’un garde) et d’autres, comme les flèches incendiaires.

Le jeu propose quelques nouveautés par rapport à ses aînés. La première - et pas des moindres : la ville vous est ouverte, vous permettant de vous balader dans les différents quartiers. Certains se débloquent au fur et à mesure de votre progression dans l’histoire, comme le quartier portuaire, ou encore la vieille ville. Le jeu vous impose également d’aller chez votre recéleur pour pouvoir vous débarrasser de vos trésors « durement » acquis. Cependant, il est bon de savoir qu’un recéleur acceptera de l’or, par exemple, mais pas les pierres précieuses, vous forçant à aller chez un autre revendeur pour complètement écouler votre stock.

La milice de la ville ne vous ayant pas vraiment à la bonne, vous devrez rester discret pour ne pas vous faire arrêter. Sinon c’est tout droit en prison, lieu dont vous devrez bien sûr vous évader. Mais les surprises concernant la ville ne s’arrêtent pas là ; car après avoir entendu deux citoyens, lors d’une balade en ville, parler d’une tierce personne ayant acquis récemment un objet de valeur, vous pouvez ensuite vous rendre chez lui pour le dérober !! Les citoyens parcourant les rues portent aussi des bourses d’argent à la ceinture, qui n’attendent que vous pour être volées !

Garrett a également glané de jolies choses lors de cet épisode, comme un œil mécanique lui permettant de voir dans le noir et de zoomer, mais aussi, plus loin dans le jeu, une paire de griffes qui lui permettront d’escalader certains murs. Il peut aussi, désormais, se coller au mur comme un bon petit Solid Snake en herbe.

En bref, c’est que du bon !!

Mais parlons des missions, le point central du jeu. Vous devrez toujours subtiliser une chose précise, mais le jeu propose aussi des objectifs secondaires, comme voler un certain pourcentage du butin présent sur la carte, ou bien dérober un certain nombre d’objets d’exception (assez difficiles à trouver, par ailleurs), mais aussi éviter de causer des décès, car vous n’êtes pas un assassin.

GRAPHISMES

Le jeu est mitigé sur ce point. Reprenant le moteur de Deus Ex : Invisible War, il affiche des textures plus que correctes, ainsi que des effets de lumières à tomber. Les effets de particules sont rudement bien foutus, et la lueur de la lune passant par une fenêtre est limite onirique. Il est bon de préciser que le jeu se déroule uniquement de nuit. Mais le problème est ailleurs : on relève un très grand nombre de bugs de collisions, ainsi que des problèmes d’IA qui pourrissent le jeu à plus ou moins grande échelle. Les gardes sont d’une stupidité à faire peur, obligeant le joueur à jouer en difficile, voire extrême, pour se sentir en danger. C’est bien dommage, car le soft aurait vraiment pu être un hit sans ça. Sur ce point je ne félicite pas les équipes de Ion Storm, bien qu’il est vrai que l’IA soit aussi le problème majeur de la série des Splinter Cell.

MUSIQUE ET BRUITAGES

Pour ce qui est de la musique, c’est bien simple : il n’y en a pas, car on est dans un jeu d’infiltration. Le style de jeu lui-même ne saurait se prêter à ce genre d’exercice, car c’est de la PURE infiltration ; pas comme MGS, qui nous laisse vider nos chargeurs sur les ennemis sans jamais être inquiété.

Les bruitages, eux, sont top et ne dénaturent jamais l’ambiance du jeu.

Les voix sont exemplaires, bien qu’entièrement en anglais. Personnellement j’adore la voix de Garrett, mais malheureusement les gardes ont presque tous la même.

MANIABILITÉ

Le jeu possède une maniabilité assez simple. Le stick de gauche sert à faire avancer Garrett et à lui faire effectuer des pas de côté, tandis que le stick de droite dirige la vue. X le fait s’accroupir, B le colle contre un mur et Y lui permet de sauter ou de grimper à un mur. Le bouton A sert à interagir avec l’environnement (ouvrir des portes, voler un truc etc.) et le Blanc à sélectionner un item, que l’on pourra ensuite utiliser avec la gâchette gauche. Le bouton Noir fait défiler les armes, que l’on utilise avec la gâchette droite.

INTÉRÊT ET DURÉE DE VIE

Le jeu s’adresse à tous les fans de la série Thief, ainsi qu’à ceux qui ont fini tous les Splinter Cell sur le support. Il propose une ambiance vraiment sympathique et fait honneur à ses aînés, grâce à certaines missions tout bonnement mémorables. Mention spéciale à celle se déroulant dans le clocher d’une cathédrale.

Pour ce qui est de la durée de vie, le jeu est loin d’être court, bien que cela dépendra pas mal de votre façon de jouer. Il propose quatre modes de difficulté, de facile à très difficile. Mais là où ça fait mal, c’est que la difficulté choisie influe sur vos objectifs de mission. En difficile, vous devrez par exemple récupérer 70% du butin présent sur la carte et trouver trois objets d’exception. Le mode de difficulté modifie aussi le champ visuel des gardes ainsi que leur ténacité.

Bref, c’est assez bien pensé. En normal, comptez environ 20 heures de jeu la première fois, certaines missions étant loin d’être évidentes.

EN CONCLUSION

Dark Project : Deadly Shadows est un très bon jeu d’infiltration, qui fait honneur à ses aînés, mais dont les tares d’IA l’empêchent de les rejoindre au panthéon des jeux du style.

Proposant de bons graphismes, des missions vraiment sympa ainsi qu’un bon système de jeu et quelques nouveautés vraiment bien réalisées, il vaut le détour mais ne s’impose malheureusement pas en maître. Reste un jeu plus que correct mais pas excellent.

Quelqu’un d’autre lui aurait sûrement mis 6 ou 7 à cause de ses bugs, mais dans ce cas-là quel note mettrait-il à Morrowind ?

J’ai bien aimé cet épisode, donc…

Verdict: 8/10

Dark Project : Deadly Shadows