Il arrive parfois que l’on se retrouve avec des jeux sans qu’on le veuille. C’est ce qui m’est arrivé avec Burnout 3. J’étais parti au marché aux puces acheter un Splinter Cell, mais en rentrant j’avais un Burnout 3. Sûrement un tour de passe-passe du vendeur, mais passons. Me voilà donc avec un jeu que je ne connaissais que de nom, et non remboursable. Alors, autant le tester avant de le ranger sur son étagère, parmi d’autres jeux aux boîtes vertes.
Un air de déjà vu à première vue
Le jeu n’a rien d’innovant de prime abord ; comme dans tous les jeux de course, on retrouve les mêmes ingrédients de base : jolies voitures, pistes plus ou moins tordues, des turbos, des chronos à battre, et ce qui commence gentiment à apparaître depuis quelques années : un mode on-line (nous y reviendrons plus tard). Rien de spécial qui pourrait rendre ce jeu accrocheur. Et pourtant, et c’est là ce qui m’a le plus surpris dans le jeu, il y a un mode particulier, assez novateur : le mode crash.
Assureurs auto, ne lisez pas ceci
Le mode crash, sans doute LA grosse surprise de ma journée. Dans ce mode, on choisit sa voiture (préalablement débloquée dans le mode de course normal, auquel nous reviendrons plus tard), un lieu de crash, et on fonce dans le tas. Littéralement. En fait, le but est de causer un maximum de dégâts, pour atteindre certains seuils. Pour faire clair : dans la première zone de crash, vous devez faire au minimum 40.000 $ de dégâts pour débloquer la zone de crash suivante (ça paraît beaucoup comme ça, mais avec un tantinet d’entraînement, la facture dépassera allègrement les 500.000 $, parfois le million). Et c’est pas tout, car avec tout cet argent, vous débloquerez au fur et à mesure de nouveaux véhicules dédiés aux crashes. Cela va du simple pick-up au bus new-yorkais, et franchement, avec le bus, c’est un vrai plaisir de causer autant de morts et de désolation :D (comptez tout de même 70 millions pour le bus, ce qui vous usera le pad pendant de longues heures). Ahhh ça fait du bien, parfois, de tout casser. Aussi, entre le moment du premier impact et la fin du crash, vous pouvez faire ce qui s’apelle un « aftertouch ». L’aftertouch, ou en français mal traduit, le mode ralenti. En appuyant sur le bouton A pendant le crash (écoutez bien, c’est aussi valable pendant les courses normales dont on va parler d’ici quelques lignes), tout se ralentit, et vous pouvez « piloter » votre carcasse de véhicule afin de causer encore plus de dégâts (par exemple, en fonçant sur un autre véhicule pour qu’il bloque la circulation, ou sur un bonus explosif). Enfin, pour terminer ce paragraphe super long et chiant, je vous parlerai des divers bonus dispersés le long des zones de crash. En les touchant, avant et pendant le crash, vous pourrez augmenter les dégâts occasionnés. Les bonus sont : le turbo, les multiplicateurs de dégâts X2 et X4, l’explosion du moteur (qui peut aussi se produire après un certain nombre de voitures détruites, en appuyant sur B, et ainsi produire 2 explosions ; c’est tout un art, la casse…) et le « heatbreaker » qui divise votre score par deux.
Après la casse, la course
Burnout 3 n’en reste pas moins un jeu de course assez classique. Les différentes courses, réparties sur les 3 continents de l’hémisphère nord (Amérique du Nord, Europe et Asie, ne me remerciez pas), se débloquent une à une et peuvent se jouer en différents modes, tels que la course simple, le chrono au tour, le duel (on gagne la voiture de l’autre, qui en général vous lamine en vitesse de pointe), et les courses « Road Rage », dans lesquelles vous devez envoyer vos ennemis dans le décor le plus de fois possible (toute pulvérisation d’un concurrent, nommée « Takedown » dans le jeu, double votre barre de turbo et la remplit au max). C’est assez jouissif.
Une fois vos courses finies, vos points seront comptabilisés. Les takedowns effectués, les points gagnés en dérapant, en effectuant des vols planés, en roulant en sens inverse, j’en passe et des meilleurs. Ces points vous permettront de débloquer de nouvelles voitures, toujours plus performantes, utilisables aussi bien pendant les courses qu’en mode crash libre. Au fur et à mesure que vous terminerez les courses, les suivantes se débloqueront dans d’autres continents. Notez que les gars de chez EA n’ont pas eu droit à un voyage en Europe, et cela se voit sur les autoroutes italiennes, peintes avec des marquages américains et les doubles lignes jaunes en ville…
Au total, une soixantaine de voitures sont débloquables, plus celles exclusives au mode crash. Y a de quoi faire. :)
Des défauts tout de même
Malgré le fait que Burnout 3 soit assez jouissif, il n’est pas exempt de défauts, tant au niveau du gameplay que de l’aspect technique. Du côté gameplay, deux gros défauts sont à déplorer : le « DJ », qui vous explique gentiment comment jouer, vous tapera vite sur la tête avec ses commentaires dont on se passerait bien. Encore heureux qu’il soit désactivable dans les options sonores. Un autre défaut est que l’équipe d’EA a décidé, sans doute pour simplifier le jeu, de ne pas donner les noms des voitures. Ainsi, au lieu de rouler en Chevrolet Corvette C5R ou en Subaru Imprezza WRX STI, on roule en « compact 1 » ou en « Muscle customize », et c’est bien dommage, car moins immersif (mais je comprends que pour le petit de 6 ans qui pige à peine comment jouer, cela soit plus simple, quitte à perdre un public de vrais gamers…).
Du côté technique, mise à part l’absence de support de volant d’après la boîte (j’ai pas de volant, j peux pas vérifier), il n’y a pas grand chose à redire. Les graphismes sont beaux et colorés, la Xbox est bien exploitée à ce niveau-là, ainsi que du côté sonore. En plus, le jeu est compatible avec les CD ripés dans la console, ce qui permet de changer de musiques car celles du jeu, bien qu’agréables pendant une course, ne sont pas du goût de tous (moi j’apprécie plus les musiques de Need for Speed Underground, mais les goûts et les couleurs, ça se discute pas.)
Le multijoueur on/off-line
Nous terminerons ce test par le multijoueur. Être 4 à essayer de s’envoyer dans le décor sur la même console est un plaisir rare. C’est sûrement encore mieux quand chacun est chez soi, devant sa télé, grâce au live (j’ai pas de compte live, j’ai pas pu tester). Les modes crash en duo permettent de faire encore plus de dégâts (c’est tout bonnement monstrueux), ou bien les compétitions de crash on-line (tout le monde se crashe dans son coin, le meilleur crasheur passe en replay chez les concurrents) permettent de bien s’occuper un temps. Mais on finira quand même par ranger ce jeu, à l’intérêt finalement limité en solo.
En conclusion : la conclusion
Pour conclure, je n’en veux pas trop au vendeur de m’avoir refourgué ce jeu, dont le mode crash m’a vraiment surpris et me sert de déstresseur en cas de besoin, mais le côté course du jeu (70% du jeu tout de même) ne présente qu’un intérêt limité, et ne m’attire pas plus que ça.