Avis à tous les fans de Lara : je ne colle pas un 6 au jeu dans un élan de haine misogyne, comme pourraient un peu le faire les ex-admirateurs de la miss ayant fini (comme moi) par en avoir marre de ses aventures. Lara a ressurgi de sa TOMB y a déjà quelques épisodes et elle l’a fait d’une manière tout à fait honorable… je salue l’effort de Crystal Dynamics, mais au demeurant, y a quand même encore de quoi bouder.
Bon, on est loin du temps où la belle était vraiment devenue bête… mais aujourd’hui, la nouvelle recette montre quelques faiblesses, LET’S CHECK IT OUT.
Un trait sur le passé
D’une série MORTE, la saga Tomb Raider s’est changée en une série « inconséquente »… honnêtement je me demande pourquoi, puisque les récents opus étaient tous d’une bonne facture. Simplement voilà, on joue à ces nouveaux Tomb Raider avec un certain détachement, sans s’étonner de crever 10 000 fois dans les passages délicats et sans vraiment éprouver une excitation furieuse pour la majorité des casse-têtes, pourtant bien pensés.
Tomb Raider Underworld n’est pas un mauvais jeu… LOIN DE LÀ. Mais il a toutes les tares de ses récents ancêtres, et n’amène que trop peu de nouveautés appréciables (il sabre même le classique manoir, qui rafraichissait pourtant la saga systématiquement. D’ici quelques temps, seuls les vrais aficionados de la belle Lara s’en souviendront).
Maintenant, entrons dans le test à proprement parler (et vous verrez que finalement je suis assez indulgent).
LE TEST
Dans cet épisode, Lara explore les 4 coins du globe pour retrouver des ruines nordiques disséminées un peu partout et s’emparer du marteau de Thor (ho merveilleux… burp). Ses vieilles ennemies sont également de la partie et tenteront de lui mettre des bâtons dans les roues… et alors là, honnêtement, je ne connais pas assez la mythologie Tomb Raider et ne saurais pas vous dire qui est qui, etc. Mais bon, on a droit a un sacré paquet de « drôles de dames » qui, régulièrement, apparaissent dans le scénar pour s’en foutre plein la tronche dans des cinématiques aux enjeux confus. On n’peut pas dire que le scénar soit rondement mené… mais pourtant qu’est-ce qu’il démarre bien.
LES PREMIERS INSTANTS
L’histoire commence par un dramatique FLASH-FORWARD. Le somptueux manoir Croft EXPLOSE alors que vous venez tout juste d’appuyer sur start… ça fait une drôle d’impression… très joli effet de mise en scène.
Alors que Lara tente de fuir le bâtiment en flammes, son vieux pote Zip se met à lui tirer dessus comme un gangsta qui se serait fait voler une part de pizza.
Le vieux majordome ne peut réprimer un râle « NE TIRE PAS, C’EST LARA » alors que Zip, furieux, envoie des pruneaux dans tous les sens en grommelant « JE SAIS ».
Cette introduction brutale coupe et nous nous retrouvons quelques temps auparavant, avec l’amie Lara en petite tenue, sur un petit bateau perdu au milieu de la Méditerranée (ça laisse rêveur), en quête d’artefacts engloutis. Dans ce premier « vrai » niveau il vous faudra plonger au fond de la mer, absolument IMMENSE, et explorer les fonds marins et les ruines qui s’y trouvent. Les fonds marins s’étalant à perte de vue, la faune, la flore, les effets de l’eau sur le corps de Lara, les ruines suintantes, etc. etc. etc., c’est SPLENDIDE.
Comme vous l’aurez compris, dés le départ, le maître-mot dans ce nouvel opus est « spectaculaire »… tout apparaît démesuré, sublime, scrupuleusement détaillé. Après 5 minutes de jeu on en a déjà pris plein la gueule. Le climax de ce premier niveau, avec son impressionnante pieuvre géante (que l’on découvrait dans la bande-annonce) en guise de boss, ne fera que confirmer cette volonté d’en foutre des tonnes et des tonnes dans la trombine du pauvre joueur qui passait innocemment par là.
Malheureusement, à partir de ce merveilleux départ, les choses ne vont faire que se décanter doucement.
Alors pas d’inquiétude, quand je dis doucement, c’est vraiment doucement… mais bon, clairement, le jeu s’essouffle jusqu’à son dénouement.
PETIT À PETIT
A chaque début de stage, vous aurez droit à un choix d’armes (pas vraiment excitantes) et de costumes (généralement 2), plus ou moins couvrants.
Ces possibilités de configurations sont plaisantes mais trop pauvres. Les armes ne servent pas assez dans le jeu pour présenter un quelconque intérêt (et de toute manière elles ne présentent pas vraiment de grosses différences) ; les costumes, pour leur part, ne sont pas suffisamment nombreux et il n’est pas possible d’en débloquer (exception faite du seul, unique et merdique que l’on débloque pour le premier niveau en finissant le jeu).
Si on oublie que les costumes légers sont de toute façon plus sexy, laisser apparente la peau de la jeune femme permet d’apprécier le travail minutieux qui a été fait dessus pour la couvrir de salissures, de sueur, d’humidité etc. Un très beau travail, très réaliste et plaisant… j’ai peut être les yeux aimantés par la chair fraiche, mais il ne me semble pas que les vêtements de Lara aient bénéficié d’un traitement similaire ; si ses fringues peuvent se mouiller, elles sont rarement cracra et globalement on y croit moins.
Sinon, eh bien globalement la maniabilité du jeu est bonne, Lara répond bien, saute dans tous les sens comme on en a envie, ses actions sont faciles d’exécution (ça fait plaisir, quand on pense aux premiers épisodes de la saga en comparaison). Malheureusement, tout cela est déservi par une caméra très capricieuse et quelques approximations, pas franchement appréciables dans un jeu qui demande au joueur d’opérer des suites de déplacements d’une précision parfois chirurgicale.
Il n’est pas rare d’effectuer toute une séquence de grimpette et de se retrouver coincé sur un petit rebord, avec la caméra qui ne daigne pas montrer ce qui se trouve en face et un décor trompeur, qui laisse penser qu’un détail sans intérêt est une prise potentielle à laquelle s’accrocher.
En conséquence, il ne sera pas rare que « par dépit » et « pour tester », vous vous jetiez niaisement dans le vide pour voir Lara s’écrabouiller comme un pantin désarticulé quelques mètres plus bas.
Par chance, les concepteurs sont indulgents et vous font recommencer quelques mètres avant votre chute mortelle… mais ce type d’erreurs récurrentes finissent par agacer.
Sans ce genre de pépins, ont aurait facilement pu courir de partout en lançant son grappin, s’élançant dans le vide pour s’agripper à une plate-forme avant de bondir illico sur une autre… mais non… Tomb Raider n’est pas Prince of Persia.
Attention, ce n’est pas nécessairement un mal ; ici les déplacements sont réfléchis, calculés, minutieux, on a même droit à un amusant système de sonar permettant d’analyser le décor et de découvrir les prises difficiles à voir (très bien vu). C’est une approche très différente du jeu de voltige, mais même ainsi le jeu aurait gagné à être plus permissif, rapide et « spectaculaire ».
Enfin bon, c’est un petit grief.
Notons quand même que les concepteurs sont très gentils et nous offrent une sorte de soluce incorporée, qui permet à tout moment de demander à la brave Lara de lâcher de menus indices aux joueurs perdus. C’est un apport qui aide beaucoup quand on délaisse le jeu plusieurs jours (ben ouais, on peut pas toujours rester devant sa console).
MUSIQUE ET SONS
Côté son, tout est très bien fichu, les rares musiques ponctuent l’action de thèmes mystérieux ou (dans les passages plus épiques) évoquent les thèmes de la saga Indiana Jones. Dans ses nombreux silences, le jeu adopte des ambiances sonores où les sons naturels tissent discrètement des esquisses de mélodies inquiétantes. C’est du très bon travail, très discret et très agréable.
BASTON
Bien plus grave, les combats que Crystal Dynamics s’acharne depuis un moment à rapprocher de ceux d’un Devil May Cry, ne fonctionnent pas tout à fait. Lara envoie de terribles coups de pied au corps à corps, si terribles qu’ils se révèleront dans bien des cas plus efficaces que les malheureux pistolets à eau que Lara traîne depuis le début de sa carrière, et qui ne feraient même pas de mal à un bébé dans un berceau. Esquiver les attaques des adversaires n’est pas une mince affaire, à moins de leur sauter sur la tête… cabriole amusante mais pas toujours réalisable et pas toujours très utile.
On pourra aussi, occasionnellement, déclencher une sorte de bullet time pour tirer en pleine tête de ses ennemis. Au fur et à mesure, ce petit « pouvoir » finit par lasser (mais il a l’avantage de tuer en 1 coup), tout comme les combats dans leur ensemble, complètement dénués de variété.
Dans certains stages, il est possible de prédire à quel moment il va y avoir une salve d’ennemis… ça ne manque jamais, les rencontres sont terriblement téléphonées et, pour couronner le tout, le bestiaire du jeu, bien que varié et rempli de bêtes effrayantes, est très très très MAIGRE.
On regrettera d’ailleurs que le décor somptueux de la Thaïlande (le meilleur stage du jeu) ne grouille pas plus d’une faune sauvage… mis à part quelques perroquets, vous ne croiserez pas grand chose et c’est fort dommage (et encore, c’est le stage le plus vivant).
Plus tard dans le jeu, vous serez amenés à combattre des araignées géantes et des morts-vivants. Plus le jeu avancera et plus les combats seront brouillons ; le dernier niveau propose quelques séquences de carnage complètement bordéliques dans lesquels Lara éclate ses ennemis à grands coups de marteau atomique. A ce niveau-là du jeu on n’attend plus rien des combats… et c’est fort dommage.
Chute douce mais fatale
Passé un certain stade, les niveaux fabuleusement vastes offrant une sensation de liberté (on note un magnifique niveau en moto) et des environnements luxuriants à tomber, vont faire place à des décors de plus en plus répétitifs, des espaces étriqués (à de rares exceptions près) et une modélisation pas franchement soignée, flanqués de textures déprimantes et sans variété. On commence dans le feu, les tropiques, le grouillement fou de détails, on finit dans la glace, la grisaille, la pauvreté graphique, les lueurs verdâtres horribles ET LES TENUES CHAUDES pour l’amie Lara (snif).
Y aurait de quoi calmer un caribou en rut.
Comble du blasphème, on a droit à une rediffusion d’un niveau sur un bateau déjà traversé au début du jeu et, pire que tout, on le traverse de la même manière ; le côté « spectaculaire » de la première fois en moins.
THE END
Le dernier stage, après une belle introduction, ne sera qu’un morne corridor rempli de zombies avec une salle de pièges. Le « boss » final est un puzzle pas franchement passionnant, et la conclusion du jeu s’oublie aussitôt qu’elle est passée.
On reste un peu sur le cul… puis on se demande si on a débloqué quelque chose.
Oui oui, ne vous inquiétez pas… en finissant le jeu, on débloque une tenue pour Lara, laide et dispo uniquement dans le premier stage ; puis on débloque un mode « chasse au trésor », consistant en fait à revenir dans les stages déjà visités, laissés dans l’état où on les a quittés (c’est-à-dire avec toutes les énigmes résolues) et juste des items disséminés de ci de là à ramasser pour débloquer des illustrations, sur lesquelles on ne pourra même pas zoomer, comme il conviendrait pour les apprécier à leur juste valeur.
Ha, puis on peut aller faire trempette dans le manoir Croft. HA NON en fait… quelqu’un me signale que dans cet épisode, exceptionnellement, ce n’est pas possible… ZUT ! TRÈS GROSSE ERREUR DE LA PART DES CONCEPTEURS.
…
Ben ouais, tout ça c’est pauvre…
Perso, je vous confesse que quand j’ai lu que la tenue secrète de Lara c’était un joli bikini, ça m’a tenu en haleine pour finir le jeu… en fait, loin d’un vrai bikini, c’est une bête combinaison de plongée très couvrante qui n’a rien de très joli. Cet épisode de Tomb Raider est franchement radin et, avec une Lara aussi mignonne, on aurait bien apprécié des tenues la mettant en valeur. Le Xbox live viendra-t-il y remédier, nous sera-t-il permis de voir se pavaner la belle en petite tenue (contre du pognon… argh) ?
Conclusion
Un contenu très pauvre et une aventure qui s’essouffle doucement, une caméra maladroite et des environnements capricieux, qui gâchent la voltige qu’aurait autorisé le gameplay bien foutu de cet opus, un scénario rachitique, des environnements répétitifs, une aventure au demeurant assez courte. Tomb Raider Underworld est un jeu sympathique offrant quelques vrais passages d’anthologie, mais il souffre de trop de défauts pour se hisser aux sommets.
Les fans de la saga (et de Lara elle-même) apprécieront tout de même ce bon cru qui fait passer un bon moment entre action et réflexion devant sa machine, mais ils s’apercevront sans doute qu’encore une fois, quelque chose pèche chez la miss Croft pour que VRAIMENT, l’aventure soit culte.
Le plus important, c’est sans doute que depuis les derniers épisodes catastrophiques d’Eidos, Crystal Dynamics a su remettre la franchise sur pieds… maintenant il faut attendre LE déclic génial et heureusement, quelque chose me dit qu’on n’en est pas loin.
Puis reste Lara… nan nan, vous foutez pas d’ma gueule, c’est toujours plaisant de la voir au top de sa forme, en train de grimper partout et de foutre des coups de boutoirs à des squelettes, on ne me sortira pas ça de l’esprit.
Bisous Lara et A+ les jeunes.
PS: un petit ajout de ma part au jour où l’add-on « Sous les cendres » (que je n’ai pas encore testé) est paru, plusieurs nouvelles tenues sont disponibles gratuitement sur le xbox live, les deux plus intéressantes sont celle « classique » des épisodes 32-bit (le haut vert moulant) et le costume « legend » de l’opus du même nom. Les autres ne sont pas extra mais tout de même très bienvenues et rattrapent pas mal le grief que j’avais fait au jeu. Rien de très sexy en perspective cependant, si ce n’est dans « SOUS LES CENDRES » qui amène apparemment son lot de VRAIS bikini (youpi) mais pour en profiter il faudra payer 10 euros. Pour une extension visiblement très appréciée et des tenues affriolantes ça vaut sans doute le détour, à vous de voir, moi je m’en vais l’acheter, coquin que je suis.