Mortal Kombat est un jeu vidéo Xbox 360 publié par Warner Bros. Interactive Entertainment Inc.en 2011 .

  • 2011
  • Combat

Test du jeu vidéo Mortal Kombat

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Qui ne connaît pas Mortal Kombat ? … Pourquoi y en a quelques-uns là-bas au fond qui lèvent la main ?

Rah ! mais c’est vrai qu’aujourd’hui on a déjà des gamers en culotte courte qui ne se sont pas essayé au premier soft de la série, d’autres qui étaient trop jeunes pour se frotter à la première trilogie sans devenir verts d’horreur devant les fatalités et autres réjouissances qui ont fait la gloire de la saga, avant que la 3D ne vienne tout ruiner.

Enfin, je lance la pierre sur la 3D mais si vous avez quelque peu suivi les suites innombrables qu’a connues la série après son passage à la 3D, vous ne devez pas être sans savoir qu’en réalité, Mortal Kombat n’a jamais disparu de la scène vidéoludique… Le comble c’est qu’hormis un 4eme épisode (celui qui marque la rupture avec la 2D) un peu hésitant faisant figure de bouc émissaire, la série a toujours proposé des innovations et contenus fort sympathiques. Mortal Kombat boudé par le public… ? Eh bien oui ! Pourtant on ne peut pas dire que cela ait été totalement infondé… et pour cause : après de nombreux essais, des ajouts inutiles (un mode karting, un mode échec), des modifications de gameplay infructueuses (les fatalités configurables ridicules), la saga, tout en restant d’un niveau honnête, ne décollait pas vraiment…

Vous souvenez-vous d’une époque où MK était aussi fluide et agréable à jouer qu’un Street Fighter ? Aussi riche qu’un Soulcalibur ? Enfin bordel… d’une époque où MK était aussi abouti qu’un vrai jeu de combat et pas juste drôle pour ses hectolitres de sang déversés à l’écran et ses fatalités ?

Ben non, parce que quoi qu’on en dise, MK n’a jamais fait partie des grands noms de la baston pour ses qualités de finition technique, d’équilibrage et de richesse de jeu. MK c’est avant tout un jeu qui choque, un jeu qui tâche, un jeu qui fait se dire « NON MAIS QU’EST C’QUE JE VIENS DE VOIR !!! » quand l’un de ses combattants se fait précipiter dans une fosse pleine de pics ou écarteler.

Historiquement, c’est en partie MK lui-même qui a entraîné sa chute, le succès de ses deux premiers épisodes ayant entraîné une « relaxe » générale sur la représentation de la violence et du sang dans les jeux vidéos (même Nintendo a fini par passer l’éponge). Aujourd’hui, des giclées de sang après qu’un combattant se soit pris un pain dans la figure dans à peu près n’importe quel jeu, ça surprend qui ?

MK devait proposer mieux et n’a pas véritablement réussi, sombrant d’abord dans l’oubli, puis dans une longue phase de discrétion…

LE RENOUVEAU

Heureusement MIRACLE ! Mortal Kombat est de retour après une sacré cure de jouvence. Après un épisode « Armageddon » jouissif, qui semblait boucler à tout jamais la série et la condamner à un reboot, puis un épisode MK VS DC UNIVERSE hors sujet mais tout à fait sympathique (et qui pose les bases de ce MK9), nous voilà donc avec le MK nouveau. Il s’agit d’un faux reboot qui, sous un titre épuré, revient aux origines tout en poursuivant QUAND MÊME la trame développée dans les opus précédents (fallait le faire), proposant donc, pour les newbs : une nouvelle base et pour les old warriors et les fans : la suite de l’aventure.

L’HISTOIRE

Alors que Shao Kahn a pété la gueule à tout l’monde lors de l’Armageddon et qu’il s’apprête à gagner le tournoi du Mortal Kombat une bonne fois pour toutes, le pauvre Raiden, dieu du tonnerre, se résout à REBOOTER le cours des choses. Grâce à une incantation et une amulette magique, il retourne dans le passé jusqu’aux origines de la saga Mortal Kombat, pour faire en sorte que l’histoire ne se répète pas de la même façon.

Vous allez donc revivre les grandes heures du début de la saga sous un jour nouveau. Si vous connaissiez le scénario, apprêtez-vous à le voir tantôt répété, tantôt modifié, dans une trame tout à fait passionnante et qui fait honneur à la série. Les rebondissements sont nombreux et il est difficile de lâcher le pad devant ce mode story haletant.

CURE DE JOUVENCE

Le moins qu’on puisse dire c’est que ce coup-ci, un sacré effort de décapage a été fait. Si on pouvait sentir les prémices de cette réussite dans Mortal Kombat vs. DC Universe, on ne pouvait cependant pas se douter de l’ampleur du nettoyage et de la réussite fracassante de cette entreprise.

L’équipe du brave Ed Boon, toujours aux commandes, se débarrasse non seulement des lourdeurs des épisodes 3D en privilégiant un gameplay 2D (façon Street 4), en s’écartant de l’influence néfaste des Soulcalibur et autres Tekken dont l’esprit MK ne se rapprochait pas, mais ils se débarrassent aussi des lourdeurs de la chute des épisodes 2D… à savoir des fatalités démesurément compliquées à effectuer, un gameplay irritant de complexité de manière générale, des idées farfelues que seuls les pires geeks parviennent à mettre en œuvre, etc.

Tout est allégé, simplifié, fluidifié, pour que tant le nouveau joueur que l’ancien puissent apprécier Mortal Kombat DANS SON INTÉGRALITÉ… En effet, pas besoin d’aller chercher les manips des fatalités sur le net ou dans des magazines spécialisés, pas la peine d’être surentraîné pour exécuter les manœuvres diverses et variées, tout est simple, accessible, disponible et on en redemande sans fin.

LE GAMEPLAY

Comme dit, tout a été revu pour être accessible. Pour autant, il ne faut pas croire que le contenu ait été appauvri, au contraire.

Question coups de base, nous revenons aux fondamentaux : poing faible, poing fort, pied faible, pied fort et une touche de parade. Fort heureusement, chaque combattant possède des enchaînements personnalisés aux animations soignées… on est loin des enchaînements « poing droit poing gauche » ad vitam eternam comme les personnages en faisaient - et tous de la même façon - dans les épisodes 2D classiques. Chaque personnage possède son propre style ; une évidence en considérant les autres jeux de baston… mais les mecs de MK ont mis 20 ans à s’en rendre compte (ouch). Bon, mais ne soyons pas trop vache, maintenant que la métamorphose est faite, c’est du tout bon.

Les coups spéciaux ne jouent pas sur le surnombre mais sur la variété, et peuvent tous être « amplifiés » pour voir leurs effets modifiés et leurs dégâts décuplés… une bonne façon d’augmenter le nombre des prises sans amener des complications de mémorisation pour le joueur. Cet aspect ajoute de plus un rien de stratégie, chaque « amplification » de coup coûtant un tiers de la barre de furie.

La barre de furie, autre ajout notable, permet de réaliser les coups amplifiés mais également des « interruptions » dans les combos des adversaires. Enfin, une barre intégralement chargée vous permettra, sur pression des deux gâchettes, de réaliser un coup « X-RAY » particulièrement dévastateur, et lors duquel la caméra passe en mode « rayon X » (comme son nom l’indique) pour dévoiler les dégâts internes portés à l’ennemi.

Ces séquences particulièrement impressionnantes possèdent le défaut d’être répétitives, chaque personnage ne disposant que d’une seule de ces attaques.

C’est fort dommage d’autant que l’idée est excellente, mais cela ne gâche pas vraiment le plaisir, renouvelé à chaque fois.

Question gameplay, mon unique bémol concernera les combos qui, à mon sens, sortent bien trop mal en comparaison de l’intégralité des autres coups. Si les prises et techniques diverses s’enchaînent à merveille dans des combats extrêmement rapides et dynamiques, sortir un combo précis se révèle par contre dans certains cas une gageure, et on préfèrera les combos « simples » à ceux plus élaborés permettant pourtant aux « bons joueurs » de vraiment faire la différence. Quand on voit la simplicité avec laquelle il est possible d’enchaîner dans un Street 4 ou Marvel 3 ça fait un peu tache, mais ce n’est pas gravissime croyez-moi ; on ne vient pas jouer a MK pour voir des ballerines en train de se mettre des claques.

LES MODES

Outre le mode story excellent, pléthore de modes vous permettent de vous casser la gueule en solo ou entre amis. En solo, on notera surtout la présence d’un mode « tour de défis » et d’une « krypte », le premier permettant d’engranger des points (tout comme le mode histoire et le mode arcade), le second permettant de les dépenser pour débloquer toutes sortes de contenus bonus classieux, des costumes alternatifs aux manips des fatalités (qui seront alors affichées dans la liste des coups). Il faut aussi compter sur une ribambelle d’artworks, de musiques, de codes secrets aux effets loufoques, bref, un contenu tout simplement ÉNORME qui réserve de longues heures de fun aux chasseurs de secrets.

D’autres modes plus anecdotiques comme les divers didacticiels (dont un didacticiel de fatalités), les modes « test your might », « test your luck », « test your sight » et « test your strike » viennent ajouter au plaisir sans vraiment briller par leur intérêt… mais admettons que c’est toujours bon à prendre.

Enfin, le gros du jeu demeurera ses modes baston « classiques », sur lesquels les concepteurs ont lourdement planché pour y rendre un peu de fraîcheur.

À côté du traditionnel VS en 1 contre 1 se trouve à présent un mode « en équipe » qui permet, comme à l’accoutumée, à deux joueurs de s’affronter avec chacun 2 personnages, mais aussi à 3 et même 4 joueurs de s’affronter dans une glorieuse orgie sanglante (pas d’allusions fallacieuses).

Ces combats fous furieux seront l’occasion de proposer quelques coups supplémentaires lors des passages d’un personnage à l’autre, et pourront de plus être joués tant hors ligne que sur le net, pour ceux d’entre vous qui voudraient se mesurer aux pires guerriers du globe.

LA FORME

Alors tout ça c’est bien joli, mais à quoi ressemble l’emballage ?

Ben que dire, si ce n’est que graphiquement ça déchire ? Les combattants aux animations fluidissimes se tamponnent la gueule, déchirant au passage leur chair et leurs costumes dans des giclées sanglantes du plus bel effet ; ça fait mal pour de vrai et certains coups (en particulier les X-ray) font parfois faire des grimaces de douleur, cela entre autre grâce au soin donné au rendu des balafres, fractures et blessures diverses.

Si la modélisation des personnages est déjà plus que bonne et que leur transformation au fil des combats (au fur et a mesure des attaques reçues et du sang qui leur gicle à la tête) en met plein la vue, ce sont surtout les environnements qui en mettent plein les yeux, regorgeant de détails, d’animations. On les verra en plus pour la plupart en 2 ou 3 variantes, avec des évènements différents s’y déroulant et des changements lumineux conséquents. Si les décors ne sont pas, à proprement parler, interactifs (hormis qu’il soit parfois possible d’effectuer des fatalités contextuelles dans certains d’entre eux), la masse de détails qui les anime surprend et épate. Les fans pourront de plus, d’une pression sur la touche Start pour valider la sélection d’un décor « classique », bénéficier de sa musique « old school » tirée de la trilogie 2D… un détail à ne pas rater.

Les menus ne sont pas en reste non plus question mise en scène ; après un écran-titre tout simplement superbe, l’effrayante Krypte vous réserve de longs moments d’errance sinistre dans un cimetière pas si dépeuplé que ça… Attention d’ailleurs à ne pas y rôder trop longtemps sans vigilance ; l’endroit réserve quelques surprises qui pourraient bien vous dresser les cheveux sur la tête.

La « nékropole », qui permet de consulter les biographies, les modèles 3D des personnages, les artworks, les codes et les musiques, est présentée sous la forme d’un magnifique palais ; encore une fois ça en jette. Seules les traditionnelles tours de défis et d’arcade semblent laissées en reste question idées visuelles, et on regrettera l’absence du fameux « chose your destiny », mais ce n’est pas très grave.

Question ambiance sonore, les sons tout à fait dans l’ton, détaillant jusqu’au moindre craquage de dent, n’ont pas à pâlir. Par contre, les musiques un peu enterrées et discrètes brillent surtout par leur quasi absence la plupart du temps. Elles n’offrent qu’une nappe sonore… dans le ton mais pas mémorable.

FINISH HIM

Après ce tour global du nouveau Mortal Kombat, qu’y a-t-il à retenir ?

Un jeu soigné et respectueux de toute sa propre mythologie.

Un contenu riche et généreux dans une atmosphère pleine d’humour noir.

Un gameplay accessible et des finish « user friendly » que tout l’monde pourra apprécier FAIRE et VOIR.

Du fun jusqu’à 4 joueurs.

Une ambiance glauque et gore à souhait que sauront apprécier les amateurs.

Pour couronner le tout, et parce que je n’en ai pas encore parlé… je vous disais que jadis, MK avait entraîné sa propre chute en ouvrant la porte à un trop-plein de productions gores face auxquelles sa propre violence put, au final, paraitre désuète… Eh bien aujourd’hui, il revient en s’imposant à nouveau comme le mètre-étalon de la baston gore, en se révélant plus détaillé et sanguinolent que l’énorme majorité des jeux qui l’entourent, et EN PARTICULIER les jeux de combat. Il n’y a bien que quelques Splatterhouse, Mad World et la vilaine tronçonneuse de Gears of War pour s’y comparer.

Amateurs de sang… ENJOY. Une perle sanglante à posséder À TOUT PRIX !

Mortal Kombat