Game of Thrones est un jeu vidéo Xbox 360 publié par Focus Home Interactiveen 2012 .

  • 2012
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Game of Thrones

4/5 — Exceptionnel ! par

Game of Thrones, la série télé phare du moment, made by HBO n’aura cessé de faire parler d’elle et de convertir des âmes innocentes au merveilleux monde de la Fantasy. Originale, passionnante, captivante, elle aura su en très peu de temps devenir incontournable, propulsant son auteur, George R.R Martin sur le trône. Pourtant Game of Thrones est avant tout une série de romans, qui sont édités (et toujours en cours) depuis bientôt 15 ans et qui jusque là n’avaient rassemblé qu’une poignée d’élus. Succès oblige, voici venir en 2012, la deuxième tentative vidéo-ludique de cette œuvre magnifique, made in France cette fois et non pour nous déplaire, réalisé par le studio Cyanide, qui réussit là un tour de force et un exploit à saluer…

Un univers fidèle et originale.

Après avoir décroché la licence, il y a de cela 3 ans (un peu avant la sortie de la série tv), deux choix se présentait à Cyanide. Partir sur le scénario orignal et donc se cantonner à suivre une trame déjà connu de plusieurs personnes, ou bien, et c’était plus risqué, de partir sur un scénario inédit, qui s’insinuait dans l’œuvre originale de G.R.R.Martin, c’est pourtant ce qu’ils firent. Et grand bien leur fasse. Partant sur la base du première volume de cette longue saga qu’est le Trône de Fer, le scénario nous propose d’incarner deux personnages inventés, Mors Westford, un veilleur de la garde de nuit, et Alester Sarwick, un prêtre rouge, disciple de la divinité du feu R’hllor. Inutile d’entrer dans les détails du scénario, très complexe d’ailleurs. Mais je peux dores et déjà vous affirmer qu’il s’intègre parfaitement dans la trame du premier livre, qu’il reste fidèle à tout point de vue, dans son design globale, à l’œuvre originale.

Notons d’ailleurs que les développeurs, ayant commencé leur jeu avant la création de la série HBO, se sont voulus plus fidèles aux livres, qu’à la dite série. Les armures par exemple sont plus d’un style médiéval pure que fantaisiste, les personnages, plus carrés, bourrus. On se retrouve ainsi dans un univers moins épurés, que celui proposé dans la série anglaise, excellent au demeurant.

Cependant, certains acteurs ont accepté de donner leurs traits et leurs voix à leurs personnages, ainsi nous auront le plaisir de croiser Cersei Lannister, la belle blonde incestueuse, Lord Varys, l’araignée ou encore Jeor Mormont, lord commandant de la garde de nuit. Dommage cependant que l’on ne croise pas plus de personnages de l’intrigue principale…

Une technique dépassée.

3 ans de développement, c’est long, très long, surtout pour un jeu à licence, ce qui laisse attendre à un résultat plus que prometteur. Hélas, techniquement, il faut être honnête, le bébé de Cyanide ne pisse pas beaucoup plus haut que la PS2, texture dégueulasse, frame rate douteux, clipping omniprésent… de quoi en décevoir et même en dégoûter plusieurs. Ceci dit, il s’agit là d’un bon test de passage à tout joueur prêt à se brûler quelques plumes, pour déguster un scénario au millésime au combien rare pour le souligner.

De plus, bien que moche techniquement les environnements ont le mérite de nous captiver tant l’on se sent plongé dans l’ambiance des romans… A vous de franchir le cap.

Le feu et la glace.

Deux héros, deux points de vue, deux façons de jouer. C’est ce que Cyanide nous promettait dans les quelques reportages faits autour du jeu. Et je dois dire que le pari est réussit. Deux personnalités bien différentes, Mors (la glace) étant un guerrier hors pair, plutôt « rentre dedans », peu commode et impulsif, mais au grand cœur tandis que Alester (le feu) sera plus posé, réfléchi, raisonnable et raisonné. Sur un principe classique d’eau et de feu se cache heureusement une grande subtilité, révélée notamment grâce aux différents choix qui vous seront proposés lors de votre périple.

Je vous parlais plus haut d’un scénario complexe. Cette complexité résultera des choix que vous ferez au cours des différents chapitres du jeu. Un choix qui vous paraîtra anodin pourra pourtant avoir un lourd impact sur le déroulement de l’histoire à plus ou moins long terme. Autant dire que dans le jeu, ça parle, ça parle beaucoup, mais pas trop, car c’est bien là dessus que l’originalité et le succès de la saga s’appuie, ses intrigues…mais jeux vidéo oblige, un gameplay, des combats, étaient inévitables, il en résulte:

Un gameplay tactique mais lassant

Cyanide n’est pas en reste question « idée de gameplay » même si et ça saute au yeux, les combats n’étaient pas la priorité. L’implication du joueur dans l’évolution de son personnage et donc sa manière de combattre démarre par le choix des classes que vous attriburez à chacun des deux protagonistes du jeu. Mors et Alester dispose d’emblée de trois classe disponible. Selon le choix que vous ferez, un arbre de compétence bien spécifique se débloquera au fur et à mesure des « levels up ». A noter qu’en plus de cet arbre de compétence lié à la classe, s’ajoute un arbre spécifique, liés aux capacités « naturelles » du personnage incarné. Alester étant un prêtre rouge, pourra donc utliliser la puissance du feu pendant les combats, Mors étant un zoman, il pourra compter sur son animal domestique, un pitbull, pour combattre ses adversaires…Ces capacités seront d’ailleurs utilisable hors combat, pour déceler des objets ou mécanismes cachés, etc.

En terme d’action pure, le jeu s’apparente plus à du Hack and Slash qu’à du jeu de rôle dans le sens où même si vous incarnez votre personnage, lorsqu’il s’agira d’attaquer, vous vous soumetterez à un système d’« ordre ». Choisissez les ordres, dans les attaques de bases, les compétences, objets… (trois par tours) et le perso ira accomplir vos besognes comme le bon soldat qu’il est. Les compétences répondent cependant à une barre d’endurance, qui ne se remplira que très lentement, vous obligeant à la recharger, petite subtilité intéressante. Ce système d’ordre bien qu’un peu déroutant permet une approche assez tactique qui aurait pu être excellente si l’enrobage n’était pas aussi brouillon.

En effet même si le gameplay s’appuie sur des principes RPG extrêment riches comme par exemple le fameux « principe élémentaire » remplacé cette fois par « coup perforant, tranchant, contondant » contre « armures légères, intermédiaire et lourdes » (et oui faute de magie), les différents effets, étourdissement, empoisonnement, peur, aveuglement etc…Les combats tournent vite à une mêlée informe ou la tactique sera souvent la même…le bourrinage. Ce qui sauve de la noyade totale est la possibilité de switcher de personnages instantanément et donc de contrôler plusieurs persos aux habilités propres dans un même combat.

Il n’en reste pas moins qu’hélàs, le gameplay était trop ambitieux, pour une exploitation aussi pauvre.

Le jeu de rôle du pauvre ??

Outre les combats, le jeu se veut aussi le digne héritier des « Skyrim » « Fable » etc…Il parait donc évident qu’outre l’évolution de compétences et des abilités des personnages via l’xp, la customisation vestimentaire sera aussi de la partie. Armes, armures et objets de toutes sortes seront disponible en magazin moyennement plus ou moins de dragons (la monnaie du monde de Westeros). Des quêtes annexes seront aussi au programme, bien que trop discrête et trop encrée dans le fil scénaristique. Nous tenons là l’un des plus décevants aspects du jeu car il en découle d’autres défauts assez conséquents pour encore en refroidir plus d’un: linéarité de l’histoire, des décors qui par extension ne seront pas variés…Bref ne croyez pas rentrer dans un monde ouvert et gigantesque avec ce Game of Thrones mais bien dans les méandre d’un labyrinthe de choix et de conséquence que vous proposera l’intrigue au combien complexe et passionnante.

En bref

Cyanide nous propose là un bien bel hommage à la saga emblématique en proposant un scénario digne de son modèle, qui a en plus le mérite de parfaitement s’intégrer dans le contexte du premier livre. La priorité n’était certainement pas donné au gameplay ni à la réalisation technique du soft qui pêche plus ou moins sur ces deux aspects (faute de moyen ?). A vous de voir s’ils sont des freins à votre motivation de poursuivre cette histoire captivante que nous narre avec classe ce petit studio français. Moi je dis MERCI CYANIDE !!

Game of Thrones