Forza Motorsport 3 est un jeu vidéo Xbox 360 publié par Microsoften 2009 .

  • 2009
  • Course

Test du jeu vidéo Forza Motorsport 3

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Après un second volet un peu décevant sur l’aspect technique, ce nouvel opus débarque pour monter encore une fois le niveau de la barre.

Un garage utile… ou presque

Forza étant le challenger de Gran Turismo, il se doit d’avoir un garage digne de ce nom. Comme dans la grande tradition Forza, les développeurs ont choisi de ne proposer que des voitures à caractère plus ou moins sportif ; exit donc les voitures de monsieur tout le monde (qui roule en Micra dans GT ???). Ce choix se ressent dans les marques accessibles au commun des mortels (Renault, Peugeot…), dont le catalogue en prend un coup du fait du manque de voiture adéquate, mais également dans les « voitures de l’élite » (Porsche, Ferrari, Lamborghini…) qui, elles, sont plus nombreuses. Si le plateau est bien plus restreint que dans un GT, la qualité n’en est que meilleure : de grosses sportives « modernes » (Audi R8, Aston Martin DBS, Nissan 370Z, Ferrari California…) côtoient des sportives de légende qui ont écrit l’histoire de l’automobile (GT40, 330P4, F40, GT500…). Et à côté de ces voitures « de série », on retrouve des voitures de course dont la Peugeot 905, les Audi R10, la Toyota GT-One… Moins catalogue que GT, la répartition est également bien équilibrée puisque l’on n’est pas très loin du 1/3 pour chaque continent (Asie/Europe/US). Mais si cette sélection évite l’effet catalogue d’un GT, elle n’évite pas pour autant l’effet « 36 fois la même voiture », en particulier pour celles de course où vous aurez, par exemple, une dizaine de Porsche 911 ou une dizaine d’Audi R10 ne se différenciant que par leur décoration !!! On notera dans cet opus l’arrivée de quelques SUV (BMW X5, Porsche Cayenne…) ainsi que la présence de voitures de Nascar. Enfin, on regrettera quelques grandes absentes (Mazda 787B, Jaguar XJR9 LM…) et, surtout (soyons chauvins :p ), la quasi absence de françaises (mais où sont donc les Alpine, Venturi & Co ???).

Arcade, carrière

On distingue 2 modes de jeu : arcade et carrière. En arcade, les dégâts ne sont qu’esthétiques et vous ne pouvez pas modifier les voitures (mais vous pouvez utiliser celles de votre garage du mode carrière).

Après cet échauffement, place à la vraie compétition : le mode carrière. Premier choc pour les habitués de la série : fini le concept des régions !!! Vous commencerez donc en achetant votre première voiture, et c’est parti pour l’aventure !!! Votre évolution se fera simplement en enchaînant courses et championnats. Pour cela vous avez 2 possibilités : utiliser un calendrier qui planifie les évènements, ou bien sélectionner directement ce qui vous intéresse. La première méthode peut s’avérer laborieuse puisque vous n’avez le choix que parmi 3 championnats. Une fois terminé celui choisi, vous avez de nouveau le choix parmi 3 championnats… Honnêtement, on n’utilisera la méthode du calendrier que pour débloquer certains succès ; après, on utilisera la méthode classique du « je fais ce que je veux ». À chaque course vous gagnez de l’expérience (correspondant à vos gains), et c’est cette expérience qui débloquera les épreuves. Et c’est là que l’on observe la grande finesse de Forza : vos gains dépendent certes de vos performances, mais également des réglages de difficulté (dégâts, IA, usure…) ainsi que des aides à la conduite activées (ABS…) ! Au fur et à mesure du gain d’expérience, vous allez monter en niveau (niveau max = 50) ; régulièrement vous débloquerez de nouveaux championnats. À chaque niveau, vous gagnerez également une voiture… Pour les plus radins, il est possible de faire quasiment tous les jeux avec ces voitures !!! Mais l’expérience concerne aussi vos véhicules ! Ces derniers en reçoivent en effet également, et peuvent monter en niveau (5 au max). Mais que peut bien apporter cela dans une simulation ??? En fait, à chacun de ces niveaux vous gagnez de la réduction (10%) sur des pièces servant à améliorer vos véhicules. Pour débloquer toutes les réductions, il vous faudra donc posséder un véhicule de niveau 5 chez chacun des constructeurs du jeu. Mais ce n’est pas tout, puisque ces réductions sont cumulatives (50% au max).

A chaque niveau d’une marque de voiture est associée une marque de pièces qui bénéficiera de réductions. Prenons l’exemple de Ferrari. N’importe quelle Ferrari vous donnera les réductions suivantes :

  • Niveau 1 : admission et liquide de refroidissement de la marque « Ferrari »
  • Niveau 2 : barres anti-roulis avant et arrière de la marque « H&R Italy »
  • Niveau 3 : échappement de la marque « Tubi »
  • Niveau 4 : volant moteur de la marque « ACT »
  • Niveau 5 : arbre à cames de la marque « Ferrari »

Si vous avez une Ferrari de niveau 5, vous aurez 10% de réduction sur chacune des pièces. Si vous possédez une deuxième Ferrari de niveau 5, vous aurez 20% de ristourne sur chacune des pièces. Si vous avez une troisième Ferrari mais de niveau 2, vous recevrez 30% de réduction sur les pièces de niveau 1 et 2 (admission, barre anti-roulis) et seulement 20% sur les autres.

Exit aussi les laborieux et inutiles permis à passer, présents dans des jeux concurrents. Votre expérience vous débloquant les compétitions, l’évolution dans Forza suit une logique implacable et redoutablement efficace… et permet à n’importe quel joueur d’avoir accès à tout, en prenant son temps et en jouant avec la difficulté qui lui convient, là où GT ne réserve l’élite de l’automobile qu’à l’élite des joueurs.

Tuning et catégorie

En carrière vous pouvez également modifier votre véhicule. Et ici, cela va jouer un très grand rôle : les voitures sont classées en catégories (de F à A puis S, suivi de R3-R2-R1, pour enfin s’achever sur X). De base, les catégories F à S comportent les voitures de route, alors que les catégorie R3-R2-R1 se composent des voitures de course (Peugeot 908 & co). Couplé à cette catégorie, votre véhicule dispose en fait d’un indice de performance, lequel détermine la catégorie de votre voiture. Comme vous vous en doutez, l’amélioration de votre véhicule va augmenter son indice de performance, ce qui pourra le faire changer de catégorie. Ainsi, vous pourrez avoir des Golf gonflées aux hormones jouant dans la même catégorie que des Porsche et Ferrari de série. Cet indice de performance obligera également la majorité des « petits » joueurs à revoir leur façon d’améliorer une voiture. En effet, les améliorations moteurs coûtent très cher en terme d’indice de performance, et à indice égal, il y a lieu de faire de sa voiture une bête de course sans taper dans le moteur. On citera notamment les améliorations de pneus, souvent négligées par les joueurs, qui peuvent transcender un véhicule (amélioration prioritaire pour les « vieilles » muscle cars… avec un différentiel en bonus ;) ). Grosse différence par rapport aux épisodes précédents : en améliorant votre voiture, elle peut passer dans les catégorie R3-2-1 et ainsi partir défier les Peugeot 908 et Audi R10. :p

Mais la personnalisation de votre véhicule va plus loin, avec l’atelier de peinture. Là-bas, vous pourrez customiser et créer une décoration unique, puisque l’éditeur gère rotation, taille, placement… de différents décos/autocollants ou de simples formes primitives (carré, rond, triangle…) de couleurs. Ajoutez à cela la gestion de pas moins de 1000 calques par côté de votre voiture (avant, arrière, gauche, droite), et les possibilités de copier/coller et de sauvegarder des groupes de calques (pour les utiliser sur d’autres véhicules ; très pratique si vous créez des logos). Et le fin du fin : cette personnalisation est également possible sur les voitures de compétition !!! À vous les mythiques livrées Martini, Gulf & Co sur n’importe quelle voiture. :p

Un moteur et des pneus

Mais que serait une simulation sans un bon moteur physique ??? Celui de Forza peut se targuer d’être l’un des meilleurs sur console. Pourtant, les développeurs ont décidé de l’axer principalement sur les pneus, au lieu d’en concevoir un plus « global ». En effet, le moteur prend énormément de paramètres pour les pneus : pression, température (au milieu, vers l’extérieur, vers l’intérieur), usure, angle… Mais tous ces paramètres évoluent et changent vraiment au cours d’une course, modifiant de manière importante le comportement de votre véhicule, aussi bien en accélération qu’en freinage et virage… Rarement les courses d’endurance se sont avérées aussi réalistes niveau usure. Un moteur physique qui n’a rien à envier à un certain GT, et qui s’avère même légèrement supérieur… mais tolére encore des erreurs. Si cela permet de rendre (enfin) justice à certaines voitures (NSX, S2000 notamment), cela ne permet malheureusement pas de profiter des spécificités de certaines technologies comme l’ATTESA de Nissan ou le moteur rotatif de Mazda. À ce moteur (le moteur physique, pas le rotatif de Mazda :p ) s’ajoute un complément fort sympathique de la part des développeurs : la télémétrie. Cette dernière vous permet d’analyser en profondeur le comportement de votre voiture (aussi bien en temps réel que lors d’un replay, ou lorsque vous engagez un pilote). Il va sans dire que la télémétrie permet des réglages très précis de vos voitures… Enfin, si vous parvenez à comprendre toute cette masse d’informations (pression, force G, température…). Tant qu’on parlait des courses d’endurance, ces dernières s’avèrent encore plus bâclées que dans GT !!! Eh oui, ici, impossible de changer le type de pneus, et encore moins de décider quelle quantité d’essence on prend !!! Ainsi, si l’aspect tactique des courses d’endurance (et encore, une course d’endurance ne dure pas plus de 2h, au grand maximum) de GT s’avérait bridé, ici il s’avère… nul.

IA et dégâts

Mais les grandes forces de Forza tiennent en 3 points : IA, gestion des dégâts et online. L’IA, tout d’abord, est très convaincante. Elle ne se contente pas de rouler sur un rail comme dans les jeux de course d’il y a 10 ans (oui, je sais, certaines « références » d’aujourd’hui ont encore des IA d’huître) ; elle réagit en fonction de votre conduite, et un freinage anticipé ne signifie pas qu’elle vous rentrera dedans. Plus fort encore : l’IA peut commettre des erreurs et ne fait jamais réellement la même course. Pour s’en convaincre, il suffit juste de regarder un départ, où il y a régulièrement des chamboulements de classement. Et en niveau élevé, on verra même les adversaires feinter des freinages et user d’autres stratégies compliquant les dépassements. Si l’envie vous en prend, vous pouvez engager un pilote. Ce dernier courra pour vous en échange d’une partie des gains (entre 60 et 100%). Naturellement, plus le pilote est bon plus il demandera d’argent. Ces IA sont bien différentes dans leur comportement, certaines ayant du mal dans le trafic, d’autres n’hésitant pas à froisser de la tôle… Une option bien sympathique en somme, mais dont l’abus ne mène à rien, puisque votre expérience ne prendra que VOS gains (après le paiement du pilote).

Le second point, la gestion des dégâts. Oui, bizarrement, ici on peut exploser ses voitures (même les Ferrari/Porsche et autres voitures de compétition) alors que chez d’autres développeurs on n’a pas de gestion de dégâts, car les constructeurs « ne veulent pas »… Enfin, revenons à nos voitures, puisque les dégâts peuvent véritablement changer une course. Entre la boîte de vitesse « HS », les suspensions mortes, le moteur qui perd sa puissance, la direction faussée, les freins qui freinent mal (ou plus), la perte des appuis aérodynamiques… vous allez apprendre qu’il ne faut pas jouer au bumper avec les murs ou vos adversaires. Les dégâts peuvent être flagrants (notamment la direction) ou bien plus subtils (comme l’aéro, qui peut ne se voir que sur vos chronos parfois). On notera que cela ouvre également des stratégies très vicieuses en multijoueur : l’adversaire qui vous colle a un moteur à l’avant ??? Un gros coup de freins et, si vous perdez vos appuis arrières, votre adversaire perdra lui son moteur (voire la direction en prime) !!! Plus vicieux encore : si la Ferrari de votre adversaire a un moteur à l’arrière et que vous avez du mal à le doubler : vous n’avez qu’à « rater » votre freinage pour réduire sa puissance (au risque de perdre votre direction :p ). Néanmoins, n’oubliez pas qu’il vous faudra payer les réparations après la course.

Online

Enfin, la dernière force de Forza 3 : le online. Ce dernier peut être divisé en 2 morceaux : la communauté et les courses. L’aspect communauté a encore été plus poussé que dans le 2, pour atteindre un niveau alléchant. Premier morceau : les enchères. Grande nouveauté ici, car en plus de vos voitures, vous pouvez également vendre vos réglages, mais aussi les décorations des véhicules (soit la déco complète, soit juste des logos). Malheureusement, contrairement aux sites de ventes aux enchères, il est impossible de mettre un montant max ; ainsi, si quelqu’un enchérit sur vous dans la dernière minute, on repart pour 3 minutes d’enchères supplémentaires et ainsi de suite !!! Mais si vous êtes bon prince, vous pouvez également mettre tout cela (livrée complète, logos et réglages) à disposition pour pas un sou. Et si vous aimez bien vos potes, vous pouvez directement le leur offrir. ^^ Autre partage possible (mais pas vendable cette fois-ci) : les photos et les replays. Et niveau photo c’est l’extase, car on trouve des joueurs vraiment doués qui nous feraient croire que ce sont des vraies !!! On pourra cependant regretter que si vous utilisez un logo verrouillé (acheté auprès de la communauté), aucune de vos livrées qui l’utilisera ne pourra être partagé/mise en vente.

Après cet aspect communautaire, place aux courses et là, au choix : courses normales ou bien tournoi. Vous pouvez paramétrer le nombre de tours, restreindre le choix des voitures (catégorie, modèle), activer ou non les dégâts (décor, concurrents…), régler la difficulté/les aides pour tout le monde (dehors l’ABS, fini les trajectoires…). Vous pourrez courir soit avec les voitures de votre garage du mode carrière (et donc avec vos décos persos), soit avec les voitures du mode arcade. Chaque course terminée vous rapportera de l’argent, cette somme étant calculée principalement en fonction des concurrents (nombre, catégorie) ainsi que du nombre de tours du circuit.

Technique

Techniquement Forza 3 est enfin un vrai jeu « next-gen ». Les modèles des voitures sont très beaux et détaillés. La vue cockpit s’avère très sympathique avec, pour le fun, votre pilote qui passera réellement les vitesses. Mais on se réjouit de la déformation de la carrosserie, de la perte d’ailerons et autres pare-chocs. Oui, les chefs d’œuvre de Ferrari, on en fait des épaves. Techniquement, les textures sont plus riches et plus grandes, ce qui, combiné avec l’éditeur de décoration, permet d’avoir de véritables top models sur 4 roues. Niveau circuits, on en compte une vingtaine (en ajoutant les variations, on monte à une petite centaine). À côté de véritables circuits de F1 (Suzuka, Silverstone, Barcelone), de circuits mythiques (Nürburgring, Le Mans) et d’autres circuits moins cotés (Laguna Seca…), nous trouvons quelques circuits imaginaires. C’est peut-être pas l’orgie, mais qualitativement c’est du très lourd. Mention spéciale pour le circuit de côte Fujimi Kaido, extrêmement jouissif ; on y prend son pied pour drifter. Les fans d’arcade ou d’Initial D seront conquis. Malheureusement, si les tracés sont globalement très intéressants, au niveau de leurs décors on oscille entre le beau/riche et le « vide ». Pour l’aspect sonore, les bruitages sont du niveau d’un Gran Turismo, mais pour ce qui est des musiques… la sélection est plus que moyenne, et l’on préfèrera mettre ses propres CD.

Jouabilité

Le modèle physique est très poussé ; néanmoins, les aides au pilotage permettent aux débutants de bien se débrouiller. De longues heures de jeu seront nécessaires pour maîtriser les plus gros bolides sans les aides.

Graphisme

Les modèles des voitures sont superbes et les dégâts sont… réalistes en grande partie. L’animation est bien fluide, néanmoins, et la sensation de vitesse est bonne.

Son

Si les bruitages sont de très bonne qualité, on préfèrera écouter sa bande-son perso plutôt que les musiques de base.

Durée de vie

Finir le mode carrière vous prendra plusieurs dizaines d’heures (environ 200 heures pour votre humble serviteur XD ), de même que les succès. Après vous aurez le multi, le online et l’atelier de peinture.

Forza Motorsport 3