Force de Défense Terrestre 2017 est un jeu vidéo Xbox 360 publié par D3 Publisheren 2007 .

  • 2007
  • Action

Test du jeu vidéo Force de Défense Terrestre 2017

5/5 — Parfait ! par

Parfois, en testant des trucs chelous chopés à 3 F 50 dans un rayon obscur, je n’me doute pas que des années plus tard, ledit jeu sera devenu culte au Japon et qu’en prime, ses suites auront provoqué les applaudissements du public.

Enfin n’exagérons rien, si « Force de Défense Terrestre 2017 » a enfin donné à la série l’accueil qu’elle méritait et lui a permis de rencontrer son public de gamers hargneux et rigolards, on ne peut pas vraiment dire qu’il soit dans le top dix des meilleurs jeux de la console pour autant.

Sous le titre français très laid se cache ce qui n’est autre que « Earth Defense Force 3 », dernier né de la série du même nom (chez nos amis English) sur PS2, et dont le premier opus était parvenu chez nous dans une édition misérable sous le titre : MONSTER ATTACK, dispo à 10 euros et que j’avais testé sur ce site à l’époque.

Alors « Force de défense terrestre 2017 », de quoi s’agit-il ?

LE JEU :

C’est très simple : dans le futur mortel de 2017, des vaisseaux spatiaux éclairés de néons rose fluo débarquent sur Terre et saupoudrent allègrement les continents d’une armée composée tant de fourmis géantes cracheuses d’acide que d’araignées sauteuses, de godzillas et autres mecha-godzillas, de soucoupes futuristes, de golems d’acier et de « motherships » de tailles diverses, jusqu’au vaisseau suprême beau comme une boule disco et armé des plus gros canons jamais vus dans le cosmos (depuis l’Étoile noire et son rayon destructeur de planètes). Leur objectif à tous : PÉTER LA TERRE !

Heureusement, face à cette armada que l’on regroupe sous le nom de « ravagers », la force de défense terrestre -horriblement renommée par chez nous, sans doute pour éviter son diminutif anglais évocateur « EDF », toujours lisible sur certaines options et clamé haut et fort comme cri de guerre par les troupes se donnant du courage,- est là pour passer de l’insecticide, du roboticide ainsi que du godzillicide. Cette armée high tech, équipée des plus gros flingues du monde, apparaît donc comme le dernier rempart de l’humanité en détresse… et ce qui tombe mal c’est que c’est un rempart fringué en gris et rouge avec des casques de mobylette sur la tête (on était en droit d’attendre autre chose).

Après ce postulat de base plutôt sympa, ne vous attendez pas à découvrir une foule de développements et de rebondissements, même s’il se passe des trucs dans le scénar. Disons que le gros de l’action se déroule hors-champ, via les communications du QG qui annoncent les batailles ayant lieu un peu partout sur le globe, alors que l’on se trouve soi-même au coeur de l’action. Difficile de suivre ce qui se passe, mais ça n’a pas grande importance puisque ce n’est pas sur ce point que brille véritablement le jeu.

Le scénario n’est en effet qu’un prétexte à l’enchaînement d’une cinquantaine de missions dans un très grand nombre de difficultés. Mais qu’on ne s’y trompe pas, FDDT 2017 n’est pas un de ces jeux qu’on finit à la va-vite et qu’on dépose à tout jamais sur une étagère. Nan, c’est un de ces rares jeux qui vaut vraiment la peine d’être joué dans toutes ses difficultés et exploré jusqu’à c’que mort s’ensuive.

Concrètement, FDDT-2017 est un shoot à la troisième personne, jouable à deux (épaulé par des camarades « chair à canon » aussi agréables pour l’ambiance qu’ils sont inefficaces les trois quarts du temps). Outre votre arsenal costaud, vous avez le moyen de vous emparer de plusieurs véhicules anecdotiques placés au petit bonheur la chance, tels qu’un tank, une moto, un hélicoptère ou encore un mécha (on les oublie tous très vite tant ils sont fragiles et difficiles à contrôler). Le jeu est découpé en stages dont les objectifs varient assez peu puisqu’il est toujours question, dans des zones extrêmement vastes allant de la ville aux champs en passant par des fourmilières géantes, de DÉTRUIRE les envahisseurs. Il n’y a jamais d’objectifs subtils tels que secourir des confrères en danger, évacuer des civils, … non … on n’est pas au pays du script et de la mise en scène façon Medal of Honor ; l’intérêt réside avant tout dans la stratégie qu’il faudra élaborer (particulièrement dans le très jouissif mode 2 joueurs) pour encaisser les assauts des monstres, dévaster certains de leurs « spawning points » et profiter du terrain à son avantage.

Chaque mission, même la toute première, vous propose un bon gros carnage d’une démesure rarement atteinte dans un quelconque jeu. On citera volontiers « Demon Chaos » sur PS2 ou « Serious Sam 2 » sur PC à titre de comparaison. Les décors ne sont pas nombreux, mais l’éditeur profite bien d’effets de mise en scène (tels que l’éclairage) et du placement sur des terrains extrêmement grands pour varier les plaisirs (on se trouve une fois encerclé sur une colline, une autre fois coincé dans un canyon, une autre fois dans un parc au milieu de la ville, une autre fois coincé dans des combats de rue ou le long d’un canal, etc.). Il est à noter que le décor de la ville (le meilleur) est intégralement destructible, ce qui ne manquera pas de séduire les démolisseurs en herbe.

Outre survivre aux assauts monstrueux de vos ennemis en cassant tout, votre grande mission addictive sera de ramasser des items d’armures ainsi que de nouvelles armes lâchées aléatoirement par vos victimes, autant d’items qui accroîtront définitivement la puissance de vos personnages (toutes difficultés confondues).

En effet, ce n’est pas simplement l’aspect abusif et défoulant qui séduit. Les carnages terriblement épiques ont beau se dérouler toujours de manière différente dans un espace de jeu très libre, l’action (bien que jouissive) pourrait vite lasser sans cette astuce de « levelling » un peu « RPG » dans l’esprit et dont l’efficacité n’est pas à démontrer.

Force de défense terrestre est un jeu qu’on ne finit jamais vraiment (bien qu’il possède une fin), car obtenir toutes les armes, finir dans toutes les difficultés et s’upgrader à fond promet un challenge presque infini. De plus et comme vous l’aurez peut-être compris, il n’est pas nécessaire de rejouer l’aventure du début avec ses stats à zéro pour reprendre tel ou tel stage dans telle ou telle difficulté, non ; d’une partie à l’autre vous conservez tout ce que vous avez acquis. Une fois que tous les niveaux sont débloqués, libre à vous de les traverser dans l’ordre et la difficulté qui vous convient.

Si le jeu survit à son côté répétitif, c’est aussi parce que l’équipement propose une si grande variété qu’un même stage, bien que scripté pour ce qui est des assauts successifs des ravagers qui apparaissent toujours à tel ou tel endroit de la carte, peut être abordé de milliers de manières. Sans compter que selon les upgrades de vie que vous aurez ramassés, de plus grands coups de folie vous seront permis de manière exponentielle.

Les différents modes de difficulté apportent également de réelles variations au jeu, sans compter que le mode ‘inferno’ porte réellement bien son nom. À haut niveau la difficulté est telle qu’à 2 joueurs, il faut établir de véritables stratégies pour terminer les stages. Dans ces moments-là, l’aspect kitch disparaît et on prend très au sérieux les assauts ennemis ; on se couvre mutuellement pour recharger ou effectuer des percées et on réfléchit longuement aux associations d’armes les plus efficaces (chaque joueur ne pouvant en porter que 2). C’est dans les difficultés les plus élevées que vous trouverez les meilleurs armes et croyez-moi, certaines sont si jouissives que le jeu en vaut vraiment la chandelle (imaginez un flingue vous permettant de détruire une ville entière d’une seule balle, vous comprendrez vite en quoi cela peut occasionner de sacrées crises de rire hystérique). C’est tout bête mais ce sont toutes ces idées qui donnent au jeu son côté addictif implacable.

ASPECT TECHNIQUE :

Graphiquement, il n’y a pas vraiment de quoi s’extasier. Bien que les distances d’affichage impressionnent (surtout quand on grimpe dans un hélicoptère pour découvrir le panorama) et que les créatures se révèlent assez jolies et détaillées, tout cela reste globalement fait à la truelle ; les explosions bavent beaucoup et on ne profite d’aucune ombre projettée ni d’autres effets à la mode pour relever la tambouille. C’est correct mais c’est tout. Idem pour les sons plutôt maigrelets, saturés voire grésillants dont beaucoup sont du simple « copié/collé » des opus précédents. Les musiques orchestrales sont très étouffées et fadasses, surtout comparées à celles, hilarantes, des deux autres épisodes qui donnaient plus de second degré à l’aventure. Niveau framerate ça ralentit parfois terriblement, pour ne pas simplement dire qu’il arrive au jeu de partir complètement en vrille, patati patata ; on trouve ces remarques dans tous les tests du net et elles sont terriblement vraies. Cependant, comme je vous l’ai déjà dit et redit, vous verrez rapidement que ce n’est pas ça qui compte dans ce jeu.

Comme pour une série B profitant consciemment d’une certaine forme d’indulgence ou d’hypocorrection de son public, « force de defense terrestre », qui ne se cache pas d’être une série B vidéoludique, colmate ses fuites et efface ses défauts par une générosité peu commune niveau fun.

Notons quand même que techniquement, il ne faut pas croire que tout est bancal et à jeter ; pour une prod d’un budget pas vraiment faramineux c’est même plutôt léché. Le top, ce sont bien sûr les masses impressionnantes d’ennemis affichés et qui profitent d’une IA se révélant rapidement beaucoup plus futée qu’elle n’y paraît. Alors que la tension est à son comble et qu’un minimum d’organisation s’impose au joueur, il suffit d’observer la manière dont les fourmis encerclent ses troupes afin de leur couper toute possibilité de retraite pour se rendre compte que l’IA est bien moins basique qu’on pourrait le croire. Il ne suffit jamais (ô grand jamais) d’attendre les vagues d’ennemis, mitrailleuse à la main, pour les trucider en file indienne.

CONCLUSION :

On lit un peu partout que « FDDT-2017 » (woah) est un jeu simpliste mais défoulant qui possède un charme old-school. Comme je suis un gros malin et comme ça n’sert à rien de dire la même chose que tout l’monde, et bien je clamerai haut et fort que ces commentaires pseudo-nostalgiques à la gomme, c’est du pipi de fennec en bouteille plastique. Et pour cause, « Force de Défense Terrestre 2017 » ne subit aucune comparaison valable.

Évidemment, on pourra y trouver de lointains points communs avec la série des CONTRA (Probotector chez nous) ou celle des Metal Slug, mais on pourrait tout aussi bien y voir une sorte de Dynasty Warriors du futur, des éléments d’un GTA sous acide ou d’un Carmaggedon à pied, un Call of Duty sujet à une invasion de morpions dopés au mutagène, et ainsi de suite. Bref, les comparatifs avec des trucs récents ne fonctionnent que partiellement et il en est de même avec les références old-school. Donc je le répète haut et fort… FORCE DE DEFENSE TERRESTRE EST UN JEU UNIQUE, il ne ressemble à rien d’autre qu’à lui même.

Outre cela, malgré des graphismes pas franchement impressionnants et un manque d’effets next-gen, ce n’est pas pour autant un jeu bâclé, loin de là. Ce n’est en rien le jeu « basique » que certains présentent. Tout comme il serait stupide de dire que DIABLO est un jeu basique parce qu’il n’y est question que de descendre dans un donjon, « Force de Défense Terrestre 2017 » recèle une profondeur qu’il faut prendre le temps de découvrir et d’apprécier à sa juste valeur.

Un excellent jeu auquel je colle un 10 malgré ses fameux « défauts techniques », parce qu’une expérience d’un fun aussi puissant et rare, proposée par un petit studio, pour un prix assez dérisoire comparé aux blockbusters des plates-formes next-gen, et bien ça ne se refuse pas, et en plus on dit merci.

PS : les fans de la série, mais seulement eux, auront noté qu’il n’est plus possible pour le second joueur de chevaucher le tank piloté par le premier. Le personnage alternatif avec un jetpack dans l’épisode 2 n’est plus accessible et l’arsenal, ainsi que le bestiaire, ont été amputés de certaines inventions du second épisode pour se rapprocher du premier, en effectuant cependant des remaniements esthétiques. Pour autant, certains passages très épiques contre des robots géants, etc. donnent tout son intérêt au jeu par rapport au second opus, qui reste tout de même le meilleur jusqu’à nouvel ordre… mais ne vous inquiétez pas, ce EDF3 demeure un excellent cru.

Force de Défense Terrestre 2017