Castlevania : Symphony of the Night (Live Arcade) est un jeu vidéo Xbox 360 publié par Konamien 2007 .

  • 2007
  • Aventure

Test du jeu vidéo Castlevania : Symphony of the Night (Live Arcade)

4/5 — Exceptionnel ! par

Un tel test pourra paraître redondant (et le sera peut-être) quand on sait que The Jedi a déjà très bien chroniqué la version PSX du jeu et que cette version Xbox Live ne présente pratiquement aucune différence avec l’originale.

Je m’attarderai donc essentiellement sur ce qui fait l’intérêt de cette version spécifique en établissant quelques comparaisons avec les autres versions existantes.

Et accessoirement j’apporte quelques correctifs à mon test suite aux très pointilleuses observations de notre confrère LV555 dont je vous invite vivement à lire le commentaire (et à vous reporter à ses comparatifs), je me permettrai cependant de discuter certaines de ses remarques avec lesquels je ne suis pas tout à fait d’accord.

Discussion de fans diront nous ;-).

CASTLEVANIA : SYMPHONY OF THE NIGHT ? KEZAKO ?

Admettons que vous vous soyez égaré sur cette page et que vous n’en sachiez vraiment rien. Castlevania, au même titre que Mario, Megaman et d’autres, fait parti de ces séries cultes qui ont marqué des générations de joueurs et qui perdure malgré déjà plus de deux dizaines d’années d’existence.

Les séquelles sont devenues innombrables et de nombreux opus sont a présent complètement cultes pour ne pas dire carrément légendaires.

Symphony of the Night est l’un de ces opus magiques qui ont marqué au fer rouge l’histoire du jeu vidéo, nombre de joueurs prétendent même qu’il s’agit de l’un des meilleurs jeux de la PSX (voir LE meilleur) et du meilleur opus de la saga Castlevania (je ne suis pas d’accord mais ça se défend quand même).

RPG chez Dracula:

Auparavant la série des Castlevania nous avait habitué a des jeux de plate-forme très corsés avec une ambiance gothique délicieuse. L’héritier de la famille Belmont, armé du fouet mythique le « Vampire Killer » traque Dracula reprenant vie dans son chateau « Castlevania » de siècle en siècle.

Dans l’opus 3 sur NES c’est Trevor Belmont qui se charge de cette corvée et qui dit 3 dit 3 camarades pour notre héros, l’un de ces personnages bonus jouables n’étant autre qu’Alucard, fils du vampire et accessoirement héros de Symphony of the Night.

Outre que le héros ne soit plus un Belmont c’est la formule entière des Castlevania qui est ici chamboulée et qui, du jeu de plate-forme hardcore, passe au jeu d’exploration vu de profil façon Metroid… d’où l’appellation « Metroidvania ». Une recette qui aujourd’hui a fait ses preuves puisque mis à part les sympathiques (mais décriés) épisodes N64, tous les opus suivants, GBA, DS, PS2 (au détail prés qu’ils sont en 3D), ont utilisé cette recette avec plus ou moins de succès.

Les puristes se rappelleront que Simon’s Quest, le deuxième épisode sur NES, avait déjà fait une excursion dans le domaine du RPG, mais le résultat demeure finalement assez différent.

L’histoire:

Après une intro jouable se déroulant à la fin de l’opus précédent « Rondo of Blood » où l’on incarne Richter Belmont savatant Dracula, nous apprenons que peu de temps après sa victoire il a tout bonnement disparu alors que de son côté, Castlevania, le château maudit s’est rematérialisé prématurément, (comme par hasard).

Chacun de leur coté, Maria Renard et Alucard partent enquêter, tant pour retrouver Richter que découvrir pour quelle raison étrange le château a rompu le cycle de sa torpeur surnaturelle.

Cette aventure se déroule juste après Rondo of Blood se déroulant lui même plusieurs siècles après Castlevania 3. Si Alucard est encore vivant c’est parce qu’il est un demi-vampire… et pas n’importe lequel d’ailleurs puisqu’il est le fils de Dracula lui-même. En tant que tel les traditionnels habitants du château tels que « la mort » vous adresseront la parole comme si vous étiez un ancien colloc. Ce n’est qu’un détail mais le fait qu’Alucard soit immortel et qu’il ne soit pas étranger a ce monde fantastique et lugubre aide grandement à s’immerger dans l’aventure.

S’en suit un jeu gavé de détails dans lequel les secrets sont tout simplement innombrables, c’est une des forces principales du soft, l’équipement configurable à souhait profite d’armes, armures, capes, casques, items et sorts en tout genre d’une variété telle que ce n’est pas demain la veille que vous en aurez fait le tour.

C’est sans compter l’incroyable amoncellement de bonus facultatifs irrésistibles (des prises de Street Fighter qu’on découvrira par hasard et des combinaisons d’items produisant des effets magiques impressionnants) et la possibilité devenue légendaire de passer à coté de 50 % du jeu si l’on ne prend pas le temps de s’y investir suffisamment.

Et oui, les joueurs les plus empressés trouveront sans doute le moyen d’accéder à la première fin du jeu assez rapidement, mais ils louperont le second château dont la difficulté est bien plus élevée.

Techniquement:

En 97 le jeu s’est pris des tas de critiques du fait de son choix de la 2D à une époque où plus personne n’en voulait. Il faut reconnaître que malgré d’innombrables détails et un style fabuleux, les graphismes ne sont pas d’une finesse inouïe. C’est d’ailleurs regrettable tant ils sont soignés et gavés d’effets. Alors est-ce du à des limitations techniques de la PSX ? C’est tout à fait possible, quoi qu’il en soit après des titres 2D fabuleux comme « Odin Sphere » sur PS2 et avec des titres comme Street Fighter 2 HD qui se profile à l’horizon, on pouvait honnêtement espérer bien plus graphiquement qu’un simple lissage de pixels (bon mais le travail aurait été monstrueux).

Les effets spéciaux et effets 3D sont cependant très nombreux et réussis, ils s’incorporent très bien à l’ensemble.

Ce n’est donc pas moche, loin de là, mais ce sont surtout les animations, l’inventivité et l’ambiance exquise pleine de détails qui sauvent ce titre finalement très « 16 bits ».

Les musiques quant à elles comptent parmi les plus majestueuses de l’histoire du jeu vidéo. Si vous ne me croyez pas, foncez donc les écouter, je vous aurai prévenus. Les thèmes orchestrés aux mélodies merveilleuses ne font pas mentir le titre « Symphony of the Night ». Les aficionados regretteront qu’il n’y ai que le thème de Dracula au début du jeu qui soit une des traditionnelles reprises d’opus précédents, mais le reste de l’OST est d’une qualité telle que ce reproche ne tient pas longtemps.

Pour ce qui est des sons et des voix, le doublage très expansif et les hurlements des monstres dans des explosions abusives feront autant sourire qu’ils marqueront les esprits, la voix chaude et onctueuse d’Alucard est d’ailleurs tout particulièrement séduisante et étrange (tellement grave …).

Les dialogues de cette version Xbox Live apparaissent pourtant légèrement ralenti dans leurs enchainements, les textes français lambins imposant occasionnellement de regrettables pauses entre les tirades (c’est un détail).

Les différences:

Castlevania SOTN sur PSX était un jeu fabuleux, si fabuleux d’ailleurs qu’il se fit ensuite adapter sur Saturn avec du contenu supplémentaire dont on ne profita jamais de ce côté-ci du globe.

La version Saturn proposait des secteurs supplémentaires et Richter et Maria directement jouables alors que la PSX ne propose que de jouer Richter via un mode secret.

Autant démystifier tout de suite, ces ajouts, bien que sympathiques, ne présentent pas grand intérêt. Les deux secteurs supplémentaires sont très courts et franchement pas jolis, l’un d’eux ne contient d’ailleurs pas de boss, quant aux deux personnages alternatifs, leurs stats ne progressant pas il sera très difficile de finir l’aventure avec eux (vous serez trop fort au début et bien trop faibles à la fin), d’autant plus que l’aventure sera du reste complètement vide : pas de dialogues, pas de recherche, il n’est question que d’arriver jusqu’à la fin directement accessible ou d’explorer par vice (lv555 voit là un challenge, ce n’est pas faux mais selon moi l’intérêt reste maigre tant de vraies aventures alternatives auraient été préférables, honnêtement si l’intérêt du jeu avec les personnages alternatifs réside seulement dans le scoring préférez des épisodes plate-forme plus fun tel que rondo of blood ou castlevania 3 où les personnages secondaires ne font pas simplement de la figuration).

Tous ces ajouts n’ont pas été conservés sur Xbox Live puisqu’on a droit ici à un portage de la version PSX et non pas de la version Saturn. Alors quel intérêt pour quelqu’un qui possède déjà la seule version disponible en europe ?

Et bien justement les intérêts sont bien maigres car à moins que vous n’ayez jeté votre PSX ou PS2 et que vous n’ayez pas une PS3 ou la flemme de faire tourner un émulateur PSX, vous ne trouverez à peu près rien de nouveau ici.

MAIS, car il y a tout de même un MAIS… LA GROSSE DIFFéRENCE réside dans le fait que le jeu est ici en 60Hz. (Pour répondre à nouveau à Lv555, évidemment si vous vous procurez une version japonaise ou américaine de l’original vous constaterez que le titre était déjà en 60Hz … il demeure que la seule version accessible en 97 de ce coté ci du globe ne l’était pas).

Pour les connaisseurs, qui dit 60Hz dit « plus rapide » et oui en effet si vous avez connu la version française de 97 en 50Hz vous pourrez la sentir la différence, la version PSX semble patauger à côté de celle-ci où tout semble soudain bien plus souple.

Un avantage non négligeable donc.

La seconde différence, agréable mais pas fabuleuse, réside dans l’optimisation des graphismes. Si vous avez troqué votre vieille télé contre du matos HD vous avez sans doute pu remarquer qu’elle n’aime pas les vieilleries vidéoludiques, et bien avec ce SOTN pas de soucis puisqu’il est prévu pour la HD. Il faudra cependant régler le format de l’image, sans quoi vous aurez droit à un cadre dégueulasse (mais ça se règle en 2 secondes).

Il est possible de régler les graphismes en « originaux » ou « optimisés » , cette seconde option adoucit les pixels mais n’affine rien, elle demeure malgré tout préférable aux gros pixels finalement plus dégueux que dans la première version. Le changement est malheureusement trop sensible pour être véritablement digne d’intérêt.

La troisième différence réside dans la traduction en français. Et oui, SOTN premier du nom sur PSX n’était pas traduit. Nous profitons ici de traductions aussi approximatives que dans un soft amateur et surtout très partielles, en dehors des dialogues et des descriptions d’objets, un grand nombre d’ennemis et d’items n’ont pas vu leurs noms traduits, c’est pas du beau boulot. Bon mais saluons quand même l’initiative.

Enfin, une mise à jour regrettable à changé le générique de fin « I am the wind » par le thème « Admiration of the clan » de Lament of Innocence. « I am the wind » était démesurément kitch mais avait quelque chose d’unique et de très cinématographique, ce n’est pas tous les jours qu’on entend un générique chanté sur console, aux dernières news j’me souviens juste des tarés de la Sonic Team et même si c’est toujours ringard ça fait souvent mouche quand même.

Un changement regrettable donc.

On remarquera également au rang des absents toutes les cinématiques du jeu qui ont tout bonnement été supprimées.

On ne pouvait pas vraiment dire qu’elles étaient des plus jolies sur psx mais elles présentaient tout de même le(s) chateau(x) avec de la musique pas dégueux ainsi que son(leur) traditionnel effondrement.

L’absence de ces scènes ne nuit pas au jeu mais les aficionados les regretteront tout de même, bien que l’ambiance visuelle en ressorte tout de même plus homogène.

Le changement le plus désagréable (selon moi) réside dans la maniabilité et le coup qu’elle prend avec le pad xbox lui-même, il était déjà fréquent de s’emmêler les pinceaux sur les transformations d’Alucard disposées sur les 4 gâchettes de la psx, mais du fait de l’interface xbox live du jeu les concepteurs ont encore chamboulé les choses, disposant la carte sur une gachette plutôt que sur la touche select (certains apprécieront). Je considère aussi que la transformation en chauve-souris aurait du être placée sur la touche changeant en loup (transformation qui ne sert à rien) mais ça c’est un caprice et il ne me semble pas que la version originale se révèle bien plus maligne sur ce coup.

Dernier changement (positif pour sa part), le gamer score évidemment.

Comme pour tous les jeux Live Arcade il n’y a que peu de points à débloquer mais si (comme moi) vous appréciez ces petits challenge inutiles, vous serez sans doute ravi de remplir consciencieusement les conditions qu’ils imposent.

Ce qui n’a pas changé:

Facile, presque tout, mais ce n’est pas intégralement un défaut, déjà il n’y avait pas grand chose à changer dans ce jeu indémodable et surtout, cette version ne souffre pas des nouveaux doublages qu’a connu la version PSP qui de son côté a fait le choix de reconnecter Rondo of Blood et SOTN en modifiant les dialogues du second.

De nombreuses répliques cultes ont sauté par la même occasion sur PSP, notamment la fameuse ligne de Dracula citant Malraux (rien de moins) « What is a man ? A miserable little pile of secret ? ».

A ce niveau le fait qu’il n’y ait pas eu de modifications vaut un sacrément bon point pour cette version Xbox Live.

Au final:

On retiendra donc de SOTN sur Xbox Live qu’il est surtout un investissement sympa si vous n’avez pas votre PSX sous la main et la flemme de vous tourner vers un émulateur. Les graphismes optimisés avec flemme sont un bon point malgré tout et la VF fait mollement plaisir mais c’est surtout le fait de ne plus être en 50 Hz lambin qui fait l’intérêt de cette version.

Pour finir, SOTN dispose d’une bonne durée de vie mais il s’agit d’un jeu bien trop simple surtout en comparaison de ses prédécesseurs. La série entière à eu tendance à se simplifier depuis cet épisode et personnellement je n’apprécie pas ce changement de politique.

Certains (comme moi) n’apprécieront pas non plus que le second château soit simplement le même RETOURNÉ (gros spoil), une astuce intelligente mais désagréable graphiquement et qui ne donne pas vraiment l’impression d’explorer un autre lieu.

Cet épisode a également fait définitivement adopter le look manga à la série (rohlala monsieur LV555, les épisodes précédents étaient déjà « gothiques » au sens où vous l’entendez mais n’affichaient pas une esthétique de dessin animé comme c’est le cas depuis rondo of blood … soit dit en passant depuis rondo plutôt que gothique la série est presque « rococo-baroque » MANGA si si … mais ne développons pas plus ;-p), c’est un bon point selon moi mais qui ne fait pas l’unanimité après la bombe Castlevania 4 dont il est vrai que l’ambiance était plus sombre et cinématographique (« réaliste » ne serait pas le terme approprié). Outre Castlevania 4 c’était aussi l’épisode x68000 (disposant d’un remake psx) ou encore l’exécrable épisode arcade « haunted castle » qui défendaient cette esthétique plus inspirée du cinéma que des animés (on aime ou on aime pas, à présent la question ne se pose plus).

L’inventaire et les items secondaires bien que toujours extrêmement riches comparé aux opus suivants, ont vieilli à coté des pouvoirs des épisodes GBA et DS, de ce côté-là SOTN fait figure de mastodonte un brin grippé.

Retrouver le jeu inchangé après 10 ans laisse donc voir quelques rides véritables (loin de ceux que de gros malins n’appréciant pas la 2D pourraient dire).

Comme le dit LV555 on appréciera aussi de pouvoir se procurer ce jeu culte pour 3frcs50, les versions psx et saturn ne courant pas les rues et n’étant pas données (même en occasion). Ceux qui pourront se procurer la version psp complétant le remix de rondo of blood « castlevania: the dracula X chronicle » n’y trouveront cependant pas grand intérêt (pouvoir jouer sur sa télé ? … boah ça se défend non ?).

Bon et dernière chose, l’interface Live Arcade quand on lance le jeu est tout simplement dégueulasse… on se croirait devant un jeu en flash sur le net… pensez à appuyer sur start le plus vite possible.

8/10 donc, car selon moi il ne s’agit du Castlevania parfait que pour les joueurs qui ne sont pas tombés dans la marmite plus tôt (la série est si variée qu’il serait difficile de prétendre qu’un opus particulier est le meilleur) et parce que ce portage demeure extrêmement flemmard.

Castlevania : Symphony of the Night (Live Arcade)