Brütal Legend est un jeu vidéo Xbox 360 publié par Electronic Artsen 2009 .

  • 2009
  • Aventure

Test du jeu vidéo Brütal Legend

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Voilà un test que j’avais envie de faire depuis un certain temps, celui du dernier « gros jeu » de Double Fine Productions, Brütal Legend. Édité par Electronic Arts, il est sorti le 16 octobre 2009 dans notre pays. Pour ceux qui ne connaîtraient pas Double Fine Productions, il s’agit du studio de développement qui a donné naissance à Psychonauts, un des jeux de plates-formes les plus originaux et déjantés de la dernière décennie. Mais ce studio est également connu car il a été monté par un ancien de LucasArts, Tim Schaffer, qui avait entre autres travaillé sur Monkey Island, mais aussi sur un de mes jeux préférés au niveau de l’ambiance, Grim Fandango. Si vous souhaitez en savoir plus sur Psychonauts, je vous renvoie au très bon test de Valinor dans la section PC.

« CE N’EST PAS DU ROCK, C’EST DU METAL !!!! »

Le jeu vous place dans la peau d’Eddie Riggs, un roadie opèrant pour le groupe Kabbage Boy ; une sorte de groupe de « soi-disant » rock purement commercial comme seules les grosses maisons de disques sont capables d’en faire. C’est quoi un roadie, vous vous demandez ? C’est le gars qui est en backstage (coulisses) et qui fait en sorte que tout se passe bien avant, pendant et après le concert, qui vérifie que les instruments sont prêts. Eddie Riggs est le meilleur roadie existant et, parce que c’est bien le cas, en sauvant un membre du groupe qui allait se casser la figure, il finit écrasé par une partie du décor qu’il avait lui-même construit. Une chose importante à signaler à propos de Eddie Riggs : son physique est emprunté à l’acteur Jack Black, qui lui prête aussi sa voix. On a vu ce dernier dans pas mal de films, le plus connu étant le remake de King Kong de Peter Jackson.

Donc, Eddie se fait écraser par « son décor » et une quantité de son sang atterrit sur sa boucle de ceinture, qui représente la tête d’une bête tout en métal dont Eddie s’est inspiré pour concevoir son décor. La bête prend alors vie et emporte Eddie dans un autre monde, un monde où les humains sont opprimés par une race ancienne, les Demonix, qui les ont réduits en esclavage. Peu de temps après avoir rencontré Ophelia, une jolie brunette, mais également Lars et sa sœur Lita, qui forment à eux seuls la résistance contre les Demonix, il décide de les aider en allant délivrer des humains. Par la suite, il leur permettra d’organiser une tournée dont se souviendront longtemps les Demonix, mais qui permettra aussi à Eddie de comprendre la raison qui l’a amené ici. Et c’est parti pour la découverte d’un monde bien spécial.

UN GAMEPLAY VARIÉ

Le jeu est en 3D avec une caméra à la troisième personne. Le gameplay pourrait être plus ou moins décrit comme un mélange de GTA et de jeu de stratégie, avec une bonne dose de Zelda en sus, mais ça va un peu plus loin que ça.

« FAUT QUE JE LAISSE CLÉMENTINE REFROIDIR !! »

Le système de combat est simple à appréhender et repose sur deux éléments : la hache et Clémentine, la guitare d’Eddie. La hache vous permettra d’affronter vos ennemis au corps à corps en enchaînant des coups, le jeu vous permettant d’en débloquer de nouveaux plus tard, mais également de contrer les attaques de vos adversaires. Clémentine, elle, autorise plus de choses, comme électrocuter vos ennemis ou les enflammer si vous gardez le bouton enfoncé. Cependant, elle permet aussi de jouer des solos durant les batailles de scène pour, par exemple, régénérer vos unités. Mais j’y reviendrai plus tard. En parlant des unités, il est bon de savoir qu’en combat, Eddie peut aussi exécuter une attaque combinée avec tous les types d’unités que vous pouvez avoir dans votre armée. Par exemple, avec les headbangers (le premier type d’unités que vous pourrez gérer dans le jeu) vous pouvez faire un pogo, ce qui les fera se placer en cercle autour de vous en balançant la tête d’avant en arrière, frappant tout les ennemis à leur portée. Certaines attaques sont très bien pensées et font un maximum de dégâts, en particulier avec les unités les plus avancées. Chaque action du système requiert une seule touche et est très (trop ?) simple à utiliser. Il faut noter que la guitare chauffe rapidement, rendant les cordes rouges et brûlantes et donc impossibles à utiliser pendant quelques secondes, mais l’achat de nouvelles cordes permet de prolonger le délai d’utilisation de Clémentine.

« BOTTAGE DE DERCHE POWER !! »

Le jeu met également en avant un gros côté stratégique avec les batailles de scènes, où vous devez produire vos unités pour détruire la scène adverse. Voilà comment ça se présente : votre héros (en l’occurrence pour la campagne solo, c’est Eddie Riggs) peut se battre mais aussi et surtout voler, pour se déplacer très rapidement d’un point à un autre du champ de bataille. C’est là que Clémentine joue un rôle crucial, car vous avez sur le champ de bataille des geysers de fans (en réalité les esprits des titans ; vous en apprendrez bien plus sur eux durant le jeu) près desquels il vous faudra jouer le solo hommage aux fans, pour créer un stand de goodies et acheminer les fans vers votre scène, car ce sont eux la ressource qui vous permettra de créer vos unités. Ces dernières sont variées et il y a aussi bien des véhicules que des unités d’infanterie. En plus des headbangers mentionnés plus haut, il y a des roadies, de grosses masses portant des enceintes énormes sur le dos, des chopperboys, permettant de balancer une grosse onde, grâce aux enceintes sur le côté, qui paralysent les ennemis.

Par la suite, votre scène peut être améliorée pour permettre l’apparition d’unités plus balaises ou bien encore vous permettre d’améliorer celles dont vous disposez déjà. C’est là que les solos jouent un rôle crucial, car ils permettent un bon paquet de choses, comme fixer le point de ralliement des unités sur vous ou encore invoquer des animaux sauvages, et bien d’autres choses encore. Par exemple le morceau « À la maison », mon préféré, permet de faire s’écraser un zeppelin géant sur le sol. La plupart du temps, ça tue les ennemis en un coup. Il faut noter que si quelques solos vous seront automatiquement donnés durant le cours de l’histoire principale, les deux tiers devront être trouvés pour que vous puissiez vous en servir en combat.

On a également accès à un système d’ordres simple affecté à la croix directionnelle, qui permet de faire attaquer vos unités, de leur dire de protéger vos stands de goodies, de se rendre à tel point ou encore de vous suivre.

OÙ C’EST QU’ELLE ÉTAIT MA CAISSE !!??

En dehors de son aspect stratégie, le jeu vous laisse arpenter la carte du monde à votre aise pour faire les missions principales, ou bien vous essayer à une des nombreuses missions secondaires. La carte du jeu est assez grande mais, fort heureusement, Eddie ne sera pas un piéton car, au début du jeu, il créera (je vous laisse la surprise) une voiture, la Deuce, qui vous accompagnera tout au long de l’aventure. Il est bon de noter qu’un des solos disponibles dans le jeu vous permet de la spawner (la faire apparaître) à n’importe quel moment, ce qui permet de ne jamais marcher trop longtemps. De plus votre tire est personnalisable et permettra par la suite d’avoir des armes intégrées, en plus de pouvoir booster sa protection.

**LES MISSIONS **

Le mode solo est en réalité une alternance entre les phases de stratégie et de conduite, que ce soit pour dégommer de l’ennemi ou bien encore protéger le bus de la tournée quand il se déplace. Il y a également quelques missions pédestres, mais pas souvent. Le scénario du mode solo vous permet tout d’abord de vaincre les humains qui collaborent avec Doviculus, à savoir les représentants du _Glam Rock _et du Black Metal. Par la suite vous botterez le cul de l’empereur des démons au passage. Je vous rassure, ce n’est que le gros du scénario, qui contient d’autres subtilités.

Les missions secondaires vous permettent de varier les plaisirs en tendant des embuscades à l’ennemi, ce qui implique que vos soldats doivent rester en vie, ou encore en effectuant des livraisons. Mais ce n’est pas tout car il y a aussi de la protection, de la course et d’autres choses, mais je ne vais pas tout vous dévoiler. Efectuer des missions principales comme secondaires vous permet de vous approprier la reconnaissance d’Örmaggoden, la bête de feu qui vous a emmené en ce monde. Cette dernière vous récompensera par des tributs de feu, qui sont un peu la monnaie locale et vous permettront de vous acheter ce que vous voulez dans les garages Metal.

LES GARAGES METAL

Ce sont les endroits où vous pourrez vous fournir en améliorations pour tout ce qui est améliorable dans le jeu. Dirigé par le Gardien du Metal, que vous reconnaîtrez forcément si vous êtes fan de Metal, vous pourrez y changer les armes secondaires et principales de la Deuce ainsi que sa peinture, et lui rajouter de la protection. Il vous est aussi possible d’appliquer un traitement spécifique sur votre hache, comme lui permettre d’enflammer l’ennemi, ou bien lui rajouter un bonus de dégâts.

Pour ce qui est de Clémentine, vous pourrez acheter des cordes qui vous permettront de rendre ses éclairs ou son brasier plus puissants, ou qui élargiront la zone d’action du séisme crée par la guitare. Vous pouvez également acheter de nouveaux combos dans ces garages ; certains sont très stylés comme losrqu’Eddie fait jaillir une gerbe d’étincelles du sol avec son instrument. Il est à noter que les garages Metal doivent d’abord être trouvés ; ensuite il faut utiliser le solo « révélateur de reliques » pour les faire sortir de terre. Il y en a 11 en tout sur la carte.

LE RESTE

En plus des missions principales et secondaires, le jeu propose pas mal d’objets à trouver et à collectionner, pour atteindre les 100% dans le tableau des statistiques cher à tous les fans de GTA-like. Dans ce cas-là on trouve les dragons bâillonnés, au nombre de 120 et qui vous permettent de recevoir des cadeaux de la part d’Örmaggoden une fois dix dragons délivrés. Ces « cadeaux » sont très utiles car ils permettent d’allonger votre barre de vie ou bien encore d’augmenter votre vitesse en vol lors des batailles de scène. Ensuite on a les statues de métal, qui vous permettent de débloquer de nouveaux morceaux pour la gueule des titans de la Deuce, qui est en fait un autoradio.

Ensuite on a les légendes, au nombre de treize, qui permettent d’en savoir plus sur le monde où se trouve Eddie. Il y a d’autres choses aussi mais j’en ai déjà trop dit. En clair la carte doit être explorée de fond en comble si vous souhaitez atteindre les 100%, que je n’ai d’ailleurs toujours pas atteints au moment où j’écris ces lignes.

Le jeu comporte également un mode multijoueurs jouable jusqu’à 8, mais sur lequel je ne peux rien dire car je n’y ai pas joué.

LES SUCCÈS

Point important d’un jeu 360 s’il en est, les succès de Brütal Legend sont loin d’être trop compliqués à obtenir, même si les avoir tous nécessitera de retourner la carte en mode solo pour trouver tous les dragons, les légendes et tout le toutim. Il y a des succès pour l’histoire, bien sûr, qui se débloqueront au fur et a mesure de votre progression dans la tournée, mais aussi d’autres qui nécessiteront d’acheter toutes les améliorations dans les garages Métal. En clair, sur les 1000g de base il y en a à peu près 700 dédiés uniquement au mode histoire, le reste concernant le mode multi qui a, au jour d’aujourd’hui, été complètement déserté.

UN UNIVERS ABSOLUMENT MAGNIFIQUE !!!

Le jeu possède des graphismes qui ne sont pas les plus beaux que j’ai vus, mais tout de même au-dessus de la moyenne. Mais ce qui saute immédiatement aux yeux c’est de voir à quel point il a été travaillé. Pour commencer, la carte est très variée, avec des montagnes, des marais, des cimes enneigées, des forêts, bref des décors franchement réussis. Certains lieux, comme le Mur des Hurlements, une sorte de mur de plusieurs dizaines de mètres de haut composé uniquement d’enceintes, sont carrément hallucinants. Mais il en existe d’autres, comme le repaire de l’araignée qui tisse des cordes de guitare (eh oui, c’est comme ça dans le monde de Brütal Legend). Le jeu ne possède pas de ralentissement ni de quelconque problème de ce point de vue-là, et reste très agréable à l’œil avec notamment les effets pyrotechniques de Clémentine, assez réussis.

« THEY TRIED TO KILL THE METAL BUT THEY FAILED AS THEY WERE SMACKED TO THE GROUND »

S’il y a un excellent point à retenir de Brütal Legend, c’est bien son OST. Pour tout vous dire, avant de l’écouter je n’avais écouté du métal qu’une ou deux fois dans ma vie, et j’avais pas tant apprécié que ça. Forte d’une centaine de titres (et il n’y a pas que du Metal), c’est tout bonnement hallucinant de voir le nombre d’artistes qui ont participé. Dans le lot on a du Black Sabbath (« Children of the grave », « Symptom of the universe »), du 3 Inch of Blood (« Deadly sinners », « Destroy the orcs »), du Dragonforce (« Through the fire and the flame »), du Judas Priest (« Leather rebel », « One shot at glory ») mais aussi du Mötley Crüe, du Motörhead, du Rob Zombie et aussi du Ozzy Osbourne et du Scorpions. En bref, c’est du gros son et c’est vraiment fou de voir à quel point ça colle à l’univers développé par Tim Schaffer, qui n’a de toute façon jamais caché son affection pour ce genre de musique. L’OST est donc tout juste phénoménale, regroupant à elle seule un bon morceau de l’histoire du Metal et possèdant au passage quelques thèmes plus posés, ce qui est un plus parce que de la musique qui gueule tout le temps, c’est fatiguant à force (ça ne reste que mon avis).

Je vous rassure, les voix ne sont pas en reste, et malgré un doublage français vraiment bien fait, je vous conseille plutôt la VO, qui vous permettra de profiter des répliques de Jack Black ainsi que de celles de Rob Halford, du groupe Judas Priest, qui double le personnage de LyonWhite. À l’instar de Psychonauts et Grim Fandango, les dialogues sont à mourir de rire et certaines répliques sont devenues cultes. Les bruitages s’en sortent bien sans non plus être exceptionnels, mais ce n’est rien comparé au reste.

MANIABILITÉ

Le jeu possède une maniabilité simple et facile à appréhender. La touche A permet de mettre un coup de hache et la touche X permet d’utiliser Clémentine, la combinaison des deux touches donnant lieu à des combos et la B servant à se mettre en garde. La touche Y sert en règle générale à interagir avec les unités ou l’univers. En gros, vous vous servirez de cette touche pour monter et descendre de la Deuce et pour les attaques combinées et bien d’autres choses. La touche RT permet d’ouvrir le menu des solos, qui s’exécuteront ensuite avec les touches normales ; en clair c’est une combinaison de touches à effectuer. Durant les batailles, vous pouvez faire passer Eddie de piéton à volant en cliquant sur le stick droit, et le menu de création d’unités s’ouvre avec RB tandis que LB sert à définir le point de ralliement de vos unités. Quand vous volez, LT sert à descendre et RT à monter.

La maniabilité de la Deuce ne pose pas de problème majeur, on utilise la touche A pour utiliser l’arme principale et X pour la secondaire, tandis que B sert à utiliser le frein à main. On accélère avec RT tandis que la gâchette LT sert à freiner, et un clic sur le stick de gauche permet l’activation de la nitro.

INTÉRÊT ET DURÉE DE VIE

Le jeu possède un intérêt certain si vous êtes fan de Metal, mais si vous n’appréciez que le Rock vous allez aimer aussi, je vous rassure. Si vous avez apprécié Psychonauts ou un des autres jeux de Tim Schaffer vous allez adorer, car l’univers développé pour ce jeu est tout bonnement hallucinant.

Concernant la durée de vie, la quête principale en ligne droite vous fera dans les dix heures, sans compter ni les missions secondaires, qui sont assez nombreuses, ni la recherche d’objets. C’est pas beaucoup et c’est dommage, mais le jeu possède un mode difficile, qui vous poussera à chercher tous les solos ainsi que les dragons pour avoir le moins de problèmes possibles. Dans ce mode, pour atteindre les 100% je ne sais pas trop, mais j’ai déjà 23 heures de jeu et je n’y suis pas encore parvenu, donc…

« METAL WILL LIVE ON »

Brütal Legend fait partie de cette catégorie de jeux qui font tout sauf l’unanimité ; soit on aime soit on déteste. En ce qui me concerne, j’ai adoré et j’ai accroché comme c’est pas permis à l’univers complètement déjanté imaginé par Tim Schaffer. On pourra reprocher au jeu de n’innover en pas grand-chose sur le gameplay, hormis les batailles de scènes, mais le reste est tellement excellent qu’on lui pardonne vite ces petits défauts pour vivre une aventure unique en son genre, avec un univers des plus travaillés ainsi qu’une bande-son tout bonnement phénoménale, à laquelle le sieur Jack Black a également participé par le biais de son groupe Tenacious D. Les graphismes tiennent de plus largement la route, sans pour autant être révolutionnaires. Un jeu bien fait et qui en plus ne coûte aujourd’hui plus rien, car sachez mes amis que Brütal Legend a été un véritable échec du point de vue des ventes, ayant été éclipsé à l’époque par d’autres titres - genre le dernier Call of Soldier qui bute des gens du Moyen-Orient (vendu à des millions d’exemplaires soit dit au passage) et d’autres franchises merdiques comme il faut genre Guitar Hero. Donc si vous le trouvez en neuf, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Les plus

-> L’univers très bien travaillé

-> L’OST, absolument dantesque

-> Les batailles de scène

-> Les missions secondaires nombreuses et relativement variées

-> Les graphismes, jolis, et la variété des lieux visités

-> L’hommage au Metal !!!!

Les moins

-> Trop court

-> Certaines idées de gameplay ne sont pas poussées à fond.

-> Encore trop court !!

Verdict : 9

Brütal Legend