BlazBlue : Calamity Trigger est un jeu vidéo Xbox 360 publié par PQubeen 2009 .

  • 2009
  • Beat them up

Test du jeu vidéo BlazBlue : Calamity Trigger

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Développé par Arc System Works, édité par PQube.

Avec ses faux airs de Jill Velentine (en plus sexy) et sa pose tous flingues en avant sur la jaquette du jeu, l’héroïne de BlazBlue pourrait nous faire croire à un énième clone de Resident Evil. D’autant que le sous-titre est lui aussi parlant, avec ses gâchettes (Trigger) et autres calamités. Ça sent le survival-horror, tout ça, non ? Mais en y regardant de plus près, on distingue sur le revers de la boîte le logo d’Arc System Works. Ah d’accord, pas de doute, c’est d’un jeu de baston qu’il s’agit.

JE NE SUIS PAS UN HÉROS

Nous sommes au Librarium, en l’an 2199 après Jacques Chirac (à moins qu’il ne s’agisse des Jeunesses Communistes, on s’y perd dans tous ces J.-C.). Bref, tout le monde s’attend à un nouveau siècle plein de joie et d’espoir, mais il reste encore à traverser cette dernière année. Et puis je voudrais pas vous décevoir les gars, mais le siècle, il arrive qu’en 2201 ; je dis ça, je dis rien.

Manque de bol, c’est ce moment que choisit Ragna the Bloodedge, alias Le Faucheur, alias Tatie Dentelle, alias Ragnagna, pour débarquer en plein cœur de la 13e cité hiérarchique de Kagutsuchi, qui est en gros l’équivalent local de Trifouilly-lès-Oies. Mais je divague encore. Donc le gars se pointe comme un morpion dans la culotte de Madame de Fontenay (c’est plus imagé que « comme un cheveu dans la soupe »), et se met à foutre son petit boxon. Alors y’a d’autres gars qui arrivent pour lui foutre sur la gueule, et pour se taper entre eux aussi, parce que bon, on est dans un jeu de baston après tout.

ILS SONT CHAUDS COMME DES BOUILLOTTES

BlazBlue : Calamity Trigger est donc un beat them up en deux dimensions, parce que chez Arc System Works, on ne sait pas faire autre chose. Le jeu propose bon nombre de modes distincts, comme c’est désormais la norme. C’est ainsi que vous participerez au mode Arcade, soit l’équivalent de ce qu’on trouvait sur Taito Type X2, au Versus pour affronter un autre joueur, à l’Attaque du Score pour tenter de battre tous les records, au mode Histoire pour découvrir avec émerveillement les scenarii si profonds des divers personnages, ou à l’Entraînement pour devenir la crème des meilleurs maîtres shaolins du monde de la Terre. Ceci fait, vous pourrez jouer les narcissiques en enregistrant vos meilleurs combats (ou les plus pourris si ça vous amuse), affronter d’autres apprentis-combattants sur la Toile, visualiser les images fixes servant d’inter-scènes dans le mode Histoire, et enfin régler les diverses options du jeu.

Bref, autant dire que l’âne de Buridan en serait déjà mort. Le reste de la population mondiale est déjà passé à autre chose : en l’occurrence le choix de son combattant. Comme à leur habitude, les gars d’ASW en ont mis pour tous les goûts. Il n’y a qu’une douzaine de personnages disponibles dès le début, mais tous les archétypes sont présents : le costaud qui se déplace lentement, le faiblard qui saute dans tous les sens, le gars qui préfère attaquer de loin, le héros bien équilibré comme il faut. C’est bien entendu de par leur design, toujours très folklorique dans les productions du studio, que les héros de BlazBlue se distinguent de la masse. L’habit ne fait pas le moine, et c’est ainsi que les flics du Librarium ressemblent à des nobles de haut rang, que la doctoresse semble tout droit sortie d’un film de Bruce Lee ou que la chef des vampires a l’allure d’une gamine de sept ans.

Quoi qu’il en soit, tous ces avatars ont droit au même traitement : vous utilisez la croix ou le stick de gauche pour vous déplacer latéralement, vous accroupir et sauter, et disposez de trois touches d’attaque (X, Y et B, respectivement l’attaque faible, moyenne et forte), plus une touche d’attaque à super pouvoir (A). En alternant inclinaison du stick et pression sur les boutons, vous réaliserez vos enchaînements et coups spéciaux. Mais si vous n’avez pas envie de vous emmerder à mémoriser ces coups, il vous suffit d’incliner le joystick de droite dans l’une des quatre directions ! Le beat ‘em up pour les Nuls !

Pourtant, BlazBlue implémente toutes les techniques « avancées » propres aux beats modernes. Projection/esquive (Y+B), roulade de récupération (les trois boutons d’attaque en même temps), blocage avec répulsion de l’adversaire (X+Y), contre-attaque (avant plus X+Y), brise-combo (les quatre boutons à la fois), etc. En outre, à force de cogner, vous remplissez une jauge dite de chaleur qui vous permettra de déclencher vos Attaques Distorsion (plus puissantes qu’un coup spécial mais qui consomment la moitié de la jauge) et vos Astral Heats, attaques ultimes qui ne peuvent se déclencher qu’au dernier round d’un match et uniquement à condition que l’adversaire ait moins d’un cinquième de sa jauge de vie (l’Astral Heat brûle qui plus est l’intégralité de votre jauge). Une sorte de Fatality de luxe.

Y’EN AURA POUR TOUT LE MONDE

Si le scénario du jeu ne vole pas plus haut que dans les autres titres du genre, l’univers de BlazBlue est plutôt sympathique, mélangeant allègrement science-fiction, magie et steampunk pour un résultat globalement cohérent. Et puis il faut bien dire que c’est superbe. Dans la veine des Guilty Gear, Calamity Trigger est riche en détails et en couleurs. Mais surtout, l’animation est d’une grande fluidité et les effets de lumière sont tout bonnement splendides. Ajoutons une bande-son punchy à souhait, et nous obtenons une réalisation dantesque.

Le seul reproche que l’on pourrait faire à la partie graphique concerne le design pour le moins inspiré (inspiré par d’autres, en l’occurrence) des personnages : Ragna ressemble au Dante de Devil May Cry, Noel à Jill Valentine comme nous l’avons dit, Litchi a de faux airs de Mai Shiranui et Bang semble tout droit sorti d’un Samurai Shodown, alors que Iron Tager est pour sa part un mélange entre Blanka, Hulk et le Beast des X-Men.

Manette en mains, le constat est tout aussi probant. À vrai dire, Arc System Works avait promis un jeu accessible à tous (par opposition à ses Guilty Gear, généralement considérés - à juste titre - comme assez exigeants), et il a grandement tenu son pari. Les néophytes pourront se contenter de jouer exclusivement aux deux sticks, alors que les joueurs plus expérimentés s’amuseront à utiliser les techniques de haut niveau. Et tous s’y plairont autant.

Beau, équilibré, parfaitement jouable… Finalement, BlazBlue : Calamity Trigger ne manque que de profondeur. Avec douze personnages jouables, il est dans la moyenne basse, mais ce manque de diversité permet malgré tout de maîtriser plus vite les arcanes du jeu. De fait, à l’heure où la plupart de ses concurrents se montrent assez décevants sur Xbox 360, lui se hisse gentiment, sans prétention, dans le haut du panier.

BlazBlue : Calamity Trigger