Bayonetta est un jeu vidéo Xbox 360 publié par Segaen 2009 .

  • 2009
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Bayonetta

4/5 — Exceptionnel ! par

Forcément que je me suis rué dessus à sa sortie. Pensez donc : « J’ai conçu mon héroïne de manière à ce qu’elle ait le plus joli cul du monde » avait déclaré, à peu de choses près, Hideki Kamiya. Et de toute évidence, ses graphistes ont respecté le cahier des charges à la lettre ! Pour ceux qui ne connaissent pas monsieur Kamiya, c’est juste lui qui a réalisé Resident Evil 2 pour Capcom puis qui a pris en charge le fameux studio Clover, responsable de Devil May Cry, Okami ou encore Viewtiful Joe. Depuis, Clover a fermé ses portes, mais Kamiya et sa bande ont trouvé refuge chez SEGA, où ils ont monté le studio Platinum Games.

LUCY IN THE SKY WITH DEMONS

Si bien que Bayonetta n’est pas la petite sœur de Dante, comme beaucoup aiment à l’écrire, mais plutôt son héritière. Bayonetta est une sorcière, mais pas une sorcière genre chaudron, balai et verrue sur le pif, non. Une sorcière bombasse qui se trimballe en combinaison moulante et armée de quatre flingues : deux qu’elle tient à la main et deux qui lui servent de talons ! Cet arsenal, ainsi que ses pouvoirs magiques, vont lui servir face aux légions d’Anges (ouaip, les trucs avec des ailes qui sont censés être sympa et tout) qui ont juré sa perte. Pourquoi ? Eh bien le problème c’est qu’on ne sait pas vraiment.

Bayonetta s’est réveillée d’un sommeil de cinq cents ans, désorientée et amnésique. Seuls quelques flashes tentent de l’orienter vers les réponses. Réponses qui se trouvent au cœur d’une guerre fratricide entre deux factions terriblement semblables…

A SEVEN NATION ARMY COULDN’T HOLD ME BACK

Qu’importe que l’on sache pourquoi, toujours est-il que ça va latter sévère, et finalement c’est tout ce qui compte. Parce que Bayonetta est un pur beat ‘em all, dans la droite lignée de Devil May Cry.

L’aventure se compose d’une quinzaine de chapitres, auxquels s’ajoutent un prologue et un épilogue. Et si, à l’heure des mondes ouverts, ce chapitrage peut ressembler à un cloisonnement, sachez tout de même que chaque chapitre représente plusieurs « missions », ou en tout cas plusieurs scènes reliées entre elles par moult cinématiques qui déroulent petit à petit l’histoire. Bien entendu, il sera question à un moment ou à un autre de gros boss bien velus, à dessouder de la manière la plus jouissive possible.

Parce que même s’il n’évite pas l’écueil de la répétitivité propre à n’importe quel beat ‘em all, Bayonetta assure le spectacle. L’héroïne dispose d’ailleurs d’une panoplie de coups assez impressionnante. Le stick gauche permet de la mouvoir, plus ou moins vite, dans toutes les directions, et le stick droit de diriger la caméra.

Pour le reste, la miss peut sauter (bouton A), réaliser un double-saut, voire marcher sur les murs, sur l’eau ou dans les airs ! Elle donne des coups de poing avec le bouton Y, des coups de pied avec le bouton B et enchaîne avec des salves de tirs si vous maintenez l’un ou l’autre de ces boutons appuyés (donc elle utilise ses flingues aux mains ou aux pieds, selon les cas). Vous pouvez réaliser des tas de combos avec juste ces deux boutons. En faisant décrire au stick gauche une révolution complète puis en martelant B ou Y, vous réalisez un « Déluge de Balles » : en gros, Bayonetta se met en mode Gatling et arrose tout ce qui bouge, à condition que vous visiez avec le stick gauche. Enfin, le bouton X permet de tirer directement, quelle que soit l’arme que vous avez équipée.

En effet, vous trouverez diverses armes durant votre parcours, et pas forcément des pistolets, puisque sont également présents des épées ou des fouets. Le bouton X sert donc d’attaque à distance lorsque vous utilisez une arme de mêlée. Pour changer d’arme parmi celles que vous avez équipées (en passant par le menu du bouton Back), vous utiliserez la gâchette LT, RB permettant pour sa part de cibler l’adversaire. Enfin, la gâchette RT permet d’esquiver les attaques adverses par le biais d’un salto. Si vous déclenchez l’esquive au dernier instant, Bayonetta réalise un « Envoûtement ». Le temps ralentit alors (ou alors c’est elle qui accélère) et vous pouvez latter vos adversaires devenus mous du sbob.

Je suis conscient que cela représente beaucoup de manipulations différentes et parfois peu instinctives, mais le premier chapitre sert de tutoriel et vous permet de vous familiariser avec les commandes. D’autant qu’il existe encore toute une panoplie d’attaques évoluées, comme les Attaques Sadiques, les Incantations ou l’invocation de Démons Infernaux. Ces attaques consomment de votre jauge de magie, que vous pourrez restaurer en partie lorsque vous provoquerez l’adversaire (gâchette LB). En contrepartie ce dernier deviendra plus agressif.

Bien entendu, il existe également nombre d’objets à récupérer : les auréoles d’anges qui servent de monnaie (!), le laurier qui vous soigne, les papillons qui rechargent votre jauge de magie, les cœurs brisés qui augmentent votre force vitale, ou encore certaines armes adverses que vous pouvez utiliser jusqu’à ce qu’elles se brisent, au moyen du bouton X.

En sus vous pourrez, comme je le disais au-dessus, vous faire forger de nouvelles armes et acheter des équipements spécifiques (vous ne pouvez en équiper que deux à la fois) ou même de nouvelles techniques de combat. Bayonetta peut également, comme toute bonne sorcière, se concocter ses propres objets à partir de trois ingrédients que vous pouvez trouver un peu n’importe où.

Enfin, reste le cas des trésors de Rodin et des balles d’arcade. Les premiers représentent des objets rares, à découvrir lors de vos pérégrinations, et constituent souvent des succès à débloquer. Les secondes permettent d’accéder à un mini-jeu durant lequel vous devez flinguer le plus d’anges possible.

MY BABY SHOT ME DOWN

Tristes sires, halte là ! Ceux qui cherchent un jeu un minimum crédible n’ont qu’à aller voir ailleurs s’ils y sont. Ne restent ici que les amateurs de démesure. Vous avez aimé les poses grand-guignolesques du Dante de Devil May Cry ? Les flingages à la John Woo ? Les scènes d’action « tarantinesques » ? La course à moto sur l’immeuble ? Oui ? Alors vous allez adorer Bayonetta !

L’intro nous met dans le bain, et non contente de nous raconter une histoire, elle nous permet déjà de la vivre : les anges affluent à l’infini, vous n’avez pas de jauge de vie (et donc ne pouvez pas mourir), mais vous pouvez déjà vous entraîner à massacrer tout ce qui bouge pendant que la voix off vous explique le pourquoi du comment. Et ça va être comme ça tout du long, de la scène du cimetière où Bayonetta se la joue Dancing Queen tout en flinguant à outrance, jusqu’au combat final qui va vous en faire baver des ronds de chapeau !

Le visuel est bien entendu superbe, et je ne parle pas uniquement de l’héroïne callipyge ! Difficile de décrire plus avant les graphismes que la 360 affiche, la qualité des effets visuels ou la pluie d’effets spéciaux qui s’abat sans discontinuer sur l’écran, sans quoi il me faudrait employer une avalanche de superlatifs tout à fait superflus : il n’y a qu’à voir Bayonetta tourner (le jeu hein, rien de cochon) sur un écran pour vous rendre compte de la qualité mise en œuvre par le studio Platinum.

Bayonetta, c’est du grand spectacle sans temps mort. Même les cinématiques, qui bien souvent ne sont là que pour hacher l’action, sont ici un régal, de par leur humour et le talent des doubleurs (le jeu est en anglais sous-titré français, comme souvent, mais c’est pas plus mal vu que la quasi-totalité des jeux doublés en français sont catastrophiques). Et la bande-son musclée parachève une réalisation de haut vol.

Pour ce qui est des sensations de jeu, là encore c’est un grand moment. L’action est omniprésente et, si l’on n’est pas encore au niveau d’un Dead Rising, les légions angéliques sont suffisamment nombreuses pour ne pas laisser au joueur le temps de souffler. Il faut juste un petit temps d’adaptation pour se faire aux nombreuses possibilités d’action qu’offre la belle, mais ensuite c’est du pur défouloir, parfois même un peu bordélique.

La difficulté est réglable avant chaque début de chapitre et il est fortement conseillé de se rabattre sur les deux derniers niveaux, où le challenge vaut le coup. Et si la durée de vie n’excède pas les cinq heures en ligne droite, les complétistes pourront s’acharner à débloquer tous les succès afin de se garantir une poignée d’heures fort plaisantes en supplément.

Finalement, le seul véritable défaut que l’on peut trouver au jeu est son système redondant. Mais comme c’est une tare propre au genre et non à ce titre en particulier, difficile de lui en vouloir pour si peu. Après tout, avant de débuter une partie de beat ‘em all, on laisse son cerveau sur le meuble de l’entrée…

Bayonetta