Battle Fantasia est un jeu vidéo Xbox 360 publié par 505 Game Streeten 2008 .

  • 2008
  • Beat them up

Test du jeu vidéo Battle Fantasia

2.5/5 — Moyen par

Développé par Arc System Works et édité par 505 Games.

Principalement connu pour sa série des Guilty Gear, Arc System Works ne s’est pas reposé sur ses lauriers pour autant, et a même entamé une deuxième saga, celle des BlazBlue (le premier épisode sera d’ailleurs en test sous peu). Entretemps, le petit studio a également mis sur pied ce Battle Fantasia qui, lui, restera probablement pour toujours au stade de one-shot. Découvrons de ce pas allègre pour quelles raisons.

ÂGE TENDRE ET TÊTE DE CON

Le monde de Battle Fantasia est constitué de deux grands pays : le Royaume Magique et l’Empire des Brumes (souvenez-vous de la règle d’or en matière d’heroic fantasy : les royaumes sont gentils et les empires sont méchants). Autrefois, l’Empire des Brumes faillit l’emporter sur son rival. L’humanité avait livré six terribles batailles, mais les ténèbres s’imposaient tout de même… C’était compter sans les quatre Héros Syndiqués qui, parce qu’ils étaient héroïques, mais surtout parce qu’ils étaient syndiqués, ramenèrent la paix, l’amour et les corn-flakes au chocolat sur le monde. Las, depuis quelques mois, la rumeur enfle : l’Héritier du Présage Funeste arrive. C’est un nouvel âge sombre qui commence…

UN VRAI GACHI

Sous son enrobage de polygones, Battle Fantasia est un bon gros beat them up en deux dimensions, ou tout au moins, parce que je conçois que ça puisse vous paraître antinomique, qui se joue à plat. Le titre propose bon nombre de modes de jeu : l’Arcade, soit le traditionnel mode un joueur ; l’Histoire, qui est un mode scénarisé ; le VS J2, qui permet à deux joueurs de s’affronter ; le VS CPU ou match libre ; le mode Survie, qui consiste à enchaîner le plus de combats possible avant de perdre ; l’Entraînement ; et l’Attaque Rapide, où vous devez vaincre l’adversaire avant la fin du compte à rebours. Vous aurez également accès à un mode Galerie pour admirer les images que vous aurez débloquées dans le mode Histoire, à un mode Réseau pour défier d’autres joueurs sur Internet (avec toutes les possibilités standards : partie rapide, personnalisée, avec classement ou entre amis), et aux Options pour choisir le niveau de difficulté, la durée et le nombre de combats, les filtres graphiques, les paramètres sonores, les réglages de la manette et les sauvegardes.

Ensuite, ce sont douze combattants qui s’offrent à vous d’entrée de jeu. Ne cherchez pas, vous ne pourrez pas en débloquer un de plus. Il y a donc les frères Marco et Urs, fils de l’un des quatre héros légendaires et eux-mêmes héros du jeu, donc à la fois puissants et maniables ; Olivia, la princesse des roses, dotée d’une allonge remarquable mais assez peu puissante ; Ashley, son ancien garde du corps, rapide et doué pour les passages dans le dos (en tout bien tout honneur) ; Cedric, le prêtre, plus doué pour le combat à distance ; Watson, le lapin astronome (sic), faiblard mais doté de coups spéciaux efficaces ; Coyori, la barmaid, qui se fera la meilleure amie des combotteurs ; Freed, le pirate des airs, doté d’une grande force physique mais un peu lent à la détente ; Face, l’assassin armé de deux flingues ; Donvalve, le dernier des héros de la légende, monstrueusement puissant mais d’une lenteur proportionnelle ; Odile, la marionnette, assez semblable à Olivia ; et le terrible Deathbringer, boss final du jeu complètement abusé.

Une fois votre choix effectué, place à l’action ! Si vous n’avez pas touché aux options, les combats sont chronométrés et se déroulent en deux rounds gagnants, durant lesquels vous devez vider la jauge de vie de l’adversaire avant qu’il ne vide la vôtre ou, au moins, essayer de conserver la vôtre plus remplie que la sienne à la fin du temps imparti. Vous dirigez votre personnage à la croix ou avec le stick de gauche, et utilisez les quatre boutons A, B, X et Y pour attaquer.

Vous réaliserez ainsi divers coups de base (certains coups peuvent être chargés en maintenant enfoncé le bouton d’attaque), projections et contre-projections (A et X en même temps ou gâchette LB), enchaînements et coups spéciaux. Les techniques « avancées » sont également présentes : super-saut (bas puis haut), garde (arrière pendant une attaque adverse), dash avant ou arrière (deux fois avant ou arrière), roulade de récupération (gâchette RB lorsque vous avez été projeté au sol), etc.

La gâchette RB permet également d’utiliser le Gachi, qui correspond aux Counters dans d’autres séries. Si vous appuyez dessus alors que l’adversaire vous agresse, vous parez non seulement son coup, mais vous lui collez en outre une contre-attaque derrière les oreilles. Vous pouvez aussi choisir d’appuyer à la fois sur RB et sur avant ; vous réaliserez alors un Gachi-Drive : vous parez l’attaque adverse et faites en même temps reculer votre opposant, ce qui vous laissera suffisamment de temps pour placer un enchaînement dévastateur derrière.

L’utilisation du Gachi, ainsi que les coups que vous portez avec succès, remplissent votre jauge de PM située en bas d’écran. Une fois que la jauge est pleine sur au moins un niveau, vous pouvez réaliser vos super coups spéciaux ou passer en mode Furie (gâchette LT ou boutons A et B en même temps, ou encore boutons X et Y en même temps), ce qui rend vos coups bien plus puissants. En outre, certaines attaques, encore supérieures aux super coups spéciaux, ne sont activables que dans ce mode.

L’ÂGE SOMBRE

Arc System Works a voulu son jeu plus grand public que Guilty Gear. Le contexte médiéval-fantastique permet donc de se rapprocher de celui des RPG, très prisés du plus grand nombre. Et le design mignonnet et fantaisiste des personnages rend Battle Fantasia très attrayant au premier regard.

Malheureusement, cette première impression s’estompe assez rapidement, au regard de tous les problèmes qui affligent le jeu. Pour commencer, Battle Fantasia ne mérite pas vraiment son étiquette de jeu nouvelle génération. Les graphismes sont corrects, disons, mais la résolution médiocre et les décors affreusement vides renvoient aux premières heures de la PlayStation 2. Bon, malgré tout les animations sont fluides et les effets visuels plutôt jolis, sans oublier une bande-son très rythmée, comme dans tous les titres du jeune studio. Même si ce n’est pas catastrophique, on ne peut donc pas dire que Battle Fantasia soit réellement armé pour lutter contre les cadors du genre.

En terme de jouabilité, ce n’est pas la panacée non plus. La maniabilité à la manette Xbox n’est toujours pas idéale, mais ce n’est même pas le plus important. Le système de jeu n’est pas original pour un sou, alors pourquoi déciderait-on de s’attarder sur Battle Fantasia et pas sur un autre ? Pour ses combats mous du genou ? Pour son roster limité à douze personnages, assez mal équilibrés qui plus est ? Pour ses modes de jeu archi-connus ? Pour sa difficulté outrancière, qui ne correspond vraiment pas à la promesse d’Arc System Works de proposer un jeu plus accessible que Guilty Gear ?

Non. On a beau prendre le problème par tous les bouts, Battle Fantasia n’a rien pour le distinguer de la masse. Son seul point fort serait sans doute son univers médiéval, mais à ce jeu-là, il est enterré sur tous les points par SoulCalibur 4.

Battle Fantasia