En principe, je ne suis pas super fan des jeux à missions avec un grand univers de jeu et plein de petits trucs à y faire. Les jeux bacs à sable comme on dit maintenant. C’est mon côté mouton qui doit ressortir, mais je préfère les jeux où on suit une histoire, je suis un traditionaliste. Toujours est-il que lorsque le premier Assassin’s Creed est sorti, je me suis fait violence pour m’empêcher d’y jouer. Les avis que j’ai pu lire à gauche et à droite m’ont un peu refroidi aussi. Finalement, j’ai craqué pour le deuxième volet, mais était-ce un bon choix ? Ma foi, la réponse se trouve en Italie, en pleine Renaissance.
IL REVIENT, ET IL EST PAS CONTENT
Desmond Miles était jusqu’à il y a peu un simple barman. Depuis, il a été enlevé pour servir de cobaye au projet Animus, une machine capable de vous faire incarner l’un de vos ancêtres. Or, il se trouve que Desmond a un arbre généalogique peu commun, puisqu’il est l’un des derniers descendants du clan originel des Assassins. C’est donc son lointain aïeul du temps des Croisades, Altaïr ibn La-Ahad, qu’on lui a fait incarner.
Le « on » en question désigne principalement le chef du projet, Lucy Stillman. Mais il se trouve que Lucy est en fin de compte une alliée. Elle va désormais aider Desmond a s’échapper, mais également le mettre en contact avec les Assassins, qui se trouvent être en possession d’une machine semblable à l’Animus. Et ils ont besoin de Desmond afin qu’il rentre en contact avec un autre de ses ancêtres, un certain Ezio Auditore da Firenze, qui comme son nom l’indique habite Florence… au XVe siècle !
NATURAL BORN KILLERS
Assassin’s Creed II est un jeu d’aventure à la troisième personne. Le jeu se déroule principalement à la Renaissance, en Italie. Et pas qu’à Florence puisque l’on visitera également la campagne toscane, les petits villages de Monteriggioni et Forli, ainsi que Venise. Bref, une chouette carte postale d’époque, qui s’étale le long de quatorze séquences. Chacune comprend plusieurs missions, et entre deux séquences on revient rapidement dans le présent pour quelques cut-scenes.
Les missions sont de plusieurs types, et si on n’échappe pas aux phases d’assassinats, qui constituent toujours le cœur du jeu, il s’agira aussi d’escorter une huile, de mener une mini-enquête, voire simplement de jouer le coursier. Ceci dit, il peut arriver qu’un évènement vienne bouleverser le cours de votre mission et en change totalement l’intérêt : par exemple, une mission d’escorte peut très vite tourner à l’assassinat. Il existe également un grand nombre de quêtes annexes.
Mais avant de devenir - ou plutôt de redevenir en l’occurrence - un maître assassin, il va falloir apprendre à se comporter comme tel. Heureusement, les premières missions ne sont là que pour servir de tutoriel. En fait, vous contrôlez Ezio comme s’il s’agissait d’une marionnette (c’est pas moi qui le dit, c’est le manuel) : le bouton Y contrôle la tête, le bouton X la main armée, le bouton B l’autre main et le bouton A les jambes. En pratique ce sera un peu plus compliqué que cela : selon les situations, l’utilisation de chaque bouton change. Et les situations en question sont nombreuses, puisque Ezio sait à peu près tout faire : marcher, courir, grimper aux murs, se suspendre, sauter, voler un objet, pousser les gens, se battre, parler, saisir des objets ou des personnes, faire du cheval, attaquer à cheval, nager, plonger, ramer, diriger un chariot, voire même… voler ! Je veux dire, comme un oiseau.
Et pour les déçus du premier opus, qui trouvaient les combats trop répétitifs, sachez que le système de baston a grandement évolué : pas chassé, provocation, désarmement et une foultitude d’enchaînements seront désormais au programme. Pour finir, les gâchettes ont elles aussi plusieurs utilités : verrouiller une cible, afficher l’arsenal à votre disposition, gérer la caméra…
FAIS PAS CI FAIS PAS ÇA
Alors voilà. C’est donc à ça que ressemble Assassin’s Creed II. Eh bien, le premier mot qui me vient à l’esprit c’est « seglkjvmewmwe ». Une fois ce premier borborygme passé, c’est une sorte d’onomatopée gutturale qui me vient des profondeurs de la gorge, un truc comme « gggWHAOuoUoUOUOUHrghh », avec une tripotée de points d’exclamation derrière.
Non sans blague, depuis que j’ai ma 360, c’est le premier jeu qui me fout en l’air, le premier qui me met sur le cul et qui me fait dire que oui, on a bel et bien changé de génération de consoles. L’intro au QG des badasses est un peu plan-plan, mais dès qu’on arrive à la Renaissance, on se rend compte des prouesses réalisées par l’équipe de développement. Les décors sont splendides, ils font carte postale d’époque (si ce n’est que les cartes postales n’existaient pas à l’époque), et tout ce petit monde est plein de vie. Chacun vaque à ses occupations, réagit lorsque vous le bousculez par exemple, les villes sont pleines de brouhaha ; la musique se fait d’ailleurs discrète pour laisser place aux dialogues et aux injonctions.
Oui parce qu’alors, si y’a bien un truc qui m’agace, c’est que vous ne pouvez pas, au début, faire quoi que ce soit sans vous entendre dire un truc du genre « Oh ma couille, tu fais quoi là ? » Et ça, ça devient tellement lourd que ça gâche un peu le plaisir.
D’un autre côté, une fois les premières minutes passées, l’éventail de possibilités est énorme. Et le jeu est bien moins dirigiste que son aîné (enfin de ce que j’en ai lu, le premier Assassin’s Creed était foutrement scripté). Il y a souvent plusieurs possibilités pour accomplir une mission, et il n’est pas rare qu’une mission ne tourne d’ailleurs pas comme prévu. Bref, on n’a pas l’impression de suivre une trame, même si l’on est guidé du début à la fin.
Assassin’s Creed II n’est intrinsèquement pas trop difficile, même si certaines missions sont bien chaudes. Le principal problème que vous rencontrerez proviendra, paradoxalement, du grand nombre d’actions à votre portée : on a tendance à s’emmêler les pinceaux. Quant à la durée de vie, le jeu d’Ubi n’est pas si long que cela, mais les quelques quêtes annexes vous offriront une poignée de minutes de plus.