Wario représente le double maléfique de Mario. Il concentre tous les défauts qu’un humain pourrait posséder. Il est un monstre d’égoïsme, aussi mal élevé qu’un porc et d’une avarice phénoménale. Alors quand un pauvre petit oiseau enchanté, un merlufe, le supplie de sauver son monde et sa jolie princesse, il refuse. Cependant lorsqu’il apprend que le roi Shake a volé le sac sans fond qui libère une infinité de pièces, il accepte immédiatement le contrat.
Comme au bon vieux temps :
Avant de tester le jeu, avant même de l’avoir essayé, j’ai tout de suite été séduit pas les graphismes tout droit venus des consoles anciennes générations. Wario Land présente des décors et sprites intégralement en 2D. Aucun polygone ne se cache. La 3D a complètement été bannie. Il reste un esthétisme digne d’un dessin animé. La 2D est magnifique, superbe, colorée, détaillée, emplie de finesse. Un ravissement pour les yeux ! Chaque niveau affiche un environnement original de toute beauté et les sprites s’insèrent parfaitement dans les décors. Wario, les ennemis et les objets animés bougent avec la fluidité d’un dessin animé. Le héros gesticule avec des mouvements décomposés à merveille, de surcroît avec un brin d’humour. Il attrape les bestioles puis les secoue violemment pour leur extirper des pièces ou d’autres choses précieuses. Lorsqu’il court comme un dératé, il gigote dans tous les sens selon les codes traditionnels des mangas. Ensuite s’il percute un mur, il s’étale comme une grosse crêpe. Wario possède d’autres gestes et expressions aussi amusants et surtout ridicules.
Retour aux sources :
Les graphismes sont typiques des jeux de plates-formes de l’ère de la Super NES. Le gameplay ne déroge pas à la règle et s’inspire des anciens titres de Nintendo. La Wiimote se tient à l’horizontale. La croix directionnelle pour la main gauche et les boutons nommés 1 et 2 pour la main droite. Ainsi la manette devient celle de la bonne vieille NES. Une touche sert pour sauter, une autre provoque un dash qui envoie au tapis les ennemis et détruit les blocs rocheux. Mais ce n’est pas tout : Wii oblige, de nouvelles fonctions apparaissent en secouant la Wiimote. Ainsi Wario peut ébranler tout l’écran et assommer les bestiaux qui s’y trouvent. Il fait également des pirouettes sur des barres fixes. Même avec ces nouvelles aptitudes, Wario Land : the Shake Dimension reste un classique jeu de plates-formes. Wario court, saute pour éviter les pièges, bouscule les ennemis, résout quelques énigmes et découvre plusieurs passages secrets. Certains lieux dans les niveaux sont des hommages aux anciens Mario. Des tuyaux verts attendent que Wario s’y engouffre. Il a légèrement du mal à s’y faufiler à cause de sa bedaine. L’animation, une fois de plus, est remarquable lorsqu’il se tort pour entrer dans un passage étroit.
Les doigts dans le nez !
Wario dispose dès le départ de l’intégralité de ses talents. Il n’acquiert ni pouvoirs, ni transformations supplémentaires. Alors, afin de diversifier les plaisirs, chaque niveau dispose d’énigmes relativement variées. Certes variées, mais faciles et évidentes. Certaines nécessitent un minimum de jugeote et d’adresse, mais rien d’insurmontable. En réalité les vieux briscards retrouveront rapidement leurs réflexes puisque Wario Land : The Shake Dimension reprend les clichés de la bonne plates-formes 2D. Ils traverseront donc les mondes sans difficulté. A l’instar de Wario Land 4 sur GBA, chaque niveau se termine en 2 étapes. Premièrement Wario se dirige à l’autre extrémité du stage pour délivrer le merlufe. Deuxièmement, une fois le prisonnier libre, il devra rentrer illico au bercail avant la fin du compte à rebours. Durant cette seconde partie, il parcourra le niveau en sens inverse. Il n’empruntera pourtant pas le même chemin qu’à l’aller, car l’architecture des lieux a légèrement changé. S’il faut visiter chaque zone dans les 2 sens, elles n’en restent pas moins courtes. Voilà le gros point noir du jeu : sa durée de vie ridicule (à première vue néanmoins).
Du pognon ! Du pognon !
L’objectif principal consiste à aller d’un point A vers un point B puis de revenir à la case départ. En se contentant simplement de cette obligation, le joueur loupe complètement le cœur du produit. Chaque niveau recèle des trésors qu’il n’est pas nécessaire de récupérer. Néanmoins, l’appât du gain vous poussera-t-il à explorer à fond les lieux ? En tant cas, je me suis pris au jeu. Les pièces d’or et les diamants sont si brillants et attirants. En voulant amasser les trésors et découvrir les nombreux secrets, le jeu ne devient pas plus difficile ; par contre il s’allonge considérablement. On s’oblige à recommencer les niveaux pour les terminer intégralement et on aime ça. Parcourir plusieurs fois un même stage n’en devient pas rébarbatif puisque chacun renferme de multiples objectifs qui sont autant de motivations. De plus, comme les ennemis n’ont rien d’agressif, donc rien d’agaçant, on n’a aucune appréhension pour refaire un niveau. Ils sont loin d’être un calvaire et ne provoquent aucune prise de tête. En réalité, le principal adversaire est l’architecture des lieux. Sa complexité demande beaucoup d’adresse pour atteindre les endroits les plus reculés, les mieux cachés. Je le répète une nouvelle fois : pour apprécier pleinement le titre, il ne faut surtout pas tenter de le terminer le plus rapidement possible en oubliant les quêtes secondaires. Creusez plus en profondeur, sinon vous passerez à côté du jeu.
Réalisation au poil :
Wario Land : the Shake Dimension offre de superbes environnements en 2D soutenus par une animation irréprochable. Presque aussi joli qu’un dessin animé. Par contre, le côté sonore ne m’a pas vraiment impressionné. Les musiques sont banales, dans l’ambiance Nintendo mais réarrangées à la sauce Wario. Les bruitages du héros sont plus convaincants et retranscrivent les bouffonneries du personnage ainsi que sa mégalomanie. Lorsque les mains tiennent la manette, les sensations des titres plates-formes de l’ère 8/16 bits reviennent. C’est que du bonheur ! Voilà un jeu conçu à l’ancienne comme à l’époque glorieuse de la Super Nintendo. La maniabilité intuitive permet de prendre immédiatement du plaisir. Facile à prendre en main et pourtant diversifié. Comme dans Super Mario Land, le héros monte à bord d’un sous-marin pour des niveaux aquatiques. Il n’y a que lors de ces phases shoot them up où vous aurez l’occasion de pester sur la maniabilité. Le sous-marin se dirige selon l’inclinaison de la Wiimote, ce qui n’est franchement pas évident. D’autres véhicules bizarres interviennent et se pilotent en fonction de la position de la manette, mais ils sont beaucoup mieux intégrés à leur environnement.
Nostalgie !
Magnifique, un gameplay digne d’une Super NES, maniable, amusant, comme les jeux de plates-formes d’antan. On retrouve des sensations longtemps oubliées, celles des bons titres en 2D. Que demande le peuple ? Dommage que ce Wario Land soit beaucoup trop facile. Il aurait fallu, soit le rendre plus difficile, soit doubler le nombre de stages. On a l’impression que Nintendo reste frileux avec Wario, à croire qu’il a peur que ce double maléfique fasse de l’ombre à Mario. Néanmoins, en creusant plus en profondeur, on s’aperçoit que le titre est très riche et renferme tout de même un challenge de choix.