Le royaume d’Hyrule était l’endroit où reposait autrefois la puissance des déesses. Lorsqu’un mal terrible se répand sur ces terres, c’est un jeune fermier prénommé Link qui doit réveiller le héros, et l’animal, qui sommeillent en lui…
Depuis bien longtemps déjà, tout le monde attendait avec impatience cet épisode de la mythique série des Legend of Zelda. Il faut bien dire que la saga culte de Nintendo et de Shigeru Miyamoto commence légèrement à s’essouffler avec des jeux de moins en moins épiques au fil du temps. Attendu au tournant, les ambitions de Nintendo sont claires, Twilight Princess se veut donc être le digne successeur d’un Ocarina of Time et être le meilleur, ainsi que le plus long Zelda jamais réalisé… rien que ça !
De plus, cet opus ne sort pas sur n’importe quelle console mais sur la Wii, une machine révolutionnaire qui offre de nouvelles sensations de jeu grâce à son pad novateur. Une expérience vraiment sympa et immersive au possible !
L’aventure est passionnante, le monde d’Hyrule est grand et la réalisation soignée (même si elle reste largement inférieure à ce que l’on peut voir sur Xbox 360, le soft étant prévu sur GameCube à la base). On ne peut qu’être envoûté par la richesse du titre et par sa maniabilité géniale. Un bon jeu qui souffre hélas de combats d’une trop grande facilité et d’un nombre de mini-quêtes un peu réduit.
Au niveau chronologique, il est également à souligner que Twilight Princess se déroule une centaine d’années après Ocarina of Time. Eiji Aonuma (le nouveau chef de projet des Zelda depuis Wind Waker) a confirmé l’existence d’une division dans la ligne du temps après Ocarina of Time : la fin au cours de laquelle Link adulte défait Ganondorf amène à la dimension de Wind Waker, tandis que celle où il est renvoyé dans le passé amène à Majora’s Mask et ensuite Twilight Princess.
Vous débutez l’aventure dans un petit village de campagne du nom de Toal, réveillé par un habitant qui vous demande de l’aider à rentrer les chèvres qui ne lui obéissent plus depuis quelques temps. Il se rend compte alors que votre cheval Epona (il est possible de choisir un autre nom) a disparu. Vous voilà donc parti à la recherche de votre cheval afin d’aller aider les habitants de ce paisible village.
Premières impressions et premier soulagement, le soft est beau et maniable. Esthétiquement réussi, Twilight Princess possède des graphismes de qualité avec un soin constant du détail, des couleurs magnifiques et un level design vraiment fantastique. Les différents décors sont d’une grande diversité et l’ambiance qui se dégage est incroyablement poétique et magique. De plus les effets visuels sont sublimes, notamment les effets de météo et de lumières.
Toutefois, on sent bien que le jeu a été conçu à l’origine pour la GameCube. Certaines textures et contours sont pour le moins basiques avec des personnages parfois un peu carrés ainsi que quelques polygones coupés au couteau dans les paysages. Techniquement on ressent les limites de notre bon vieux cube et on voit bien que la Wii (bien que moins puissante que ses concurrentes) n’est pas pleinement exploitée. On oublie cependant très vite ces petits détails pour plonger totalement dans l’aventure tellement le royaume d’Hyrule est bien construit. Tout cela avec une fluidité exemplaire, les personnages étant relativement bien animés sans aucun ralentissement pour gâcher votre progression.
La question est donc maintenant de savoir si la toute nouvelle façon de jouer proposée par Nintendo est aussi bonne et novatrice que promise. La jouabilité est excellente et sans être révolutionnaire la maniabilité de la Wiimote et du Nunchuk offre tout de même des sensations vraiment surprenantes mais redoutablement efficaces et instinctives. Il ne faut qu’un très léger temps d’adaptation pour se familiariser avec les nouvelles commandes et une fois les différents mouvements et enchaînements assimilés, on ne peut qu’être bluffé par le résultat.
Link se contrôle à la perfection, avec le Nunchuk on déplace notre personnage grâce au stick analogique, on peut aussi verrouiller et se mettre en vue subjective. Avec la Wiimote il est possible de parler, d’interagir avec l’environnement, d’utiliser les nombreux objets de notre héros mais encore d’accéder à différents menus comme l’inventaire. Mais les nouvelles possibilités du duo Wiimote-Nunchuk permettent également de viser avec le lance-pierres, l’arc ou le boomerang de façon beaucoup plus précise et intuitive. En effet, grâce à votre Wiimote il suffit de cibler l’écran et ensuite de tirer votre projectile en appuyant sur la gâchette, simple et efficace. De même, les mouvements d’attaque sont un réel bonheur et fendre l’air comme un fou devant son écran pour donner des coups d’épée est fort grisant. Le must, ce sont ces extraordinaires chevauchés sur le dos d’Epona où l’on pourfend des hordes d’ennemis avec un plaisir énorme.
Le seul vrai regret est l’absence du contrôle libre de la caméra. On peut, bien évidemment toujours replacer la caméra derrière soi mais impossible de contrôler librement les mouvements de celle-ci. Malgré cela, c’est une réelle évolution dans le gameplay que Nintendo nous propose et il serait bien dommage de passer à côté car jouer au pad après avoir testé cette version Wii vous paraîtra bien fade.
Une fois faites toutes les basses besognes, on vous demande d’aller au château d’Hyrule afin d’y remettre une épée. Soudain, le village est attaqué par d’étranges monstres qui capturent les enfants et vous mettent KO. Lorsque enfin vous vous réveillez, les enfants ont disparu et une sombre menace plane dans la forêt. Décidé à les sauver, vous êtes néanmoins relativement vite stoppé par une mystérieuse porte qui bloque l’accès à cette forêt. C’est alors que vous êtes capturé et transféré dans un étrange univers crépusculaire et chaotique. Votre destin se met en route et votre transformation en loup marque le début de votre quête.
Une fois transformé en loup vous faites la connaissance de Midona, un être étrange qui vous sera d’une grande aide dans ce monde parallèle, mais vous découvrez aussi vos nouveaux sens ainsi que de nouvelles capacités. Il est ainsi possible de sentir la présence d’esprits, de creuser, de parler aux autres animaux et même d’attaquer. Le Link loup est également bien plus agile et la coopération avec Midona permet d’avoir au final un grand nombre de mouvements et d’attaques différents. Vous changerez comme cela à chaque fois d’apparence lors de vos allers et retours d’un monde à l’autre. Un système d’univers parallèles qui n’est pas sans rappeler l’opus sur SNES A Link to the Past et le système de temps du mythique Ocarina of Time de la N64. Un monde de crépuscule bien plus obscur, mystérieux et dangereux que vous devrez combattre afin de ramener la paix et la lumière dans les différentes contrées d’Hyrule.
Le scénario est très intéressent, ce Twilight Princess n’est peut être pas aussi long que prévu mais son histoire vous réserve de très beaux moments devant votre écran. Le jeu fait souvent penser à l’œuvre de Tolkien et son Seigneur des Anneaux de par son atmosphère ainsi qu’à des jeux comme Okami. Les donjons et les nouvelles armes sont excellents et apportent pas mal de nouveautés. Pour les habitués de la série, certains passages, puzzles ou énigmes seront cependant vite trouvés et donneront une impression de déjà vu.
La plaine d’Hyrule est assez grande et se balader ou combattre avec Epona dans ces vastes territoires est un pur bonheur. On peut cependant regretter que le nombre de mini-quêtes soit aussi réduit, un choix étonnant qui fait malheureusement baisser la durée de vie du soft. Les ennemis et boss manquent aussi légèrement d’endurance et sur ce point cet épisode déçoit quelque peu. Mais pour un jeu de lancement, la Wii s’offre un petit bijou qui montre que Nintendo est toujours capable de faire des jeux d’exception à l’atmosphère unique et au gameplay fantastique.
Graphismes : 4/5
Malgré un manque de puissance évident, le jeu est très agréable à l’œil grâce notamment à un level design inspiré. Bien sûr, techniquement on est loin de ce que la Wii peut nous offrir de mieux (il ne faut pas oublier que le soft a été programmé pour le GameCube à la base) mais le résultat est plutôt convaincant.
Animation : 5/5
Pas de problèmes, tout est très fluide et dynamique.
Gameplay : 5/5
Légèrement étonnant au début, le maniement du Wiimote et du Nunchuk devient rapidement un réel bonheur. Nintendo réussit là un coup de maître, l’immersion est excellente avec de toutes nouvelles sensations ainsi qu’une expérience de jeu bien sympathique.
Bande son : 4/5
Les thèmes propres à Twilight Princess sont bons dans l’ensemble, on retrouve aussi avec un grand bonheur certaines mélodies bien connues de la série. Le son du Wiimote est lui, hélas, assez mauvais et a tendance à crachoter pas mal.
Durée de vie : 5/5
Le monde d’Hyrule est relativement grand, on le parcourt volontiers pendant des heures tellement il est captivant et poétique. On peut cependant être déçu par des énigmes parfois déjà vues et surtout par une étonnante facilité au niveau des combats et des boss. Le nombres de mini-quêtes a également été revu à la baisse ce qui est bien dommage.
Au final The Legend of Zelda : Twilight Princess est un bon jeu. L’une de ses grandes forces est bien évidemment la maniabilité du duo Wiimote et Nunchuk, une nouvelle façon de jouer qui se révèle très efficace et instinctive. L’atmosphère que dégage le jeu est prenante, le monde qui vous entoure est très poétique et les donjons sont magnifiques, bref que du bon.
Mais on est cependant un peu déçu de voir que le nombre de mini-quêtes est réduit et que les différents ennemis et Boss sont finalement assez simples à vaincre. Des petits défauts qui ne gâchent en rien le bonheur que l’on ressent en jouant à ce Zelda.
17/20
Les jaquettes :
http://www.mobygames.com/game/wii/legend-of-zelda-twilight-princess/cover-art
Le manuel :
http://www.replacementdocs.com/request.php?4590
Et une petite vidéo pour la route :