No More Heroes est un jeu vidéo Wii publié par Rising Star Gamesen 2008 .

  • 2008
  • Inclassable

Test du jeu vidéo No More Heroes

4.5/5 — Exceptionnel ! par

PRÉSENTATION

Dans No More Heroes le joueur dirige Travis Touchdown, un assassin otaku fashion victim et fan de catch qui possède un côté Nicky Larson, à savoir que c’est un véritable obsédé sexuel. Et à cause de ce qu’il est il va accepter, un soir où il rencontre une jolie blonde du nom de Sylvia Christel (qui fut sans doute inspirée par l’actrice de films érotiques du même nom, bien que Suda 51 ait affirmé le contraire dans une interview publiée à l’époque dans Joypad), d’assassiner un type. Seulement voilà, ce type était classé 11ème au palmarès des assassins, ce qui fait que maintenant, c’est Travis qui est classé 11ème. Le jeu nous permet donc de participer à son ascension vers la première place. Sa motivation : pouvoir coucher avec la belle Sylvia, qui lui a promis une partie de jambes en l’air s’il était classé premier. Sur ce, je ne vais pas vous gâcher le reste du jeu en vous dévoilant le scénario, mais sachez qu’il contient son lot de surprises.

GAMEPLAY

Le gameplay se sépare en deux phases bien distinctes. Dans la première, qui est purement du GTA-like, on conduit la moto de Travis (qui ressemble à une moto tout droit sortie d’Akira) à travers la ville de Santa Destroy, qui sert de décor au jeu, pour accomplir divers petits boulots comme du ramassage d’ordures ou encore de la tonte de pelouse, lui permettant de payer son inscription au prochain match classé d’assassins. Mais cette phase permet aussi à Travis de perfectionner ses techniques, en allant à la salle de sport ou encore en achetant des cassettes de catch au vidéo-club. Cette phase, vue de dos, lui permet également de rechercher les t-shirts cachés du jeu ; car n’oublions pas qu’il est une fashion victim. Il est à signaler néanmoins que le joueur est libre de ses mouvements lors de cette phase, donc rien ne vous empêche de visiter la ville de Santa Destroy de fond en comble, certaines parties de la carte se débloquant au fur et à mesure.

La deuxième phase représente tous les passages de baston et transforme No More Heroes en jeu d’action, dont la rapidité ferait rougir un épisode de Devil May Cry, mais qui met de côté le gameplay GTA-like, pour mettre le héros face à des ennemis en arène fermée. Les missions d’assassins, mais aussi les petits jobs de meurtre que se voit confier Travis, sont de cette phase-là. Le jeu permet d’ailleurs un certain nombre de subtilités rarement vues dans des jeux d’action, comme les esquives latérales et autres qui permettent de tirer le meilleur parti du beam katana. Ah oui, c’est à signaler : Travis se bat à l’aide d’un sabre laser, qu’il peut par la suite améliorer, pour lui permettre d’avoir plus de batterie par exemple, ou même en changer pour avoir plus de puissance. Ce sont d’ailleurs les seules armes dont il se servira au cours du jeu et c’est tant mieux, le jeu proposant au final trois Beam Katana, bien différents les uns des autres en combo et en force (mention spéciale à celui qui ressemble à une batte de base-ball, sport national au Japon). De plus, la difficulté progressive permet au joueur de mettre en place de nouvelles techniques au fur et à mesure de l’aventure.

Quand il ne se bat pas, Travis peut passer du temps dans sa chambre au motel No More Heroes, pour sauvegarder ou jouer avec son chat. Il peut également changer de Beam Katana dans sa chambre. Mais le jeu contient plus et le plaisir de la découverte vaudra toujours mieux que le meilleur des tests.

NO MORE HEROES C’EST AUSSI DES ASSASSINS !

Justement, parlons-en des 10 assassins que vous aurez à combattre. Ils sont tous différents les uns des autres et certains ont un background travaillé. Je pense notamment à Holly Summers et à Shinobu. Néanmoins, aucun n’est semblable à un autre et ils ont tous leurs armes et leur style de combat bien spécifiques, en particulier les deux déjà précités, mais aussi l’homme au pistolet ou encore le samouraï et son énorme épée, sortis tout droit d’un FF, et certains vous donneront envie de jeter votre wiimote par terre (comme la vieille et son caddie de supermarché).

MANIABILITÉ

La maniabilité de No More Heroes est une des plus efficaces de la console. On frappe avec A, on finit les ennemis avec B, on verrouille une cible avec Z, la touche C servant à recentrer la caméra et la touche 1 à recharger le beam katana (mention spéciale pour l’animation de cette action qui en fera sourire plus d’un). La touche ‘-’ de la wiimote sert à déclencher le mode furie, les capacités de reconnaissance de mouvements de cette dernière n’étant utilisées que pour finir certains adversaires.

La maniabilité de la moto est elle aussi extrêmement simple : on accélère avec le bouton Z du nunchuk, le bouton B de la wiimote servant à freiner et le stick du nunchuk à se diriger. A noter que l’on peut faire un dérapage contrôlé avec la moto en tirant d’un coup sec la wiimote. Descendre de la moto se fait avec le bouton A mais, contrairement à GTA, ce geste implique que cette dernière soit complètement arrêtée.

GRAPHISMES

Wii oblige, le jeu n’est pas parfait graphiquement, mais propose une patte graphique particulière que son créateur Goichi Suda (ou Suda 51, comme il aime à s’appeler) avait déjà utilisée dans Killer 7. Cependant, malgré des graphismes somme toute assez moyens, le jeu bouge bien et ne possède pas de problème majeur en ce qui concerne l’animation du personnage ou de ses ennemis. De plus il n’y a pas de problème de caméra, cette dernière pouvant être contrôlée à l’aide de la croix directionnelle de la wiimote.

Néanmoins le jeu propose un certain nombre de codes graphiques, comme les menus ou encore la barre de vie de Travis, qui font agréablement penser à l’ère 8 bits. Les graphismes peuvent faire penser à du cel shading mais il ne le sont pas tout à fait. A signaler néanmoins, un clipping des plus agaçants parfois, mais rien de bien grave.

MUSIQUE ET BRUITAGES

Point faible de No More Heroes s’il ne devait y en avoir qu’un, le jeu possède peu de musiques et elles ne sont pas inoubliables. Sachez juste qu’on trouve un thème pour la moto - qui va vite vous casser les oreilles -, une musique pop dans les différents magasins du jeu - que tout le monde n’appréciera pas forcément -, ainsi que d’autres thèmes qui ne vous marqueront pas. Mais là où le jeu se rattrape, c’est sur les bruitages ainsi que sur les voix, qui sont exemplaires. Le bruit du beam katana et les nombreuses exclamations de Travis durant les phases de combat (lorsqu’il finit un adversaire par exemple) vous feront pour la plupart ressentir le sentiment de puissance qui se dégage du système de combat, qui reste le point fort de ce jeu. Les bruitages excellents (également le point fort de Devil May Cry) permettent au joueur de s’immiscer dans l’action comme jamais. Un bon point donc pour les bruitages, mais dommage que les musiques n’aient pas bénéficié de la même attention car on aurait frisé le sans-faute.

CONCLUSION

Suda 51 offre à la Wii un véritable OVNI, mais un OVNI incontournable. Les qualités de No More Heroes sont nombreuses, à commencer par le fait que c’est l’un des seuls jeux pour hardcore gamers sur Wii fait par un hardcore gamer. Un bon conseil si vous avez une Wii : courez acheter No More Heroes, surtout que maintenant le jeu est bradé à la Fnac, par exemple (environ 15 € neuf). De plus il y aura une suite à sortir en février 2010, toujours sur Wii.

No More Heroes