Un monde de fous… furieux
Je ne vais pas vous saouler à vous expliquer en détail l’histoire, car ce n’est pas forcément ce qui fait l’intérêt d’un jeu. Mais sachez que, sans rien dévoiler, le scénario se complexifie et reste très présent jusqu’à la fin.
Toujours est-il que vous incarnez Jack Cayman, un combattant redoutable (notamment grâce à la tronçonneuse qui équipe son bras droit) ressemblant à HellBoy et qui participe au Deathwatch. Ce dernier est un jeu filmé pour la TV et organisé sur une île isolée par des terroristes, où chacun des participants doit tuer tous les autres pour gagner une grosse somme d’argent.
Jack enchaîne donc les niveaux, qui se situent chacun dans une zone de l’île et se terminent par un boss. Si on bat ce dernier, on prend sa place au classement et ainsi de suite. Il faut évidemment finir numéro 1.
Les niveaux se déroulent ainsi : vous devez massacrer le plus violemment et « gorement » possible les sbires qui remplissent les niveaux, pour engranger un maximum de points. Une pyramide des scores vous indique les différents paliers qui débloquent des bonus (armes, vies), le défi sanglant (un mini-jeu qui rapporte des points) et finalement, l’accès au boss. Le temps est limité dans les niveaux, ce qui vous oblige à faire grimper le score rapidement (pas de panique non plus, on a largement le temps). Pour cela il faut « optimiser le méchant ». En effet, tuer un ennemi à coups de poing c’est bien, mais pas top ; par contre, si vous lui enfilez un pneu autour du corps, puis lui enfoncez un panneau de signalisation dans le cou et finalement l’embrochez sur un crochet, là, vous cumulez, et au lieu de vous rapporter quelques milliers de points, il vous en rapportera plusieurs dizaines de milliers. Les objets qui traînent et les décors vous permettront d’expérimenter pas mal de possibilités de « trucidage » bien dégueux. Pour ce qui est des boss, ils sont plus ou moins charismatiques et le combat est généralement assez confus, mais un QTE (comme dans les Quick Time Event du jeu Shenmue vous devrez exécuter, durant une cinématique interactive, les manipulations indiquées) intervient souvent pour, en cas de réussite, vider généreusement la jauge de vie du malotru lors d’une scène spectaculaire.
A noter, certains passages dans les niveaux se déroulent en moto ; le stick directionnel pour aller à gauche ou à droite, le nunchuk pour frapper à gauche et la wiimote pour cogner sur la droite, et enfin un bouton pour le boost. Les ennemis sur les véhicules chercheront à vous sauter dessus. Quelques tremplins vous permettront d’accéder à une route parallèle au-dessus de la normale. Sans grandes difficultés, ces passages sont répétitifs et n’ont pas beaucoup d’intérêt, mais permettent de varier l’action.
Noir blanc rouge
Au niveau de la réalisation, la grosse particularité, ce sont les graphismes cellshadés en noir et blanc, qui font inévitablement penser à la BD Sin City. Le côté gore est ainsi renforcé car le sang qui gicle, lui, reste bien rouge et se détache bien (pas dans la réalité). Par contre, cette monochromie rend le jeu moins lisible, mais on s’y habitue et on finit par mieux repérer les ennemis.
Côté sonore, on a droit à des musiques urbaines (rap, r&b, rock énervé) plutôt sympathiques, mais il faut aimer le style. Le rap a un côté très répétitif dans la diction qui donne envie de couper le son au début, mais ensuite, pris dans l’action, on l’oublie. Un autre point important : qui dit jeu de massacre diffusé à la télé, dit commentateurs. Le jeu est donc entièrement commenté par 2 intervenants dont un ancien participant du jeu. Les commentaires suivent le déroulement et donc, quand vous réalisez toujours la même action, ils deviennent répétitifs, même si la quantité est assez impressionnante. Le jeu étant dans la catégorie 18+, certains dialogues sont vraiment bien vulgaires et bas de plafond. Toutefois, si vous aviez envie de les couper, pensez que vous perdriez quelques conseils utiles dispensés çà et là par les Thierry et Jean-Mimi du DeathWatch.
Concernant la jouabilité, elle est bonne, avec une utilisation intensive des mouvements de la wiimote/nunchunk de manière simple mais efficace. On pourra juste noter une petite difficulté à bien se placer pour attraper les objets ou les ennemis, et également des mouvements de la caméra un peu hasardeux par moment.
Hit the world
Ce jeu a été développé par Platinumgames, qui compte beaucoup de membres de feu le studio Clover. Cela se sent beaucoup au niveau de la réalisation graphique, qui rappelle Okami ou Viewtiful Joe, mais également au niveau gameplay avec le système de combo qui rappelle un peu Viewtiful Joe également.
Le jeu n’est ni très difficile, à part quelques passages, ni très long, ce qui au moins lui évite d’être répétitif. Il faut autour de 10h de jeu pour le finir la première fois. La durée de vie est faible donc, mais ce jeu peut être rejouable car bien adapté au scoring, et il existe également un mode 2 joueurs, où l’on s’affronte sur les épreuves « défis sanglants » rencontrées durant les niveaux de la partie solo.
Madworld, avec sa réalisation originale, son concept « plus c’est gore, plus tu scores » et une jouabilité « wiimote » efficace, pourra plaire au casual amateur de défouloir sanglant jusqu’au fan de beat ‘em all. Il est vrai que si l’on est allergique à certains partis pris du jeu (baston gore, graphisme noir et blanc et musique rap, entre autres), on risque de ne pas apprécier l’expérience. Mais enfin, un jeu « pas pour fillettes » sur Wii, c’est suffisamment rare pour se laisser tenter.