Bien que mon envie était très forte de proposer le test de Fallout 3 dans le cadre de mon vingtième test dans le projet Veda, il n’en sera rien. Aujourd’hui, je vais traiter d’un jeu Wii qui a été développé par Monolith Software, les créateurs de la série Xenosaga, qui ont également collaboré aux Baten Kaitos. Le jeu est sorti le 28 octobre 2008 dans nos contrées et est édité par Nintendo.
« THIS IS GONNA TURN OUT TO BE… ONE HELL OF A DAY
Le jeu nous met dans la peau de Raymond Bryce, alias Ray, qui fait partie du GAS (Groupe d’Assistance et de Secours). Alors que ce dernier participe à une évacuation de civils sur le Mont Aguilas, un volcan d’Amérique du sud, avec son collègue et ami Steve Hewitt, ils sont pris dans une éruption qu’ils essaient de fuir de leur mieux. Néanmoins Steve se casse la jambe alors que l’éruption s’intensifie. Lors d’une séquence mémorable, Steve décide de se lâcher dans le vide pour sauver son ami…
Cette séquence fait office de tutoriel et met en place l’histoire.
On retrouve Ray un an plus tard, alors qu’il a démissionné du GAS et fait désormais partie du CGRC (Cellule de Gestion et de Résolution des Conflits). Il est alors appelé par un agent du FBI nommé Olson, qui veut sa participation dans une affaire assez spéciale. En effet, une ancienne unité des Marines, nommée SURGE, a kidnappé un célèbre sismologue du nom de Davies ainsi que son assistante. Là où ça concerne notre cher Ray, c’est que la jolie assistante est la petite sœur de son défunt collègue et ami. De plus, les militaires ont volé des ogives nucléaires. Voilà pour le début du jeu, dont le scénario n’est pas mauvais, loin de là, et rappelle même certains moments du premier Metal Gear Solid. Le jeu nous fait donc incarner Ray, alors que ce dernier devra survivre à un séisme, une (autre) éruption, un tsunami et d’autres trucs sympathiques…
UN SYMPATHIQUE MELTING-POT…
Effectivement, le gameplay de Disaster : Day of Crisis mélange pas mal de phases de jeu, pour un résultat vraiment convaincant au final. Le jeu possède trois sortes de phases de jeu majeures, à savoir celles d’action (du gun shooting), celles d’exploration et de sauvetage et celles de conduite. Il comprend aussi pas mal de QTE (ou Quick Time Event, inventé par la série Shenmue et qui vous imposent d’appuyer sur une touche précise au moment demandé), qui reprennent à leur actif les mécanismes de nombreux party-games sur Wii, sans pour autant les rendre lourdingues.
« VISEZ LA TÊTE »
Les phases d’action de Disaster : Day of Crisis sont en effet du gun shooting, et le font ressembler à un épisode de la série Time Crisis. Cependant, il faut remarquer plusieurs choses. Premièrement, les armes sont ici en nombre et on a droit à des fusils à pompe, des mitraillettes, mais aussi plus tard des grenades ou bien des lance-roquettes, déblocables en réalisant des records au stand de tir.
Deuxièmement, toutes les armes - et je dis bien TOUTES - sont améliorables selon cinq critères (la capacité, la précision et d’autres).
Troisièmement, en plus du système de couverture on a la jauge de concentration, qui permet de profiter d’un « zoom » temporaire et également d’infliger plus de dégâts.
Il est à noter que le jeu possède également des combats contre des boss, qui deviennent de plus en plus difficiles au fur et à mesure de la progression dans l’aventure. Les compétences des différentes armes s’augmentent grâce à des points récoltés en combat, selon la façon dont vous tuerez vos adversaires ; il est préférable d’aligner les headshots si vous souhaitez voir vos armes augmenter de puissance rapidement.
LES PHASES D’EXPLORATION
Les phases d’exploration vous font balader Ray de gauche à droite dans le niveau en cours, à la recherche d’objets ainsi que de citoyens de Blue Ridge City à sauver. Là où le jeu est sympa, c’est qu’on peut appeler les citoyens en criant, pour savoir dans quelle direction ils se trouvent. Les sauver nécessitera que vous accomplissiez une petite phase, du genre trouver la blessure et mettre un bandage dessus, ou bien encore faire un massage cardiaque à la wiimote. D’autres citoyens vous demanderont un objet de votre inventaire, comme une trousse de soins ou un paquet de chips (nécessaire pour restaurer l’endurance de Ray). Si c’est possible en mode normal, il vous faudra bien réfléchir en mode réel, car chaque item compte et les ennemis normaux infligent bien plus de dégâts, sans parler des boss.
Sauver des citoyens, outre que ça augmente sa barre de vie, rapportera à Ray des points de compétence (PC), qui lui permettront d’augmenter ses différentes caractéristiques : endurance, capacité de transport (pour transporter plus d’objets de guérison et de munitions), force (pour casser plus rapidement les objets qui le bloquent) et autres capacités.
PHASES DE CONDUITE ET QTE
Le jeu propose des phases de conduite bien sympathiques. On joue seulement avec la wiimote, que l’on tient comme dans le dernier Mario Kart, à l’horizontale. Le volant wii propose d’ailleurs un confort dans ces phases de jeu, qui interviennent la plupart du temps lorsque Ray doit fuir quelque chose, par exemple une éruption.
Pour ce qui est des QTE, ils se manifestent souvent dans le jeu et ce dans les différentes phases, en particulier celles d’action et de sauvetage. Mais aussi à certains moments d’exploration, comme pour fuir l’effondrement d’un immeuble.
GRAPHISMES
Les graphismes de Disaster : Day of Crisis sont acceptables, sans plus. C’est certainement le point faible du jeu, qui sans ça n’en aurait aucun. Cependant, la modélisation des visages et du héros est très bonne, celle des visages rappelant même ceux de MGS. L’animation ne pose pas de problème et il n’y a aucun ralentissement. Le jeu étant en 3D complète, la caméra aurait pu poser problème mais ce n’est pas le cas, cette dernière étant contrôlable par la croix directionnelle de la wiimote. Les graphismes restent donc très convenables bien que la wii puisse faire bien mieux, même si elle ne le montre pas beaucoup, sauf peut-être avec Metroid Prime 3 : Corruption (une grosse merde dont je ferai bientôt la descente en flammes) et Super Mario Galaxy (qui lui aussi est une grosse merde, mais dont le test a déjà été rédigé).
UNE MUSIQUE ÉPIQUE !!
Voilà le gros point fort de Disaster : Day Of Crisis. Le thème principal du jeu est une grosse tuerie qui me marque encore aujourd’hui. La musique centrale se situe bien dans le créneau souhaité, à savoir celle du film/jeu catastrophe, avec un seul homme pour sauver la situation. Les autres musiques sont également très bien, en particulier celle des combats. Pour en revenir au thème principal, il a été composé par Yoshihiro Ike. C’est la première participation de ce brave monsieur au beau monde des jeux vidéo, mais il a derrière lui pas mal de bandes originales de mangas, comme celle de Blood : The Last Vampire. Ce n’est donc pas un débutant et cela se sent. En tout cas beau travail, Mr. Ike !
Pour ce qui est des bruitages ils sont bien, même s’il y a un point noir : le bruit que font les différentes voitures que conduira Ray au cours de l’aventure. C’est bien simple : même en fonçant à 200 km/h, la voiture émet le bruit d’une voiturette sans permis pour vieux complètement gâteux.
Les voix sont impeccables et en anglais intégral, car le jeu n’a eu droit à aucun doublage français. Cependant, c’est préférable à mon avis, et les sous-titres n’ont aucun problème de désynchronisation.
MANIABILITÉ
La maniabilité ne pose pas de souci majeur, même s’il y en a plusieurs : celle des phases d’action, celle des phases d’exploration et de sauvetage, celle des phases de conduite.
Pour celles d’action, on vise avec la wiimote et on tire avec B. Le bouton C du nunchuk sert à activer la « concentration » de Ray et le bouton Z à se mettre à couvert, la croix directionnelle de la wiimote servant à changer d’arme.
Pour ce qui est des phases d’exploration et de sauvetage, on dirige Ray grâce au stick du nunchuk, Z servant à appeler des survivants et C à recentrer la caméra dans le dos de notre héros. Pour ce qui est de la wiimote, le bouton B sert à courir, action limitée dans le temps, et A est utilisé pour interagir avec l’environnement. La croix directionnelle, elle, fait tourner la caméra à 360°.
Quant aux phases de conduite, seule la wiimote y est utilisée. Tenue à l’horizontale, la pencher vers la droite ou la gauche fait tourner la voiture, tandis que le bouton 2 sert à accélérer et le bouton 1 à freiner. Le bouton A fait office de frein à main.
POURQUOI S’Y INTÉRESSER ?
Question simple, il est vrai. Je vous répondrai que le jeu est unique sur Wii et que vous devriez vous fier à mon avis ; néanmoins, je pense que cela ne suffira pas.
Le jeu offre un bon scénario ainsi que des graphismes plus que largement convenables. Proposant de très bonnes phases d’action reprenant le meilleur des jeux de gun shooting du marché, il y inclut (le jeu) des idées neuves sans pour autant transcender le genre. Le sauvetage des citoyens ainsi que les nombreuses phases de jeu qui en découlent sont tout bonnement excellents, et il y a aussi les phases de conduite. Cela permet au jeu de se parcourir sans jamais être chiant ou redondant, et vous tient en haleine jusqu’au combat final, qui m’a énormément plu car étant à lui tout seul un gros clin d’œil à la saga des MGS.
Il faut également savoir que le jeu n’a eu aucun succès auprès des possesseurs de Wii, à tel point que les USA en ont été privés, ce qui est assez rare pour le signaler, car l’Europe était un marché « test » pour ce jeu. Loin de moi l’idée de plaindre les Ricains, à cause de qui nous n’avons pas eu droit à des jeux tels que le premier Parasite Eve sur notre beau territoire, mais il faut reconnaître que nous avons été des gros faibles et que cela nous prive définitivement d’une suite…
Pourtant le jeu a eu de très bonnes critiques !!
Qui plus est, j’ai acheté la console il y a un an maintenant, avec quatre jeux : Twilight Princess (le Zelda en 3D le plus décevant que j’ai fait), Metroid Prime 3 et Supermario Galaxy ainsi que Disaster bien sûr. Eh bien, ce dernier est le seul que j’introduise encore régulièrement dans ma console afin d’y rejouer.
Pour ce qui est de la durée de vie, comptez entre 12 et 15h la première fois, en sauvant la plupart des citoyens mais pas tous. Une fois le jeu fini, on débloque le mode « Réel », ce qui fait passer les niveaux de difficulté du jeu à 3 (Normal, Difficile ou Réel). Mais chose intéressante, le jeu propose des « titres » à décrocher, un peu comme les succès qui font les beaux jours de la 360. Il y en a 100 en tout, et en décrocher certains relève du miracle, donc le jeu peut durer bien plus longtemps que les 12h annoncées.
Y A BESOIN DE RAJOUTER QUELQUE CHOSE PEUT-ÊTRE !!??
Disaster : Day of Crisis est un excellent jeu Wii, tirant très bien parti du duo wiimote/nunchuk, pour un gameplay varié et accrocheur comme nul autre sur la petite dernière de Nintendo (sauf peut-être No More Heroes). Graphismes plus que convenables, musiques excellentes et situations variées font qu’on devient vite addict à ce jeu, l’un des seuls à proposer une vraie expérience de gamer sur la Wii, console qui voit se multiplier les produits « casual » même pas frais car déjà éprouvés sur la DS.
La durée de vie est honorable et le scénario, les personnages charismatiques ainsi que le combat final ne font demander qu’une chose : UNE SUITE ET PLUS VITE QUE ÇA !!
Verdict: 9
PS : puisque la musique m’a tant plu, un petit lien pour finir : http://www.youtube.com/watch?v=FWSwAKVS-IA