Le bon vieux temps :
A mes yeux, la série des Contra a connu son apogée avec le génial Super Probotector, aussi nommé Contra III, sur Super Nintendo. Un concentré d’action, inventif, varié, chaque niveau proposait son lot de surprises et exploitait au mieux les capacités de la console. Je me souviens encore des ennemis qui nous fonçaient dessus en effectuant des zooms et rotations grâce au mode 7. Je me rappelle des boss impressionnants. Quelle claque lorsque la première fois, arrivé à la fin du niveau 1, j’ai vu une tortue géante surgir en défonçant un mur. Que dire de l’accès au boss du niveau 3, qui se faisait en sautant de missile en missile. Un moment fort en sensations.
C’est dans les vieux pots…
Contra ReBirth s’inspire des épisodes anciennes générations et reprend le style graphique des consoles 16 bits. Le titre est intégralement en 2D. L’introduction présente de jolies images fixes très soignées. Ensuite, au cœur des combats, tout est construit avec des éléments en 2D : sprites, décors, etc. Les environnements reprennent certains motifs de Super Probotector. Ainsi une partie du niveau 1 de ce chef-d’œuvre sur Super Nintendo revient, accompagné de son inoubliable musique. Un bon moment de nostalgie ! Au cours de l’aventure, d’autres éléments de cet épisode incontournable referont surface pour notre plus grand plaisir. Certains anciens mécanismes sont également de la partie. Par exemple, des ennemis fonceront sur les héros avec zooms et rotations. Ces effets rappellent immédiatement la technique de mode 7.
Contra ou Probotector, même combat :
Autrefois en Occident, la série se nommait Probotector, alors qu’au Japon elle portait le nom de Contra. Pourtant il s’agissait du même produit. La seule différence résidait dans l’apparence des défenseurs de l’humanité. Dans Probotector, 2 robots affrontaient les aliens. Dans Contra, 2 ersatz de Rambo combattaient les envahisseurs. Sinon, qu’ils soient sous forme mécanique ou biologique, les gentils avaient exactement les mêmes aptitudes. Certains joueurs préfèrent les robots, d’autres les humains. Pour ma part, je m’en tamponne complètement, car au final on bute les extraterrestres de la même façon, puisque les robots et les humains réagissent pareillement. Ils peuvent tirer dans les 8 directions (verticalement, horizontalement et en diagonale), soit en étant en mouvement, soit à l’arrêt, et même en sautant. Et franchement, le tir en diagonale à l’arrêt est extrêmement pratique pour se sortir de situations périlleuses. Ils ont une panoplie complète de mouvements. Ils s’allongent pour éviter les tirs, ils grimpent aux parois verticales, ils peuvent s’accrocher d’un bras et presser la détente de l’autre. Ce sont de véritables acrobates. Grâce à ces aptitudes digne d’un gymnaste, nos héros sautent et tirent dans tous les sens pour faire de Contra un jeu très nerveux.
Essaie encore :
Contra ReBirth reprend le modèle des jeux anciennes générations, sans aucune possibilité de sauvegarder. A chaque nouvelle partie, vous recommencez depuis le début. De plus, votre progression sera douloureuse et laborieuse. Avant de traverser un passage délicat, vous devez le connaître par cœur, savoir quel ennemi surgira, quand, où et comment. Ensuite vous essayerez plusieurs tactiques. Ces nombreuses tentatives se solderont par autant d’échecs jusqu’à trouver la bonne méthode. Ensuite, il faut la mettre en œuvre et avancer de quelques mètres pour tomber de nouveau sur un os. Et c’est reparti mon kiki, on recommence.Contra correspond typiquement au type de jeu qui nécessite beaucoup d’efforts, demande de la patience et exige de l’investissement.
Ça va chauffer :
Dès le premier niveau le ton est donné. Des explosions fusent dans tous les sens, le sol tremble, la chaleur monte et des aliens hideux foncent sur vous. Contra ReBirth est un run ‘n gun bien bourrin qui ne fait pas dans la dentelle. Chaque stage est un déluge d’explosions. Pourtant, aussi bourrin soit-il, le jeu n’est pas soumis au chaos. Au contraire, rien n’est fortuit, tout est savamment orchestré et défini à l’avance. Ainsi chaque niveau se conclut par un boss qui attaque avec une technique précise. Pour le battre, il suffit de trouver la faille. Les boss ne sont pas aussi impressionnants que ceux de Super Probotector. Ils ont moins de charisme, moins de présence. Ils peuvent impressionner par leur taille qui peut dépasser plusieurs écrans, mais ils provoquent moins de méfiance qu’autrefois. Ils font moins peur. Leur entrée en scène est également moins sensationnelle.
Les niveaux eux-mêmes proposent un challenge diversifié, mais sans alternance de style. Dans les anciens opus, il y avait une dualité entre les stages. D’abord, l’aventure débutait toujours par les classiques environnements 2D en vue de côté. Ensuite le second stage changeait de vue, soit avec une pseudo 3D, soit avec une vue de dessus. Dans Contra ReBirth, tous les stages sont en 2D avec une vue de côté. Pour ceux qui ont connu les anciens épisodes, le présent titre est sans surprises ; ils en ressentiront une sensation de déjà vu. Beaucoup de passages leur rappelleront avec nostalgie leurs vieux exploits.
Réalisation :
Graphismes : Ils sont de la trempe des consoles 16 bits. Ils sont rehaussés par des effets de lumière et paraissent tout de même plus fins. L’utilisation des zooms et rotations rappelle immanquablement le mode 7 de la Super Nintendo. La palette de couleurs semble tout de même plus fournie que celle de la Super NES. En effet, les dégradés sur cet épisode ReBirth sont plus progressifs. On retrouve également l’ambiance des anciens épisodes : passages au cœur d’une ville dévastée, descente aux enfers dans le repaire alien.
Son : A l’instar des graphismes, les musiques sont très typées 16 bits. D’ailleurs, certains thèmes connus retrouvent ici une seconde jeunesse. Idem pour les bruitages et les voix. Cette atmosphère chiptune plaira sans aucun doute aux vieux de la vieille. Les autres…
Jouabilité : Comme de coutume dans la série, les personnages se marient à merveille et réagissent instantanément aux sollicitations du joueur. La Wiimote se tient horizontalement comme une bonne vieille manette NES. Les boutons peuvent être configurés pour retrouver vos réflexes d’antan. Les héros tirent avec une seule arme, mais ils en transportent chacun 2. Ils peuvent en changer à tout moment pour s’adapter à la situation en cours. Le clou du spectacle vient évidemment de la possibilité de jouer à 2 simultanément. En coopération, les 2 Rambo se feront une joie d’exterminer 2 fois plus de monstres. Une bonne entente entre les 2 hommes ainsi qu’une parfaite coordination sont de mise pour avancer efficacement, à cause de l’espace disponible parfois restreint. L’accord entre les joueurs passe obligatoirement par une bonne communication et la mise en place d’une stratégie commune. Un grand moment de partage !
Difficulté : Les ennemis arrivent de partout, de tout côté, et requièrent une concentration de tous les instants. La moindre erreur se sanctionne par la perte d’une vie. Le jeu est corsé mais pourtant il peut se dévoiler intégralement en une journée. D’une part, en mode Easy le challenge est abordable. D’autre part, le joueur dispose de continues infinis qui facilitent grandement la progression. Cependant, les vétérans de la série savent que la vraie fin montre son visage en mode Hard. Alors, ils n’hésiteront pas à s’investir dans les modes Normal puis Hard, même s’ils ont vaincu le jeu en Easy. Les autres…
Éradication complète :
Contra ReBirth s’inspire nettement de Super Probotector. D’ailleurs le volet sur WiiWare se déroule en 2633, soit 3 ans avant celui sur Super Nintendo. L’éditeur affiche ainsi clairement le lien entre les 2 jeux. Cet épisode sur Wii emprunte donc beaucoup à son homologue sur la 16 bits. Il a la même ambiance, le même style graphique 2D, mais n’en a pas la fougue. D’une part il est moins surprenant que son aïeul et livre des boss moins charismatiques. Le boss final est réellement décevant. D’autre part le challenge n’est pas aussi relevé qu’autrefois. La durée de vie du produit s’amoindrit considérablement à cause de la présence de continues infinis. Enfin, le jeu a été amputé de quelques éléments. Ainsi les niveaux en vue de dessus ne sont plus de la partie, il ne reste que ceux en vue de côté. De plus des armes ont également été supprimées, telles que la bombe. Néanmoins Contra ReBirth reste un concentré d’action, surtout lors du mode 2 joueurs qui est toujours aussi réussi et jouissif. Une constante dans la série.