Programmer sur SuperGrafx, c’est la mort ! Du coup, les éditeurs ne se bousculent pas au portillon et le support ne connaîtra que cinq jeux (plus un compatible). Sur les cinq, y’a quatre bombes et une daube ; devinez duquel on va parler ?
LES SAMOURAÏS DE L’ÉTERNEL
Quand bien même il est difficile de deviner de quoi parle l’histoire, notamment à cause de la barrière de la langue, on peut se douter d’après son titre que Granzort est un roi-démon (c’est ce que signifie Madouou) qu’il va vous falloir combattre. Vous incarnez trois chevaliers des temps modernes qui, plutôt que de piloter K2000, préfèrent utiliser leurs pouvoirs pour sauver le monde.
FORCE JAUNE DEVANT ET MARRON DERRIÈRE
Madouou Granzort est un jeu de plates-formes/action qui se compose de sept zones gardées chacune par un boss. Les niveaux ne sont pas linéaires et il faudra souvent en chercher la sortie.
Vous allez traverser des ruines, des souterrains, une forêt ou encore un quelconque complexe futuriste en laminant des robots de diverses formes.
Vous ferez sauter votre personnage en appuyant sur le bouton I et le ferez frapper en pressant la touche II. C’est le bouton Select qui met le jeu en pause, car Run est utilisé pour changer de héros. Vous pouvez à tout instant passer du chevalier rouge au vert, puis au bleu et ainsi de suite.
Le chevalier rouge est moyennement puissant, se bat à l’épée et peut invoquer un tremblement de terre pour éliminer d’un coup tous les ennemis présents à l’écran ; le vert est faible, se bat à l’arc et se montre capable de voler un court instant ; le bleu enfin est le plus fort, se bat au fouet et peut s’entourer d’un bouclier d’invincibilité. Bien sûr, le level design a été conçu de telle sorte que vous serez obligés de jongler en permanence avec les trois transformations.
En détruisant les lapins mécaniques (!) ou en farfouillant dans les niveaux, vous obtiendrez également des vies supplémentaires - le moindre contact vous fait perdre une vie - ou des renforts d’armures qui vous protègent soit d’un coup (armure d’argent), soit pendant un temps limité (armure d’or).
À S’ARRACHER LES POILS DU CUL !
Assez banal dans le fond, Madouou Granzort se révèle décevant dans la forme. D’aspect granuleux, les graphismes sont vraiment légers et ne font pas du tout honneur à leur support. Le jeu aurait tourné sans problème sur une PC Engine de base.
Ni les animations franchement robotiques, ni la bande-son grésillante et peu variée ne sauront vous faire changer d’avis sur la question.
Le gameplay est sympathique, le changement de capacités étant qui plus est particulièrement bien exploité par un level design intelligent, qui rappelle un peu les jeux micros genre Turrican.
Mais la difficulté outrageusement élevée vous fera rapidement perdre tous vos moyens. Le premier niveau est déjà corsé, mais les suivants sont tout simplement abominables.
De fait, la durée de vie déjà très raisonnable (puisque les sept niveaux sont longs et non-linéaires) est artificiellement gonflée par une progression à la limite de l’impossible.
Dommage. Sans cet énorme défaut, Madouou Granzort aurait mérité la moyenne. En l’état le soft, tiré d’un obscur anime nippon, n’a d’autre intérêt que pour les fans les plus acharnés.