Développé et édité par Nihon Falcom.
Parmi les rares concurrents sérieux de Zelda sur le moyen ou long terme, on ne trouve que deux séries : le Xak de Micro Cabin, et Ys (d’où le nom d’un site que j’ai découvert il y a peu et qui se nomme XYZ, pour Xak, Ys et Zelda). Après avoir fait les beaux jours des machines NEC, Ys a trouvé refuge sur Super Famicom pour un Ys IV assez pathétique, et cet Ys V, qui sera sous-titré Kefin, the Lost City of Sand pour son remake sur PlayStation 2.
TU LA VOIS, TU LA VOIS PLUS
Vous savez, le gars Adol, il a beau être rouquin et puceau, il n’en reste pas moins un véritable aventurier. Un aventurier au caleçon sale, certes, mais un aventurier quand même.
S’aventurant (forcément, vu que c’est un aventurier) dans de lointaines contrées, Poil-de-Carotte entend parler de la mystérieuse cité de Kefin, qui trônait en plein milieu d’un désert et qui disparut du jour au lendemain. En fait Ys c’est comme le Dakar automobile : ça porte encore le nom mais ça se situe pas du tout au même endroit.
MOI VOIR, MOI PAS TAPER ?
Pour ceux qui n’ont jamais participé à aucun volet de la saga, Ys se présente comme un action-RPG en vue aérienne. Pour ceux qui ne comprennent toujours pas, c’est à peu près la même chose que dans Zelda. Pour ceux qui ne captent toujours rien, on me souffle dans l’oreillette qu’ils font des promos sur les cerveaux chez Carouf.
L’aventure comprend donc son lot de villes et villages et autres trous perdus, où vous pouvez parler à trois pékins et acheter une épée en mousse et un bouclier en dentelle, de régions sauvages, où vous utiliserez vos récentes acquisitions pour bouter hors de leurs terres les lapins aggros et autres Bisounours carnivores, et de donjons, où vous attendent les BSJV (Boss Syndiqués du Jeu Vidéo).
Comme vous le savez si vous avez déjà joué à un épisode de la série - ou si vous avez déjà lu l’un des formidables tests de votre serviteur les concernant - le gars Adol est du genre bourrin : il suffit de foncer sur un adversaire pour l’attaquer. Vous le saviez ? Eh bien oubliez-le. Révolution dans la saga, vous disposez désormais d’un bouton pour filer des coups d’épée. Vous disposez également d’un bouton pour les magies, d’un autre pour vous défendre et d’un dernier pour sauter. Non, pas sauter la femme de chambre, sauter tout court, bondir, quoi.
Pour le reste, rien que de très classique. Vous devrez comme toujours gérer votre santé en vous reposant régulièrement et/ou en consommant des items de soin, vous prendrez des points d’expérience à chaque adversaire abattu… Ah si, y’a un truc qui, je crois, est tout neuf aussi : vous serez parfois accompagné de PNJ (Personnages Non Jouables). Vous devrez donc non seulement gérer vos adversaires, mais aussi protéger vos alliés, qui s’avèrent être de gros boulets, comme il se doit.
ET MOI, J’AI TOUJOURS PAS D’POILS
Contrairement au précédent volet, qui faisait honte à son support (et plus généralement à tous les autres épisodes, qui n’ont jamais fait montre d’une réalisation exceptionnelle), Ys V : Ushinawareta Suna no Miyako Kefin est un jeu très joli. Peut-être pas autant que les cadors du genre, mais les graphismes sont pour une fois d’une grande finesse, les couleurs sont douces et les animations bien fluides. Quant à la partie musicale, là encore on peut donner un bon point à Nihon Falcom, à tel point que la bande-son a fait l’objet de trois éditions consécutives en albums.
Pour ce qui est du jeu en lui-même, il faut bien reconnaître que l’implémentation d’un tout nouveau gameplay arrange bien les choses. Les combats sont moins rébarbatifs, légèrement plus tactiques et, au demeurant, la difficulté s’en retrouve amoindrie. Un peu trop même, tant et si bien que dès l’année suivante sortira une version Expert, éditée par Koei (la boîte de jeux vidéo, pas l’animateur débile), à la difficulté rehaussée. La durée de vie en sortira donc légèrement renforcée par la force des choses, mais déjà l’opus original est plutôt généreux pour un jeu du genre.
Au final, Ys V est et restera l’épisode le plus intéressant de la saga. Avant ça oscillait entre moyen et passable, et après ça s’enfoncera dans la médiocrité. Bon, par contre manque de pot, il vous faudra une soluce pas à pas (ou alors des nerfs solides et une grande patience) pour en profiter pleinement, puisque cet épisode n’a pas été traduit en quoi que ce soit, pas même en Ouzbek du Sud. Quant à la version PlayStation 2, je ne sais pas si elle en vaut la peine…