Young Merlin est un jeu vidéo Super NES publié par Virginen 1993 .

  • 1993
  • Aventure

Test du jeu vidéo Young Merlin

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Dans une veine typiquement « jeu d’aventure micro », Young Merlin est un produit tout à fait charmant comme on en trouve peu sur les consoles. Inspiré d’une série de romans britanniques, Young Merlin conte les aventures du célèbre enchanteur du temps où il était encore un fringant jeune apprenti, dont le passe-temps favori était de courir la gueuse à travers bois. Toujours est-il que notre futur magicien est une fois de plus à la poursuite d’une jeune demoiselle dont il compte bien obtenir les faveurs le plus rapidement possible. La bougresse tombe malencontreusement à l’eau et Merlin, n’écoutant que sa libido, plonge à sa suite. Aspiré dans une mystérieuse caverne sous-marine, Merlin perd connaissance. Lorsqu’il émerge de son inconscience, il découvre qu’il se trouve dans un monde étrange et magique, inconnu des mortels ordinaires. Pour rentrer chez lui, de préférence avec la jeune fille convoitée, Merlin devra explorer et traverser des forêts enchantées, des mines peuplées de nains agressifs, un monde sous-marin où il lui faudra embrasser des sirènes pour ne pas être à court d’oxygène et bien d’autres lieux féériques.

Au départ, le jeune homme est dépourvu de moyens de défense mais il découvrira rapidement de quoi se prémunir contre l’hostilité des orcs nains, des plantes carnivores et des chênes cogneurs qui hantent les forêts de ce monde magique. L’arme principal de Merlin consiste en de petites étoiles qu’il peut tirer dans toutes les directions. De plus, le jeune homme découvrira au fil de l’aventure de nombreux sortilèges et objets magiques qui lui permettront de progresser plus efficacement. Le premier d’entre eux est par exemple de la poudre magique pétrifiante qui lui permet d’immobiliser les adversaires durant un bref instant. Pour récupérer ces sorts, Merlin devra trouver des gemmes et les jeter dans la cascade mystique de ce monde. D’autres éléments font également appel au folklore nord-européen, comme les fontaines aux fées. Si Merlin a déniché une flasque, il pourra s’abreuver autant qu’il le souhaite à ces fontaines pour récupérer de l’énergie. D’une manière générale, le jeu est principalement basé sur la recherche d’objets pour pouvoir progresser. Par exemple, avant d’entrer dans la mine, il faudra mettre la main sur une lampe à huile dans les bois avoisinants et dans la mine, trouver une roue de chariot pour réparer le wagonnet qui vous permettra d’explorer tous les recoins de l’endroit. Ce système de jeu vous obligera à de fréquents allers-retours entre les différentes régions de cet univers, ne serait-ce que vers la fontaine mystique pour obtenir un nouveau sort ou un nouvel objet magique (ballon pour léviter dans les galeries de la mine, lance-bulles pour emprisonner les petites saletés qui infestent la forêt, …).

Une autre trouvaille amusante de Young Merlin est l’absence totale de dialogues écrits entre les personnages. Toutes les communications que l’on peut avoir avec les habitants du monde magique se déroulent avec des icônes et de la gestuelle, suffisamment claires pour qu’on ait jamais le moindre doute sur ce qui est demandé au jeune Merlin.

Réalisation technique :

Pour l’amateur éclairé de jeux signés Westwood, Young Merlin est un véritable régal. L’atmosphère féerique de l’univers est sans doute sa plus belle qualité. L’univers est chatoyant, les sprites sont mignons et pleins de fantaisie, et on retrouve, dans les décors et les nombreux détails du jeu, une parcelle de l’esprit de Kyrandia, autre chef d’œuvre signé Westwood sur PC. Même la bande sonore, avec ses bruitages amusants et ses mélodies pleines de poésie, rappelle la célèbre série de jeux d’aventure. Un bon point : vu le nombre d’allers-retours qu’on doit se taper d’un bout à l’autre de la carte, le petit Merlin se déplace vite et on ne perd pas dix plombes à voyager entre les différents lieux. L’ergonomie est bien pensée, on passe facilement d’un objet à l’autre et les combats se règlent en un tour de main avec une grande facilité.

En bref : 18/20

Un peu oublié aujourd’hui, Young Merlin est pourtant une superbe aventure pleine de magie et de poésie qui gagne à être connue. Sa principale qualité est sans doute son univers féerique et son ambiance unique sur la console, mais la progression en elle-même est très bien conçue et on ne s’ennuie pas un instant à fouiller les moindres recoins de chaque territoire à la recherche du meilleur moyen de franchir tel ou tel obstacle. Si Young Merlin n’est pas dépourvu d’action, le gameplay est surtout centré sur ce volet aventure et la recherche d’objets, dans le style d’un jeu micro. Pour une fois, la pilule passe parfaitement et les joueurs console les plus anti-Amiga et anti-PC n’y verront que du feu, car la progression est intéressante et les surprises jalonnent la route en grand nombre. Excellent et carrément inattendu, je conseille chaudement Young Merlin à tous ceux qui apprécient les jeux pas trop épuisants pour les nerfs, les longues promenades champêtres et un minimum de réflexion.

Young Merlin